Un réseau social personnel grâce au RSS
Un réseau social personnel grâce au RSS
J’ai quitté les réseaux commerciaux il y a plusieurs mois maintenant, et je m’en porte merveilleusement bien, loin des polémiques sans fin, stériles et idiotes de Twitter, loin de la pub omniprésente et du culte de l’autocélébration sur Instagram. J’ai repris le chemin des blogs, où je trouve beaucoup plus de calme et de sérénité.
Cependant, force est de constater que la discussion met plus de temps à s’installer sur les blogs, où les commentaires sont un poil plus lents que sur les plateformes. Cela a un avantage indéniable : on a plus de temps pour écrire des commentaires construits, on réagit beaucoup moins à chaud, beaucoup moins épidermiquement. On privilégie un fond et une forme plus élaborées. Surtout, on ne réagit que lorsqu’on a quelque chose d’intéressant à dire, ce qui n’est pas forcément le cas sur les réseaux. Le corollaire en est donc qu’il y a beaucoup moins de réactions sur les blogs que sur les réseaux. On pourrait croire que c’est parce qu’on n’est pas lus. Je ne crois pas.
Je pense qu’il manque une fonctionnalité aux blogs pour développer un peu plus les conversations (sous-entendu : les conversations intéressantes). Un système de centralisation qui recevrait les commentaires de tous les sites que l’on suit, et à partir duquel on pourrait lire les discussions qui s’y tiennent, y répondre, voire explorer les blogs et les sites des commentateurs et des commentatrices qui nous ont intéressées.
Une sorte de réseau social personnel.
Il existe déjà sur beaucoup de ces blogs la fonctionnalité de se faire envoyer un mail lorsqu’un commentaire est publié sur un article que l’on a demandé de suivre. Mais ce n’est, je trouve, pas très pratique de recevoir tout cela dans une boîte mail déjà saturée, ni surtout de devoir s’abonner à chaque conversation.
Or, j’ai «découvert» que je pouvais me servir d’un outil déjà existant pour construire ce réseau social personnel. Un outil dont je vous ai déjà parlé il y a quelques mois : les flux RSS.
Voyons comment ensemble.
Flux RSS des sites personnels et des blogs
Parmi les nombreux avantages de la vieille technologie des flux RSS, il y a celui de pouvoir produire des flux distincts en fonction de différents paramètres. On peut facilement déterminer un flux pour les articles d’une catégorie, par exemple. Mieux, et c’est ce qui nous intéresse ici, on peut déterminer de produire un flux à partir des commentaires portant sur un article précis, une catégorie d’article précise, voire tous les commentaires arrivant sur le site.
À partir du moment où l’on sait où chercher ce flux, il ne reste qu’à l’indiquer à notre agrégateur de flux RSS préféré, et le tour est joué.
Cependant, il faut être conscient d’une limite inhérente au système : le flux RSS est produit et décidé par le propriétaire du site, ce qui veut dire que ledit propriétaire peut, s’il le désire, bloquer la fonctionnalité pour certains paramètres. Et après tout, c’est son droit. J’y vois d’ailleurs une vertu supplémentaire : celle de rendre à chacun la maîtrise de sa place et de ce qu’il diffuse.
Bien sûr, ce paramétrage fin est par nature un peu moins simple qu’un bête abonnement au compte d’une personne sur les réseaux commerciaux. Il y a donc, c’est vrai, un peu de bidouillage à la clef. C’est le prix de la liberté…
Car si la structure d’un flux RSS est standardisée, l’adresse où l’on peut ensuite recevoir ce flux ne l’est pas. Elle dépend du système de blog ou de site choisi par le propriétaire. De nos jours, il est devenu rare, hélas, de trouver les icônes orangées qui dans les jeunes années d’internet permettaient en cliquant simplement dessus de s’abonner à un flux RSS précis.
Mais rien n’est perdu, et il reste possible de trouver un flux si l’on sait quel système de blog est utilisé.
WordPress
Les flux d’un site sous WordPress peuvent être :
- Le flux général du site : https://decaille-deplume.fr/feed/
- Le flux des archives par année, mois, jour : https://decaille-deplume.fr/2020/05/25/feed/
- Le flux sur une requête particulière : https:/decaille-deplume.fr/?s=termes-recherche&feed=rss2/ ou https://decaille-deplume.fr/search/termes-recherche/feed/
Mais ceux qui nous intéressent tout particulièrement sont le flux des commentaires :
https://decaille-deplume.fr/comments/feed/
Ou celui des commentaires sur un article précis :
Blogger
Pour blogger, l’adresse des commentaires déposés sur le site sera :
Un outil pour se simplifier la vie : l’agrégateur de flux
Je vous ai déjà parlé des agrégateurs lorsque nous avons discuté des flux RSS il y a quelque temps.
L’avantage de se servir de l’agrégateur (celui que vous choisirez) pour suivre les commentaires d’un site est que vous allez recréer un lieu unique pour y consulter les discussions qui ont lieu sur des endroits que vous aurez choisis. Mais également, ce lieu ne polluera pas le trafic des blogs que vous suivez, il ne captera pas l’audience et laissera au propriétaire l’entière responsabilité de la modération mais aussi sa liberté de ton et de gestion.
Enfin, il vous redirigera vers le site lui-même pour écrire vous-même un commentaire si vous désirez participer à la discussion.
La Toile d’Arachné Solara
C’est le nom que j’ai donné à mon propre réseau de commentaires suivis par RSS, d’après l’entité qui réassembla les parties du monde menaçant d’être dispersées dans le Chaos lorsque débuta le Temps dans l’univers de Glorantha. J’y intègre les flux des commentaires de chaque site où l’envie me prend de participer aux échanges.
Lorsqu’un commentaire est publié sur l’un des sites que je suis ainsi, il est directement reçu par mon lecteur RSS. Et je peux le lire également depuis la même application.
Pour répondre à un commentaire, c’est simple, je clique sur le titre, et je me retrouve sur le site lui-même, où je peux poster mon grain de sel.
Mieux, lorsque ces commentaires me semblent particulièrement pertinents, je peux chercher si la personne qui les a rédigés n’aurait pas un site elle-même, par hasard. Et si c’est le cas : j’étends la Toile d’Arachné Solara…
C’est d’ailleurs comme cela que j’ai suivi un fil jusqu’à la notion d’oasis que tente de développer Stéphane Gallay.