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J’ai dix ans… et si tu m’ crois pas…

J’ai dix ans… et si tu m’ crois pas…

J’ai dix ans… et si tu m’ crois pas…

Je ne sacrifie plus aux billets de blog des bilans annuels depuis plusieurs années. Je ne suis pas un adepte des anniversaires de blog non plus. Pourtant, dans cet article, je vais tenter de recenser tout ce que la tenue de cet espace sur la Toile a changé dans ma vie. Parce que oui, créer un site, s’astreindre à écrire des articles de blog régulièrement, à l’entretenir, s’exposer sur internet, ça peut changer des choses. Et au départ, c’est même pour ça que je me suis lancé.

J’ai dix ans.

Et alors ?

Dix ans que je suis un Serpent à Plume

À sa naissance, ce site était essentiellement un blog. Je ne savais pas très bien ce que j’allais y publier, si ce n’était des billets qui auraient été un peu comme les feuillets d’un carnet de bord, d’un journal de voyage, à la manière des explorateurs du XIXe siècle et du début du XXe. Je savais seulement que je devais écrire. Je venais de traverser six longues années de désert d’écriture, après avoir réussi à (mal) publier mon premier roman et à produire, réaliser, monter, un moyen-métrage.

Après ces six années où ma vie personnelle avait connu divers bouleversements, je me sentais à nouveau suffisamment solide pour laisser émerger cette envie chevillée au corps, ce besoin viscéral de jouer avec les mots. Mais j’avais besoin d’une excuse, d’un prétexte, pour cela. J’avais besoin d’un alibi.

Ouvrir un blog, écrire à propos de mes lectures, de mes découvertes artistiques, de mon regard sur certaines œuvres, me semblait la parfaite justification à mon installation sur ce morceau d’internet.

D’emblée, pourtant, il m’a semblé évident d’assumer une double nature. Celle du Serpent à Plume.

Parce que j’avais déjà conscience depuis longtemps que mes centres d’intérêt se situaient dans deux grands domaines, que d’aucuns considèrent comme peu compatibles et qui pourtant ont réussi à se nourrir l’un l’autre : le domaine scientifique et du soin, et le domaine de l’écriture et de l’art du conteur en général.

Dix scipline d’écriture

Et pour écrire, j’ai écrit. C’était le premier objectif de d’écaille & de plume, et il a été atteint assez vite. J’ai commencé par deux articles par mois, puis même lorsque j’ai ralenti le rythme à un par mois, je n’ai jamais vraiment lâché. Cette discipline a, comme je l’avais prévu, débouché sur d’autres écrits. J’ai compris que cette dynamique, qui me prenait du temps, c’est vrai, me permettait de prendre des habitudes, des réflexes, et que cela finirait par m’entraîner à entamer à nouveau des écrits longs. J’ai donc, depuis dix ans, deux romans supplémentaires à mon actif, voire un troisième si l’on compte la série de podfiction des Consultations extraordinaires, dont le volume de signes couchés par écrit est comparable à ce que l’on attend en général d’un écrit long, et l’intrigue n’a rien à envier à mes autres travaux romanesques.

Cette discipline m’a aussi amené à apprivoiser des outils qui m’avaient intimidé auparavant, comme Scrivener, et donc à augmenter ma productivité d’écriture. J’en ai même fait toute une série de tutoriels, parfois techniques, sur comment s’en servir, puis comment concrètement fabriquer un fichier de livre, destiné à être imprimé ou à être publié sous forme électronique, voire audio.

J’ai ressenti un vrai plaisir à retrouver les sensations de graver un univers dans les octets d’un ordinateur.

J’ai mobilisé tout ce que j’avais appris jusque là dans des domaines connexes, comme l’interprétation d’un rôle au théâtre ou dans un jeu de rôle, les mécanismes de narration du cinéma, mes lectures, les centaines de films que j’avais ingurgités pendant mon enfance et mon adolescence.

Écrire est devenu une deuxième nature, exactement comme j’en avais le projet en ouvrant d’écaille & de plume.

Et rien que pour ça, cette expérience est une réussite totale.

Dix mentions publique

Ouvrir et tenir un blog, c’est s’exposer.

Ça peut paraître évident de l’énoncer aussi simplement que ça, mais c’est loin d’être aussi facile qu’on le pense, même pour quelqu’un qui a l’habitude de la scène. Dans un rôle, le comédien se dilue, et ce que vous voyez devant vous lors d’une pièce de théâtre, ce n’est pas un être humain, c’est un personnage qui se glisse dans les traits d’un être humain. Donc ce n’est pas vraiment moi. Sur d’écaille & de plume, ce que j’écris et publie, même lorsqu’il s’agit d’un tutoriel technique sur Scrivener, c’est bien moi. Et quand il s’agit d’un coup de gueule contre une réforme imbécile du système de santé, c’est plus encore moi.

Parce que j’ai choisi d’écrire sous ma véritable identité et non sous un pseudonyme, d’assumer qui je suis, je m’expose cent fois plus.

Parce que je suis médecin, c’est une exposition plus délicate encore.

Et lorsque j’étais encore dans un cabinet libéral, ça pouvait donner lieu à une confusion qui aurait pu être dangereuse. C’est pourquoi j’ai toujours gardé une ligne de conduite simple, mais stricte : lorsque je publie ici quelque chose qui a trait au soin, c’est toujours selon le point de vue du citoyen, jamais pour décrire une technique ou un traitement, jamais pour expliquer une maladie. Parfois, ce fut pour expliquer la distance nécessaire avec des procédés dont nous devons rester critiques.

Étonnamment (ou pas), alors que le réflexe de «googliser» tout le monde est assez universel, seuls cinq patients durant mon exercice libéral ont découvert ma double vie (et me l’ont dit, peut-être y en a-t-il eu beaucoup plus qui ne me l’ont pas déclaré).

J’ai même été interviewé (par ma propre sœur, d’accord) à propos d’un de mes romans.

Pour quelqu’un d’assez timide au départ, cette exposition n’a pas toujours été simple à gérer.

Mais avec le recul, je trouve que j’ai plutôt bien géré la chose.

Je commence à réellement prendre plaisir à expliquer ce que j’écris, pourquoi je l’écris.

Bientôt, si ça se trouve, vous pourrez me rencontrer dans un salon littéraire1

Dix-lué dans l’Océan Virtuel

C’est tout le paradoxe de notre époque.

On ouvre un blog pour s’exposer au regard des autres… mais ces autres peinent à nous trouver parmi les milliards d’autres sites qui peuplent la Toile infinie (ou presque).

Après la brève envolée des deux années Covid19 (2020 et 2021 ont porté d’écaille & de plume vers des «sommets» de visibilité qu’il n’avait jamais atteints, avec 8 700 pages affichées par an à chaque fois), mon nid virtuel est retombé dans l’ombre qui était la sienne depuis le début. La faute à je ne sais pas vraiment quoi.

Pas à mon absence des réseaux dyssociaux, en tous les cas, car mon départ d’Instagram et de ce qui s’appelait encore Twitter à l’époque n’a eu aucun effet sur la fréquentation du site, qui est restée confidentielle même lorsque j’étais un membre actif de cette économie de l’attention aux effets délétères.

Je ne publie pas sur une ligne éditoriale bien précise (je me revendique éclectique et guidé par ma seule envie), et à chaque fois que j’ai essayé de me tenir à des contraintes de publication, je n’ai pas vraiment tenu. C’est en effet l’exemple de ce qu’il ne faut pas faire pour attirer des lecteurs et des lectrices.

J’écris des articles en général assez longs, ce qui est également, lit-on souvent, un gage d’éviter le succès.

Je ne publie plus très régulièrement, ce qui achève de me classer parmi les «petits blogs un peu bizarres».

Et puis il est vrai que je ne suis pas vraiment présent ou assidu hors-ligne.

Pourtant, j’ai rencontré pendant ces dix années en ligne plusieurs personnes qui semblent trouver l’endroit, si ce n’est son propriétaire, intéressant. Et c’est finalement ce que je retiens. Peu importent les chiffres, de toute façon je ne pense pas qu’ils soient si importants que cela à prendre en compte, puisque je milite par exemple pour arrêter de noter tout et n’importe quoi.

J’ai installé une page de liens vers les sites et les blogs que j’apprécie via un flux RSS sur ce site, mais aussi une catégorie entière d’articles sur mes découvertes, histoire de prolonger un réseau d’affinités qui me tient à cœur, en partie pour ressusciter les anciens webrings.

J’ai noué quelques relations virtuelles, et montré comment, à mon avis, il était possible de retrouver un internet plus apaisé, en se servant des mêmes flux RSS pour s’affranchir des réseaux dyssociaux. Même si bien sûr je n’ai pu, à moi tout seul, inverser la tendance qui veut que tout le monde ou presque utilise ces damnés pièges attentionnels.

Dix articles-phares et dix articles qui résument d’écaille & de plume

En dix ans, certains de mes articles ont eu plus de succès que les autres, et constituent sans doute ce qui attire mon lectorat. Voici lesquels.

Parce que d’écaille & de plume a commencé comme ça : en faisant des liens entre des œuvres différentes sur un même thème. Celui-ci en particulier semble beaucoup plaire. Sans doute que la vague bit-lit y est pour quelque chose.

Pourquoi on se contrefiche souvent de savoir si vous avez une fracture de l’orteil et autres considérations sur l’opportunité des examens médicaux complémentaires

Pourquoi on se contrefiche souvent de savoir si vous avez une fracture de l’orteil et autres considérations sur l’opportunité des examens médicaux complémentaires

Je suis très étonné de voir que cet article pourtant un peu technique et surtout à rebrousse-poil des demandes fréquentes des patients soit le deuxième plus populaire du blog. Peut-être que sa lecture fait réfléchir. On n’est d’ailleurs pas obligé d’être d’accord avec moi. Il suffit de bien vouloir prendre en considération les arguments que j’y développe.

Le rôliste en moi jubile, parce que ma proposition dans cet article n’est pas autre chose que donner un grand coup de pied dans la façon dont les scénarios de jeu de rôle sont écrits. Et apparemment, ça parle à certaines personnes. Bien que je n’aie encore pas vu de tentative d’écrire de scénario selon la méthode que je propose…

Les articles qui proposent des tutoriels sont souvent populaires sur le net. Et c’est donc légitimement que celui-ci fait partie de mes best-read. La fonction de compilation du logiciel d’écriture Scrivener est tellement complexe et intimidante que ma tentative d’en expliciter les bases ne peut qu’attirer le regard… et les clics.

J’en parle plus bas car cet article est l’un des jalons importants du blog, mais je suis là encore assez étonné de voir qu’il figure dans les cinq plus lus depuis l’ouverture.

Il a été rare jusqu’à présent que je chronique un jeu de rôle. Mais avec Les Lames du Cardinal, c’est bien plutôt un univers entier qui est passé sous mes Fourches caudines. Et je suis heureux que cela soit beaucoup lu.

Plus encore que tous mes autres articles sur le jeu de rôle, celui-ci est ma fierté. Il formalise une façon de mener des parties comme des épisodes d’une série, en se focalisant sur beaucoup d’aspects matériels.

Là encore, un tutoriel, sur la façon de concevoir un livre. Je crois bien que cela sert à beaucoup de réalisauteurs et réalisautrices.

Au commencement d’écaille & de plume, il y avait ces liens que je faisais entre plusieurs œuvres qui traitaient le même thème. Et celui-ci était le premier. Les films que j’y analyse valent d’ailleurs le coup d’être visionnés.

Troisième tutoriel dans les dix articles les plus lus sur d’écaille & de plume, là encore pour tenter de démystifier et de simplifier la création d’un livre, électronique cette fois-ci.

Pourtant, je retiendrai plutôt les articles qui ont, selon moi, jalonné l’histoire d’écaille & de plume par leur importance pour moi, qui ont marqué mon évolution. En voici la liste.

Cet article m’a permis de poser ma discipline d’écriture, à travers mes lectures comme à travers ma propre expérimentation des divers conseils trouvés en ligne ou ailleurs, prodigués par toutes sortes de créateurs. Premier sur ma liste, il est fondateur.

Deuxième article sur la création, qui présente mon obsession de mélanger les genres et les techniques de narration en profitant de ce que d’autres arts ont infusé comme habitudes au «public». C’est probablement le plus «technique d’écriture» de mes articles.

Avec celui-ci, j’ai eu envie de tordre le cou à une idée préconçue et à clamer que je ne m’y conformais pas. Pour la petite histoire, il me valut l’honneur d’être contacté par une journaliste connue pour un projet de reportage, durant la pandémie, qui ne vit pas le jour, et par deux étudiantes en journalisme pour une interview sous forme de podcast.

Prélude à ma décision de quitter mon cabinet libéral, j’avais dans cet article en forme de manifeste essayé d’exposer ce qui pour moi faisait l’acte de soigner, un peu à rebours des injonctions actuelles.

Lorsque j’ai décidé de fermer mon cabinet de médecine générale en libéral, j’ai accepté de tourner une page de ma vie, définitivement. Je devais dire «adieu» à beaucoup de choses qui ont été importantes pour moi.

Dans l’époque qui est la nôtre, plutôt sombre, j’ai envie de semer des graines de lumière. Cet article parle de séries qui font la même chose.

Parfois, il y a des moments de doutes quand on tient un blog. Ce fut pendant l’un de ces moments que j’ai décidé d’écrire une petite histoire qui expliquerait comment je me sentais en l’extériorisant façon «examen clinique médical».

Après mon manifeste de 2014, j’ai voulu affirmer ce qu’était devenue, pour moi, l’autoédition. Quelque chose de plus, en tous les cas, que quelqu’un qui publie seul un livre.

Dans ma série de révoltes contre les travers de notre société (ou du moins ce que je perçois comme des travers), cet article est central. La manie du chiffre et de la notation pourrit bien des choses, et j’explique pourquoi. J’explique même comment on pourrait remplacer ça.

Enfin, la remise au goût du jour de la «vieille» technologie des flux RSS est un autre de mes chevaux de bataille. Et dans cet article j’explique pourquoi mais surtout comment, nous pouvons suivre les gens que nous avons envie sans dépendre des algorithmes.

Dix alogues

Parmi les tournants pris par d’écaille & de plume, il y en a un qui a plus d’importance que les autres : mon investissement dans la lettre d’écaille & de plume, ma newsletter quadriannuelle. En l’absence de réseaux dyssociaux, et en mon absence physique sur des salons de littérature ou de dédicace, elle a été le vecteur d’une véritable relation avec plusieurs de mes lecteurs et lectrices. À travers elle, j’ai pu recruter des silhouettes sonores pour le dernier épisode des Consultations extraordinaires.

C’est donc par elle que je vais réellement fêter cet anniversaire, pas comme les autres tout au long de cette année 2024.

Pour découvrir comment, une seule solution : s’y abonner…

Pour comprendre pourquoi cette newsletter…

Et si tu m’crois pas, hey… t’ar ta gueule à la récré

Je ne sais pas pour combien de temps encore d’écaille & de plume existera. À l’heure où j’écris ces lignes, j’espère que ce sera pour au moins dix années de plus. Mon objectif est de continuer à l’alimenter très longtemps, à y rêver et à y créer au moins autant.

Et si tu m’crois pas…


  1. Bon, cela dit, je pense que vous avez encore un peu de temps devant vous.  ↩︎

Dans la mémoire du Serpent à Plumes

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Écrire plus rapidement : mes astuces

Écrire plus rapidement : mes astuces

Quand on écrit souvent les mêmes mots, on développe vite des abréviations. Je crois que nous avons tous et toutes appris cela durant notre scolarité. Ou si ce n’est pas le cas, cela aurait dû l’être. Il est en effet beaucoup plus rapide d’écrire « tjr », plutôt que « toujours ».

La difficulté est de le faire dans un texte destiné à être lu par d’autres personnes que soi-même.

Lorsque nous écrivions à la main, nous n’avions d’autre choix que de recopier le texte en écrivant toutes les lettres de tous les mots. Et bien évidemment, cela prenait du temps, beaucoup de temps.

Mais depuis que les ordinateurs se sont généralisés et que nous pouvons écrire sur un clavier, notre capacité à modeler et remodeler un texte a été centuplée par la virtualité. Tout comme le copier-coller que nous savons toutes et tous utiliser, un ordinateur peut nous aider en remplaçant, soit après coup, soit même à la volée une abréviation par ce qu’elle signifie. Le gain de temps est alors exponentiel, voire incalculable. En effet, il n’est plus nécessaire de recopier le texte, simplement de savoir programmer l’ordinateur pour qu’il accomplisse ces petits miracles tout seul, lorsque nous en avons besoin.

Ce petit article va peut-être enfoncer des portes ouvertes, pourtant, je pense qu’il peut servir à certaines personnes.

Car si certaines et certains connaissent déjà les expanseurs de texte et les utilisent pour écrire, voire coder, il existe une difficulté à laquelle, je crois, toutes et tous ont été confrontés sans trop trouver de solution satisfaisante dans un traitement de texte ou un studio d’écriture : comment écrire plus vite le texte mais aussi, en même temps, le mettre en forme plus vite ?

The Expanse (of text)

Au début était le copier-coller. Nous l’avons tous en tête : sélectionner un mot ou un groupe de mots avec la souris (ou le trackpad), puis taper Control+C (Command+C avec un Mac) pour copier le texte, positionner le curseur là où nous désirons mettre à nouveau le même mot, et taper Control+V (Command+V sur un Mac) pour coller le texte copié.

Le procédé est simple, mais on peut faire mieux.

Avec les logiciels expanseurs de texte, on peut attribuer une abréviation à un mot, taper cette abréviation, et l’ordinateur la remplace par le mot dans son entier. Par exemple, une de mes expansions les plus utiles est « tjr » que mon ordinateur traduit facilement pour afficher à la place un bien écrit et compréhensible « toujours ».

On peut aller encore plus loin et utiliser ces snippets, ces petits morceaux de texte, pour expandre un groupe de mots, une phrase, un paragraphe entier, voire des pages…

Il existe quantité de logiciels d’expansion de texte.

Le plus connu n’est malheureusement accessible que sur abonnement, et je déteste ce principe.

Je me suis tourné quant à moi vers Typinator, qui est une application strictement Mac, pour laquelle vous n’aurez qu’à ouvrir votre porte-monnaie qu’une seule fois, ce qui est très appréciable.

Et vous verrez qu’on peut vraiment faire beaucoup de choses avec.

Une bonne partie des astuces que je vous présente plus loin vont nécessiter son emploi, d’ailleurs.

Le problème : mise en forme & gain de temps

Si vous avez déjà voulu écrire quelque chose de joli avec un ordinateur, vous avez sans aucun doute remarqué une chose importante.

Si taper du texte brut est suffisamment rapide quand on a l’habitude (même avec deux doigts comme moi), on perd ensuite un temps assez affolant pour mettre en forme le texte une fois écrit. Avons-nous décidé de mettre tous les textes en taille 20, police Arial, en souligné ? Il faut le faire en sélectionnant les titres avec la souris, déroulant des menus, etc., etc. Même chose pour mettre certains mots ou certaines expressions en exergue avec de l’italique, du gras, du souligné, etc.

Je ne vous raconte même pas le temps perdu lorsque vous devez faire ça sur un long article de blog.

Et je n’ai pas encore parlé des liens internet. Sélectionner la phrase, cliquer sur l’icône qui permet d’y insérer un lien internet, et taper l’adresse du site (au hasard, celui de d’écaille & de plume). C’est répétitif et c’est long.

C’est d’ailleurs ce qui m’a conduit à chercher une solution pour que les liens que j’utilise fréquemment puissent être mis en forme dans Scrivener le plus rapidement possible, sans avoir à refaire la manipulation à chaque fois.

Deux approches différentes ont été développées par les geeks pour régler ce problème, l’une très ancienne, l’autre assez récente.

Je vais commencer par la plus récente.

Le Markdown

Le Markdown est une syntaxe, c’est-à-dire une façon d’écrire qui donne un sens à ce que l’on écrit par certains signes qui codent ce sens. C’est une syntaxe de mise en forme, car les signes utilisés permettent de déterminer si un mot ou une phrase doit être en italique ou en gras, par exemple. Et c’est tellement simple que l’on peut très rapidement prendre l’habitude de l’utiliser en même temps que l’on tape le texte sur le clavier.

Exemple : pour montrer à l’ordinateur que l’on veut mettre un mot ou un groupe de mots en italique, on encadre ce groupe de mots par un astérisque «  ». Et lorsque l’on tape « *ceci est en italique* », le logiciel qui utilise la syntaxe Markdown va automatiquement montrer le texte suivant mis en italique « ceci est en italique ». Pour mettre le même texte en gras, il suffisait de l’encadrer par deux astérisques et non plus par une seule. « **Ceci est en gras** » devient « Ceci est en gras* ».

« Merveilleux ! », dites-vous. Moi aussi, je le pense.

Mais le diable est dans les détails.

Car avec ce système, la mise en forme est figée.

Ce que vous avez mis en gras ne peut pas, par exemple, apparaître en couleur, ou souligné, parce que vous avez décidé une semaine après avoir tapé votre texte que les passages importants seraient mieux mis en exergue par une belle couleur verte et un trait. Pour cela, il vous faudrait parcourir à nouveau tout votre texte et changer tous les mots ou groupes de mots un à un… Vous imaginez déjà le nombre d’heures que cela vous ferait perdre.

Pourtant, il existe un outil bien plus flexible, et il existe depuis presque les débuts des traitements de texte : les styles de texte.

Les Styles de texte

J’en ai déjà parlé dans mes premiers articles sur la série Making of a Book.

L’idée derrière les Styles de texte est à la fois simple, élégante, et versatile : expliquer à l’ordinateur que le texte sélectionné est important et en quoi, de façon à séparer la forme et le fond du texte.

En effet, si l’on veut mettre une phrase en gras, c’est souvent qu’on veut lui donner plus d’importance aux yeux de son lectorat. C’est le signe qu’il s’agit d’un passage particulièrement important. Nous pourrions l’appeler « accentuation forte ». Mais il peut se trouver aussi du texte qui soit important à distinguer dans un paragraphe, sans qu’il soit pourtant aussi important que ce qui sera en « accentuation forte ». Il serait par exemple en italique. On pourrait l’appeler « accentuation ».

Si vous avez compris cela, vous savez utiliser les Styles de texte.

Car une fois que vous avez dit à un traitement de texte que tel mot était en Style accentuation forte et que tel autre était en Style accentuation, alors vous avez la possibilité de déterminer ensuite et à tout moment de changer la façon dont chaque Style de texte va apparaître esthétiquement.

Si vous aviez décidé que l’accentuation forte devait être en gras au départ, mais que cela ne vous convient plus, vous n’avez qu’à dire au logiciel que vous préférez que ce soit en vert et souligné. Une fois cela déterminé, tous les passages que vous aurez mis avec un Style accentuation forte seront changés en une seule opération, vous faisant gagner un temps très précieux.

« C’est génial ! », vous entends-je vous exclamer.

Oui, j’en conviens.

Mais.

Mais cette façon de faire nécessite que vous sélectionniez les passages les uns après les autres après avoir écrit votre texte, ou alors pendant mais en lâchant votre clavier et en cliquant avec votre souris sur des menus déroulants. Cela vous fait donc retomber dans ce que nous voulions éviter : l’obligation de sélectionner les mots et utiliser des menus déroulants à n’en plus finir…

Les frères ennemis de la mise en forme

Ainsi, soit vous utilisez une syntaxe spécifique de mise en forme comme le Markdown, mais vous ne stylez pas votre texte, soit vous voulez utiliser les Styles de texte et vous devez le faire après coup, en perdant beaucoup de temps.

Il semble que vous ne puissiez pas faire les deux en même temps.

Il n’existe en effet pas de syntaxe Markdown qui permettrait d’indiquer quel Style de texte vous désirez utiliser en tapant un signe juste avant le mot que vous désirez écrire.

Et il y a un autre cas où c’est encore plus pénible : quand vous désirez insérer un lien internet. Alors qu’avec le Markdown vous pouvez faire cela sans quitter les touches de votre clavier (pourvu que vous connaissiez l’adresse internet par cœur ou que vous ayez paramétré une expansion de texte pour vous éviter d’avoir à encombrer votre mémoire), avec un Style c’est impossible.

Pire : si vous avez un groupe de mots que vous écrivez souvent et qui contient une mise en forme particulière, comme le nom d’un site avec un lien qui pointe vers son adresse sur la Toile (au hasard), vous devrez souvent faire les mêmes manipulations.

Le texte formaté des expanseurs de texte

Les expanseurs de texte ont tous une option pour formater le texte que vous leur confiez. On peut en effet déterminer que le mot « toujours » soit écrit en gras lorsqu’on tape l’abréviation « tjgras ».

Aurions-nous résolu le problème ?

Non, hélas. Car la mise en forme proposée n’utilise pas les Styles mais bien plutôt un format figé.

Retour à la case départ, donc.

Mais pas vraiment, car la solution est comme souvent dans la combinaison de plusieurs outils.

La solution : combiner

Après avoir beaucoup cherché, j’ai fini par découvrir une solution qui, sans être parfaite, me satisfait suffisamment.

L’idée est de combiner le principe du Markdown (c’est-à-dire baliser mon texte en même temps que je l’écris), l’utilisation des Styles de texte (donc la séparation de la forme et du fond du texte par un balisage sémantique), et l’expansion de texte.

Cette solution fonctionne dans Scrivener mais également dans LibreOffice et même dans Word.

D’abord, il s’agit de se servir de la possibilité que les trois logiciels vous offrent d’affecter un raccourci clavier à chacun de vos Styles de texte.

Dans mon cas, je me sers vraiment beaucoup de trois balises de mise en forme pour écrire sur d’écaille & de plume : un style de mise en évidence, un style nommé strong pour une accentuation forte, et un style nommé Strong & italic qui me sert à baliser les titres des œuvres que je cite (car savez-vous que par convention typographique les titres des œuvres doivent se noter en italique ? Non ? Alors je vous l’apprends). J’ai donc affecté un raccourci clavier pour chacun de ces styles. Dans Scrivener c’est faisable dans le Volet des styles. Comme vous pouvez le voir sur les captures d’écran ci-dessous, cette personnalisation peut se faire facilement dans Scrivener et dans LibreOffice. Avec les mêmes raccourcis. Vous remarquerez que j’ai un raccourci pour revenir à « aucun style ». En effet, lorsque je tape mon texte, j’enclenche le raccourci clavier qui correspond au style que je veux utiliser juste avant d’écrire le mot en accentuation forte, par exemple, puis lorsque j’ai terminé d’écrire ce mot, je tape le raccourci de « remise à zéro » et je peux poursuivre ma rédaction.

Ceci fait, pour les liens internet, je définis des expansions spéciales avec Typinator, comme par exemple celle qui permet d’insérer un lien vers d’écaille & de plume automatiquement. Cette expansion est déterminée comme une expression HTML mais n’en est pas vraiment une. Il s’agit d’un moyen de dire au logiciel de traitement de texte que c’est une expression qui contient un lien internet. Lorsque je tape « - lien.d&p », Typinator m’écrit décaille & de plume. En gardant le lien internet.

Ces raccourcis clavier et ces abréviations demandent bien évidemment un apprentissage (tout comme la syntaxe Markdown, en fait), mais à l’usage, cela me fait gagner un temps très précieux.

Les raccourcis clavier

De manière générale, et de plus en plus, j’utilise les raccourcis clavier lorsque je me sers de mon Mac. La souris ou le trackpad permettent de faire beaucoup de choses de façon très précise, mais combiner cette précision avec des raccourcis clavier fait gagner beaucoup de temps.

Par exemple, pour le montage des Consultations extraordinaires, avec les logiciels GarageBand ou LogicPro, je me sers évidemment du trackpad pour déplacer les régions audio les unes par rapport aux autres, mais également des touches du clavier pour passer d’une vue d’édition de la région elle-même à une vue de montage des régions entre elles.

Si vous utilisez un Mac vous aussi, je ne saurais trop vous conseiller deux utilitaires gratuits qui permettent de s’en servir de façon vraiment poussée : KeyClu et CustomShortcuts.

Vous verrez, une fois qu’on a essayé, on ne peut plus s’en passer !

Les consultations extraordinaires, bande-annonce de la première saison

Les consultations extraordinaires, bande-annonce de la première saison

Après plus d’un an de travail, l’écriture du texte des sept épisodes de la première saison des Consultations extraordinaires de Belladone Mercier, psychologue des dieux s’est terminé cet été, et deux sessions d’enregistrement ont eu lieu depuis avec mes comédiennes et comédiens, afin de capter l’univers si particulier de ce récit à la fois déjanté, humoristique, dramatique, et au fond très mythologique.

Un casting efficace

J’ai la chance d’avoir pu réunir autour de moi des personnes à la fois motivées et talentueuses, que je connais depuis très longtemps maintenant, puisque nous avons travaillé ensemble déjà sur Ultima Necat, il y a plus de 15 ans.

Ainsi, Belladone sera incarnée par Corinne Jacquet, quand Monique Mazarguil prêtera sa voix et son enthousiasme à Adélaïde Chamberlain. Lucas Bertrand sera Claude Minkowski, le gardien du Musée du Louvre, et Emmanuelle Bost, bien qu’exilée depuis plusieurs années loin de nous, a accepté de rempiler avec les membres de La Compagnie Raymond Crocotte pour donner vie à Martine Trilyon, sa collègue au destin tragique.

Mais une psychothérapie divine ne serait rien sans divinités, et j’ai l’honneur de pouvoir compter sur des camarades rompus aux arts de la comédie, comme Xavier Fouchet dans le rôle de Thot, Anne Vila dans celui d’une Hathor passionnée, ou Héléna Hameury dans la «peau» de Sekhmet, ou Arnaud Dubourg dans celle d’Horus.

N’oublions pas Hugo et Aubin Pardinilla qui vont jouer Seth et Osiris, les frères ennemis de la mythologie égyptienne, et ma petite sœur Hélène qui donne vie à Isis.

Une histoire, c’est aussi des épreuves, et la plus grande est sans doute celle de trouver un «méchant» à la hauteur : David Hourcaud, lui aussi un ancien «Crocotte», sera Karl Gustav Von Schœffel, le psychiatre maléfique.

Enfin, les «petits» rôles sont essentiels pour rendre une fiction crédible, et sont loin d’être négligeables. Ils sont au contraire ce qui donne de l’épaisseur à l’histoire. Là encore, le casting est plus qu’à la hauteur : Nathalie Héran, Josy Marsengo, Aliénor Rajade, Alexandra et Sandrine Rappenecker, Sylvain Vachon, Claudine Jacquet, Marie-Gaëlle Aubry et Katherine Boudet seront là.

Une aventure sur le premier semestre 2024

Nous avons déjà enregistré tout le premier épisode et une grande partie des trois suivants. Dans le mois de décembre, ces épisodes deux, trois et quatre seront complétés. Au mois de janvier, ce sera le tour du cinquième et sans doute du sixième. Quant au septième, dont la durée sera presque celle d’un double épisode et qui conclut cette première saison, il sera mis en sons probablement entre février et mai.

Vous pourrez donc commencer le voyage dès le 15 décembre 2023, sur toutes les plateformes de podcast, et une nouvelle consultation sera ensuite disponible chaque mois suivant, le 15. Jusqu’au dénouement de la première saison, le 15 juin 2024.

Une première bande-annonce

En attendant, je n’ai pas résisté à concocter une bande-annonce qui dévoile un peu de l’ambiance et des personnages, et que vous pouvez retrouver ici, ou sur votre plateforme de podcast favorite.

Bande annonce de la saison 1 — Walk Like An Egyptian

Les consultations extraordinaires de Belladone Mercier, psychologue des dieux
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Construire Les consultations extraordinaires : la musique

Construire Les consultations extraordinaires : la musique

Entretien avec le compositeur

Cher Auguste Paternel, tu es musicien de métier depuis longtemps, instrumentiste de formation (tu joues de l’alto). Voici les questions qui me taraudent.

En quoi cette longue expérience de l’instrument, du concert, de la scène, a conditionné ta façon d’aborder la composition ? Comment as-tu procédé pour composer ? Quel a été ton processus ? As-tu eu des inspirations particulières ?

C’est une musique destinée à un podcast, presque une bande originale, en somme. En quoi cela a-t-il orienté la composition ? Peux-tu parler de tes choix pour ces deux morceaux (générique de début et générique de fin) : instruments, tonalité, mélodie ?

Tu as utilisé un logiciel d’écriture musicale pour faire entendre le résultat au béotien que je suis. Je sais que la prise en main n’est pas évidente avec ce genre d’outil. Qu’est-ce que cette expérience t’a appris (en dehors du fait que les leçons de solfège que j’ai reçues dans mon enfance ont été trop vite oubliées, et que ça t’aurait évité de te coltiner l’apprentissage d’un logiciel si j’avais été plus assidu) ? Plus généralement, qu’as-tu pensé de l’exercice ?

Des choses à ajouter ?

Je suis musicien, interprète, en aucun cas compositeur de métier.

Au départ, j’ai hésité à accepter cette demande, craignant de ne pas être en capacité d’effectuer ce travail. De plus, il s’agissait là d’un exercice particulier, où ma seule « inspiration » ne pouvait suffire.

C’est la raison pour laquelle j’ai souhaité lire et m’imprégner d’abord des textes des deux premiers épisodes avant d’écrire la première note de musique.

Cela m’a permis d’avoir des « idées musicales », de petits thèmes brefs, spontanés, que j’ai notés à la volée.

Ces thèmes sont sans doute générés, orientés — je n’en ai pas une explication rationnelle — par l’ensemble de mes connaissances musicales accumulées et de mon travail d’interprète : connaissance des oeuvres les plus diverses que j’ai entendues ou jouées en diverses formations (de la musique de chambre à l’orchestre symphonique, en passant par l’opéra). C’est un processus mental, presque inconscient, archaïque, difficile pour moi à décrire avec précision.

Ces thèmes, je les ai ensuite travaillés avec une instrumentation particulière, qui puisse, de mon point de vue, « coller » avec le style et l’atmosphère induits par les textes : une base avec un trio à cordes (violon-alto-violoncelle), flûte, hautbois, clarinette, harpe (pour le final) et des percussions « douces » (carillon, xylophone).

J’ai écrit dans des tonalités simples et claires : Sol majeur et Mi mineur.

J’ai essayé de m’inscrire dans l’ambiance particulière de l’histoire et des personnages: des psychologues de notre temps confrontées aux dieux de l’Olympe… le grand écart…

J’ai voulu la musique au service du texte, donc conçue comme support, illustration, mise en relief, bref une esthétique musicale au service de la forme théâtrale.

Le plus difficile pour moi a été la traduction et la mise en forme par l’outil informatique (j’appartiens à la génération de la plume d’oie !) qui dépasse largement mes compétences. Souvent je n’écrivais pas ce que j’entendais…

J’espère que ce travail aura été utile et ne sera pas préjudiciable à la qualité de l’ensemble.

J’en déduis toutefois que je ne serai jamais un vrai compositeur, mais l’expérience fut pour moi très intéressante.

Les choix

J’avais besoin de trois morceaux de musique : un générique de début, avec une identité forte, qui porterait un « gimmick » permettant de reconnaître la podfiction Les consultations extraordinaires à la première salve de notes, un « pré-générique de fin », qui fasse comprendre qu’on changeait de l’unité de lieu et de temps du récit principal pour ouvrir une accroche sur l’épisode suivant, et enfin un véritable générique de fin, permettant de souligner les crédits de l’épisode.

L’Auguste Paternel a écrit deux morceaux. Ce sont les premières notes du générique de début qui forment le pré-générique de fin, dans un boucle inachevée qui permet de construire une spirale vers le prochain épisode ou vers une scène connexe.

Le générique de début peut être entendu dès la bande-annonce de la première saison des Consultations extraordinaires.

Quand au générique de fin, il est réservé aux épisodes eux-mêmes.

Poker d’Étoiles 2e édition, la date de sortie du livre en version papier et numérique

Poker d’Étoiles 2e édition, la date de sortie du livre en version papier et numérique

Il est rare que l’on puisse vivre deux naissances, plus encore une naissance et une renaissance. C’est pourtant la chance qu’ont parfois les livres, et c’est ce qui arrive à mon premier roman. Poker d’Étoiles est venu au monde lors de sa première incarnation en 2008, publié par un éditeur. Sa première vie fut assez morne, il faut bien le dire. Un physique un peu ingrat, avec une couverture tristounette et quelques malformations orthographiques et des coquilles qui ont dû le complexer lors de son adolescence. Mais, après 15 ans, il a demandé à revenir vers son géniteur. J’ai donc l’honneur et le bonheur de lui offrir une seconde chance, avec un nouveau corps, une nouvelle couverture, quelques corrections pour redresser les fautes de frappe. Il va donc renaître, avec en prime une version numérique à laquelle il n’avait jamais eu droit.

Le texte original débarrassé de ses coquilles

Du moins je l’espère !

Car j’ai tout relu, tout repassé au crible d’Antidote. Puis tout relu encore. J’ai trouvé de très (trop) nombreuses coquilles qui n’avaient pas été repérées par l’éditeur en 2008. Elles étaient d’ailleurs en si grand nombre que j’en ai eu honte, d’abord. Honte d’avoir vu publier un texte truffé de fautes de frappe et, plus grave, de fautes d’orthographe. Moi qui suis si maniaque et si perfectionniste sur ce genre de choses, j’ai eu honte, sincèrement. Je vous présente mes excuses, à vous qui avez lu la première édition. Le fond du texte me rend toujours aussi fier, mais la forme a dû faire saigner vos yeux… Pardon, donc. Et sachez que la deuxième édition a bénéficié d’un soin tout particulier, sans doute très supérieur à son incarnation précédente.

D’ailleurs, après la honte, c’est la colère qui m’a saisi… le nombre de coquilles était si grand qu’il est vraiment impossible qu’un véritable travail éditorial ait pu être mené en 2008… ce qui sous-entend que l’on a été négligent avec ce qui me tenait tant à cœur. Et ça, ça a du mal à passer.

Aussi, je vous enjoins vraiment à vous adresser à être très vigilant si vous vous adressez à un éditeur pour publier un ouvrage. Mais également à envisager sérieusement de vous autoéditer. Et c’est un conseil que je vous donne avec constance depuis l’ouverture de cet espace, en 2014.

Toujours est-il que ce texte n’a été corrigé que sur la forme. Je considère qu’il est nécessaire d’assumer ce que l’on a écrit comme ce que l’on a été, je n’ai donc pas touché le fond du texte, sauf sur une incohérence que j’ai repérée. D’ailleurs, comme je l’ai affirmé plus haut, ce texte me rend fier sur le fond, même si je repère quelques défauts de jeunesse que peut-être je ne referais pas aujourd’hui. Le principal étant que certaines choses auraient mérité d’être développées.

Mais ne soyons pas trop durs avec la personne que nous étions dans le passé. Nous ne pouvions pas savoir ce que nous avons appris ensuite.

Et donc, voici à quoi vous pouvez vous attendre :

Version papier

Le papier a ma préférence, même si j’ai été à un moment obsédé par ce que permet le numérique. Après avoir expérimenté les deux, c’est bien cette forme-là qui est, pour moi, le véritable objet-livre.

Comme pour Le Choix des Anges et Fæe du Logis, mes deux romans suivants, j’ai mis un soin particulier dans sa réalisation, car la forme doit pour moi faire honneur au fond d’un texte.

Voici donc quelques images pour vous donner un aperçu de ce que cela donne.

La version papier de Poker d’Étoiles deuxième édition sera donc disponible le 30 octobre 2023 sous l’ISBN 979–10–93734–06–4, au prix de 26 € tout rond, pour 348 pages. C’est un peu plus cher que ce que j’aurais aimé, mais j’ai dû me résoudre à suivre une partie de l’augmentation des prix de mon prestataire, Books on Demand, même en rognant ma propre marge.

N’oubliez pas que vous pouvez télécharger un extrait au format PDF. La mise en page est celle du livre complet.

Et pour vous procurer le livre lui-même, vous pouvez l’acheter :

Version numérique

Je n’abandonne pas le numérique, pourtant, ni mon distributeur, immatériel.

J’ai maintenant une petite habitude du processus qui consiste à transposer ma version papier vers une version spécifiquement pensée pour le numérique, en suivant les étapes que j’expose dans ma série d’articles Making of a Book.

J’ai donc utilisé la même maquette et les mêmes procédés, pour obtenir un fichier de 2,9 Mo, dont l’ISBN propre est 979–10–93734–07–1, et qui sera en vente ce même 30 octobre 2023 au prix de 5,99 €, sans DRM bien entendu. Je suis en effet un fervent opposant aux DRM qui cadenassent des œuvres de l’esprit destinées à toucher le plus grand nombre. Un livre numérique est pour moi un véritable livre, et prêter nos livres est une chose que nous faisons toutes et tous. Voilà pourquoi j’ai opté pour un tatouage numérique, équivalent de ce que nous faisions autrefois en notant sur le revers de la couverture nos nom et prénom pour identifier le livre papier comme notre propriété.

En voici quelques images pour vous donner une idée de ce à quoi vous pouvez vous attendre.

N’oubliez pas que vous pouvez télécharger un extrait au format EPUB. La mise en page est celle du livre complet.

Et pour vous procurer le livre lui-même, vous pouvez aller :

Poker d’Étoiles 2e édition, les extraits

Poker d’Étoiles 2e édition, les extraits

Peut-être faites-vous comme moi lorsque la couverture d’un livre vous attire. Moi, je commence par toucher le livre dans la librairie, puis je regarde la quatrième de couverture pour savoir en gros de quoi traite le bouquin, et, si cela continue à frotter ma curiosité, je le feuillette un peu pour en percevoir la mise en page, mais surtout pour dénicher un passage au hasard, que je vais lire.

Oh, il ne s’agit pas de lire un chapitre entier, mais bien juste quelques lignes. Pour m’imprégner du style de l’autrice ou de l’auteur. Pour plonger un peu dans l’ambiance. Pour me donner un avant-goût.

Parfois, même, je «picore» plusieurs passages à des endroits différents.

Je construis une sorte de «bande-annonce écrite personnelle» aléatoire, qui me décide à acheter ou pas. C’est pour cela que j’adore acheter un livre dans une librairie, parce que ce petit moment de choix, cette découverte tactile autant que visuelle, ne sont que très rarement possibles sur la Toile.

Alors, pour mes propres livres, je vous propose de faire la même chose.

Une bande-annonce écrite

Depuis la parution de mon deuxième roman, Le Choix des Anges, je conçois un petit livret qui vous permet de lire les 3 000 premiers mots du livre en question. Mais pour la sortie de la deuxième édition de Poker d’Étoiles, j’ai voulu aller un petit peu plus loin, en construisant un court assemblage d’extraits des trois premiers chapitres. J’ai voulu constituer ainsi une véritable bande-annonce écrite, qui vous donnera une idée des personnages, des enjeux, du style. Et de la présentation de tout cela.

Ainsi, pour la première fois, j’ai pensé ces extraits comme une entrée en matière à part entière et non pas seulement comme les 3 000 premiers mots.

Car j’ai tendance à commencer mes histoires par un chapitre un peu à part, qui n’est pas directement relié au reste mais prend son importance au fil du récit. Il me semblait donc utile de vous montrer aussi ce qu’il y a dans l’histoire «véritable».

Et pourquoi pas une véritable bande-annonce vidéo ?

Vous pourriez en effet légitimement vous (et me) poser la question.

Surtout connaissant mes réalisations passées.

D’autres auteurs, d’autres autrices, proposent des bandes-annonces vidéo très abouties (ou pas, d’ailleurs) pour leurs ouvrages. C’est même une tendance de plus en plus présente, avec le développement des réseaux dyssociaux et la primauté à l’image qui existe de plus en plus dans leur sillage.

Je me suis posé la question, sincèrement.

Mais quelque chose me gênait, et je n’ai compris qu’il y a peu ce que c’était : je ne veux pas vous imposer mes images. Je veux que vous laissiez surgir les vôtres.

La littérature a ceci de très supérieur aux autres arts, à mon sens : elle est la plus à même de stimuler l’imaginaire propre à chaque lectrice et à chaque lecteur, car c’est son fonctionnement intime, son essence. L’agencement des mots peut être modulé pour provoquer un certain effet, à la fin, c’est toujours la subjectivité de la lectrice ou du lecteur qui fera surgir des sensations dans son cerveau, puisque l’esprit fera des associations sensorielles qui lui seront propres et uniques.

Créer une bande-annonce avec de belles images, une musique particulière et des mots choisis, ce serait déjà guider votre imaginaire dans une direction que vous n’auriez peut-être pas prise à la simple lecture.

Et cela, à mon avis, c’est un peu trahir l’écrit et le plaisir de construire votre représentation à vous.

Il me paraît donc plus intelligent de vous livrer une bande-annonce écrite.

Vous pouvez la télécharger gratuitement. Et vous avez même le choix de votre format, PDF pour vous faire une idée de ce que donnera l’exemplaire papier de Poker d’Étoiles, ou EPUB pour expérimenter le côté numérique de la Force. Avant, un jour peut-être, de pouvoir profiter de versions audio de mes textes (ça avance, mais c’est laborieux).

Alors, laissez-vous tenter et découvrez quelques bribes des aventures de Sean, Eddy, Dom et Démosthène

Poker d’Étoiles, la couverture de la résurrection

Poker d’Étoiles, la couverture de la résurrection

Lorsque mon premier roman, Poker d’Étoiles, est sorti en 2008, ses habits extérieurs étaient pour le moins austères. Une couverture blanche très sobre, sans image, où seuls un bandeau gris et le logo cunéiforme de la maison d’édition rompaient la monotonie d’une police de caractères bien fade. Il ne fallait sans doute pas espérer mieux, à l’époque, pour un premier écrit dans un genre de niche, la science-fiction à tendance space-opera. D’autant plus lorsque la structure éditoriale se révélait balbutiante, donc avec très peu de moyens.

Ainsi, l’absence de véritable couverture pour lui permettre de faire connaissance avec ses lecteurs et lectrices a-t-elle été un de mes plus grands regrets pendant quinze ans.

Mais désormais, le texte m’appartient à nouveau de plein droit, et lui donner vie une seconde fois signifie donc une chance de réparer cette lacune.

Voici donc une petite histoire sur la conception de cette couverture de résurrection.

La structure graphique comme identité éditoriale

Si vous avez déjà aperçu les couvertures de mes autres romans, Le Choix des Anges et Fæe du Logis, vous avez sans doute remarqué que je les ai conçues suivant un même modèle. Un fond noir laissant s’exprimer le titre en lui offrant beaucoup d’espace, un sceau assez discret façon cartouche d’idéogrammes chinois qui rappelle ma marque de réalisauteur (d’auteur-éditeur ou d’auto-éditeur, si vous préférez), et entre les deux une image (un tableau, en réalité) inscrit à l’intérieur d’une forme stylisée issue du thème du roman. Ainsi, pour Le Choix des Anges, il s’agit d’une gravure de Gustave Doré inscrite à l’intérieur d’un Ouroboros. Pour Fæe du Logis, c’est une illustration d’Arthur Rackham contenue dans la silhouette d’un faune aux cornes de cerf.

Cette structure, qui selon moi allie élégance, esthétique et efficacité, me sert également de marque éditoriale.

Roman après roman, elle construit une identité qui crée une familiarité. Un effet de collection. Une unité.

Il était donc évident dès le début, pour moi, que Poker d’Étoiles allait s’installer dans ce schéma, lui aussi.

Le titre

C’est toujours la première question que je me pose lorsque je conçois une couverture.

Comment le titre va-t-il apparaître ?

Ce qui revient à d’abord choisir une police de caractères pour incarner le roman dans son ensemble.

Car un titre n’est pas seulement le nom de votre roman, c’en est aussi et surtout une sorte de condensé-résumé-noyau identitaire. Sa signification, sa sonorité et son apparence graphique forment pour moi un tout qui doit synthétiser la substantifique moelle de ce que le roman lui-même va développer.

Ce qui implique que la forme et le fond sont, comme toujours selon moi, indissociables.

Rappelez-vous cette phrase de la Table d’Émeraude :

Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas et ce qui est en bas est comme ce qui est en haut.

Cette phrase est pour moi non pas un guide spirituel mais un axiome créatif. Un rappel que chaque choix artistique porte une signification particulière et qu’une œuvre réussie, de mon point de vue, est toujours une œuvre cohérente dans sa forme comme dans son fond.

Dans le cas de Poker d’Étoiles, je devais trouver une fonte qui évoque à la fois le futur, le space-opera, une certaine poésie, une technologie, l’inconnu.

J’ai donc écumé les rivages infinis de l’internet à la recherche de cette perle rare. Et j’ai fini par trouver ce qui me semblait convenir : la police GraySun, dont certaines variantes de glyphes m’ont conquis.

Le sceau

Seul élément de la couverture qui reste invariant d’ouvrage en ouvrage, le sceau est issu du logo d’écaille & de plume, recrée en 2017 d’après la forme d’une esperluette, aussi appelée ampersand chez les anglo-saxons. Le &, originellement abréviation utilisée par les moines copistes pour signifier «et», exprime bien ma double nature de Serpent à Plume.

L’image

C’est sans doute elle qui est l’épreuve la plus ardue, à chaque nouvel opus.

Il faut trouver deux éléments qui doivent harmonieusement se marier pour faire naître une combinaison esthétique et signifiante. Si cet exercice a été évident pour Le Choix des Anges, avec l’Ouroboros symbolisant le parcours initiatique d’Armand dans l’histoire et une gravure de Gustave Doré issue de son travail sur le Paradis Perdu de Milton, référence à Abel et Caïn, mythe central dans le récit, trouver cette alliance rare a été beaucoup plus compliqué pour Poker d’Étoiles.

Le poker

J’ai rapidement décidé de me servir du poker comme forme contenante. Mais encore fallait-il déterminer quel élément du jeu de cartes utiliser. Un tas de carte ? Une seule carte ? Un jeton ? La forme d’une des quatre couleurs ? Et dans ce cas : le cœur, le carreau, le pique ou le trèfle ?

J’ai d’abord essayé une main entière. La quinte flush joue un rôle dans l’histoire, aussi ai-je voulu commencer par cela. Mais je n’ai pas été satisfait. Trop complexe, pas assez lisible, et au final, cela dénaturait la structure graphique de la couverture, si importante pour moi.

Deux concepts ont été en concurrence ensuite. Une carte à jouer comme forme contenante, ou alors, carrément, une carte à jouer comme couverture entière.

Ne sachant pas me décider, j’ai demandé l’avis de personnes autour de moi. D’abord à mon épouse, puis à l’amie qui avait participé aux corrections de Poker d’Étoiles à l’origine. J’y ai associé les lecteurs et les lectrices de ma lettre d’écaille & de plume, la newsletter saisonnière qui nous sers de correspondance.

Toutes les personnes qui m’ont donné leur avis ont convergé vers la même réponse : une carte dans la couverture mais pas comme couverture.

Restait à choisir la carte dont il serait question.

L’as de pique a été le choix naturel, d’une part parce que sa forme laisse plus de place à l’image inscrite dans la carte, et d’autre part car cette carte symbolise l’un des personnages les plus emblématiques du roman : Démosthène, l’Intelligence Artificielle qui pilote le vaisseau des deux cousins Sean et Eddy.

Les étoiles

Une fois trouvée la forme contenante, restait à choisir quelles étoiles on pouvait y faire apparaître.

Une recherche sur la Toile vous abreuvera de millieurs de fonds d’écrans, de photographies réelles ou de vues d’artistes, de reconstitutions scientifiques et de clichés de télescopes.

J’ai mis presque autant de temps à naviguer dans cet océan-là qu’à trouver la police du titre. C’est dire si ça a été long !

Je voulais là encore quelque chose qui ait une signification, même si c’était juste pour moi.

J’ai essayé bien des images, dont certaines qui évoquaient des formes, comme une silhouette féminine qui aurait pu correspondre à Neith, la mystérieuse jeune femme qui déboule dans la vie de Sean et Eddy au début du roman et qui lance l’aventure.

Mais je voulais une image qui soit «réelle», c’est-à-dire issue d’une observation du cosmos. Alors comme je n’arrivais pas à trouver la référence de cette image-silhouette, j’ai continué ma quête.

Tel un Galaad des landes numériques, j’ai fini par trouver mon Graal dans le château du Jet Propulsion Laboratory de la NASA, sous la forme d’un cliché pris par le Spitzer Space Telescope dans la région des Montagnes de la Création et intitulée Towering Infernos («les enfers s’élevant comme des tours», littéralement). Vous pouvez cliquer sur l’image que je reproduit ici pour consulter le texte (en anglais) qui présente le contexte scientifique de ce cliché sur le site du Jet Propulsion Laboratory.

Non seulement les Montagnes de la Création font-elles référence aux réponses que Sean, Eddy, Démosthène et leur compagnon Dom vont découvrir sur le mystère de la belle Neith, mais la couleur rouge dominante de l’image illustre bien le sang qui sera versé tout au long du récit et des épreuves qu’ils vont devoir affronter pour cela.

Si vous voulez vous aussi recevoir la lettre d’écaille & de plume et participer à certains de mes choix artistiques, n’hésitez pas à vous abonner.

Le suaire de la résurrection

Et c’est donc une nouvelle tunique, mieux, un saint suaire, qui habille Poker d’Étoiles au moment de sa résurrection. Je suis fier de vous le présenter ainsi qu’il apparaîtra dans sa deuxième édition, dans le courant du mois d’octobre 2023.

Maîtriser la compilation dans Scrivener, gérer les notes

Maîtriser la compilation dans Scrivener, gérer les notes

Lorsque l’on écrit, que ce soit de la fiction ou un travail universitaire, on a souvent besoin de prendre des notes sur son travail. Des notes sur un passage que l’on aimerait retravailler lors des corrections, des commentaires sur la façon de présenter telle ou telle action, ou bien des notes destinées à la lectrice de l’ouvrage.

Dans un logiciel de traitement de texte, comme Word ou Writer de LibreOffice, nous avons le choix entre les commentaires qui permettent de travailler en collaboration avec un éditeur ou un maître de mémoire, et les notes de bas de page. Les unes sont destinées à améliorer le texte dans sa phase de travail, les autres à insérer des références pour le lectorat. En soi, c’est assez simple à gérer, puisque les premières sont destinées à rester dans l’ombre et les dernières, elles, seront publiées dans l’ouvrage final.

Mais Scrivener n’est pas un traitement de texte. C’est un studio complet d’écriture, et les choses ne sont pas aussi simples, car il peut servir à exporter un même texte sous plusieurs formes, pour plusieurs objectifs.

On peut vouloir une épreuve de correction, qui peut contenir des notes de travail pour une relecture personnelle.

On peut vouloir le même texte dans une version destinée à son éditeur avec des commentaires sur la façon d’aborder certains passages.

On peut vouloir un manuscrit final, avec des notes destinées au lecteur.

On peut vouloir un script pour un réalisateur avec des notes de travail concernant des indications référencées sur le jeu, les décors, les mouvements de caméra, etc.

On peut vouloir le même script pour les acteurs avec des notes sur le caractère des personnages.

Bref, on peut avoir besoin de plus de deux sortes différentes de notes, pour remplir plusieurs fonctions. Cela tombe bien, car Scrivener possède cinq (mais en fait six !) types différents de notes. Ça fait beaucoup.

Dès lors, comment s’y retrouver, et comment choisir de prendre des notes dans Scrivener en fonction de nos objectifs ?

Prérequis

Cet article assume que vous avez lu et assimilé les principes généraux de la compilation dans Scrivener. Si ce n’est pas le cas, reportez-vous à l’article que j’ai consacré à ce sujet. Cela vous permettra de comprendre des termes tels que compilation, scrivening, formats de compilation, etc.

To be or notes to be ?

Certains auteurs prennent beaucoup de notes, que ce soit pendant la rédaction ou dans les phases de préproduction, voire de « postproduction éditoriale ». Et parmi nous, il en existe qui préfèrent intégrer leurs notes dans une autre application, comme OneNote ou Obsidian.

À mon avis, l’intérêt majeur de prendre des notes dans Scrivener directement est de les lier au texte.

C’est évident pour les notes destinées au lecteur ou pour la postproduction.

Ça l’est moins pour celles qui sont faites pour la préproduction.

Aussi, l’une des premières questions à se poser est tout simplement l’usage que l’on va faire des notes dans un projet particulier. Cela nous indiquera tout naturellement comment nous voulons que ces notes apparaissent lors de la compilation. Et bien entendu quel type de notes nous allons utiliser dans le logiciel.

Différencier les formats de compilation entre production et publication

Les types de notes présents dans Scrivener sont nombreux. Il est évident que vous n’aurez pas forcément besoin de toutes, tout le temps, pour tous les projets. Au contraire, chaque projet aura besoin d’un système de notes différent des autres.

Mais le plus important est de comprendre que chaque type de notes se prête plus à un processus d’élaboration d’un document, des notes de production, ou à un processus de partage lors de la forme finale de l’œuvre, des notes de publication.

Je vais donc séparer chaque type suivant l’usage qu’il me semble être le plus indiqué. Libre à vous de les utiliser pour un autre si vous le souhaitez.

L’essentiel est de choisir pour chaque projet quelles notes vous serviront à quel usage, et de vous y tenir. Cela vous permettra ensuite de compiler le texte sous différentes formes en seulement quelques clics, comme nous le verrons dans le prochain article de cette série.

Notes de production

Elles seront strictement réservées aux versions de travail de votre texte, et seront supprimées lors de la compilation vers les formes destinées à la publication finale. Cela peut d’ailleurs être automatisé, et c’est d’ailleurs ce qui est intéressant avec Scrivener. Mais elles seront conservées dans les sorties destinées à vos relectures, vos ß lecteurs, vos corrections, ou les échanges avec un éditeur.

Notes personnelles de rédaction ou de préproduction

Dans le processus de création, il est parfois intéressant d’avoir une sortie papier ou numérique personnelle du texte sur lequel on travaille pour en dégager une vue d’ensemble.

Dans ce cas, il peut être utile d’avoir, en plus du texte rédigé (s’il existe), des notes de conception servant à diriger notre travail, à nous rappeler des points importants pour la suite de la rédaction, ou pour reprendre un passage qui ne nous satisfait pas vraiment.

Mon choix personnel se porte sur les Notes de l’Inspecteur, mais je ne les compile jamais avec le reste du texte. Elles sont, pour moi, destinées à rester dans Scrivener et à ne jamais en sortir, puisque ce sont des notes qui ne me sont utiles que lors de la rédaction, étape que j’effectue en totalité dans Scrivener lui-même, et jamais sur un autre logiciel ou en papier.

Les Notes de l’Inspecteur

Il ne s’agit pas d’un fichier que la police aurait sur vous, rassurez-vous, mais bien de notes situées sous le synopsis ou Résumé du volet de droite de l’espace de travail de Scrivener. Le Résumé vous permet de brosser à grands traits ce que va contenir le scrivening sélectionné (par exemple une scène où Sherlock Holmes découvre un indice particulier). Les Notes qui se trouvent en dessous sont, dans la philosophie du logiciel, des indications de préproduction, car elles peuvent être écrites avant même que le moindre mot n’ait été inscrit dans le texte lui-même.

C’est, de mon point de vue, l’endroit parfait où l’on peut se noter à soi-même des rappels sur la tonalité que l’on voudrait donner au texte, sur des détails qu’on ne devrait pas oublier lors de la rédaction. Sur la capture d’écran ci-dessous, vous pouvez voir la note que je me suis laissée, pour ce passage en particulier.

Défaut dans Scrivener : ce sont les notes les moins paramétrables dans la compilation. Elles ne peuvent apparaître qu’au-dessus ou en dessous du texte d’un scrivening en particulier. Elles sont attachées donc à votre découpage. De mon point de vue, les compiler n’est pas une idée de génie sauf dans un objectif de relecture personnelle ou si vous avez dans ces notes les statistiques chiffrées d’un personnage de jeu de rôle que vous voudriez inclure dans votre texte avant la description ou l’historique du personnage en question (et encore, il y a de meilleures et plus élégantes façons de faire ça). Pour moi, c’est un style de notes qui ne peut convenir qu’à des notes de rédaction personnelles, et même pas à une collaboration, encore moins à une publication finale.

Compiler les Notes de l’Inspecteur

Pour vous permettre de les intégrer à la compilation, vous devrez probablement Modifier le format de compilation. En sélectionnant sur la colonne de gauche l’onglet de Mise en page des sections, vous choisirez le type de scrivening dont vous désirez faire apparaître les Notes de l’Inspecteur. Par exemple les sections appelées Scènes (voir l’article Maîtriser la compilation dans Scrivener : les bases, où je vous donne l’exemple de ces Scènes).

Vous n’aurez qu’à cocher la case Notes en plus de Text (et éventuellement de Title).

Vous verrez alors apparaître dans l’encadré Formatting en bas un nouveau texte sous l’intitulé Notes.

En cochant la case Override text and notes formatting, vous pourrez styler la présentation de vos Notes d’Inspecteur dans la compilation.

Par défaut, la compilation sortira un scrivening organisé comme suit :

Si vous désirez changer cet ordre, vous devrez cliquer sur les trois points inscrits dans un cercle en haut à droite de la liste des sections et cocher Place notes after main text, ce qui aura pour effet d’inverser l’ordre. Vous aurez donc :

Et c’est la seule façon que vous aurez de déterminer la place des notes, ou même le titre « Notes ». Cependant, pour ce dernier, il ya une astuce avec l’onglet Remplacements, mais nous aborderons ce point dans un futur article.

Notes collaboratives ou éditoriales

Ces notes sont destinées à être lues et éventuellement complétées par les personnes qui vous aident à améliorer votre ouvrage : ß lectrice, éditrice, gourou, etc. L’idée est qu’elles soient facilement mises en page, quel que soit le format de sortie papier ou numérique, et que dans ce dernier cas, elles puissent être interopérables avec d’autres logiciels, de type traitement de texte, comme Word ou Writer. Cela vous permettra des allers et retours, de répondre vous-même aux suggestions, de faire des suivis de commentaires, etc.

Mon choix personnel est évident : les commentaires de Scrivener sont faits pour ça car ils sont interopérables avec le format DOCX. Mais comme cela marche moins bien avec le RTF, il faudra prendre garde. Cela demande également à prévoir une sortie numérique que l’on imprimera éventuellement après, car les sorties PDF ou imprimées directement par Scrivener ne permettent pas d’intégrer autrement les commentaires que de la même manière que les inline notes que nous verrons plus loin.

Pour une sortie imprimée (ou en PDF, ce qui revient à la même chose), je privilégierais donc les inline notes, si vous n’en avez pas besoin pour autre chose.

Une autre façon de faire est d’utiliser les notes de bas de page, si vous n’en avez pas besoin pour y mettre du texte destiné à la publication.

Les commentaires

Toutes les personnes qui ont utilisé les commentaires et le système de révision de Word {>>Germain HUC 01/08/2023 16:02

On essaie ?<<} savent globalement de quoi nous parlons. Les commentaires dans Scrivener sont exactement la même chose, et sont interopérables avec ces commentaires, d’ailleurs. Ils servent la plupart du temps à collaborer avec d’autres auteurs sur le même texte, ou à échanger des points de vue avec son éditeur.

Il faut cependant rester prudent : si la compilation de Scrivener parvient très bien à les exporter dans le format DOCX, c’est plus compliqué dans le format RTF, qui est pourtant celui qui est censé être le plus interopérable. En tous les cas c’est ce qui se passe pour moi dans Writer de LibreOffice, mais peut-être que c’est différent avec Word lui-même, que je n’utilise pas.

Compiler les commentaires

Dans le format de compilation, onglet Notes de bas de page et commentaires, vous devez vous assurez que le menu déroulant Export comments and annotations as soit bien réglé sur margin comments.

Méfiez-vous également de l’onglet Compatibility en bas à gauche, et vérifiez que l’option Flatten footnotes and comments into regular text soit décochée, autrement, Scrivener transformerait tous vos commentaires en texte simple inclus dans votre document, ce qui serait dommage.

Utiliser les commentaires

Une fois compilés en format DOCX, ODT ou RTF, votre texte contiendra des commentaires auxquels votre ß lectrice, votre éditrice, ou votre gourou pourront répondre. Une fois que vous aurez récupéré le fichier annoté par ses soins, vous aurez le choix entre deux solutions.

  • Soit vous restez dans le traitement de texte (Word, Writer) et vous gérez les commentaires avec le système intégré de ce dernier. Il paraît que c’est très bien fait. Mais à mon avis, si vous devez ensuite reprendre la rédaction du texte, ce sera assez lourd parce que vous serez un peu coincé dans Word ou Writer, ce qui sera, avouons-le, Mal.
  • Soit vous intégrez à nouveau le texte dans Scrivener, où les réponses à vos commentaires et les nouveaux commentaires de votre ß lectrice, éditrice ou gourou seront importés. Vous pourrez alors reprendre votre rédaction ou vos corrections directement dans Scrivener, et ça, c’est carrément le Bien.

Nous reviendrons sur les allers et retours entre Word/Writer et Scrivener dans un prochain article.

Suggestions de texte rédigé, texte modifié lors des différentes passes de correction

Si vous avez une ß lectrice qui aime suggérer des formulations, ou un éditeur qui se permet des corrections directes (par exemple sur l’orthographe), le mieux est d’utiliser les révisions de Scrivener.

Pour cela, il suffit, si la personne avec qui vous collaborez n’utilise pas elle-même Scrivener (personne n’est parfait), de lui demander d’écrire dans Word ou Writer avec une couleur particulière, que vous entrerez comme couleur de révision dans Scrivener. Et le tour sera joué.

Les notes de révision

Ne sont pas vraiment des notes, mais enfin un peu tout de même.

C’est confus ? C’est normal, parce que ça l’est.

Les notes de révision sont un outil qui est qualifié de « basse fréquence » dans le manuel de Scrivener. Lire : « basse technologie ». En ce sens qu’il ne nécessite pas vraiment de paramétrage.

En l’état, les notes de révision sont du texte simple dans le corps de votre rédaction, mais coloré différemment selon le niveau de votre correction. Par exemple, lors de votre première passe de correction, le texte sera coloré en rouge, mais en bleu lors de la deuxième passe de correction.

Mais Scrivener sait les reconnaître et cela peut être utilisé pour suivre vos corrections, même avec d’autres formats de fichiers, comme Word.

Cependant, le texte coloré dans une couleur peut aussi être considéré comme des notes que vous vous laissez dans le corps du texte, même si ce n’est pas vraiment ce que je recommande, car Scrivener a vraiment beaucoup d’autres outils pour cela, que je trouve vraiment plus pratiques.

Compiler les notes de révision

Ce qui est merveilleux avec les notes de révision, c’est que vous n’avez besoin de rien faire pour les compiler, puisqu’elles sont intégrées dans le texte et considérées par Scrivener comme votre texte principal. Elles sortiront donc dans votre fichier Word ou votre PDF colorées de la bonne façon, celle que vous aurez déterminée.

Vérifiez juste que dans les paramètres de la fin de compilation vous n’ayez pas sélectionné Supprimer la couleur du texte.

Utiliser les notes de révision

Vous trouverez les couleurs déterminées pour les différentes passes de révision (corrections) dans les Préférences de Scrivener, onglet Édition, sous-onglet Révisions. Il vous suffit ensuite daller dans Format > Mode révision et de choisir la couleur qui correspond à la révision que vous voulez faire. Cela colorera automatiquement tout nouveau texte que vous écrirez dans l’éditeur.

Compilez le texte et demandez à votre ß lectrice d’utiliser la même couleur ou une couleur correspond à la révision suivante. Une fois les suggestions faites, réimportez le texte dans Scrivener et les couleurs seront automatiquement reconnues par le logiciel comme couleurs de révision (si elles ont été bien respectées).

Notes de publication destinées au lecteur

Par essence, elles doivent apparaître dans les formes finales du manuscrit, mais doivent aussi le faire dans les versions de travail, afin d’être éventuellement corrigées si besoin.

Les notes de texte

Et ce sont les notes telles qu’on les entend en général, c’est-à-dire des précisions qui sont reliées à un endroit ou à un mot particulier dans le corps de texte mais qui peuvent être présentées ailleurs, avec une référence pour y revenir plus tard, de manière à ne pas gêner la lecture du texte principal. Ce sont les notes que l’on utilise en général lorsque l’ouvrage est publié, elles sont accessibles au lecteur. Elles nécessitent toutes que du texte ait déjà été tapé dans l’éditeur, car elles sont rattachées à un mot ou à une suite de mots, de manière à les expliciter ou à les commenter.

Et il y a en gros deux façons de les paramétrer, donc de les utiliser, que Scrivener ne peut pas utiliser simultanément. Il vous faudra choisir entre l’une et l’autre.

Les notes de bas de page

Nous y venons enfin. Ce sont les notes telles que nous les connaissons dans un livre1 : un mot dans le corps du texte est suivi par un numéro en exposant, faisant référence au même numéro en bas de page, qui précède quelques lignes explicitant le mot référencé.

L’énorme avantage de ces notes est d’être interopérable avec de nombreux formats de fichiers, notamment le RTF et le DOCX de Word. Mais elles peuvent aussi être traitées à part du texte principal, ou y être intégrées, au choix. C’est sans doute le type de notes le plus polyvalent.

La plupart du temps, ces notes sont destinées à être publiées avec le texte principal, et donc à être accessible au lecteur final.

Les notes de fin d’ouvrage

Petite variante des précédentes, les notes de fin d’ouvrage sont des notes de bas de page mais qui sont reléguées toutes ensemble sur une ou plusieurs pages à la fin de l’ouvrage (d’où leur nom, hein).

Leur gros défaut est leur ergonomie absolument défaillante : il faut en effet garder en permanence soit le doigt, soit un signet ou un marque-page pour ne pas perdre la page des notes quand on lit. Et moi, je déteste avoir à alterner dix fois par minutes entre mon texte principal et une page précise située à la fin du livre. Je vous accorde cela dit que c’est moins gênant dans les formats électroniques, qui, avec les liens hypertextes, permettent de passer très rapidement de l’un à l’autre.

Les notes de fin d’ouvrage sont très utilisées pour la bibliographie, mais nous verrons que Scrivener peut gérer la bibliographie autrement.

Utiliser les notes de texte

Pour créer une note de texte, il suffit de sélectionner un mot ou une zone de texte dans votre éditeur et ensuite, dans l’Inspecteur, aller dans l’onglet représentant une bulle de dialogue. Vous cliquez sur l’icône cf. Une zone de texte apparaît dans l’Inspecteur, où vous pouvez écrire votre note2. C’est aussi simple que cela.

Compiler les notes de texte

Il y a beaucoup d’options pour styler vos notes de texte dans Scrivener.

Dans le constructeur du format de compilation, onglet Notes de bas de page et commentaires, vous pouvez choisir la police de vos notes, la façon dont elles seront indentées comme le texte principal ou non, est-ce que l’appel de note sera inscrit en exposant entre crochets ou pas…

Mais surtout, vous pourrez déterminer la numérotation en chiffres arabes, romains, par symboles, et si cette numérotation sera continue tout au long de l’ouvrage ou sera réinitialisée à chaque page ou à chaque section de texte ou saut de page. Enfin, vous pourrez déterminer comment elles apparaîtront : margin comments (comme des commentaires dans Word), inline comments (dans le corps du texte enserrées dans des balises), footnotes (notes de bas de page classiques) ou endnotes (notes de fin d’ouvrage).

Choisir

Vous ne pouvez utiliser qu’un seul des deux modèles : bas de page ou fin d’ouvrage pour vos notes de texte. Il vous faudra choisir.

Pourtant, Scrivener permet de changer des choses à la toute fin, dans le panneau de compilation lui-même, dans l’onglet de la roue crantée. Vous pouvez, à ce moment-là, décider de finalement traiter les notes de bas de page comme des notes de fin d’ouvrage.

Notes bibliographiques

De mon point de vue, le plus simple est de les gérer grâce aux notes de fin d’ouvrage.

Il y a cependant un inconvénient : Scrivener ne différencie pas vraiment notes de bas de page et notes de fin d’ouvrage. Ce sont les mêmes. Ainsi, lors de la compilation, il faut choisir entre l’une ou l’autre forme. On ne peut donc pas avoir d’un côté des notes de bas de page destinées à des explications de certains termes et en même temps des notes de fin d’ouvrage pour la bibliographie. Cela demandera donc de mélanger les deux, ce qui peut être gênant.

Sauf.

Sauf si l’on utilise ensuite un autre logiciel pour gérer les références bibliographiques. Nous en discuterons lors d’un prochain article.

Notes de mise en scène et didascalies du théâtre

Elles doivent être accessibles au réalisateur/metteur en scène mais aussi au comédien. Elles sont donc publiées.

Pour être efficaces, elles doivent être intégrées dans le corps du texte et en être différenciées par une forme particulière (italique, couleur, signes de début et de fin). C’est typiquement le cas des didascalies au théâtre, qui peuvent servir de modèle.

Cela oriente naturellement vers les inline notes.

Les inline notes

Les inline notes, ou notes en ligne, sont des notes qui suivent directement le texte qu’elles concernent, dans le flot même de celui-ci. C’est un bon moyen de se laisser des notes que l’on ne pourra pas ignorer mais peut-être que si pendant la relecture, ou de les avoir obligatoirement en tête lorsqu’on corrige. Par contre, vous ne pourrez pas y avoir accès en dehors de l’endroit précis où elles seront insérées, ce qui peut être un inconvénient.

Utiliser les inline notes

Pour insérer une inline note dans votre texte, il suffit de faire Insertion > Annotation sur la ligne en ayant pris soin de mettre le curseur là pour vous le désirez.

Les inline notes ne sont en réalité qu’un Style un peu particulier, et peuvent donc ensuite être utilisées pour placer des didascalies que vous pourrez mettre en forme dans un autre logiciel (Word, Writer, Affinity Publisher). Il suffira pour cela de reconnaître ces notes, entourées par défaut d’une balise {>>` et d’une `<<} grâce à la recherche de Scrivener, et de leur appliquer un Style ou alors à les compiler telles quelles et à faire une passe de Rechercher remplacer dans Word.

Compiler les inline notes

Dans le même onglet Notes de bas de page et commentaires du format de compilation de Scrivener, choisissez inline comments comme paramètre dans Export comments and annotations as. Vous pourrez ou non modifier les balises {>>` et `<<}.

Et voilà le résultat.

Astuce : changer le type d’une note dans Scrivener

Pour terminer, une petite subtilité : vous pouvez, dans l’Inspecteur de Scrivener, en faisant un clic droit sur un commentaire, le transformer en note de bas de page et, sur une note de bas de page, la transformer en commentaire.

Il n’est pas si facile de réaliser que la compilation des notes peut se modifier à plusieurs endroits.

Dans le format de compilation lui-même, si l’on ose y toucher, sont codés les comportements par défaut dudit format. On y trouvera des options de gestion des notes dans l’onglet Notes de bas de page et commentaires mais aussi dans l’onglet Compatibilité.

Mais tout cela peut aussi être modifié dans la fenêtre de compilation finale, avec des options pour transformer les notes de bas de page en notes de fin d’ouvrage ou les inline notes en notes de fin d’ouvrage.

Enfin, sauf si vous utilisez la compilation pour obtenir directement un PDF ou une sortie papier, vous allez pouvoir styler les notes dans le fichier obtenu avec un autre logiciel, comme Word, Writer ou Affinity Publisher.

Conclusion : de multiples options

Cet article n’est, malgré sa longueur, qu’une manière d’effleurer le sujet. Il faudrait quelques tutoriels vidéos pour vous montrer de façon pratique comment on peut se servir des notes et bien les gérer lors de l’opération de compilation. J’espère cependant qu’il vous aura donné l’envie d’expérimenter par vous-mêmes et, surtout, qu’il vous aura convaincu de la nécessité de déterminer ce que vous désirez faire des notes avant de les compiler.

Bien sûr, la classification que j’ai utilisée ici (inline notes pour les notes de mise en scène ou de didascalies) n’est qu’une façon de voir les choses, la mienne. Cela ne veut pas dire que vous ne pouvez pas voir les choses d’une autre manière. Au contraire.

D’ailleurs, vous, comment utilisez-vous les notes de Scrivener ?


  1. C’est un objet magique que le livre  ↩︎

  2. Oui, celle–ci par exemple.  ↩︎

Nouvelle donne pour Poker d’Étoiles

Nouvelle donne pour Poker d’Étoiles

Il y a des choses que l’on attend pendant très longtemps, que l’on se désespère de ne pas voir arriver au point de n’y plus penser autrement que sous la forme d’un arrière-goût amer, d’un regret léger mais persistant. Et qui finissent tout de même par advenir lorsque l’on s’y attend le moins.

Dans ma vie, j’ai remarqué que ce fut souvent le cas. Comme si des attentes trop fortes intimidaient le destin. Comme s’il se détendait en remarquant que je ne m’accrochais plus à l’espoir tel un naufragé à sa bouée.

Il y a quelques jours, cela m’est à nouveau arrivé.

À propos d’un de mes rares regrets artistiques.

Poker d’Étoiles revient entre mes mains après tant d’années d’éloignement et de frustrations.

Genèse d’un premier roman

Poker d’Étoiles est né dans l’impulsion d’une rencontre.

Il y a de nombreuses années, j’ai fait la connaissance d’une jeune femme qui m’a donné envie d’écrire une histoire d’aventures spatiales. Évidemment, pour l’impressionner. Mais aussi parce qu’elle m’inspirait le rêve d’une vie romanesque et une ambiance de film noir. Peut-être aussi parce qu’elle avait une forte ressemblance avec Andie MacDowell.

J’ai écrit une nouvelle, que bien entendu elle ne lut jamais, nos chemins s’étant croisés trop furtivement pour qu’ils ne se séparent pas à jamais.

Pourtant, le texte est resté, et je sentais qu’il portait en lui ce petit quelque chose qui demande à éclore, à grandir, à devenir une histoire plus large.

Alors je l’ai retravaillé encore et encore, avec l’aide d’une amie chère.

Et Poker d’Étoiles est devenu un véritable roman.

Mon premier roman.

L’impulsivité de la jeunesse

C’était vers la fin des années 2000, et j’étais jeune, encore.

Mon caractère impulsif était plus marqué. Et je rêvais depuis longtemps de débuter une carrière artistique, littéraire. J’avais déjà commis un court-métrage sous la forme d’un film de potes, L’Amitié selon Paul, qui restera confidentiel car destiné simplement à faire mes premières armes de cinéma. J’avais déjà brûlé les planches avec mes camarades de La Compagnie Raymond Crocotte, dans des pièces qui firent notre succès localement, telles qu’une adaptation déjantée à la Tex Avery de Psychanalyse des contes de fées de Bruno Bettelheim. J’avais déjà écrit et réalisé Ultima Necat, un moyen métrage semi-professionnel.

Mais l’écrit a toujours eu ma préférence. Peut-être parce que, je crois, je suis beaucoup plus doué dans l’écriture que dans le jeu d’acteur, et que les mots ont toujours eu une magie pour moi plus importante lorsqu’ils étaient imprimés que lorsqu’ils étaient prononcés.

J’ai donc désiré ardemment, comme beaucoup de jeunes auteurs, faire publier mon premier roman.

J’ai envoyé mon manuscrit à de nombreuses maisons d’édition. J’ai essuyé des refus à chaque fois.

À cette époque, l’autoédition n’existait pas, et n’était même pas un concept que l’on pouvait imaginer dans les rêves les plus fous. Il n’existait que l’édition à compte d’auteur, dont je savais que ce n’était qu’un autre mot pour «arnaque». Et l’édition à compte d’éditeur, l’édition traditionnelle, dans laquelle, j’en étais sûr et certain, je pouvais «percer», devenir célèbre, être lu par des milliers, peut-être des millions de lecteurs et de lectrices à travers le monde, dans des dizaines de langues différentes. Et, qui sait, être adapté en film par Hollywood. À l’époque, les séries télévisées n’étaient pas autant prisées. Netflix n’était qu’une entreprise de location de VHS californienne. L’internet découvrait à peine l’ADSL.

Bref, quand une maison d’édition novatrice, uniquement présente sur internet, accepta mon manuscrit, je devins l’homme le plus heureux de l’univers connu et inconnu…

La déception

… Pendant environ un an.

Car après l’euphorie, vint le désenchantement.

Une version numérique qui se limitait au PDF, à l’époque, c’était le Graal, mais quand les véritables livres numériques, comme les Kindle d’Amazon, ou bien le format EPUB, sont arrivés, mon éditeur n’a pas du tout investi le créneau.

La mise en avant était inexistante. Les ventes n’ont pas du tout décollé au-delà de mon cercle d’amis.

J’ai eu l’impression que mon texte avait été accepté simplement pour gonfler un catalogue et montrer des muscles comme un culturiste qui se dope à la créatine.

Et puis il y avait la clause de préférence.

Jugée abusive par la Société des Gens de Lettres comme par la Ligue des Auteurs Professionnels, cette clause enchaîne l’auteur à un éditeur qui lui impose de lui présenter en priorité ses prochains textes dans un genre défini. Au vu de ce que ledit éditeur avait fait pour que mon premier soit un succès, je n’étais pas vraiment motivé pour lui en fournir d’autres…

Lorsque l’autoédition est devenue une possibilité pérenne, alors, au lieu de revenir sur le genre de la science-fiction, je me suis tourné vers l’urban-fantasy avec Le Choix des Anges.

J’ai tout de même essayé de récupérer mes droits sur Poker d’Étoiles, dans les années 2010. En vain…

C’était comme si je n’avais plus aucune prise sur cet univers qui pourtant me tenait à cœur.

Alors oui, c’est vrai que je ne me suis pas démené pour en faire une promotion débridée. Naïvement, je pensais que c’était le rôle de l’éditeur… sinon, quel bénéfice à se faire éditer par une société qui capte la grande majorité des bénéfices des ventes ?

Aucun, me direz-vous.

Vous aurez raison, et c’est ce que je pensais déjà en 2014, à l’ouverture d’écaille & de plume.

Du reste, j’ai un rapport un peu complexe à la promotion, dont je vous parlerai dans un prochain article.

Bref, pendant des années, ce fut comme si mon premier roman n’avait jamais existé.

Et puis un jour de juin 2023…

Un nouvel espoir

Alors que je cherchais à connaître le montant des ventes de Poker d’Étoiles, j’ai découvert par hasard que la maison d’édition qui en détenait les droits non seulement ne m’avait pas fourni de reddition des comptes depuis de très nombreuses années, mais encore semblait ne publier que des écrits universitaires. Plus encore : mon compte d’auteur sur le site de ladite maison d’édition n’existait plus. Mon livre semblait enterré quelque part et lorsque je demandai des explications, un mail m’expliqua que la maison d’édition s’était «recentrée» sur des écrits non fictionnels. Bien entendu, on ne m’avait pas prévenu de ce léger changement, qui a sans doute encore plus contribué à l’invisibilisation de Poker d’Étoiles.

J’aurais pu entrer dans une sainte et légitime rage si dans la même réponse par message électronique, on ne m’avait pas proposé spontanément ce que je cherchais en vain à obtenir depuis des années : reprendre mes droits sur Poker d’Étoiles.

Ce qui est désormais chose faite.

Conseils à celles et ceux qui voudraient être publiés dans l’édition traditionnelle

Cette petite histoire, qui heureusement se termine bien, illustre parfaitement certains des pièges du monde littéraire.

Vous aspirez à faire publier votre roman, qu’il soit le premier ou pas, par une maison d’édition ?

À mon avis, vous devriez vous poser très sérieusement deux questions centrales.

D’abord : pourquoi ?

Pourquoi vouloir entrer dans la vie littéraire par l’intermédiaire d’un éditeur ? Pour la reconnaissance ? Vous n’en aurez pas plus que les milliers de nouvelles têtes qui apparaissent dans le milieu littéraire chaque année. Vous ne serez qu’une autrice de plus, qu’un numéro de plus. Pour avoir l’estampille de quelqu’un certifiant que votre écrit est de qualité ? Savez-vous que Poker d’Étoiles n’a jamais, jamais, bénéficié de suivi éditorial ? Aucune correction, aucun conseil. Heureusement que j’avais déjà suivi ce processus avec l’amie qui m’avait accompagné dans l’écriture, sinon, j’aurais pu soumettre un texte très différent de ce qu’il était devenu. Un éditeur n’est pas la garantie d’un accompagnement de qualité.

Deuxième question : comment ?

Votre objectif est-il d’être publié coûte que coûte, ou d’être bien publié par un éditeur qui se soucie vraiment de votre texte et qui cherche à le faire connaître au plus grand nombre, réellement, non pas pour gonfler artificiellement un catalogue et se gargariser de donner leur chance à de jeunes talents simplement parce qu’il exhibe sur son site internet des centaines de jeunes auteurs n’ayant produit qu’un seul texte ?

Soyez méfiante, soyez exigeant. Au moins autant, si ce n’est plus, que votre éditeur sera exigeant avec vous.

En 2023, plus encore qu’en 2014, faire le choix de l’autoédition est une option à prendre en compte, et sans doute que nous en reparlerons.

Poker d’Étoiles, Renaissance

Maintenant que je suis à nouveau le légitime détenteur de tous les droits sur le texte de Poker d’Étoiles, il est bien évident que je vais faire ce que j’aurais dû faire depuis le début : lui offrir une véritable existence, une vraie chance.

Poker d’Étoiles va donc bénéficier d’une nouvelle édition au sein de mon label d’écaille & de plume, avec une nouvelle maquette intérieure, une véritable couverture, une édition numérique digne de ce nom et digne du XXIe siècle. Et peut-être une version audio.

Cette nouvelle naissance aura lieu pour le mois de l’imaginaire, au mois d’octobre 2023.

Restez donc à l’affût…