Livre électronique : Ultima Necat, de l’idée à la réalisation

Livre électronique : Ultima Necat, de l’idée à la réalisation

Livre électronique : Ultima Necat, de l’idée à la réalisation

Voilà plusieurs mois que je travaille à la fabrication de mon premier livre numérique.
C’est donc après de longues, très longues heures d’apprentissage et de codage que le voici enfin prêt à être libéré sur le net.

Un exercice de style ?

Pour ce premier pas dans le monde mystérieux du livre électronique, je voulais explorer beaucoup de choses.
En tout premier lieu je voulais expérimenter les possibilités nouvelles offertes par ce genre de média, et dont je vous parlais il y a quelques mois : l’adjonction d’audio, de vidéo, d’interactivité.
J’ai donc temporairement suspendu l’écriture de mes projets plus « littéraires », pour me pencher sur un sujet qui pourrait légitimement être traité avec de telles « augmentations » par rapport à un livre papier.
Le choix s’est porté sur les textes, images, photographies, sons et vidéos que j’ai accumulé en trois ans de développement pour Ultima Necat, et qui me semblaient pouvoir constituer une bonne base de départ pour mon expérimentation.
Pour un premier livre, c’est donc par l’exercice du « livre tiré du film » que j’ai commencé.
Habituellement, sur ce genre d’ouvrage, on trouve des anecdotes de tournage, des schémas de conception des décors, des esquisses des costumes en stade de préproduction, et la palette des « travailler avec untel ou unetelle c’était vraiment une expérience inoubliable ».
J’ai préféré me concentrer sur tout à fait autre chose.

En voyant tout le matériel à ma disposition, je me suis dit que le plus intéressant était de faire comprendre de l’intérieur comment avait été conçue l’histoire racontée par le film.

Ultima Necat, de l’idée à la réalisation

J’ai réuni les documents qui ont servi à la préproduction du film : la nouvelle que j’avais rapidement écrite à l’époque pour poser l’ambiance et le déroulement des événements et le scénario qui en a été tiré. À ces deux grosses parties, j’ai greffé toutes les notes prises à l’époque sur chaque détail de l’histoire qui avait été discuté, pensé, prévu pour telle ou telle raison. Ce qui donne un carnet de notes dont chaque entrée est accessible tant comme une lecture traditionnelle que comme une lecture hypertexte, liée au détail de la trame à laquelle elle se rapporte.
On y trouve des détails sur les personnages principaux, sur le choix d’une voix off, sur les choix de colorimétrie, la musique… bref, sur chaque point important de la conception du film.
Enfin, il m’a semblé intéressant de me servir des possibilités interactives d’un livre numérique pour montrer précisément les différentes corrections apportées à l’écriture d’une même séquence. On peut ainsi comparer trois états d’écriture de la séquence du repas entre amis au début du film : la version originelle, les premières corrections et la version finale.

eBook design : trouver une forme pour un livre électronique

Le plus difficile a été la conception graphique et la mise en page de ce livre, que je voulais simples tout en étant élégante. La majorité des livres epub que l’on peut télécharger dans le commerce sont soit de simples copies du papier (ce qui n’est pas choquant en soi, puisque ce sont généralement des versions électroniques de livres existant en papier), soit des maquettes élaborées dignes de magazines.

Je voulais à la fois un livre qui soit pensé pour la version électronique depuis le départ, mais également éviter de tomber dans le design à outrance (pour lequel de toute façon je n’ai pas les compétences, n’étant pas maquettiste ou graphiste).

J’ai donc écumé le web à la recherche de conseils et d’aides, mais je me suis vite rendu compte de la difficulté de la tâche.

Car si vous pensiez comme moi que fabriquer un epub c’est grosso modo faire un site internet, vous vous trompiez lourdement. Avec des croyances similaires, je me suis heurté à de nombreuses difficultés, car si les moteurs de rendu des navigateurs internet peuvent tous maintenant donner plus ou moins la même chose, les moteurs de rendu des lecteurs epub (pourtant basés sur des navigateurs web) ne donnent jamais le même résultat. En effet, chaque lecteur interprète à sa façon le langage pourtant codifié du css3, et à sa manière également les spécifications pourtant très strictes de l’organisme qui a créé la norme epub, l’IDPF

Un état de fait que beaucoup d’eBook Designers, comme on les appelle, déplorent de concert avec moi.

Il faut aussi dire que trouver des informations de codage en epub3 sur internet est assez difficile. Si quelques tutoriaux existent, ils sont pour la plupart assez arides et manquent beaucoup de ces « trucs & astuces » qui sont souvent indispensables quand on cherche à régler un problème très précis. Le casse-tête commence dès le début : il faut choisir entre deux philosophies totalement opposées sur la publication. Le flux (en anglais le « reflowing »), permet au lecteur de choisir d’agrandir la taille de caractère, bouger l’espacement des lignes et même changer de fonte (donc vous ne pouvez pas créer une mise en page définitive, et vous devez en permanence l’adapter aux circonstances), alors que la pagination fixe (appelée « fixed layout ») le rend totalement prisonnier de votre mise en page, comme dans un simple pdf, comme aussi dans un livre classique. Ce choix se fait dès le début de la conception du livre, et il est impossible actuellement de mixer les deux approches (par exemple avoir un flux dans lequel certaines pages sont fixes)… sauf avec une petite astuce que j’ai mis plus de trois mois à dénicher…

Toutes ces raisons expliquent que ma mise en page ne soit pas garantie, hélas. Je remercie d’ailleurs mon ami Sixte pour ses tests sur la plateforme Androïd.

Le livre électronique final est téléchargeable gratuitement. Il est au format epub3, en attendant un format Kindle que je commence à explorer également.

Format : epub3

Poids du Fichier : 22.5 Mo

Langue : Français

Nombre de pages : 99

Conditions requises pour une lecture optimale :

Sur iPad : iBooks, version 3.0

Sur ordinateur : Readium, extension pour le navigateur Chrome de Google

Testé, lisible mais avec des perturbations possibles sur la mise en page :

Sur iPad et Androïd : Gitden Reader

Sur ordinateur : iBooks pour Mac version 1.0

Non lisible par (support epub3 insuffisant) :

Sur iPad : Marvin, Bluefire

Sur Androïd : eBookdroïd

Noé, de Darren Aronofsky

Noé, de Darren Aronofsky

Noé, de Darren Aronofsky

On savait Darren Aronofsky attiré par les sujets mystiques.
Après Pi et la recherche du nombre de Dieu, puis The Fountain et sa quête d’immortalité dans une histoire métaphorique s’étalant sur trois époques, il vient de poser une troisième pierre à ce chemin exploratoire avec la mise en images du célèbre passage du Déluge biblique.

Comme tout le monde, je connaissais la légende : Noé fut choisi par Dieu pour construire une Arche capable de sauvegarder un couple de chaque espèce de la Création du Déluge liquide que le Très Haut allait précipiter sur la Terre pour punir les Hommes de leurs crimes. Mais Aronofsky y a intégré des choses moins connues, comme la Chute des Anges (les Nephilim de la Bible) et la descendance de Caïn.
Comment faire un film sur ce sujet sans tomber dans l’hagiographie facile ou la ré-écriture ratée façon 2012 ?

Un récit biblique et intimiste à la fois

Tout d’abord, Aronofsky aurait eu l’idée de ce film il y a très longtemps, puisqu’il aurait écrit un poème sur le sujet dans son enfance. Puis il a travaillé sur une bande dessinée sortie en 2011 et qui a semble-t-il été la base de son travail graphique. On comprend donc que ce n’est pas un film de commande.
Et en effet on ne se trouve pas devant un simple péplum auquel la distribution et surtout la présence charismatique de Russell Crowe aurait pu le faire croire.

Extrait de la BD Noé

Dans la BD éponyme, quelques symboles comme cet Arbre séphirothique lors de l’entrevue entre Noé et Mathusalem

Tout en développant son propos, Aronofsky s’attache aussi à décrire des personnages plus complexes qu’il n’y parait. Noé à la fois pétri de doutes sur sa compréhension de la volonté divine et soumis à ses commandements, sa femme à la fois aimante et forte, ses fils aux caractères contrastés, sa fille adoptive (Emma Watson qui essaie de sortir du rôle d’Hermione Granger, avec succès il faut le reconnaitre) mutilée dans sa féminité, et un Tubal-Caïn à la fois cynique et admirable de volonté, forment une troupe hétéroclite qui ressemble à un théâtre des relations et des émotions humaines.

On retrouve vraiment quelques traits de The Fountain dans ce drame intimiste plongé dans une histoire si immense qu’elle l’en magnifie. Le conflit entre Cham et Noé, les doutes de Noé, l’amour démesuré que lui prête sa femme, font écho à la quête désespérée du personnage de Hugh Jackman pour guérir sa compagne jouée par Rachel Weisz à travers plusieurs siècles et trois époques.

Les Arbres de Vie et de Connaissance de la Genèse ressemblent beaucoup à celui qui était la source de tout dans The Fountain.

L'Arbre de Vie dans The Fountain.

L’Arbre de Vie dans The Fountain.

On a vraiment l’impression que les deux films se parlent et se répondent dans cette façon qu’a Darren Aronofsky de plonger des êtres humains dans des défis épiques qui révèlent leurs fragilités internes.
Et pour autant, comme dans The Fountain et comme dans Black Swan, l’action n’est jamais ennuyeuse. On n’a pas à faire à un casse-tête empli de pathos, mais bien à une aventure vivante et remplie d’émotions fortes.

Au-delà de l’interprétation qui peut être faite sur la radicalité « éco-terroriste » qui s’empare progressivement du personnage de Noé certaines images, certaines scènes, m’ont vraiment frappé.

Mathusalem est thaumaturge puisqu’il a le pouvoir de guérison (attribué plus tard aux Rois de France, d’ailleurs); il a un rôle extrêmement fort même si Anthony Hopkins fait peu d’apparitions à l’écran.

Le Fruit défendu n’a que vaguement une ressemblance avec une pomme, et prend la forme d’une grenade ou même d’un cœur humain.

BD Noé, vignette du meurtre d'Abel par Caïn

Le Premier Meurtre d’Abel par Caïn est une pièce importante du propos du film.

Le Serpent mue avant de devenir maléfique, comme s’il était doté d’une double nature.

Les Anges Déchus sont prisonniers de la matière au sens propre du terme.

Les femmes, bien que peu nombreuses, ont un rôle déterminant puisque c’est par elles que la rédemption s’accomplit : à travers la femme de Noé, sa fille adoptive, à travers le personnage de Na’el. Leur amour rend les hommes du récit moins brutaux.

C’est d’ailleurs aussi au jeu des interprètes que l’on doit la force de ce film.
Russell Crowe est très convaincant, mais c’est Jennifer Connelly qui fait vraiment forte impression. Les deux acteurs avaient déjà été « mariés » à l’écran dans A Beautiful Mind de Ron Howard, ce qui explique peut-être la complicité et l’amour que l’on ressent entre les deux personnages. Le personnage que Jennifer Connelly incarne a pourtant un caractère très fort qui la rend capable de tenir tête à Noé.

La réalisation

La lumière joue un grand rôle dans la caractérisation des lieux et des ambiances : comme dans tous ses films, Aronofsky joue de la qualité lumineuse pour suggérer. Le noir et blanc dans Pi fait place dans Noé à une ambiance crépusculaire terne et froide de fin du monde contrastant avec les séquences de flashback racontant la Genèse qui sont soit en couleurs vives avec une légère diffusion de la lumière, soit en ombres chinoises. Et la fin, toute tournée vers le renouveau, la fois de la famille de Noé et du monde dans son ensemble, bénéficie d’une lumière plus chaude.
La bande son et la musique sont aussi parfaitement utilisées, de même que le silence, parfois si assourdissant. Le vieux complice Clint Mansell est encore une fois aux commandes.

Ils en parlent encore mieux que moi

L’école des lettres, le Huffington Post, entre autres, sauront vous en dire plus.
Mais le plus important sera sans doute de vous en faire une idée vous-même.

La Bande Annonce

Même si elle ne rend pas vraiment justice au film, car on croirait plus à un remake de Gladiator…



 

Projet : Le Choix des Anges

Projet : Le Choix des Anges

Projet : Le Choix des Anges

Plusieurs projets m’occupent depuis quelques années.

Commencer par vous présenter le plus ambitieux me semble judicieux car c’est celui qui serait le plus proche de se concrétiser, du moins sous l’une de ses formes, la forme écrite.

Au départ en effet, il n’était pas vraiment question d’écriture, mais plutôt de réaliser mon troisième film.

J’avais envie cette fois-ci de rendre à l’image un morceau de mon univers personnel en mêlant fantastique, mythologie, ambiance de film noir et vieilles pierres tout en explorant un peu le thème du choix qui traverse le genre noir. J’avais aussi l’ambition de montrer qu’il était possible d’adapter les codes du genre noir, né en Amérique, à notre vieille Europe et de l’enrichir de quelques nouvelles trouvailles.

Un film comme Angel Heart avec Robert De Niro et Mickey Rourke, a déjà réussi ce tour de force en mélangeant avec brio un folklore carribéen et vaudou à une intrigue typique du noir.

C’est d’ailleurs sur cette base que j’ai commencé à travailler l’intrigue, pendant plusieurs mois, aidé et aiguilloné régulièrement par les deux sœurs R (qu’elles en soient ici remerciées tout comme Mlle N qui tout comme elles suit l’aventure en corrigeant le manuscrit).

L’histoire de départ se concentrait donc sur la figure emblématique du détective privé, et sur le triangle amoureux dominé par la femme fatale (adultère) et le mari richissime et corrompu. J’ai griffonné de longues heures des pages et des pages de croquis, de schémas heuristiques et de notes diverses pour tenter de trouver une intrigue qui pourrait également intégrer le fantastique, sous les traits du Diable tentateur, et la problématique des différentes alternatives d’un choix cornélien.

Las.

Loin de progresser, j’ai piétiné pendant de longs mois, cherchant à concocter des motivations crédibles pour les personnages, à travailler leurs caractères, à trouver des situations classiques du noir qui pourraient être ré-interprétées de façon intéressante. Je me suis rendu compte que l’écriture sous la forme très codifiée d’un scénario de cinéma n’était vraiment pas une chose dans laquelle j’étais doué.

Alors j’ai eu un déclic soudain et j’ai décidé de revenir à ce que je savais faire le mieux : une écriture littéraire.

Tout s’est débloqué très rapidement et les décors comme les personnages se sont posés assez naturellement sur une intrigue qui épouse plus encore mon univers personnel.

Le Choix des Anges, le pitch

Armand de Saint Ange est un talentueux compagnon luthier le jour et un boxeur acharné la nuit qui s’entraine dur pour participer au célèbre tournoi des Initiés de Saint Gilles. Alors que son maître et lui vont livrer au Comte Charles de Flamarens un instrument très particulier, la fille du riche mécène, Marianne, fait irruption un révolver à la main, bien décidée à tuer son propre père. Les événements qui s’ensuivent vont précipiter le luthier dans un monde mystérieux où l’ombre de l’inquiétant Lucian et l’amour qui va peu à peu l’unir à Marianne seront ses seuls repères au milieu du tourbillon de violence, de corruption et de trahison qui va se déchaîner autour de lui. Survivre à la découverte de la face cachée de son existence exigera de lui renoncements et compromis, avant de le conduire à un choix impossible entre ses valeurs et lui-même.

Le Choix des Anges, en littérature

Ce qui devait être une façon pour moi de construire l’intrigue d’un film a fini par devenir un manuscrit dont la troisième révision comporte maintenant plus de 30.000 mots. L’histoire se développe à chaque nouveau round de corrections, les personnages gagnent en épaisseur et le projet devient de plus en plus autonome.

Au point que l’objectif est désormais clairement de parvenir d’abord à un résultat littéraire digne d’être publié avant d’écrire un scénario de film.

Mon travail porte donc désormais autant sur le style, sur la qualité évocatrice, sur le rendu de l’ambiance, la vraisemblance des caractères et les sonorités de la langue que sur le déroulement dramatique.

J’ai choisi un récit à la première personne pour coller aux romans noirs.

Le Choix des Anges, le film

Après l’expérience d’Ultima Necat, je connais bien les difficultés que l’on doit surmonter pour réaliser et produire un film avec des moyens limités, et l’histoire du Choix des Anges telle que j’ai fini par l’imaginer pourrait sembler trop ambitieuse dans ce cadre-là. Mais je reste persuadé que la seule véritable épreuve c’est de bien s’entourer, et que cet obstacle dépassé, tout reste possible.

Pour moi l’utopie n’interdit pas d’être réaliste, parfois, et je sais que réunir une équipe à même de porter le projet d’un film moyen ou long métrage avec moi sera une très longue marche, sans doute sur une période de plus de dix ans.

L’ambition sera de tourner dans un format d’image cinémascope numérique dans une résolution HD au minimum, 4K dans l’idéal, des plans préparés au maximum, storyboardés, avec une esthétique qui demandera un travail sur les costumes, les décors, les accessoires… et avec des acteurs professionnels pour porter les personnages…

Quand je vous disais que c’était un projet ambitieux…