Les consultations extraordinaires, la playlist de la saison 1

Les consultations extraordinaires, la playlist de la saison 1

La Playlist commentée

Walk Like An Egyptian

Le titre de la saison était évident, et j’aime aussi son côté enlevé, ce qui souligne bien l’ambiance humoristique que j’avais envie d’imprimer à cette podfiction.

Knocking on Heaven’s Door

Deux versions de cette chanson se battaient en duel dans mes oreilles : celle de Dylan, l’originelle, une merveille de simplicité et celle des Guns, qui a le parfum de mon adolescence. Comme souvent, j’ai décidé de ne pas choisir, et j’ai écouté les deux versions avec autant de plaisir. Je trouve qu’elles se répondent bien l’une l’autre, et ce contraste a été aussi une manière pour moi de travailler les paradoxes que Thot affronte avec l’aide de Belladone et Adélaïde. Bien entendu, ce titre fait référence au fait que Thot soit bloqué dans les mondes des humains mais aussi à un décor particulièrement important dans la série, la porte monumentale d’un temple conservé dans la salle 324 du Musée du Louvre, qu’empruntent tous les dieux égyptiens ou presque pour venir visiter leur psychologue.

Eye of The Tiger

L’Œil du Tigre m’a immédiatement fait penser à l’Œil d’Horus, même si ce dernier est un faucon. Parce que c’est une chanson sur le fait de devoir se battre pour survivre, et que la vie du dieu Horus est exactement ce genre d’existence. Depuis son enfance, comme le Heraklès grec, il a été la cible des manigances d’un autre dieu : Seth, jaloux de la famille de son frère Osiris.

J’ai écouté deux versions là aussi : la version originale de Survivor, et la version plus moderne d’Amel Bent.

Can’t Stand Losing You

J’ai mis du temps à comprendre ce que pouvait être le traumatisme psychologique de la déesse Isis. Le premier jet de son épisode sonnait faux. Jusqu’à ce que je réalise que son concept fondateur est celui de la pleureuse. Alors, j’ai fait une association d’idées avec ce morceau de The Police qui introduit en plus une notion d’immaturité. Dans le single, il est question d’un homme qui ne peut pas se résoudre à une rupture amoureuse, et en arrive à un chantage affectif. C’est assez pathétique. La déesse, elle, ne peut se résoudre au deuil de son divin époux, ni à laisser son fils voler de ses propres ailes. Elle a besoin de «lâcher prise», comme on dit de nos jours. C’est d’ailleurs pour cela que le titre suivant était le premier thème de cet épisode sur la déesse-mère des Égyptiens.

You Can’t Hurry Love

Lorsque j’ai écrit le premier jet de l’épisode qui était consacré à Isis, j’avais déjà l’idée d’une femme qui veut tout contrôler autour d’elle, sans doute à cause du deuil de son époux. Sachant que ce dernier avait été émasculé après avoir été tué puis découpé en morceaux et finalement reconstitué et ressuscité, je me suis dit que nous avions affaire à une forte femme, une main de fer dans un gant d’acier, et qu’elle voulait à tout prix que les autres l’aiment.

Le titre des Supremes est tout naturellement venu à mon esprit. Il sonne comme un conseil qu’une mère aurait pu donner à Isis, mais qu’elle aurait pu entendre de la part de Belladone. On ne contrôle pas les émotions des autres. Mais j’avoue avoir une préférence pour la reprise de Phil Collins. Elle est tout aussi acidulée, mais plus dynamique.

Honky Tonk Women

Hathor et Sekhmet ont beau être les deux faces d’une seule et même figure divine, elles me font l’impression d’être comme ces vieux couples qui se chamaillent en permanence mais ne peuvent pas vivre l’un sans l’autre.

Surtout, leur point commun est l’ivresse, l’inconséquence, l’instinct, l’impulsion.

Je me suis imaginé d’abord qu’elles pouvaient s’inscrire aux Alcooliques Anonymes.

Et j’ai eu l’image mentale de deux piliers de bar… d’où la chanson des Rolling Stones, comme un double clin d’œil. D’abord, littéralement, pour illustrer leur addiction. Ensuite, en hommage à un épisode de Cowboy Bebop que j’affectionne particulièrement…

Not An Addict

J’ai pourtant hésité avec ce titre-là pour Hathor et Sekhmet. Il illustrait parfaitement le trouble psychologique dont je voulais affubler les deux déesses, mais j’ai fini par l’écarter car je trouvais son rythme et son ton trop «noir» pour l’ambiance que je voulais donner à l’épisode. Parce que :

The Ballad Of Lucy Jordan

Je voulais pour Hathor, Sekhmet, Claude et surtout Adélaïde comme une sorte de road movie humoristique. J’ai eu dans la tête durant toute l’écriture de l’épisode la chanson de Marianne Faithfull qui figure dans la bande originale de Thelma & Louise. Ce film est une perle, mais c’est surtout pour moi l’archétype du road movie, un récit initiatique, un voyage initiatique, dont je voulais m’inspirer pour construire la structure de l’épisode. Il fallait que les quatre personnages vivent une succession de rencontres qui changent à la fois leurs rapports entre eux et leurs rapports au monde. L’illustration que les événements de la vie peuvent nous inciter à changer.

Stayin’ Alive

J’ai eu pour Osiris le même genre de problème que pour son épouse divine. Je ne savais pas bien quel était son traumatisme.

Tout s’est débloqué lorsque j’ai compris que ce n’était pas un traumatisme qui lui posait problème, mais bien la façon dont ce traumatisme avait changé sa «vie» puisqu’il avait impliqué non seulement sa mort, mais une série de traumatismes additionnels.

Comment aurais-je réagi si j’avais été assassiné par mon propre frère, puis découpé en morceaux par le même, puis reconstitué par ma femme, puis ressuscité par elle, avant de me rendre compte que manquait mon sexe et qu’il allait falloir que mon épouse me greffe un organe articfiel pour pouvoir s’accoupler avec moi et donner naissance à notre fils ?

Je me suis dit que c’était un peu beaucoup à supporter, même pour un dieu. J’ai eu beau chercher, je n’ai pas trouvé de divinité qui ait subi autant de chocs physiques et psychiques, dans aucun autre panthéon.

Donc, le syndrome de stress post-traumatique (SSPT) s’est imposé.

Et le titre des Bee Gee’s était une façon de se dire que, malgré tout, Osiris était resté vivant mais pas vraiment, car le SSPT lui avait «bouffé la vie».

(I Can’t Get No) Satisfaction

Pourtant, j’étais parti au départ sur une tout autre idée.

Osiris est le dieu de la renaissance de la nature, car il a pu engendrer même en étant mort. Pourtant, sans que ce soit vraiment lui qui se soit accouplé.

Les Rolling Stones se sont donc à nouveau montrés.

J’ai fini par abandonner ce titre quand j’ai réalisé que l’émasculation n’était que l’un des multiples traumas qu’avait dû vivre le Souverain du Royaume d’Occident…

Bad

Le frère d’Isis et Osiris, Seth, m’a posé le même problème.

Comment montrer cet affrontement fratricide ? Comment questionner la figure de Seth, le mal-aimé par excellence ?

C’est quand j’ai compris que son problème était d’être coincé dans un rôle qu’il n’avait pas forcément envie de jouer au départ que j’ai songé au titre de Michael Jackson.

Jealousy

Parce qu’au départ, je m’étais simplement arrêté à la jalousie que Seth pouvait incarner. Jaloux de son frère désigné pour régner. Jaloux de sa sœur pour le pouvoir qu’elle avait dérobé à Râ sans même avoir été châtiée ensuite pour cela. Jaloux de son neveu pour avoir hérité de ce qu’il considère toujours comme lui appartenant.

Le titre d’Iggy Pop est lancinant, avec une ambiance de rengaine militaire (les tambours, le riff de guitare répétitif, les paroles récitées comme un mantra).

Bring Me To Life

Je me suis fixé sur le morceau d’Evanescence seulement quelques jours avant la sortie de l’épisode final.

Oh, il est vrai que ce titre tournait depuis le début, quand j’ai eu l’idée de faire revivre des momies au cœur du Musée du Louvre. La chanson a ces contrepoints de growl ténu, cette façon qu’ont les chanteurs de musique metal de produire des sonorités très noires et funèbres, voire inquiétantes, et toujours désagréables, qui me parlent depuis toujours des «non-morts», que ce soient des vampires, des zombies, ou des momies.

Et pourtant, il y a aussi cette voix assez mélodieuse qui supplie, qui appelle à l’aide.

Cela m’a semblé coller avec la deuxième partie, où la confrontation entre Karl Gustav et les autres prenait des airs de drame, voire de tragédie, humoristique autant qu’existentielle.

Bitter Sweet Symphony

Le dernier épisode de la saison est celui qui m’a posé le plus de problèmes sur le choix d’un titre.

Jusqu’à quelques jours de la publication, le morceau de The Verve était mon choix. Car la conclusion de la saison devait avoir un goût doux-amer, montrer que la vie est affaire de bonnes et de mauvaises choses et de comment on pouvait tout de même continuer son existence malgré tout.

C’est aussi une chanson sur la volonté de changement, la possibilité de changement.

Et c’était bien le propos de la discussion entre Karl Gustav et les divinités égyptiennes.

J’ai cependant gardé ce titre pour illustrer la première partie de l’épisode double, car il peut aussi, je crois, s’appliquer aux momies qui essaient de retrouver leur identité propre, qui se remémorent leurs vies.

Tonight, Tonight

Quant à la deuxième partie de l’épisode 7, j’ai longtemps hésité avec l’un des morceaux les plus connus des Smashing Pumpkins. Car lui aussi parle de la vie, du changement, de ce que nous devons laisser derrière nous pour l’accepter.

Et la répétition des mots «Believe in me» («crois en moi»), faisait écho avec le problème principal des divinités égyptiennes, et leur désir profond que l’on croit en elles.

You Learn

Pourtant, c’est le morceau d’Alanis Morissette qui a failli remporter la mise.

Lui aussi parle de la vie et de ce qu’elle implique. Apprendre. Apprendre de tout ce que nous ressentons, subissons, vivons.

Une très belle chanson dont je voulais que les dieux égyptiens puissent profiter.

Boulevard of Broken Dreams

Enfin, alors que les seules images nettes dans mon esprit pour cet épisode final étaient celles de momies se promenant dans Paris (ce que finalement elles n’ont pas vraiment fait), j’avais les sonorités lourdes du plus beau morceau de Green Day (selon moi) dans les oreilles. J’avais initialement pensé que cet épisode serait l’occasion de s’intéresser à la dépression nerveuse des momies du Louvre, et cette ballade dans la solitude pouvait très bien suggérer tout cela.

Vous avez remarqué ?

Chaque épisode des Consultations extraordinaires emprunte son titre à un morceau de musique.

Pourquoi ?

D’abord parce que je suis né dans une famille de musiciens, et que la musique fait tout naturellement partie de mon environnement normal. J’ai besoin de musique, presque constamment. Surtout quand j’écris. J’ai besoin de musique pour me plonger dans l’ambiance de ce que j’écris, pour m’immerger dans un autre état de conscience, dans un état de flow où mon être tout entier est tendu vers les mots qui coulent de mes doigts.

Ensuite parce que, lorsque j’ai commencé à réfléchir à quelles divinités allait s’intéresser la première saison de ma podfiction, mon cerveau a tout de suite pensé à Walk Like An Egyptian comme titre. Il n’en fallait pas plus pour que l’idée de nommer chaque épisode d’après le titre d’une chanson connue ne s’impose.

Enfin, parce que chaque divinité consultant Belladone Mercier et son étudiante devait souffrir d’un trouble psychologique distinct, et que ce thème pouvait très bien se résumer ou s’illustrer par une chanson. La perte de mémoire de Thot et ses tentatives désespérées pour se souvenir d’une chose qu’il ne pouvait même pas se rappeler avoir oubliée a fait surgir l’image d’un pauvre hère coincé dans le monde des humains et cherchant à regagner son propre univers divin : Knocking On Heaven’s Door s’est imposé. Et il en est ainsi pour les autres épisodes.

Parfois, le titre a changé lorsque l’écriture de l’épisode a abouti à traiter un autre thème que celui auquel j’avais d’abord pensé. Par exemple, l’épisode 3 s’est d’abord intitulé You Can’t Hurry Love, avant que je ne comprenne que le thème d’Isis n’était pas véritablement l’impatience et la volonté de contrôle dans son couple, mais bien la tristesse et la peur issues de son deuil d’Osiris. Quand je l’ai réalisé, j’ai changé le titre pour Can’t Stand Losing You.

Le choix a été personnel. Il fallait que ce soit à chaque fois un morceau que j’aime moi-même écouter. C’est sans doute pour cela que ce sont surtout des morceaux de pop ou de rock. Pourtant, il fallait aussi que ce soit à chaque fois un morceau connu de beaucoup de monde. Impossible pour moi de plaquer un titre obscur de Cocteau Twins, de Dead Can Dance, ou même d’autres artistes seulement célèbres parmi les geeks de mon âge (avancé).

Je suis écrivain, mais mon imaginaire est aussi nourri par le cinéma, il m’est donc naturel de penser mes scènes en termes musicaux et sonores.

Et comme pour la sortie d’un film, la réalisation des Consultations extraordinaires de Belladone Mercier, psychologue des dieux implique aussi celle d’une bande originale.

Alors je cède bien volontiers à l’envie de vous livrer la playlist qui a accompagné l’écriture de la première saison.

Elle est disponible sur Apple Music, car c’est le service de streaming que j’utilise, mais la liste ne contient pas des titres qu’une autre plateforme (par exemple française ou suédoise) ne puisse vous fournir. Vous pouvez donc aisément la reconstituer vous-même dans votre service préféré.

Retrouver Les consultations extraordinaires de Belladone Mercier, psychologue des dieux

Bring Me To Life

Bring Me To Life

Ayant enfin découvert l’identité de leur adversaire, Belladone et Adélaïde décident de l’affronter en personne, et lui donnent rendez-vous là où tout a commencé : au musée du Louvre. Elles savent qu’il ne pourra pas résister au plaisir de les rencontrer enfin à visage découvert, d’autant qu’il possède toujours de sérieux avantages sur elles : il est toujours le détenteur du Livre de Thot et de l’Œil d’Horus, qui lui confèrent un pouvoir terrible. Il n’hésitera pas à s’en servir pour déchaîner chaos, destruction et horreur contre elles mais aussi dans tout Paris.

Pourtant, leur courage ne sera pas leur seule défense. Car il reste un dernier dieu sur la route du machiavélique docteur : Anubis, le Passeur des Morts. Et pour l’emporter dans cette partie, les humains doivent jouer au jeu des pharaons, le senet. Celui ou celle qui en sortira vainqueur pourra tenter l’épreuve du Jugement des Morts.

La Plume de Maât sera-t-elle favorable à nos deux psychologues ?

Des renforts inattendus pourraient bien faire pencher la balance d’un côté… ou de l’autre.

Avec les voix de :

  • Germain Huc (Anubis le Narrateur)
  • Corinne Jacquet (Belladone Mercier)
  • Monique Mazarguil (Adélaïde Chamberlain)
  • Lucas Bertrand (Claude Minkowski)
  • Emmanuelle Bost (Martine Trilyon)
  • Xavier Fouchet (Thot)
  • Arnaud Dubourg (Horus)
  • Hélène Huc (Isis)
  • Anne Vila (Hathor)
  • Héléna Hameury (Sekhmet)
  • Aubin Pardinilla (Osiris)
  • Hugo Pardinilla (Seth)
  • Marie-Gaëlle Aubry (Mehytousekhet)
  • Aliénor Rajade (Padiimenipet)
  • Germain Huc (Eudaimonis)
  • Sandrine Rappenecker (Pacherimin)

Conseils cliniques par Emmanuelle Ducongé et Sandrine Rappenecker.

Musique par l’Auguste Paternel.

Écrit, réalisé, mixé et produit par Germain Huc.

Sons additionnels et bruitages : La Sonothèque, Freesound.

Bring Me To Life

Ayant enfin découvert l’identité de leur adversaire, Belladone et Adélaïde décident de l’affronter en personne, et lui donnent rendez-vous là où tout a commencé : au musée du Louvre. Elles savent qu’il ne pourra pas résister au plaisir de les rencontrer enfin à visage découvert, d’autant qu’il possède toujours de sérieux avantages sur elles : il est toujours le détenteur du Livre de Thot et de l'Œil d’Horus, qui lui confèrent un pouvoir terrible. Il n’hésitera pas à s’en servir pour déchaîner chaos, destruction et horreur contre elles mais aussi dans tout Paris. Pourtant, leur courage ne sera pas leur seule défense. Car il reste un dernier dieu sur la route du machiavélique docteur : Anubis, le Passeur des Morts. Et pour l’emporter dans cette partie, les humains doivent jouer au jeu des pharaons, le senet. Celui ou celle qui en sortira vainqueur pourra tenter l’épreuve du Jugement des Morts. La Plume de Maât sera-t-elle favorable à nos deux psychologues ? Des renforts inattendus pourraient bien faire pencher la balance d’un côté… ou de l’autre.

Les consultations extraordinaires de Belladone Mercier, psychologue des dieux
Les consultations extraordinaires de Belladone Mercier, psychologue des dieux
Bring Me To Life
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Bad

Bad

Sur la piste de leur ennemi, Belladone et Adélaïde rencontrent Seth, le frère jaloux d’Osiris. La consultation promet d’être la plus dangereuse que les deux psychologues aient jamais vécue, car le Dieu du désordre et de la transgression est cruel, violent, perpétuellement en colère et rongé par une rancune multimillénaire. Pourtant, il se pourrait aussi, si elles survivent à cette séance, qu’il devienne leur plus puissant allié contre l’éminence grise qui tire les ficelles dans l’ombre.

Pour cela, il va leur falloir comprendre leur ennemi. Et, peut-être, déjouer pour de bon ses plans.

Avec les voix de :

  • Germain Huc (le Narrateur)
  • Corinne Jacquet (Belladone Mercier)
  • Monique Mazarguil (Adélaïde Chamberlain)
  • Lucas Bertrand (Claude Minkowski)
  • Emmanuelle Bost (Martine Trilyon)
  • Hugo Pardinilla (Setekh)
  • David Hourcau (Karl Gustav von Schœffel)

Conseils cliniques par Emmanuelle Ducongé et Sandrine Rappenecker.

Musique par l’Auguste Paternel.

Écrit, réalisé, mixé et produit par Germain Huc.

Sons additionnels et bruitages : La Sonothèque, Freesound.

Bad

Les consultations extraordinaires de Belladone Mercier, psychologue des dieux
Les consultations extraordinaires de Belladone Mercier, psychologue des dieux
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Stayin‘ Alive

Stayin‘ Alive

Mortifiée par le départ d’Adélaïde, Belladone Mercier trouve comme chaque fois refuge dans le travail : elle demande à Hathor et Sekhmet de la mener à travers le Fleuve d’Éternité vers la demeure de son prochain patient extraordinaire, le Souverain des Morts, Osiris lui-même, en proie à un syndrome de stress post-traumatique.

Pourtant, c’est bien moins aux sévices infligés au Dieu Ressuscité par son frère Seth qu’à ses propres démons qu’elle va devoir faire face, car son ennemi a placé un piège terrible sur sa route. Belladone elle aussi a eu son lot d’épreuves, de deuils et d’espoirs déçus. Et cette fois-ci, le salut ne viendra pas d’une déesse ou d’un dieu, seul un être humain peut comprendre et apaiser la douleur de la perte.

Qui pourra donc venir en aide à la psychologue des dieux ?

Avec les voix de :

  • Germain Huc (le Narrateur)
  • Corinne Jacquet (Belladone Mercier)
  • Monique Mazarguil (Adélaïde Chamberlain)
  • Lucas Bertrand (Claude Minkowski)
  • Emmanuelle Bost (Martine Trilyon)
  • Anne Vila (Hathor)
  • Héléna Hameury (Sekhmet)
  • Aubin Pardinilla (Osiris)
  • David Hourcau (Karl Gustav von Schœffel)
  • Katherine Boudet (Gardienne 2)
  • Nathalie Héran (Gardienne 1)
  • Aliénor Rajade (Les Bienheureux)

Conseils cliniques par Emmanuelle Ducongé et Sandrine Rappenecker.

Musique par l’Auguste Paternel.

Écrit, réalisé, mixé et produit par Germain Huc.

Sons additionnels et bruitages : La Sonothèque, Freesound.

Stayin‘ Alive

Les consultations extraordinaires de Belladone Mercier, psychologue des dieux
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Dans les coulisses des Consultations extraordinaires : Manue, consultante psychologue

Dans les coulisses des Consultations extraordinaires : Manue, consultante psychologue

Les consultations extraordinaires, c’est un télescopage entre deux univers : la mythologie, avec ses histoires parfois très étranges, et la psychologie, activité humaine par essence. Deux mondes qui a priori n’avaient pas grand-chose en commun, jusqu’à ce qu’on réfléchisse au premier à travers le prisme du second.

Comme je ne suis moi-même pas psychologue de métier, il semblait nécessaire de soumettre le texte de cette première saison à une certaine validation, afin de ne pas raconter trop de bêtises. Car si les divinités qui viennent consulter sont bien évidemment loin de la complexité des êtres humains qui font la démarche d’aller voir un ou une psychologue, il était important pour moi de les traiter comme de véritables patients et patientes. D’abord parce que cela renforce l’impression de réalité, ensuite parce que les archétypes que ces divinités représentent sont intimement liés à nos propres peurs, espoirs, valeurs, bref, à notre propre humanité.

Il me semblait aussi fondamental de présenter la psychologie moderne, loin des clichés hérités de la psychanalyse.

Je devais donc trouver une consultante qui pourrait me dire où je faisais fausse route et où je tombais juste.

Ce fut le rôle de Manue, dont le point de vue sur Les consultations extraordinaires est celui d’une professionnelle de la santé mentale.

Parcours

Manue (tu permets que je t’appelle Manue ?), nous nous connaissons depuis de nombreuses années maintenant. Nous avons même travaillé ensemble, pendant quelques mois. Mais pourrais-tu esquisser un peu ton parcours de psychologue, pour nos lecteurs ?

L’intérêt pour la psychologie clinique vient de mon expérience de vie qui m’a fait côtoyer des personnes pour gérer des angoisses sévères et l’ado presque adulte qui rencontre la psychologie en cours de philosophie. En particulier du cours sur l’inconscient émerge un souvenir quelque peu traumatique qui refait surface de nulle part, mais dont le ressenti et la charge émotionnelle ne font aucun doute sur le fait de son vécu. Aujourd’hui, on parlerait de « levée d’amnésie traumatique ». Ça a fait ouah ! sur plusieurs plans, dont la curiosité intellectuelle. Et dans ce parcours, également, la confrontation avec les institutions psychiatriques et la souffrance que j’y perçois, les maltraitances institutionnelles, la difficulté des familles et des amis à apaiser. Je ne sais pas trop dire si c’est une vocation ou une mission, toutefois accompagner les personnes abîmées par la vie et mettre en œuvre le meilleur de moi pour leur permettre de trouver un peu de réconfort, de stabilité et de sécurité est ce qui m’habite dans mon métier.

Pourquoi Les consultations extraordinaires ?

Nous nous connaissons bien, comme je le dis plus haut. Tu as même lu ce que j’écris. Mais qu’est-ce qui t’a poussée à accepter de lire et donner ton éclairage sur Les consultations extraordinaires ?

J’aime lire et je suis curieuse des univers que tu proposes. Dans tes précédents écrits, il y a le style, le choix du vocabulaire, l’univers. Les consultations extraordinaires, j’avais ouï dire que la mythologie y était invitée et plus jeune j’avais de l’intérêt pour la Grèce Antique alors comme la madeleine de Proust je me suis laissée tenter. Je ne suis pas sûre d’avoir apporté beaucoup d’éclairage et si j’ai apporté une petite contribution, c’est avec plaisir.

Les consultations extraordinaires et la psychologie

Dans Les consultations extraordinaires, il est question de mythologie, mais aussi de psychologie. J’ai essayé de mettre en relation les deux domaines, pour les éclairer l’un l’autre.

Qu’est-ce qui te semble résulter de cette rencontre ?

Souvent les mythes, et à tort selon mon point de vue, ont été le support d’interprétations quelque peu farfelues à mon goût en psychologie. Ici, que nenni, je me suis marrée, j’ai trouvé drôle de mettre en lien l’univers des Dieux, quelques-unes de leurs caractéristiques transformées en symptômes, ça fonctionne bien.

Quel est l’épisode qui te semble le plus intéressant ?

Il y en a sept dans cette première saison. Tu en as peut-être un que tu préfères ? Ou pas. Et quelle en serait la raison ?

Je l’ai lue deux fois avec autant d’engouement à chaque fois. Je dirais que le premier [épisode] m’est familier et en cela sans doute j’y ai plongé aisément, la rencontre avec les protagonistes, l’environnement du cabinet, du Louvre, ça m’a parlé.

Le dernier chapitre est venu me questionner sur la place du symptôme et comment le patient peut se l’approprier, se définir avec ; également la place du thérapeute, la question de la demande et de la plainte.

Un rappel d’aller là où le patient veut aller et pas de vouloir à sa place en démélangeant les besoins et désirs de chaque état du Moi, parfois ça fait du monde en séance.

Quel est celui que tu trouves le plus drôle ?

D’emblée j’ai visualisé la scène et ses protagonistes : Honky Tonk Women, Sekhmet et Hathor à Paris, quelle joyeuse et drôle débandade !

Celui qui est le plus réussi ?

Je n’ai pas la compétence de répondre en termes de réussite. Simplement j’ai aimé le lire et relire c’était pour moi à la fois familier et rafraîchissant un bon moment de détente. Merci.

Merci à toi, Manue !