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Une seconde édition pour Le Choix des Anges

Une seconde édition pour Le Choix des Anges

Une seconde édition pour Le Choix des Anges

Il est rare de voir des réalisauteurs proposer une réédition de leurs œuvres, alors que la pratique est courante dans le milieu de l’édition traditionnelle. C’est sans doute que nos textes, une fois écrits, commencent une vie propre dans le vaste monde, et que leurs parents les laissent libres de grandir sans les gêner. Sans doute aussi ont-ils en tête les préoccupations des autres rejetons qui demandent eux aussi à surgir du néant.

Pourtant, être un parent bienveillant exige de toujours garder un œil sur sa progéniture, et ce jusqu’à parfois intervenir dans son existence.

Le Choix des Anges est mon deuxième roman, mais c’est le premier que j’ai édité moi-même. Nouveau père, j’ai fait de mon mieux en suivant les conseils que l’on prodiguait autour de moi. Comme presque tous, je me suis tourné vers le sein nourricier prometteur des Amazon. Pourtant, la façon dont mon enfant grandissait me donna peu à peu quelques migraines. Je me suis trouvé rapidement en désaccord avec le modèle éducatif prôné par la vierge guerrière tout autant que je me voyais frustré de ne pouvoir ouvrir les portes de certains milieux à mon livre. Pour couronner le tout, sa forme brochée, si elle le laissait propre et bien élevé, ne me semblait pas à la hauteur.

Alors comme j’ai le pouvoir de changer cela, contrairement à son aîné, Poker d’Étoiles, condamné à vivre sous le joug d’une politique éditoriale que je ne puis renverser, j’ai décidé d’agir.

Le Choix des Anges vient donc de renaître.

Le même texte, à quelque chose près

La fidélité à soi-même est une valeur fondamentale.

Je ne suis pas le même que lorsque j’avais vingt ans, et je ne serai certainement plus le même lorsque j’en aurai soixante, si je vis jusque là. Pourtant, je ne renie pas ce que j’ai été, ni ce que je serai, si je reste fidèle à ce que je crois juste, au moment où je crée.

Je n’ai donc apporté que des corrections mineures au texte achevé en 2018.

J’ai essentiellement changé quelques tournures un peu lourdes au début. J’ai également modifié la forme des dialogues pour leur donner une typographie plus classique, en utilisant les guillemets français et non pas seulement les tirets cadratin. Sur la typographie, j’ai également beaucoup travaillé les espaces fines pour rendre un peu plus harmonieuse la mise en page.

Et surtout, j’ai traqué les coquilles qui restaient.

Il est toujours possible qu’il en reste, car elles ont le don étrange de se dissimuler aux yeux inquisiteurs pour réapparaître sournoisement dès que ceux d’une lectrice ou d’un lecteur se posent sur eux. Malgré mes efforts donc, pardonnez-moi si certaines m’ont échappé une fois de plus.

Un nouvel écrin

Ce qui a changé, par contre, c’est la forme.

La maquette intérieure est basée sur le même principe que j’avais beaucoup travaillé à l’époque, et qui convient parfaitement à l’esthétique que je désire développer dans mes réalisations. Une page aérée, avec des marges confortables, même au prix d’un plus grand nombre de pages. Des en-têtes et pieds de page un peu particuliers, car déportés sur les côtés extérieurs des pages. Une première phrase mise en exergue par un changement de fonte.

Pourtant, j’ai choisi de changer de fonte principale pour le corps de texte, en troquant Sorts Mill Goudy (pour laquelle j’ai toujours une affection sincère) pour Paciencia, dont je trouve les formes plus élégantes, notamment le a. C’est mineur, mais cela permet aussi d’avoir une lisibilité meilleure, même si le nombre de lignes est le même et la taille de police similaire. Cela est dû aussi en partie à la qualité supérieure de l’impression.

J’ai également poussé le vice jusqu’à intégrer des lettrines en début de chapitre et à en modifier la décoration des premières pages avec la figure de l’ouroboros.

Mais les plus grosses métamorphoses sont ailleurs.

D’abord le papier. Crème et non plus blanc, plus doux, presque velouté. Il bave moins, beaucoup moins que le papier d’Amazon, ce qui rend les lettres beaucoup plus nettes, et je crois que le confort de lecture en est transformé.

Et puis, le plus visible, la couverture.

Redessinée pour l’occasion, plus sobre tout en gardant l’essentiel c’est-à-dire l’illustration inspirée de Gustave Doré et la fonte du titre (Aphasia BT), elle est surtout maintenant rigide et non plus souple. La reliure est toujours collée car la couture fait bondir le prix de revient de façon prohibitive, mais, petite attention qui me semble appréciable, un signet blanc permet de retrouver ses marques si on le désire.

Le produit final dégage une impression de solidité et de qualité. Il a la forme d’un ouvrage plus précieux qu’un livre d’imaginaire «classique», ce qui me convient parfaitement.

Cela permet de se démarquer un peu. De souligner le soin pris à l’écriture comme à la réalisation matérielle de l’objet.

Car je crois que l’objet livre aide à entrer dans l’histoire, même si le texte est bien l’essentiel.

Un objet comme une clef vers mes univers

Mais le caractère unique de cette seconde édition papier ne tient pas seulement à son esthétique.

Je l’ai en effet pensé comme une clef.

En me servant de la technologie des QR Codes que l’on voit fleurir partout, j’ai d’abord un peu «dépoussiéré» le principe de la bibliographie, en permettant à celles et ceux qui le désireront de se rendre directement sur la page d’écaille & de plume où est décrit chacun de mes ouvrages. Il suffit donc d’un téléphone pour découvrir chaque titre.

Plus intéressant, je propose là encore à travers un QR Code, de dévoiler les coulisses de l’histoire en ouvrant la porte d’une page cachée du site où l’on peut télécharger une chronologie et des notes d’écriture.

Car si chacune des histoires que j’ai en tête peut s’incarner dans un livre, chaque livre peut devenir une clef vers l’univers plus vaste de mon imaginaire, que je vous propose d’explorer œuvre après œuvre.

Sortir du piège Amazon

La motivation principale de ce changement était cependant de sortir du système d’Amazon, que je trouve délétère.

Malgré sa place de pionnière dans le domaine de l’auto-édition, la société américaine a dévoyé ses propres principes, selon moi. La toute-puissance des algorithmes me déplait fortement, et je crois qu’elle a cessé d’aider les petits auteurs indépendants pour devenir le terrain de jeu de ceux qui peuvent se payer de la publicité ciblée. D’autre part, la politique générale d’Amazon ne rencontre pas mes valeurs de vie.

Sans compter que sur le simple choix de réalisation des livres, et sur leur qualité, on trouve beaucoup mieux ailleurs.

J’ai donc choisi de rapatrier la fabrication de mes livres en Europe, en optant pour Books on Demand, une société allemande qui a pourtant une adresse à Paris. La qualité des livres est supérieure à celle d’Amazon. La qualité de la relation l’est infiniment plus encore. Avec BoD, j’ai le suivi d’une personne unique, à laquelle je peux parler au téléphone si besoin. Je garde toute liberté sur mes choix. Leur système de soumission des fichiers est très simple.

Leur seul problème est la demande très importante et les contraintes sanitaires liées à la pandémie actuelle qui rallongent les délais de fabrication.

Cerise sur le gâteau, travailler avec BoD permet à mes livres d’être disponibles sur les catalogues professionnels des librairies de France et de Navarre. Vous pouvez donc tout à fait commander Le Choix des Anges chez votre libraire préféré, en lui indiquant l’ISBN de cette deuxième édition.

Ainsi, nous soutenons ensemble les libraires passionnés.

Une version numérique également mise à jour

Il n’était pas question de ne penser qu’au papier. Le fichier numérique a donc lui aussi été mis à jour. Le travail y a été également fondamental puisque, après avoir réimporté le nouveau texte corrigé de ses coquilles, j’ai veillé à faire en sorte de coder les espaces fines et les espaces insécables de façon efficace, pour rendre là aussi la typographie la plus impeccable possible.

J’ai repris le code CSS, intégré là aussi les clefs permettant à mes lectrices et mes lecteurs de suivre les liens vers les pages cachées du site.

La nouvelle version numérique est donc un reflet sinon exact du moins fidèle à l’esprit de sa sœur de papier.

Vous pourrez la trouver sur toutes les grandes librairies en ligne à partir du 14/02/2021.

Avant une nouvelle incarnation… vocale

Je rêve que la période difficile que nous vivons puisse devenir le terreau d’un foisonnement créatif semblable à celui que nos aïeux ont vécu il y a une centaine d’années après la Grande Guerre, durant les «années folles». Beaucoup d’autrices et d’auteurs, beaucoup de dramaturges, beaucoup de musiciennes, de musiciens et de cinéastes ont composé, écrit, produit durant l’année maudite que nous venons de vivre.

Ce fut mon cas aussi puisque j’ai achevé le premier jet d’une nouvelle histoire, Fæe du Logis (que j’espère vous pourrez lire dans l’été).

Mais cela a aussi été pour moi l’occasion de trouver à marier l’écriture avec une autre passion — le jeu d’acteur, le cinéma, la technique — grâce à l’idée de réaliser mes propres livres audio.

Alors à tout seigneur tout honneur, c’est au Choix des Anges d’ouvrir le bal.

J’ai commencé l’enregistrement. Le premier chapitre est dans la boîte. Il me reste à en terminer le montage et le mixage, pour voir ce que cela donne. Je voudrais vous présenter cela dans quelques mois. Le temps de parfaire ma technique et de m’assurer que là aussi, l’écrin fait honneur au texte dont je suis fier, et à l’univers qui lui a donné vie. Il s’agit cette fois de rendre une ambiance non plus seulement avec des mots mais avec des sons. Et cela promet d’être passionnant.

Nous en reparlerons très certainement.

Gagnez un exemplaire

Alors pour fêter cette renaissance du Choix des Anges, je vous propose d’en gagner un exemplaire dédicacé, en jouant avec les mots, bien entendu.

Pour cela, il vous suffira de faire deux choses.

Jusqu’au 01/03/2021, rejoignez le Phœnix de la tribu ptérophidienne de mes abonnés en vous inscrivant à la lettre d’écaille & de plume et répondez au premier message avec un texte de 10 000 à 15 000 signes (soit 2 000 à 3 000 mots environ) sur ce que vous inspirent les concepts d’Anges, de Choix et de Destin.

Vous pourrez lire les productions des autres Ptérophidiens & Ptérophidiennes sur un espace de partage privé.

Le meilleur texte permettra de remporter le prix.

Alors à vos plumes, apprentis phœnix ou oiseaux confirmés.Et inscrivez-vous ici.

Version papier

  • Date de publication 2018 (1ère édition), 2021 (2e édition)
  • Urban fantasy
  • 292 pages
  • Format A5, couverture rigide à signet
  • ISBN 9791093734033
  • Prix : 24€
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Version numérique

  • Date de publication 2018 (1ère édition), 2021 (2e édition)
  • Urban fantasy
  • Format ePub3 compatible ePub2 et Kobo
  • 1,4 Mo sans DRM
  • ISBN 9791093734026
  • Prix : 5,99€
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Version livre audio

  • À paraître en 2021 (texte de la 2e édition)
  • Lu par l'auteur
  • Urban fantasy
  • Formats .mp3, .m4b
  • 40 Mo
  • Prix : 14€
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Dans la mémoire du Serpent à Plumes

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Deux séries sur un thème : Anges & Démons, partie 2

Deux séries sur un thème : Anges & Démons, partie 2

Deux séries sur un thème : Anges & Démons, partie 2

En 2015, en pleine écriture du Choix des Anges, qui met en scène une version personnelle de ces créatures, j’ai écrit un petit article sur deux séries qui les illustraient d’une façon également étonnante. L’article est à ce jour le plus lu sur ce blog, ce qui m’a conforté dans l’idée que le sujet des anges et des démons nous fascine tous un peu.

Leur rôle d’intermédiaires entre les humains et leurs divinités leur accorde une place à part dans toutes les mythologies, et parle à la fois de notre nature imparfaite et de nos aspirations, de la difficulté d’être humain et de celle de s’affranchir de nos limites. De ce que l’on perd et de ce que l’on gagne dans le processus.

Tout naturellement, ces thèmes des êtres angéliques et des anges déchus, du bien et du mal, de l’illumination et de la tentation, de l’Apocalypse et de la Rédemption trouvent de nouveaux échos dans d’autres séries, et j’ai eu envie d’explorer un peu plus ce que quelques-unes de ces œuvres peuvent nous en raconter.

Cette fois-ci, je vais m’intéresser à quatre œuvres : Supernatural, dont la mythologie a rapidement tourné autour de la dualité entre des anges et des démons, Lucifer, dont le nom parle seul, Good Omens, sortie récemment et qui met en scène l’Apocalypse d’une façon humoristique, et enfin un petit ovni nommé Miracle Workers.

Je vais croiser ces œuvres et les précédentes entre elles le long de quelques idées qui semblent structurer fortement l’imaginaire évoqué par les êtres angéliques.Bienvenue donc dans la deuxième partie, quatre ans plus tard, de Deux (quatre, enfin six) séries sur un thème : Anges et Démons.

Les quatre séries de l’Apocalypse

Comme les quatre cavaliers du même nom, bien évidemment, elles montrent chacune un versant différent du thème des êtres angéliques, mais comme nous le verrons plus loin, elles incorporent toutes des ingrédients communs, même s’ils sont en proportions variables.

Supernatural

À tout seigneur, tout honneur, la série-fleuve Supernatural introduit dès son pilote un personnage de démon.

Elle suit les frères Winchester, Sam et Dean, élevés par leur père comme des Chasseurs (sous-entendu «de monstres») depuis le traumatisme de la mort de leur mère peu après la naissance de Sam, incinérée par le «Démon aux yeux jaunes», une créature des enfers dont les motivations et la traque vont constituer le fil rouge de la série jusqu’à la troisième saison. Alors qu’au départ il n’est question que de ce démon-là, incarnation du Mal dans ce qu’il a de plus absolu, les premiers épisodes s’attachent plutôt à des créatures surnaturelles mineures (fantômes, poltergeists, esprits vengeurs, ce genre de choses). Et puis rapidement, d’autres personnages récurrents sont introduits, qui font glisser les thèmes de la série vers l’affrontement éternel entre les forces de Bien et celles du Mal : l’Ange Castiel, le Seigneur des Enfers lui-même, Lucifer, l’Ange Déchu. Mais aussi Crowley, le Démon des carrefours responsable des pactes diaboliques. On y croise les Archanges Gabriel, Michaël, Raphaël, Métatron. On y fait connaissance avec toute une hiérarchie démoniaque.

Si la série traîne parfois en longueur, beaucoup d’épisodes sont de petits bijoux dans la réalisation, mais aussi dans l’autodérision. Les personnages de Sam, l’éternel torturé aux pouvoirs mystiques (est-ce pour cela que le Démon aux yeux jaunes s’est intéressé à lui au départ et a tué sa mère alors qu’il n’était qu’au berceau ?), et Dean l’hédoniste séducteur amateur de heavy metal sont très attachants, du moins jusqu’à ce que leur relation fraternelle à base de «je ferai tout pour te sauver y compris me sacrifier et sacrifier le monde, mais surtout ne fais pas la même chose c’est mal» ne tourne vraiment en rond. Au bout de la dixième saison de ce manège, j’avoue que cela lasse un peu, surtout quand chaque saison compte 23 épisodes… (et encore, la série comptera au final 15 saisons…)

Mais au-delà des deux frères Winchester et de leur «family business», ce sont deux personnages récurrents qui retiennent l’attention : Castiel et Crowley.

L’ange et le démon sont bien entendu opposés. Mais ils montrent tout au long de la série que la frontière entre le bien et le mal peut être très mouvante, voire floue et incertaine. Ils vont être tour à tour les alliés des Winchester, leurs adversaires, leurs ennemis, leurs amis, jusqu’à brouiller véritablement les cartes. Et l’un comme l’autre vont faire l’expérience d’un rapprochement avec l’Humanité. Castiel au sens propre puisque lors d’une saison entière, ayant perdu sa «Grâce» (le fluide qui le fait ange), il devient simple mortel et expérimente donc toutes les sensations des êtres humains : les plaisirs, la peur, la douleur, la souffrance, même, l’attachement, l’amour.

Crowley, lui, pour démoniaque qu’il soit, va tendre vers une sorte d’attachement, pas à l’Humanité, mais à sa relation avec les trois autres personnages, notamment à Dean. Pervers, cruel, il deviendra cependant l’ami des Winchester, au sens où même s’il s’en défend, leur survie lui importe beaucoup.

Il est dommage que le principal défaut de la série s’étende aussi à ces personnages : l’absence d’évolution. Tous les personnages retombent systématiquement dans leurs travers d’origine sans jamais apprendre de leurs erreurs. Comme s’ils étaient bloqués dans un jour sans fin, ou comme si leur archétype était immuable. Sam pleurniche toujours sans jamais changer de disque, Dean n’apprend pas à exprimer ses sentiments. Castiel continue à vouloir conquérir le pouvoir pour faire le bien et Crowley n’agit pas en cohérence avec les changements qui sont introduits dans les dialogues.

Cependant, si vous ne connaissez pas la série, je vous invite à la découvrir.

Vous y verrez que les scénaristes ont utilisé et détourné bien des concepts bibliques, de Lilith aux Néphilim, aux Chiens de l’Enfer, aux pactes.

Lucifer

J’ai découvert cette série alors que la quatrième saison n’allait pas tarder à sortir sur Netflix, après que la société de streaming ait sauvé le show de l’abandon par son diffuseur précédent. Et j’avoue que j’ai adoré, malgré des longueurs et là encore un manque d’évolution des personnages.

Au départ, le pitch m’a titillé.

Lucifer, Roi des Enfers relégué à ce rôle par Dieu après sa rébellion, décide un jour qu’il veut prendre des vacances, et quitte son trône pour venir de nos jours à Los Angeles et acquérir une boîte de nuit, le Lux. Il se retrouve alors à côtoyer l’Humanité de près plus encore qu’il ne le pensait quand il est obligé de faire équipe avec une inspectrice de la criminelle pour résoudre le meurtre d’une jeune femme à qui il avait accordé une faveur. Son Don de découvrir les désirs cachés, les plus sombres et inavouables des humains lui sera d’une grande utilité et l’incitera à prolonger sa collaboration pour assouvir son plus grand plaisir : retrouver et châtier les criminels. Ce sera aussi pour élucider le mystère de cette inspectrice, Chloe Decker, la seule humaine à résister à son pouvoir. Mais c’est sans compter avec Amenaediel, son ange de frère toujours loyal au tout puissant, venu le ramener jusqu’à son trône pour tenir les Enfers qui partent à vau-l’eau, et Mazikeen, la démone qui l’a accompagné jusque sur Terre et qui se languit des tortures qu’elle pouvait infliger aux coupables dans ses cellules infernales.

Heureusement, nous sommes à L.A., et Lucifer va trouver un allié de poids : sa psychiatre

Je ne suis pas particulièrement friand des séries policières (à part l’indétrônable Dexter) et celle-ci garde les défauts principaux du genre : un épisode lié à une enquête, des thèmes que l’on a l’impression d’avoir vus déjà traités dix mille fois dans d’autres séries et de la même façon surtout, les interrogations sur ce qu’est un bon flic ou un mauvais flic (version US, bien entendu).

Mais là ne réside pas l’intérêt principal, bien sûr.

Le tour de force est d’arriver à entremêler tout ceci avec les interrogations existentielles de Lucifer lui-même. De sa place dans le Plan Divin jusqu’à celle qu’il se choisit lui-même sur Terre, de sa réputation qu’il exècre autant qu’il en joue, de ses relations très ambiguës avec son frère Amenaediel ou sa garde du corps Mazikeen, de sa propre autodétestation. Chaque enquête est en effet l’occasion pour l’ex-Roi des Enfers de comprendre un sentiment, une émotion, une relation. Il se projette entièrement et totalement dans le «péché» illustré dans le crime qu’il doit commettre, et surtout dans sa contrepartie.

Et cela en dépit de sa propension à la luxure, voire au stupre.

D’ailleurs, il faut à tout prix voir la série en VO, car l’accent britannique de l’acteur principal est un véritable plaisir en soi qui ajoute un certain décalage en jouant sur l’image du dandy décadent «à la Oscar Wilde», lui-même cité par Lucifer comme l’un de ses amis/disciples.

La série montre un Satan bien humain, tout compte fait.

La troisième saison est très décevante sur ce point, car les 23 épisodes (plus 3 qui auraient dû se trouver dans la quatrième avant que Netflix ne reprenne le show, mais qui n’ont rien à y faire) font du sur-place. Le caractère de Lucifer reste bloqué à un stade enfantin qui rend le visionnage très pénible parfois, et l’univers en perd complètement sa crédibilité. Heureusement la quatrième saison reprend les codes qui auraient dû guider la série dès le début et nous offre un arc beaucoup plus biblique et moins puéril.

Lucifer illustre une image du diable comme celle d’un ange déchu, s’intéresse à l’une des raisons de cette Chute, le désir de liberté et d’indépendance, et à travers tous les excès et les inadaptations du personnage éponyme, aux relations que les Humains eux-mêmes peuvent entretenir entre eux et avec le monde divin.

Good Omens

Au Commencement, comme il se doit, était un livre. Un livre devenu culte, voire sacré, pour de nombreux geeks. Good Omens (De bons présages en français) est le fruit pas si défendu que ça de la collaboration entre deux monstres sacrés de l’imaginaire anglo-saxon : Neil Gaiman (créateur non seulement de Coraline, des comics Sandman, Death et de l’univers de American Gods, une autre série actuelle adaptée de ses propres écrits, mais aussi du personnage original de Lucifer dont nous parlions plus tôt dans cet article) et Terry Pratchett (auteur d’une saga parodique et satirique de fantasy autour de son univers devenu célèbre du Disque-Monde). Les deux compères, amis inséparables dans la vie, ont mêlé leurs deux approches très différentes pour créer un récit foutraque et jubilatoire autour de l’amitié de deux êtres célestes, l’ange Aziraphale et le démon (ange déchu) Crawley (oui, encore ce nom-là, avec un a et non un o, mais nous y reviendrons).

Car si Aziraphale et Crawley appartiennent à des camps ennemis, le Ciel et l’Enfer, ils partagent une passion commune : celle de l’Humanité. Entre l’amoureux des livres et des arts et l’hédoniste amateur de belles voitures, la coopération pour passer du bon temps sur Terre et éviter d’obéir aux ordres parfois cruels de leurs hiérarchies respectives va devoir prendre une tout autre ampleur, car ils vont être confrontés à un problème de taille.

L’Apocalypse approche.

Et on a perdu toute trace de l’Antéchrist, qu’ils étaient pourtant tous deux chargés par leur propre camp de surveiller étroitement, depuis que l’enfant démoniaque a été par erreur échangé le jour de sa naissance, 11 ans auparavant.

Ce n’est que grâce à l’intervention de la dernière descendante d’une longue lignée de sorcières, d’un apprenti chasseur de sorcières aux convictions vacillantes, et d’enfants de 11 ans, que l’Apocalypse pourra peut-être être évitée et que les Quatre Cavaliers, apparus sous la forme de bikers aux montures rutilantes, seront renvoyés au néant. S’il n’est pas trop tard.

Depuis la sortie du livre au siècle dernier, Terry Pratchett s’est donné la mort après s’être battu contre la maladie d’Alzheimer pendant des années, et Neil Gaiman a adapté récemment l’histoire sous la forme d’une minisérie de 6 épisodes diffusée par Amazon Prime Video, en la lui dédicaçant.

La série est restée fidèle au récit d’origine, en prenant bien sûr quelques libertés. On y retrouve le ton complètement déjanté, la satire, et cet humour décalé.

Miracle Workers

Petit dernier dans la liste des quatre cavaliers, Miracle Workers est une petite minisérie en 7 épisodes (symbolique de la Genèse oblige) très courts d’une vingtaine de minutes, déjantée elle aussi, se déroulant entièrement dans les locaux de Heaven Inc. Car oui, le paradis est une entreprise dédiée à la gestion de la planète Terre et de tous ses habitants, végétaux, animaux comme humains.

Le PDG, Dieu, est une sorte d’enfant gâté complètement immature et capricieux joué brillamment par Steve Buscemi. Un jour, sur un coup de tête, il décide de détruire la Terre pour se lancer dans un nouveau projet. Deux anges attachés à la planète bleue, Craig (Daniel Radcliffe, décidément excellent pour dénicher des rôles inattendus) et Eliza (Geraldine Viswanathan), officiant dans le très délabré et presque abandonné service qui exauce les prières, le convainquent d’annuler l’Apocalypse s’ils peuvent prouver que l’Humanité en vaut la peine. Pour cela, ils doivent réaliser une prière considérée comme un miracle impossible, faire tomber amoureux deux êtres humains, Sam et Laura.

Elle aussi adaptation d’un roman, la série n’égale pas Good Omens mais traite à la façon des soaps parodiques (comme Mariés deux enfants par exemple) le thème de l’Apocalypse et des Anges intermédiaires entre les humains et le divin. Il n’est pas ici question de démons, mais bien plutôt des interventions divines, des caprices de Dieu, de l’absurdité de la vie et des desseins incompréhensibles. Le parallèle avec le monde de l’entreprise est très réussi. Le tout avec peu de moyens techniques (les décors et effets spéciaux sont minimalistes), mais une évidente énergie.

L’absence de Dieu

La première référence commune de ces quatre séries, mais cela est valable aussi pour Dominion et Carnivale et même pour Sin Noticias de Dios dont je vous parlais en 2015, c’est le thème de l’absence de Dieu.

Après avoir créé le monde, le Divin, par essence incommunicable, ineffable, incompréhensible, se retire. Mais si les anges sont censés porter Sa parole aux humains et exécuter Sa volonté, que se passe-t-il lorsqu’eux aussi ont perdu tout contact avec Lui ?

Comme l’Humanité orpheline qu’ils sont sensés guider ou protéger, châtier ou tenter, les anges et les démons se retrouvent sans véritable but. Ils doivent, comme l’Humanité, trouver leur chemin en imaginant ce que Dieu aurait voulu pour eux. Dieu ou le Diable.

Il est frappant de constater que sur toutes ces séries, et dans Sin noticias de Dios dont c’est le thème principal, le Créateur est absent, perdu, disparu, ou tout simplement si inconséquent qu’il en devient inexistant. Dans Miracle Workers, il est même à l’origine de tout ce qui pose problème aux anges comme à l’Humanité, avec son immaturité et sa conduite égocentrique.

Le Grand Plan Divin n’est alors qu’une idée abstraite dont même les êtres angéliques n’ont qu’une approximation floue. À tel point que les anges peuvent se déchirer entre eux (Supernatural voit plusieurs factions se créer chez les Enfants de Dieu), s’écarter de la bonté (dans Dominion ils vont même jusqu’à imposer un ordre strict aux humains), précipiter l’Apocalypse sans vraiment trop savoir pourquoi à part que c’était prévu (Good Omens), ou s’égarer parmi les Hommes (Amenaediel dans Lucifer).

Les démons, quant à eux, n’existent finalement que pour obéir au Premier Ange Déchu, et lorsqu’il s’absente de l’Enfer comme dans la quatrième saison de Lucifer, c’est la panique.

On assiste alors à un renversement des rôles à plusieurs niveaux.

Les anges qui devaient guider les Humains viennent expérimenter les affres et les délices du Libre Arbitre et de l’indépendance. Ils doivent trouver leur voie, individuellement, alors qu’ils sont parfois pris dans le délire de leur mission, ou de leur devoir collectif. S’écarter du troupeau, comme le font Castiel ou Amenaediel, devient suspect. Ils sont donc voués à se confronter à la tentation du totalitarisme, de la guerre civile, du fratricide.

Parfois, ils doivent se rebeller contre les plans de Dieu et sauver l’Humanité malgré sa sentence (Miracle Workers), prenant de facto la place dévolue traditionnellement aux Anges déchus, c’est-à-dire aux démons. Le discours individualiste, si proche de l’idée de libre arbitre, réhabilite l’image de Lucifer, celui qui osa mettre en doute l’infaillibilité du Dessein divin, qui osa surtout rêver d’un destin choisi par ses seuls désirs, sa seule volonté. Et ce alors même que les démons ne sont pas même mis en scène dans Miracle Workers.

Les démons qui ne sont d’ailleurs pas plus à la fête, car en l’absence de Dieu comme en l’absence du Diable, quel est leur rôle ? Tenter l’Humanité, jouer sur ses peurs, ses désirs et sa corruption, c’est bien, mais pour quoi faire ? Collecter des âmes ? Oui, mais au final, ça sert à quoi ? Crowley dans Supernatural finit par s’ennuyer profondément. Il lui faut un adversaire. Il lui faut la Lumière pour projeter son Ombre. Alors le combat éternel, jusqu’à provoquer l’Apocalypse (Good Omens), et ensuite ?

Si Dieu n’est plus, qu’est-ce qui donne sens à tout cela ?

Les Humains deviennent alors les professeurs de tout ce monde-là.

Abandonnés par Dieu presque depuis leur création, ils ont l’expérience, et même une certaine sagesse (la relation de Dean et de Castiel montre bien que le premier devient l’initiateur du deuxième) dans leur façon de vivre. De Chloe Decker à la sorcière de Good Omens, de Dean à Sam et Laura, ce sont bien les êtres humains qui ont les clefs de tout.

L’absence de Dieu force les anges et les démons à devenir adultes, et l’on nous montre comment les enfants grandissent, font des erreurs, parfois tragiques, comment ils apprennent à apprivoiser leur propre liberté, leur propre indépendance. Ils font des choix et en assument les conséquences. Sans la protection du Père Tout Puissant, il arrive même qu’ils fassent le Bien sans le vouloir (Crawley dans Good Omens) ou le Mal avec de bonnes intentions (Castiel, Amenaediel).

Toutes ces œuvres se rejoignent sur ce point : les êtres angéliques ou démoniaques apprennent que la vie n’est ni toute lumière ni ténèbres profondes, mais seulement affaire de choix, de compromis et de conséquences inattendues qu’il faut bien assumer.

Être humain

D’ailleurs, l’un des enseignements principaux que vivent les anges comme les démons dans ces séries est celui de la nature humaine.

Tous les personnages angéliques de ces séries, à un point ou un autre de leur évolution, doivent affronter l’essence même de ce que veut dire être humain, doivent l’expérimenter, en goûter tous les bonheurs et en souffrir toutes les conséquences, jusqu’aux plus déplaisantes.

Sur ce plan, le cheminement de Castiel dans Supernatural est le plus réussi, car le plus complet.

Ayant perdu sa Grâce, il devient simple Mortel et endure la douleur physique, les blessures, la faim, la soif, les besoins physiologiques d’élimination et d’excrétion de la matière, la perte et le chagrin. Il a perdu avec ses ailes le pouvoir de se déplacer instantanément d’un point à l’autre du globe terrestre et doit donc recourir à une voiture ou marcher, ce qu’il trouve épuisant. Il a perdu également la possibilité d’entendre ses anciens congénères angéliques, sa force et ses capacités de guérir les autres miraculeusement. Et pourtant, il découvre le plaisir de la nourriture et du goût, de l’amour physique, du réconfort, de l’amitié. Il apprend la méfiance, il apprend à mettre à l’épreuve la compassion qui lui était naturelle en sachant véritablement ce qu’est la souffrance ressentie par l’autre. Il voit tout un monde s’ouvrir à lui, qu’il ne considérait que comme lointain et peu digne de lui auparavant.

Crowley, plus ancré dans la chair, connaît la douleur et les plaisirs, puisque dans la mythologie de Supernatural, les démons sont d’anciens humains dont l’âme est passée par l’enfer pendant des siècles et une fois pervertie par les souffrances qu’elle y a vécu, se transforme en pure force maléfique. Pourtant, dans quelques épisodes de la saison 8 ou 9, Crowley est bien près de redevenir humain, et redécouvre la compassion, lui aussi.

Lucifer, dans son périple américain, ne fait pas que distribuer des faveurs et se vautrer dans la luxure. Il apprend surtout à reconnaître et à accepter les émotions humaines. Jalousie, attachement, loyauté, remords, pardon, envie, abandon, etc. L’intervention de la psychiatre la plus malchanceuse de l’univers est d’ailleurs une excellente idée pour cela.

Amenaediel lui aussi perd ses ailes et ses pouvoirs pour un temps devenir Mortel et expérimenter la nature humaine, ce qui le mènera à comprendre le véritable sens de la compassion. Ce qui d’ailleurs, pour tous ces anges, ressemble plutôt à de l’empathie, la capacité à imaginer ce que l’autre peut ressentir.

Aziraphale et Crawley, eux, sont d’emblée présentés comme des originaux parmi leurs espèces, car déjà «contaminés» par une trop grande proximité avec la nature humaine. Ils sont précieux (Aziraphale) ou hédoniste (Crawley), et finalement attachés à des symboles matériels qui parlent de leur amour de l’Humanité : livres ou automobile, plantes vertes ou bonne chère.

Craig et Eliza ont été humains avant d’être anges, dans une exacte symétrie par rapport aux démons de Supernatural. Chaque âme humaine devient un ange chez Heaven Inc., pour être assignée à un service en particulier et continuer à faire tourner l’entreprise. Mais il s’agit bien d’âmes humaines, et leur expérience des désirs et espoirs, des besoins et des aspirations matérielles va leur être plus que nécessaire pour sauver le monde de l’Apocalypse.

Le mythe Prométhéen

Si les anges et les démons apprennent beaucoup des humains, l’inverse est également vrai.

Le vieux thème de Prométhée qui vola le feu aux Dieux pour le confier aux Hommes au mépris de sa propre vie (pour ce forfait il sera puni d’un éternel tourment) n’est pas abandonné par l’imaginaire de ces séries.

L’ange peut ainsi être le recours des Hommes contre la colère de Dieu comme dans Dominion ou contre l’Apocalypse (Aziraphale essayant d’empêcher les siens de se lancer dans une guerre destructrice pour l’Humanité, Craig et Eliza).

Mais il peut aussi être l’initiateur, celui qui permet aux potentialités humaines de s’exprimer. Le personnage de Lucifer reprend ainsi le concept du pacte en lui redonnant ses couleurs d’origine : comme Prométhée, l’ange déchu «Porteur de Lumière» (puisque telle est la traduction du latin lucis-fer) donne le coup de pouce nécessaire à la réalisation d’une tâche, les moyens de s’affranchir du destin, le feu qui manquait. Il y a une contrepartie, mais ce n’est pas le nouveau Prométhée qui la paye en acceptant de se sacrifier, c’est bien l’être humain qui donne quelque chose. Et ici, il ne s’agit pas de son âme, mais d’un simple service en retour. Un échange de bons procédés.

Exactement comme Crowley au début de la série Supernatural, lorsqu’il est un démon de moyenne importance spécialisé dans les transactions avec les humains. Lui collecte bien les âmes, par contre, et le prix est démesuré. Mais plusieurs épisodes de la série sont basés sur cet échange transactionnel, sur la métaphore de ce que l’on doit sacrifier pour accéder à un pouvoir ou à une illumination.

Son homonyme (à la lettre près) Crawley dans Good Omens s’amuse à susciter chez les humains les plus bas instincts, et finalement, ce comportement n’est que le dévoiement de l’illumination prométhéenne.

La ressemblance de sonorité n’est d’ailleurs pas fortuite. Crawl en anglais c’est ramper (et c’est pourquoi en français, Crawley est traduit par Rampant, puis Rampa pour «faire plus moderne» comme dirait le démon en question) et ce n’est pas un hasard si Crawley est dépeint comme le serpent tentateur de la Genèse. Comme Crowley et ses pactes. Comme Lucifer et ses «services».

Quand les anges, sensés être intercesseurs entre Dieu et les Hommes, n’ont plus de supérieur, ce sont les démons qui deviennent les interlocuteurs privilégiés des humains.

Et leur tradition de rébellion montre la voie.

Pas si facile d’être The King of Hell

Et pourtant cette voie n’est pas particulièrement plus facile que celle de la soumission des anges.

Pour Lucifer, son éternelle rébellion contre son divin père occupe toutes ses pensées, au point de déclencher l’Apocalypse dans Supernatural, ou de le rendre malade dans Lucifer (heureusement que sa psychiatre est là). Les conséquences sont dans les deux cas potentiellement désastreuses (elles ne se verront que dans la quatrième saison pour Lucifer). Et Crawley doit se garder des concurrents dont l’aspect et les manières sont aussi repoussantes pour lui que pour nous.

Mais pour les démons, les vrais, qui ne sont pas des anges déchus, leurs luttes intestines permanentes pour le pouvoir les accaparent presque autant que leurs manigances pour semer le chaos.

Ils sont incapables de s’entendre sauf si une hiérarchie stricte et une terreur presque mythologique ne les gardaient pas dans le «droit» chemin. Ce qui est le rôle du Roi des Enfers, titre que Crowley aime à se donner et que Lucifer porte à contrecœur.

C’est que finalement, tous anges déchus ou démons pleins de malice soient-ils, ils ont aussi des responsabilités. Faire tourner la boutique de l’Enfer, garder les démons dans le rang, éviter de les voir s’autodétruire, éviter de se faire détruire par eux ou de perdre sa place (ce qui la plupart du temps revient au même).

La liberté si chère à Lucifer a donc son pendant : la responsabilité, et le dernier épisode de la quatrième saison répond assez bien à ce dilemme très humain.

Apocalypse maintenant ?

Toutes ces séries mettent également en scène une forme d’Apocalypse, de Fin du Monde, et je me demande si ce thème n’est pas aussi inspiré par les peurs qui sont dans l’air du temps. Et à chaque fois, dans ces séries, ce sont les êtres humains qui ont le pouvoir d’empêcher la destruction finale. À chaque fois ce sont des humains qui ont le pouvoir de tout changer entre leurs mains.

Pas des anges, pas des démons.

Uniquement des humains.

Je ne sais si ce motif récurrent est un signe de nos préoccupations actuelles ou simplement parce qu’il est plus intéressant que les véritables héros soient ceux qui nous ressemblent le plus, c’est-à-dire des humains.

Parce que les anges et les démons sont ici présentés comme nos miroirs déformants.

Ils sont aussi immatures et patauds, aussi cruels et naïfs, aussi désabusés et pleins de bonnes volontés que nous.

Ils sont tiraillés entre le Bien et le Mal, comme nous.

Ils n’ont plus de guide, comme nous en Occident.

Ils sont des enfants, tout juste des adolescents, et essaient de se conduire en adultes, assument ou tentent d’assumer leurs actes, leurs erreurs, leurs fautes.

Mais ce sont bien les humains qui tranchent. Pas des êtres à moitié humains.

Parce que la grande différence réside là : dans ces séries, les anges et les démons sont inachevés, incomplets.

Seuls les humains ont toute la palette des potentialités.

Dans la mémoire du Serpent à Plumes

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Post Librum Blues

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Le Choix des Anges est né il y a maintenant pratiquement quatre mois.

Il est maintenant un enfant dont il faut encore guider les premiers pas, prometteurs mais hésitants.

Les retours sont très encourageants, venant de personnes qui me connaissent parfaitement, très bien, bien, moyennement, ou même pas du tout. Le livre est parvenu à toucher des gens au-delà de mon cercle amical, et parfois à les toucher profondément. Certaines personnes m’ont même contacté pour me parler de leur ressenti. Des personnes que je ne connaissais pas auparavant.

Une nouvelle phase commence pour le livre, en même temps qu’une s’achève pour l’écrivain, son géniteur.

Car la gestation a duré six ans.

Six années à vivre avec les mêmes protagonistes, avec leurs interrogations, leurs obsessions, leurs désirs, leurs doutes, leurs souffrances. Six années à mettre en place l’intrigue, à mettre en mots la narration, à mettre en scène les réactions.

Vint enfin l’accouchement.

Il s’est fait dans la douleur, malgré l’autohypnose, la maîtrise de la respiration, le soutien de l’entourage, et l’obstination.

La pression de délivrer un produit le plus professionnel possible malgré mon inexpérience a dépassé mes récentes capacités à apaiser mon anxiété naturelle. J’ai portant passé les différentes épreuves avec assez d’aisance, malgré les accrocs inévitables.

Si tout s’est parfaitement passé pour la version papier, la version électronique Kindle reste bloquée chez Amazon, malgré mes efforts et ceux d’Immatériel, la plateforme de distribution que j’ai choisie. Je suis donc privé du principal canal de distribution électronique qu’est le Kindle… Heureusement, les versions ePub, elles, sont disponibles sur de nombreuses autres librairies en ligne, notamment 7switch.

Je commence à diffuser la version papier de façon plus traditionnelle, chez des libraires spécialisés.

Mais les hormones de la délivrance ont vu leur taux sanguin brutalement chuter.

L’écrivain en moi s’est retrouvé dans la phase délicate de l’après.

Cette phase où le vide provoqué par la fin d’un projet laisse tout loisir aux diverses angoisses de se déchaîner.

Et si je ne savais plus rien raconter d’autre ?

Et si mes différents projets, pourtant si nombreux, étaient complètement inintéressants, creux, banals, comme de simples redites sans rien d’original ?

Et si ma vision n’était finalement qu’une vacuité, ou pire, une fatuité ?

Cette phase où toutes les idées se bousculent et où l’esprit est incapable de les organiser, de les hiérarchiser, de les choisir.

Cette phase où le cerveau peine à se projeter vers une autre aventure, non parce qu’il n’en a plus envie, mais parce qu’il ne sait plus où regarder.

J’ai redécouvert ce qu’en référence à la dépression du post-partum j’ai nommé le Post Librum Blues, cette sensation désagréable d’avoir des neurones en compote et une tristesse floue, un vague à l’âme tenace et une estime de soi en berne.

Je ne savais même plus de quoi j’avais envie de parler dans la prochaine aventure, et même si une prochaine aventure serait possible.

Pourtant, les idées bouillonnaient dans ma tête.

Les images, les bouts d’intrigue, s’entrechoquaient dans des collisions désordonnées.

Mon esprit était vide de sens mais pas vide d’activité.

Le chaos s’y était installé.

Penser à chacun de mes projets mis patiemment de côté pendant des années m’était intolérable. Car je ne parvenais pas à en mener un au bout de sa logique.

Fée du logis ? Rocfou ? Sur les genoux d’Isis ? Tarot ? La tribu perdue ? Grande Armada ?

L’envie elle-même m’avait déserté. Je ne savais plus quoi choisir ni comment le choisir. Toutes les potentialités se mélangeaient. Les loups-garous se perdaient en Égypte ancienne pendant que Napoléon rencontrait Élisabeth I et des dragons… L’alliage ainsi présenté aurait pu avoir lui-même un sens si mes pensées ne s’étaient pas senties paralysées à la seule évocation des multiples choix nécessaires à la construction d’un monde et d’une intrigue cohérentes.

Cela fait quatre mois.

Cela vient de prendre fin.

Je sais enfin vers quoi j’ai envie de me projeter pendant plusieurs mois, peut-être plusieurs années.

Et je vous en parlerai ici de temps à autre, au fil de l’avancée du projet.

Ce nouvel enfant va changer complètement d’ambiance, de paradigme.

Plus de narration à la première personne, mais plusieurs points de vue entremêlés.

Plus d’atmosphère rétrofuturiste mais une époque inspirée des temps mérovingiens et carolingiens.

Plus d’ésotérisme mais un monde où la magie est un lointain passé, une réminiscence mystérieuse, où les légendes tenaces racontent une époque héroïque.

Une histoire de fraternités et d’amours contrariés. Une histoire d’amitiés brisées et retrouvées.

Une histoire d’anciens dragons et d’antiques passages secrets sous les montagnes.

Une forêt profonde où des tribus barbares adorent encore des dieux oubliés, des raids sanglants, des guerres saintes, des tournois et des espions dans de grandes cités aux murailles épaisses.

Des monstres humains et d’autres qui le deviennent de moins en moins.

Une aventure, une quête, aussi bien intérieure qu’héroïque.

Un projet qui a un nom hérité d’un monde né d’un jeu de rôle.

Le fou du roc.

Rocfou.

Dans la mémoire du Serpent à Plumes

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Le Choix des Anges disponible en version papier et numérique

Le Choix des Anges disponible en version papier et numérique

Le Choix des Anges disponible en version papier et numérique

Le grand jour est arrivé !

Après de nombreuses années d’efforts souvent entrecoupés hélas par les vicissitudes de la vie, je suis arrivé au bout de l’écriture de ce deuxième roman, puis au bout de sa préparation pour une publication en autoédition.

Le Choix des Anges est donc disponible à la vente tant dans sa version papier (livre broché de 296 pages en format A5, au prix de 12,66 €) que dans sa version numérique (format ePub, au prix de lancement de 2,99 €).

La version Kindle est retardée par le système de validation de KDP mais sera je l’espère disponible très vite.

Vos commentaires et vos partages sont bien entendu les bienvenus.

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Version papier

  • Date de publication 2018 (1ère édition), 2021 (2e édition)
  • Urban fantasy
  • 292 pages
  • Format A5, couverture rigide à signet
  • ISBN 9791093734033
  • Prix : 24€
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Version numérique

  • Date de publication 2018 (1ère édition), 2021 (2e édition)
  • Urban fantasy
  • Format ePub3 compatible ePub2 et Kobo
  • 1,4 Mo sans DRM
  • ISBN 9791093734026
  • Prix : 5,99€
Acheter

Version livre audio

  • À paraître en 2021 (texte de la 2e édition)
  • Lu par l'auteur
  • Urban fantasy
  • Formats .mp3, .m4b
  • 40 Mo
  • Prix : 14€
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[Prolongé] Écrivez votre propre version française de “Cry me a river” et gagnez un exemplaire du Choix des Anges

[Prolongé] Écrivez votre propre version française de “Cry me a river” et gagnez un exemplaire du Choix des Anges

[Prolongé] Écrivez votre propre version française de “Cry me a river” et gagnez un exemplaire du Choix des Anges

Le Choix des Anges sera publié le 20 mars 2018.

Pourtant, toi, ou toi là-bas, ou encore toi, le recevrez peut-être quelques jours avant tout le monde, tout chaud, tout beau, tout neuf. Vous l’aurez mérité.

Car l’un ou l’une d’entre vous tous aura remporté le premier Tournoi du Serpent à Plume, cette joute que nous ouvrons ensemble aujourd’hui.

Il s’agira de joutes chevaleresques, bien entendu, mais nous ne nous servirons pas de destriers, de lances, de heaumes ou de boucliers. Nous nous servirons de la langue du serpent, de la plume du phœnix, du souffle enflammé de l’imagination du dragon. Nous nous servirons des mots.

C’est l’existence du Tournoi des Initiés, dans Le Choix des Anges, cette compétition qui désigne le successeur d’un Maître de la Boxe, qui m’a donné l’idée d’organiser régulièrement cet affrontement courtois, où le Prix sera décerné à celui ou celle qui aura su triompher de tous ses adversaires, mais aussi de lui-même ou d’elle-même.

Pour cette première édition du Tournoi, j’ai donc tout naturellement choisi de placer l’épreuve sur le thème de la musique et de mettre en jeu un exemplaire du Choix des Anges.

Dans le roman, l’un des personnages, Laurie, est une chanteuse de cabaret, et la scène du roman qui la met en lumière la voit interpréter une version française de la célèbre chanson Cry me a river, de Julie London. Il existait déjà une version française, intitulée Pleurer des rivières, traduite par Boris Bergman et chantée par Viktor Lazlo (je laisse volontairement de côté le Noir est ta couleur de Christophe, qui ne reprend pas l’histoire originelle de la chanson).

Elle ne me convenait pas.

Je me suis donc attelé à la tâche, et écrit ma propre version, en essayant de coller à la mélodie, mais aussi à la pureté du texte originel, tout en rendant cette ambiance noire. Dans ma tête tournait une image iconique, celle du film Dark City et de Jennifer Connely chantant une reprise de Sway, chantée en réalité par Anita Kelsey, mais aussi The Night Has a Thousand Eyes, dans une reprise elle aussi véritablement envoûtante.

Je voulais parvenir à rendre une ambiance de cet ordre. Mes lecteurs me diront si cela est réussi.

En attendant, je vous invite à proposer votre propre version française de Cry me a river.

Je vous laisse jusqu’au 3 avril 2018 minuit pour m’envoyer le texte via le formulaire de contact du site.

Je sélectionnerai ma version préférée et le gagnant ou la gagnante recevra un exemplaire papier dédicacé du Choix des Anges.

Je publierai les propositions qui m’auront été soumises dans un prochain billet.

Pour vous fournir une base, voici les paroles de la version anglaise.

Cry me a river (Arthur Hamilton, 1953 — Julie London, 1956)

Now you say you’re lonely
You cry the whole night through
Well, you can cry me a river, cry me a river
I cried a river over you

Now you say you’re sorry
For bein’ so untrue
Well, you can cry me a river, cry me a river
I cried a river over you

You drove me, nearly drove me out of my head
While you never shed a tear
Remember, I remember all that you said
Told me love was too plebeian
Told me you were through with me and

Now you say you love me
Well, just to prove you do
Come on and cry me a river, cry me a river

I cried a river over you

I cried a river over you

I cried a river over you

I cried a river over you

Si vous êtes partants, ça commence maintenant.

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