Lucy, de Luc Besson : regards croisés avec une neuropsychologue

Lucy, de Luc Besson : regards croisés avec une neuropsychologue

Lucy, de Luc Besson : regards croisés avec une neuropsychologue

Le dernier film de Luc Besson me faisait de l’œil pour plusieurs raisons.

D’abord, c’est un film de Besson. Les films de Besson ne laissent pas souvent indifférent, qu’on les adore ou qu’on les déteste.

Ensuite, le cerveau et ses mystères sont une source de potentialités artistiques et d’interrogations tant scientifiques que philosophiques… un film sur ce thème ne pouvait que m’attirer.

Et puis ce thème était assez proche de ce que j’avais envisagé au tout début du développement du scénario du Choix des Anges, avec l’idée de la drogue qui décuplerait les fonctions cérébrales d’un être humain pour le conduire aux portes de la divinité.

Enfin, je me demandais comment le cinéma pouvait s’emparer d’un tel sujet. Comment montrer quelque chose d’aussi complexe, en même temps qu’en faire un spectacle ?

Bref, je suis allé le voir.

Le pitch : Lucy in the sky with diamonds

Jeune étudiante sans le sou à Taïwan, Lucy (Scarlett Johansson) fait les frais d’une mauvaise rencontre en boîte de nuit. Son amant du moment l’utilise pour livrer à un puissant baron du crime coréen une mallette contenant quatre sachets d’une drogue expérimentale issue d’une hormone naturelle synthétisée par les femmes pendant la grossesse.

L’échange ne se passe bien évidemment pas aussi bien que son petit-ami le lui avait promis, et elle se retrouve, après un accident, avec une très grosse quantité de cette drogue aux effets dévastateurs dans le sang.

Loin de la tuer comme cela aurait dû se passer, la drogue s’intègre à son organisme en lui permettant de développer ses capacités cérébrales au-delà des fameux 10 % que nous serions capables d’utiliser.

Elle devient alors surhumaine et se lance dans une quête pour récupérer les trois autres sachets, tout en découvrant que son potentiel cognitif grimpe peu à peu de 20 jusqu’à 100 % à la toute fin du film.

Au cours de cette quête, elle croise le chemin de deux hommes.

L’un (Morgan Freeman) est un chercheur renommé développant depuis 20 ans la thèse selon laquelle les êtres humains n’exploitent que 10 % de leur potentiel cérébral. Il sera le « guide spirituel » de Lucy dans son évolution.
Le deuxième est un flic français très banal qu’elle aura choisi comme compagnon afin de « se souvenir » de ce que c’est d’être un humain.

L'affiche française de Lucy

L’affiche française de Lucy

La forme : Les diamants sont éternels

De ce côté-là, Lucy est véritablement un film de Besson.

Il y a des images magnifiques, époustouflantes même. Des moments de poésie pure. Une maîtrise des « images dans les images » (les reflets dans l’œil de Lucy). Une bande-son choisie à merveille pour coller aux scènes.

Le jeu des acteurs va du crédible (Scarlett Johansson) au pas vraiment nouveau (Morgan Freeman, qui hélas est toujours utilisé depuis quelques années dans le même genre de rôle, et dont on a maintenant plus l’impression qu’il joue Morgan Freeman jouant un personnage que son personnage lui-même), en passant par le bêtement caricatural (Min-sik Choi, le parrain de la drogue sortit tout droit d’un manga), ou le très bêtement faire-valoir (Amr Waked, le flic dont on se demande vraiment à quoi il sert dans ce scénario).

La réalisation est impeccable dans sa progression.

J’ai particulièrement adoré au début les scènes entremêlées entre les prédateurs et les proies dans la savane africaine et l’enchaînement de circonstances qui va amener Lucy jusqu’à son destin.

Les références artistiques et l’univers de Lucy

On reconnaît au premier coup d’œil la patte de l’univers de Besson : l’héroïne surhumaine fait écho à Nikita, Leeloo (Le Cinquième Élément), ou Jeanne d’Arc. Elle est toujours accompagnée d’un homme protecteur qui ne sert pas toujours à la protéger vraiment : Corben Dallas (Bruce Willis) dans le Cinquième Élément, Léon (Jean Reno) dans Léon avec Natalie Portman, Victor (Jean Reno encore) dans Nikita.

Mais le thème est aussi un thème très souvent exploité en science-fiction.

Franck Herbert en a fait l’archétype des Révérendes Mères du Bene Gesserit, capables de contrôler leur propre physiologie (au point de contrôler leur fécondité et même le sexe de leur enfant à naître) dans sa saga Dune.

Pierre Bordage utilisa une héroïne capable de prodiges assez semblables dans Les Guerriers du Silence.

J’ai moi-même donné de tels pouvoirs à mon héroïne dans Poker d’Étoiles et Armand, le héros du Choix des Anges, y accède lui aussi.

Le fond : tout ce qui brille n’est pas d’or

C’est en fait un mythe universel que « l’homme augmenté », celui ou celle qui devient surhumain et en se libérant des chaînes qui limitent l’Homme accède à une compréhension plus large de l’univers.

Même les philosophies orientales comme le bouddhisme ou le taoïsme rejoignent cet idéal.

Et au final l’idée occidentale de progrès participe du même mouvement.

C’est le désir profond de l’Homme de comprendre et maîtriser la Nature ou d’en faire partie pour ne plus la subir.

J’ai d’ailleurs trouvé que le film n’exploitait pas vraiment tout son potentiel, lui non plus (10 % seulement ?).

Par exemple, dans son exposé, le personnage de Morgan Freeman explique que si un être humain utilisait 20 % de son potentiel cérébral, il serait capable de contrôler sa propre physiologie (référence aux Bene Gesserit de Dune). Mais jamais on ne voit Lucy véritablement contrôler son corps. La douleur lorsqu’on lui enlève le sachet de son abdomen, à la rigueur, mais il n’est pas besoin d’être surhumain pour entrer en transe hypnotique et anesthésier une partie du corps. Des interventions chirurgicales ont lieu tous les jours avec ce genre de technique… J’aurais plutôt vu des images montrant que Lucy maîtrise son flux sanguin, sa température, sa croissance cellulaire, ses organes d’une façon consciente. Elle pourrait très facilement métaboliser un poison, synthétiser des molécules particulières, voire diriger des processus de cicatrisation. Rien de tout cela en images alors que Besson s’attarde très longuement sur d’autres choses comme la mémoire.

Mais là encore j’aurais attendu de lui, pour rester dans le style qu’il impose dès le début du film, de ne pas rester seulement sur le visage ô combien « cinégénique » et émotionnellement fort de Scarlett Johansson, mais de montrer des images de sa mémoire. C’est un procédé classique que le flash-back, me répondra-t-on. Oui, mais je suis sûr qu’il aurait pu trouver à l’exploiter autrement. Il s’agit tout de même d’un réalisateur dont les films ont souvent été visuellement novateurs.

Et surtout, je trouve que Lucy n’a pas évité de tomber dans certains poncifs.

En effet, souvent, ces visions d’extrahumanité sont stéréotypées et assez décevantes sur un point commun que j’ai toujours trouvé frustrant. Il semblerait que pour tout le monde, l’accroissement de la conscience, ou du moins l’accroissement des capacités cognitives se fasse au détriment des émotions.

On aurait donc à faire avec des êtres détachés de l’Humanité tant ils comprennent Le Grand Tout.

Ainsi, Lucy à qui il faut le faire-valoir du flic Pierre Del Rio pour se souvenir de ce que c’est que d’être humain, mais sans émotion véritable, juste par stratégie froide. Si froide qu’elle est capable de tuer sans aucun problème (un autre fantasme de Besson que cette Nikita nouvelle génération ?). La seule scène où les émotions sont exprimées après sa transformation : sur la table d’opération, Lucy appelle sa mère au téléphone. C’est intense… mais c’est très court et elle vient d’abattre au moins cinq personnes auparavant… pour en abattre dix fois plus ensuite. Sans sourciller.

Or, il se trouve que j’avais à mes côtés (puisque c’est mon épouse) une personne capable de me répondre là-dessus, car le fonctionnement cognitif est en quelque sorte son métier.

Ce regard croisé m’a semblé particulièrement fructueux dans la réflexion que l’on pouvait tirer du film. Je lui ai donc demandé de me donner sa vision de psychologue spécialisée en neuropsychologie sur ce point :

J’étais curieuse de découvrir le film de Luc Besson, Lucy, dont le thème m’intéressait particulièrement.

Pourquoi lorsqu’il est question d’évolution des capacités cérébrales de l’être humain n’est-il jamais question d’un développement, d’une meilleure exploitation de notre intelligence socioémotionnelle ?

Or l’être humain n’est-il pas un animal social c’est-à-dire qui vit en société ? Les êtres humains se sont toujours organisés en groupe, car leur survie en dépendait.

Alors si l’exploitation maximale de nos capacités cérébrales, comme c’est le cas du personnage de Lucy, nous conduisait à ne plus ressentir d’émotions et à n’être que pure connaissance cela n’impliquerait-il pas une extinction de notre espèce sociale ? Comment envisager notre organisation humaine dépourvue de notre système limbique, « cerveau des émotions » ? Et si tel était le cas, cela n’amènerait-il donc pas à une disparition de la notion de plaisir : manger de bons petits plats, déguster un bon vin, se retrouver entre amis ou encore faire l’amour ?

Dans cette perspective de contrôle total de l’esprit sur notre propre métabolisme conjugué à l’absence d’émotion et de recherche de plaisir en raison d’un niveau de conscience supérieure, quel serait en effet l’intérêt d’entretenir des rapports les uns avec les autres ? Nous n’aurions besoin que de prendre des gélules pour répondre à nos besoins vitaux, nous trouverions certainement un autre moyen de nous reproduire et perpétuer l’espèce par des méthodes de conception ex vivo comme dans Matrix ?

Doit-on comprendre que l’augmentation de notre potentiel cérébral nous permettrait de développer uniquement nos compétences cognitives (mémoire, attention, raisonnement logique) et que cela s’accompagnerait obligatoirement d’une disparition de nos émotions et sentiments ? Est-ce là la vraie évolution de l’Homme, la seule solution pour notre salut et cesser nos comportements d’autodestruction si prégnants dans notre Espèce ?

La définition la plus commune de l’intelligence ne repose bien souvent que sur les aspects intellectuels (ou cognitifs) c’est-à-dire la mémoire, l’attention, le raisonnement logique, le langage. La preuve en est que lorsqu’on va chez un psychologue, spécialisé dans ce domaine, car tous ne le sont pas, pour une demande d’évaluation de Quotient Intellectuel (QI) ce dernier est principalement exploré au moyen d’une échelle d’intelligence standardisée.

La plupart des professionnels de la santé et de l’enseignement réduisent malheureusement souvent le potentiel intellectuel à ce résultat de QI ce qui relève d’une aberration totale tant d’un point de vue statistique, que théorique ou psychologique. Cette vision de l’intelligence est extrêmement réductrice.

Des chercheurs (Gardner, 2000 ; Sternberg, 1988, 1999) étendent le concept d’intelligence aux domaines artistique, sportif, créatif ou encore socioémotionnel. Il n’est pas rare d’observer une « intelligence » dite normale ou « supérieure à la moyenne », mais non fonctionnelle dans la mesure où la personne n’est pas en mesure de l’exploiter correctement pour diverses raisons.

Les lésions entraînant des perturbations de la gestion des émotions entravent, entre autres, la prise de décision et donc l’utilisation correcte de ce que l’on nomme, dans l’imaginaire collectif, l’intelligence (Damasio, 1994, L’Erreur de Descartes).

Donc si une Lucy existait vraiment, pourquoi ses émotions s’éteindraient-elles parallèlement au développement de son intellect pur au lieu, au contraire de suivre la même évolution ? Car il existe des circuits émotionnels dans le cerveau et leur bon fonctionnement est indispensable à une utilisation optimale de nos ressources.

Ainsi, si science sans conscience n’est que ruine de l’âme alors peut-être qu’intelligence sans émotion n’est que ruine de l’espritet de l’Humain.

Et si l’exploitation de nos capacités cérébrales au-delà de ce fameux 10 %, si tant est que cette valeur soit exacte d’un point de vue scientifique, nous permettait au contraire de développer notre intelligence émotionnelle et notre intelligence cognitive ? Que se passerait-il ?

Ne serait-ce pas là la vraie définition de l’Intelligence ? Ne serait-ce pas là que résiderait notre réelle différence en tant qu’humains ?

Je choisis la voie du Cinquième Élément

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Une autre vision de la Conscience suprême, qu’il serait intéressant de développer à la fois dans la pensée métaphysique, mais aussi dans le domaine artistique…

Et si tout cela vous a inspiré quelques réflexions, n’hésitez pas à nous en faire part ici, à Sandrine et à moi.

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https://www.youtube.com/watch?v=7gPrNpHaFX8

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Dans la mémoire du Serpent à Plumes

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Livre électronique : Ultima Necat, de l’idée à la réalisation

Livre électronique : Ultima Necat, de l’idée à la réalisation

Livre électronique : Ultima Necat, de l’idée à la réalisation

Voilà plusieurs mois que je travaille à la fabrication de mon premier livre numérique.
C’est donc après de longues, très longues heures d’apprentissage et de codage que le voici enfin prêt à être libéré sur le net.

Un exercice de style ?

Pour ce premier pas dans le monde mystérieux du livre électronique, je voulais explorer beaucoup de choses.
En tout premier lieu je voulais expérimenter les possibilités nouvelles offertes par ce genre de média, et dont je vous parlais il y a quelques mois : l’adjonction d’audio, de vidéo, d’interactivité.
J’ai donc temporairement suspendu l’écriture de mes projets plus « littéraires », pour me pencher sur un sujet qui pourrait légitimement être traité avec de telles « augmentations » par rapport à un livre papier.
Le choix s’est porté sur les textes, images, photographies, sons et vidéos que j’ai accumulé en trois ans de développement pour Ultima Necat, et qui me semblaient pouvoir constituer une bonne base de départ pour mon expérimentation.
Pour un premier livre, c’est donc par l’exercice du « livre tiré du film » que j’ai commencé.
Habituellement, sur ce genre d’ouvrage, on trouve des anecdotes de tournage, des schémas de conception des décors, des esquisses des costumes en stade de préproduction, et la palette des « travailler avec untel ou unetelle c’était vraiment une expérience inoubliable ».
J’ai préféré me concentrer sur tout à fait autre chose.

En voyant tout le matériel à ma disposition, je me suis dit que le plus intéressant était de faire comprendre de l’intérieur comment avait été conçue l’histoire racontée par le film.

Ultima Necat, de l’idée à la réalisation

J’ai réuni les documents qui ont servi à la préproduction du film : la nouvelle que j’avais rapidement écrite à l’époque pour poser l’ambiance et le déroulement des événements et le scénario qui en a été tiré. À ces deux grosses parties, j’ai greffé toutes les notes prises à l’époque sur chaque détail de l’histoire qui avait été discuté, pensé, prévu pour telle ou telle raison. Ce qui donne un carnet de notes dont chaque entrée est accessible tant comme une lecture traditionnelle que comme une lecture hypertexte, liée au détail de la trame à laquelle elle se rapporte.
On y trouve des détails sur les personnages principaux, sur le choix d’une voix off, sur les choix de colorimétrie, la musique… bref, sur chaque point important de la conception du film.
Enfin, il m’a semblé intéressant de me servir des possibilités interactives d’un livre numérique pour montrer précisément les différentes corrections apportées à l’écriture d’une même séquence. On peut ainsi comparer trois états d’écriture de la séquence du repas entre amis au début du film : la version originelle, les premières corrections et la version finale.

eBook design : trouver une forme pour un livre électronique

Le plus difficile a été la conception graphique et la mise en page de ce livre, que je voulais simples tout en étant élégante. La majorité des livres epub que l’on peut télécharger dans le commerce sont soit de simples copies du papier (ce qui n’est pas choquant en soi, puisque ce sont généralement des versions électroniques de livres existant en papier), soit des maquettes élaborées dignes de magazines.

Je voulais à la fois un livre qui soit pensé pour la version électronique depuis le départ, mais également éviter de tomber dans le design à outrance (pour lequel de toute façon je n’ai pas les compétences, n’étant pas maquettiste ou graphiste).

J’ai donc écumé le web à la recherche de conseils et d’aides, mais je me suis vite rendu compte de la difficulté de la tâche.

Car si vous pensiez comme moi que fabriquer un epub c’est grosso modo faire un site internet, vous vous trompiez lourdement. Avec des croyances similaires, je me suis heurté à de nombreuses difficultés, car si les moteurs de rendu des navigateurs internet peuvent tous maintenant donner plus ou moins la même chose, les moteurs de rendu des lecteurs epub (pourtant basés sur des navigateurs web) ne donnent jamais le même résultat. En effet, chaque lecteur interprète à sa façon le langage pourtant codifié du css3, et à sa manière également les spécifications pourtant très strictes de l’organisme qui a créé la norme epub, l’IDPF

Un état de fait que beaucoup d’eBook Designers, comme on les appelle, déplorent de concert avec moi.

Il faut aussi dire que trouver des informations de codage en epub3 sur internet est assez difficile. Si quelques tutoriaux existent, ils sont pour la plupart assez arides et manquent beaucoup de ces « trucs & astuces » qui sont souvent indispensables quand on cherche à régler un problème très précis. Le casse-tête commence dès le début : il faut choisir entre deux philosophies totalement opposées sur la publication. Le flux (en anglais le « reflowing »), permet au lecteur de choisir d’agrandir la taille de caractère, bouger l’espacement des lignes et même changer de fonte (donc vous ne pouvez pas créer une mise en page définitive, et vous devez en permanence l’adapter aux circonstances), alors que la pagination fixe (appelée « fixed layout ») le rend totalement prisonnier de votre mise en page, comme dans un simple pdf, comme aussi dans un livre classique. Ce choix se fait dès le début de la conception du livre, et il est impossible actuellement de mixer les deux approches (par exemple avoir un flux dans lequel certaines pages sont fixes)… sauf avec une petite astuce que j’ai mis plus de trois mois à dénicher…

Toutes ces raisons expliquent que ma mise en page ne soit pas garantie, hélas. Je remercie d’ailleurs mon ami Sixte pour ses tests sur la plateforme Androïd.

Le livre électronique final est téléchargeable gratuitement. Il est au format epub3, en attendant un format Kindle que je commence à explorer également.

Format : epub3

Poids du Fichier : 22.5 Mo

Langue : Français

Nombre de pages : 99

Conditions requises pour une lecture optimale :

Sur iPad : iBooks, version 3.0

Sur ordinateur : Readium, extension pour le navigateur Chrome de Google

Testé, lisible mais avec des perturbations possibles sur la mise en page :

Sur iPad et Androïd : Gitden Reader

Sur ordinateur : iBooks pour Mac version 1.0

Non lisible par (support epub3 insuffisant) :

Sur iPad : Marvin, Bluefire

Sur Androïd : eBookdroïd

The Lost Tribe S01E03, résumé des épisodes précédents

The Lost Tribe S01E03, résumé des épisodes précédents

The Lost Tribe S01E03, résumé des épisodes précédents

Nous avons pu récemment jouer l’épisode 3 de ma série en jeu de rôle, The Lost Tribe, et comme je vous expliquais récemment, j’ai l’habitude de commencer la partie par un résumé des épisodes précédents.
Cette fois-ci pourtant, j’ai changé quelque peu le format, en essayant de me rapprocher plus encore d’une véritable série télévisée.
Le résumé s’est donc attaché à des moments précis qui ont tous un rapport avec l’épisode qui va suivre, et non plus un récapitulatif complet de la série, qui commençait à devenir fastidieux et long.

Je voulais donc vous le présenter, car j’ai eu quelques demandes pour la précédente mouture.

Mais tout d’abord il faut vous présenter un peu la série.

Le pitch

2002, aux Etats-Unis, l’agent spécial du B.I.A. (Bureau of Indian Affairs, une agence fédérale qui a les mêmes prérogatives que le F.B.I. en ce qui concerne les crimes perpétrés envers des amérindiens, par des amérindiens, ou dans des territoires amérindiens) Abigail Reed découvre qu’elle est liée à un groupe de personnes nommée The Lost Tribe, et dédiées à la défense des tribus amérindiennes. Les membres de cette Tribu Perdue sont pour la plupart capable de se transformer en loup-garous, car la tradition les prétend mi-humains, mi-esprits loup. C’est ainsi que Wade Garrett, Nathan Ramsey et Barney Mulcany la rejoignent dans ses enquêtes, qui dévoilent un complot nommé le Projet, contre lequel ils se mettent à lutter.

L’univers

J’ai eu l’idée de cette histoire en voulant faire un mélange entre l’univers du jeu de rôle BIA créé par les XII Singes, et celui de Werewolf The Forsaken, dans la deuxième itération du monde des ténèbres. C’est ainsi que l’épisode pilote, pour appâter mes joueurs, est repris du fascicule de scénarios de BIA, avec quelques adaptations spécifiques pour intégrer des loup-garous, le monde des esprits, et autres choses surnaturelles. Il n’est par contre pas question de vampires ou de mages comme dans l’univers du World of Darkness. Par contre, je me suis très directement inspiré de la série Fringe pour de nombreuses choses tant sur les secrets de l’histoire que pour l’ambiance, des personnages ou des situations.

Le résumé des épisodes précédents, S01E03

 

Old Sam : « Les personnes à la tête du Projet veulent détruire les Amérindiens ». Un van noir fonce sur la voiture de Barney dans les rues de New York, provoquant un accident qui aurait pu être fatal. Un van noir de la même marque est garé en face de la maison de la mère de Barney avant qu’elle ne soit pulvérisée par une explosion criminelle. Un van noir de la même marque, encore, déverse des mercenaires armés qui tentent de capturer la jeune Debra Milovitch. Les Urathas s’interposent. Le corps du hacker Dwight Simons criblé de balles sur son fauteuil.

Renée Darreck, en pleurs dans les bras de Barney : « Mon mari était un tueur à la solde du Projet ! ». Une balle en argent vient frapper Jonas de plein fouet, juste au moment où il allait transmettre un fétiche en forme de tortue à Abigail. Nathan et Wade retrouvent les traces d’un trépied utilisé pour stabiliser les fusils des tireurs d’élite de l’armée. Le corps de Johnny Spriter gisant dans une marre de sang, transpercé d’une balle en argent elle aussi tirée par un professionnel, à distance.

Old Sam : « Ils veulent détruire la culture des Amérindiens ! » L’ordinateur de Tim Davenport, l’agent du Projet qui avait enlevé Tecila Lence, contenait des informations sur un être appelé Celui-qui-marche-dans-le-vent.

Old Sam : « Celui-qui-marche-dans-le-vent est l’esprit protecteur de cette partie du sol américain, et j’en suis le gardien ». Dans le monde des Esprits, Abigail voit la tempête qui amoncelle de lourds nuages noirs.

Prairie Dog : « C’est la Louve Noire qui emprisonne les Esprits et empoisonne leur cœur ». Le visage de la femme loup-garou qui avait attaqué Tecila Lence, dissimulé derrière un masque de loup.

Renée Darreck : « Il s’appelle Tyrell Denom, c’est un marine. Il a disparu. C’est lui votre tueur ». Le visage d’un homme jeune, noir, en uniforme d’apparat des marines.

Directeur Philipp Broyles : « Le Projet est une conspiration qui touche à tous les rouages de l’État. Ne faites confiance à personne. Vous rendrez compte à moi seul. Vous avez carte blanche pour constituer une équipe. Mais, de grâce, Agent Reed, pour tout le monde, James Johnson doit rester un héros du F.B.I. tué dans l’exercice de ses fonctions alors qu’il faisait son devoir. Vous m’avez bien compris ? » Le visage de James Johnson qui sort d’un van noir, puis qui torture Tecila Lence pour la faire parler.

Abigail Reed : « Je veux voir le corps de l’Amérindienne, j’ai un mandat. » Responsable de la morgue fédérale à Quantico, siège du F.B.I. : « Je voudrais bien, mais je ne l’ai pas. Un idiot d’administratif a interverti deux papiers, et le corps a été incinéré ce matin. »

Un masque de loup. Une main qui l’ôte d’un visage. Le visage d’Abigail Reed.

Ma sélection de séries, cru 2014

Ma sélection de séries, cru 2014

Ma sélection de séries, cru 2014

Comme vous l’avez compris, je dévore les séries télévisuelles — généralement américaines.

Voici un petit florilège de celles qui sortent vraiment du lot selon moi cette saison.

Game of Thrones, l’indétrônable ?

La série déjà culte est pour moi un abîme de sentiments paradoxaux entremêlés.

Du côté pile, le soin porté à la réalisation, aux décors, aux costumes, à la lumière, aux ambiances, aux personnages complexes, variés et vraiment incarnés par des acteurs époustouflants ne peut que me séduire. Comme tout le monde, je suis admiratif et conquis par la mise en images de Westeros, de Braavos et des terres orientales. Je n’ai pas le souvenir qu’une série télévisée, même avec les budgets actuels, ait un jour avant celle-ci aussi bien rendu l’ambiance d’un monde médiéval plus ou moins fantastique, avec autant de réalisme et de soin du détail. La profusion de couleurs et la richesse du monde sont un point essentiel pour moi dans un projet d’une telle ampleur.

Mais, du côté face, je ne puis m’empêcher d’enrager devant les intrigues gâchées reprises trop directement de l’écriture des livres de G.R.R. Martin, qui, entre nous soit dit (mais vous pouvez le claironner sur tous les toits quand même si vous le voulez, je ne nierai pas), écrit comme un pied. Si certains d’entre vous ont déjà lu les livres dont je parle (soit une série pléthorique en livres de poche, soit des pavés indigestes en plusieurs « intégrales »), ils comprendront ce qui me gêne, voire m’irrite, dans cette écriture synoptique à peine travaillée, aux épisodes hachés sans véritable logique dramatique, et surtout sans véritable but en tête.

Les « beautiful death » qui font tant parler sur les réseaux sociaux ne font pour moi que masquer l’incapacité de Martin à assumer une ligne directrice claire sur le plan de sa narration. Il semble en effet s’attacher à des personnages en particulier, qu’il montre clairement comme des héros, puis, sans autre raison que son envie de choquer, il les fait sortir du récit brutalement sans leur donner la véritable mesure de leur potentiel. Je pense à Robb Stark, par exemple et aux loups blancs des enfants Stark dont il escamote complètement le rôle pourtant très clairement affiché par lui au début de la saga.

On me rétorquera « oui, mais c’est plus réaliste, dans la vie, des gens prometteurs sont souvent fauchés par injustice, cynisme ou cruauté avant d’avoir réalisé ce qu’ils voulaient ».
Oui.
Cet argument peut porter une ou deux fois.
Pas à chaque fois.

D’autant qu’il y a quand même une exception à la règle : le personnage de Denaerys.
C’est vrai, elle ne partait pas bien dans la vie : utilisée par son frère comme monnaie d’échange pour un mariage politique à une brute barbare afin de consolider une alliance qui aurait permis de reconquérir le Trône de Fer, elle voit ce frère mourir sous ses yeux tué par son mari, auquel elle finit par s’attacher, mais qui est lui-même tué, puis elle perd son enfant en couches après avoir survécu in extremis à un empoisonnement elle-même.
Mais à partir du moment où elle devient la Mère des Dragons, plus rien ne lui arrive vraiment de fâcheux, surtout quand on compare avec le destin des autres personnages qui en ont bavé tout autant voire plus qu’elle…
Et pourquoi ?
L’injustice, encore ?

Je pourrais débattre encore bien longtemps de ce qui me paraît une hérésie narrative, mais le fait est que les livres sont écrits ainsi, et ça n’y changerait rien. Martin a d’ailleurs ses fans inconditionnels, et c’est tant mieux.

On pourrait imaginer que les scénaristes de la série puissent s’écarter de ce schéma préétabli. C’est ce qu’ils font parfois en rendant un peu de vie à ces intrigues corsetées, mais hélas seulement dans des détails. Des détails importants, comme le fait qu’Arya Stark se retrouve prisonnière de Tywin Lannister en personne et non d’un vassal, ce qui amène à plusieurs scènes extrêmement intéressantes. Ou des scènes avec les Marcheurs Blancs que l’on ne voit même pas dans les livres.
Mais hélas, tout ceci est bien trop marginal dans le flot de l’intrigue principale, respectée à la lettre (et jusqu’à l’issue du duel judiciaire de la saison 4)…

Au final, il faut bien l’avouer, Game of Thrones, malgré ses défauts, reste encore pour moi l’une des meilleures séries de 2014… mais seulement sur la dernière marche du podium, car à force de trop insister sur les côtés tranchants du métal, le Trône de Fer s’est pour moi émoussé.

Da Vinci’s Demons Saison 2, l’outsider ?

J’ai découvert l’année dernière une série sans grande prétention, mais qui met l’accent elle aussi sur une ambiance « à costumes ».

Le pitch de départ m’avait déjà accroché : les jeunes années du génial maestro à la cour de Florence sous le règne de Lorenzo Le Magnifique, le plus flamboyant des Médicis.

La saison 1 nous entraîne dans une intrigue où la politique des cités états italiennes se mêle à une lutte ésotérique pour retrouver une relique mystique appelée The Book of Leaves (le Livre des Feuilles sonne moins bien en français, non ?). Des sociétés secrètes (les Fils de Mithras), une mise en abîme par des visions du futur et du passé qui assaillent Da Vinci, une certaine intelligence dans la façon de mener les intrigues et de montrer le génie du Maître (avec des gestes le rapprochant des tics autistiques, notamment), des personnages hauts en couleur, tout cela m’avait donc ferré.

La saison 2 est aussi bien menée, et cette ambiance se prolonge encore, rappelant par certains côtés celle qui a bercé mon enfance à la lecture des Pardaillan de Zevaco, avec les codes actuels des séries américaines.
La réalisation, sans être fabuleuse, est très honnête, les acteurs sont convaincants, l’univers assez fouillé et pour peu que l’on accroche au thème, l’intrigue est intéressante.

En conclusion, une série devant laquelle on passe de très bons moments, même si l’on pourrait attendre un petit peu plus de flamboyance.

Penny Dreadful, la Révélation ?

Après la mode assez déprimante des séries de vampires ou de loups-garous aux prises avec des états d’âmes adolescents dignes des navets les plus insipides (Vampire Diairies et autres Teen Wolf), je commençais à désespérer de voir un jour quelque chose de regardable dans le genre fantastique/horrifique à tendance gothique.
Jusqu’au choc que fut Penny Dreadful.

La série, produite par Showtime qui avait déjà commis Dexter, est l’une des rares à ne pas avoir dû passer par la case Pilote pour être commandée par la chaîne. C’est déjà un exploit.

Les cinq premiers épisodes de la saison inaugurale sont tout simplement exceptionnels.

Le pitch : dans le Londres victorien, une jeune femme aux pouvoirs médiumniques très puissants (Eva Green) et un riche Lord, célèbre explorateur dont le rêve est de remonter les sources du Nil (Timothy Dalton), s’adjoignent les services d’un tireur d’élite américain hanté par son passé de tueur (Josh Hartnett) pour traquer une créature maléfique.

Vous n’aurez pas manqué de remarquer les noms des acteurs principaux. Et vous n’avez pas rêvé. Trois pointures. Un jeu soigné.

Mais c’est dans le traitement d’une trame manifestement assez classique et dans le jeu sur les codes du genre (Mina Harker, Abraham Van Helsing, Viktor Frankenstein, Dorian Gray… ça vous dit quelque chose ? Eh bien ils sont tous dans la série…) que l’on assiste à quelque chose de vraiment fouillé et original. Les images sont dignes là encore d’un véritable film, la réalisation est sans faille, et l’univers est violent et réaliste à la fois. L’époque victorienne est retranscrite avec ce je-ne-sais-quoi de familier et de suranné qui fait immédiatement penser à Bram Stocker, Mary Shelley et même Conan Doyle.
D’ailleurs, la créature fait bigrement penser à Dracula, et le jeune Fenton prisonnier du trio de conjurés ressemble à Renfield, le notaire fou du Comte Vlad, en plus jeune.

La touche gothique est soulignée par le spiritisme, l’égyptomanie, le spleen existentiel de Dorian Gray, les transgressions du Dr Frankenstein, les états d’âme de sa créature qui fait également penser au Fantôme de l’Opéra.
Bref, on plonge avec délectation dans cet univers à la fois familier et déroutant.

Pour moi, clairement, c’est la série-révélation de 2014.

Bientôt, une fée sur vos écrans

Bientôt, une fée sur vos écrans

Bientôt, une fée sur vos écrans

L’idée m’est venue récemment, au sortir d’un rêve dans lequel je l’ai « rencontrée ».

La Fée du Logis.

C’était un rêve si intense que j’ai décidé de céder à son appel et d’écrire son histoire.

Dans quelques semaines, je vous la ferai partager, épisode par épisode, comme dans un ancien roman-feuilleton.

Le temps pour moi de bien organiser mes pensées, de les accorder à l’ambiance de ce songe, et de faire plus ample connaissance avec cette histoire. Le temps surtout de prendre garde à ne pas trahir son esprit : montrer comment le merveilleux, le féérique, le fantastique, peuvent entrer dans nos vies modernes, occidentales et technologiques, sans pour autant écrire une bluette sans saveur et pleine de bons sentiments. Au contraire, j’ai envie de décrire quelque chose de crédible.

Restez donc à l’écoute…