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Retour sur les planches

par Sep 6, 2014Les Feux de la Rampe0 commentaires

Je viens de me voir proposer un rôle qui ne se refuse pas.
Un de ces rôles qui peut faire immédiatement penser « Wouaouh ! Vais-je être à la hauteur ? »
Un de ces rôles dont l’apparente simplicité cache une grande subtilité.

Drôle de Cadeau

La pièce de Jean Bouchaud raconte comment une minuscule cellule du Parti Communiste Français tente dans le Paris de 1949 de trouver un cadeau pour l’anniversaire de Staline, entre les ambitions de son leader et les préoccupations pas toujours politiques des militants. L’aide inattendue d’un « sympathisant » va cependant les propulser tous vers un destin plus tragique.

On entre rapidement dans une ambiance comique et légère, presque nostalgique, d’un après-guerre qui semble inspirer à l’auteur beaucoup de tendresse pour ses personnages, les idéalistes comme les bassement pragmatiques ou les opportunistes. L’intrigue se déploie comme une comédie « à la Good Bye Lénine », pour brusquement, au quatrième acte, prendre une conclusion surprenante et beaucoup plus poignante, dont mon personnage, Marcel Feuillard, sera le centre involontaire.

Un personnage et une intrigue qui ont pour moi quelque résonance avec l’histoire de ma famille, et plus précisément de mon grand-père paternel, communiste convaincu rescapé d’un camp de prisonniers en Ukraine durant la Deuxième Guerre.

La Compagnie Raymond Crocotte

Le texte était tentant, il faut donc bien l’avouer.
Mais le texte ne fait pas tout.
Au théâtre comme dans la vie, l’important c’est aussi avec qui on fait les choses.

Lorsque Corinne Jacquet m’a proposé et parlé du rôle, je savais déjà que j’allais accepter, malgré mon retrait de la Compagnie depuis maintenant trois ans. Je le savais parce que je connaissais sa façon de travailler la mise en scène, sa façon de nous pousser à trouver la justesse des personnages, et son humanité (sans jeu de mots).

Je savais que je retrouverais mes camarades de la Compagnie Raymond Crocotte, que je continuais à suivre de loin en loin. Dans les hauts comme dans les bas de la vie, un lien particulier s’est tissé au fil des années dans ce groupe, un lien qui s’est forgé entre nous depuis la création de l’Assemblée des Femmes d’Aristophane et a grandi surtout avec notre adaptation de Psychanalyse des Contes de Fées de Bettelheim à la mode Tex Avery. Un lien qui a permis le tournage d’Ultima Necat. Un lien qu’il n’est pas vraiment possible de cataloguer. Ni collaboration, ni connivence, ni amitié, mais quelque chose qui a à voir avec la communion de la scène et de la création et qui englobe à la fois des aspects de la collaboration, de la connivence, de l’amitié, sans pour autant s’y astreindre, sans pour autant effacer les côtés sombres de chacun mais en s’en nourrissant.

Je remonte donc sur les planches.
Les répétitions commencent jeudi prochain.

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