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Star Cowboy S01E01 : Whiplash

Star Cowboy S01E01 : Whiplash

Star Cowboy S01E01 : Whiplash

Il fallait un premier scénario pour faire découvrir la mécanique de FATE/Atomic Robo ainsi que l’univers de Star Cowboy à mes joueurs. Il fallait un scénario assez court pour être joué avec Roll20 sur une table virtuelle. Il fallait un scénario assez diversifié pour montrer les différentes ambiances que je désirais apporter à l’univers de jeu. Il fallait un scénario qui puisse amorcer une campagne. Il fallait un scénario pour illustrer la méthode d’écriture en cartes heuristiques dont je vous avais parlé il y a un moment déjà.

J’ai donc écrit Whiplash.

L’équipage du Jazzman, sur la piste d’un escroc notoire dont la capture pourrait leur rapporter gros, va se trouver mêlé à la cavale d’un couple de jeunes femmes. Bonny & Clyde de l’espace, Maria et Evezia seront prêtes à sacrifier beaucoup pour s’échapper des griffes de l’organisation mafieuse des Dragons Rouges, y compris à user et abuser de la drogue de synthèse qui en forme l’un des secrets les mieux gardés, le Red Eye.

Depuis les hauteurs d’un casino flottant dans l’atmosphère d’une planète tourmentée jusqu’aux confins de la Galaxie, les Chasseurs de Prime vont devoir s’embarquer dans un road movie sanglant où les sentiments les plus nobles pourront être mis à l’épreuve du désir de vivre ou de survivre. Et au final, ils auront mis le premier doigt dans l’engrenage qui les mettra sur la piste des machinations de l’Homme Trouble, tout en se faisant des ennemis mortels de l’Organisation des Dragons Rouges.

Bref, la vie banale de Chasseurs de Primes dans l’univers de Star Cowboy.

Les inspirations les plus évidentes en sont Astéroïd Blues, le premier épisode du manga Cowboy Bebop, et Thelma & Louise, de Ridley Scott.

Vous pouvez le télécharger simplement, en cliquant sur le lien ci-dessous. Il est en format pdf.

J’ai fait jouer Whiplash sur Roll20 en 4 séances d’environ 4 heures de jeu à distance. Il était prévu pour être joué en une seule…

Il faut dire que le jeu sur table virtuelle est un peu déstabilisant pour les vieux routards du jeu de rôle que nous sommes, et que l’obtention d’un bon environnement sonore et technique n’est pas toujours évidente. Notamment, il est essentiel que tous les participants aient un casque équipé d’un micro, car les parasites et autres effets sonores désagréables sont inévitables dès qu’un seul se contente des hauts-parleurs et du micro intégrés à sa machine. Il pourrit littéralement la partie pour tous les autres.

Je ne saurais donc trop vous conseiller de faire des tests “grandeur nature” avant la véritable partie.

La prise en main de Roll20 n’est pas non plus de tout repos pour le Maître de Jeu, qui doit jongler avec beaucoup de choses.

Mais foin de tout cela.

Car si l’écriture en carte heuristique fonctionne parfaitement, je me suis rendu compte également qu’il était absolument essentiel pour le Meneur de prendre les notes de partie grâce à ce procédé, afin de garder trace des actions des personnages. Cela facilite grandement l’écriture (ou l’improvisation) des scénarios suivants. Voire de la saison entière.

À titre d’exemple, voici la comparaison des cartes heuristiques de Whiplash.

Carte heuristique montrant le déroulement prévu du scénario Whiplsah
Carte heuristique montrant le déroulement du scénario Whiplsah tel qu'il a été joué

À gauche le scénario tel qu’il était sensé se dérouler. À droite son déroulement réel en partie, avec les conséquences prévisibles pour le futur. Même si ces événements ont été reconstruits a posteriori avec mes souvenirs, ils permettent de dégager quelques orientations pour le futur du déroulement de la saison, et ouvrent des perspectives dont la visualisation est plus claire.

Je sens que je vais même prendre mes notes de joueur avec ce format-là.

Ça tombe bien, J. doit bientôt nous maîtriser une partie de Hollow Earth sur Roll20

Dans la mémoire du Serpent à Plumes

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Star Cowboy, les personnages

Star Cowboy, les personnages

Star Cowboy, les personnages

Nouvelle année, nouvelle expérience.

Comme beaucoup de geeks de ma génération confrontés aux impératifs de la vie d’adulte (plus ou moins) responsable, je rencontre de grandes difficultés à réunir mes amis et compagnons d’aventures suffisamment souvent pour une partie de jeu de rôle. Nous avons donc décidé de tester Roll20, un outil de jeu en ligne.

Parallèlement, j’avais depuis longtemps l’envie de maîtriser des histoires se déroulant dans un monde plus débridé que The Lost Tribe et son ambiance fantastique contemporaine « à la X-Files rencontrent le Loup-Garou de Londres ». Alors que j’avais dans l’idée de m’inspirer des nombreux mangas et animés se déroulant dans des univers de science-fiction ou de space opera, j’ai découvert presque incidemment Mass Effect, la série de jeux vidéo de Bioware.

J’ai tenté de mélanger tout cela dans un univers qui se veut plus pulp que celui de Mass Effect, tout en gardant beaucoup de ses éléments fondateurs. J’y ai aussi incorporé certaines choses venant de la série Babylon 5, qui a marqué le genre en introduisant une intrigue finalement pas si différente de celle de Mass Effect, 20 ans auparavant.

L’année est 2191 après J.-C.

Grâce à des vestiges antiques d’une race extraterrestre disparue depuis plus de 50 000 ans, les Prothéens, découverts sur Mars lors du milieu du XXIe siècle, les Humains ont maîtrisé la technologie du vol supraluminique (SLM), et ont essaimé à travers le système solaire. Empruntant le premier Relais cosmodésique (une sorte de portail permettant de voyager plus vite que la lumière) situé près de Pluton, ils ont découvert une très ancienne station spatiale dans la nébuleuse du Serpent, la Citadelle, vestige elle aussi de la civilisation prothéenne. Ce faisant, ils ont rencontré des explorateurs extraterrestres, des Turiens, qui venaient eux aussi de découvrir la Citadelle. Ce Premier Contact se passa mal du fait d’une méprise tragique, et une guerre s’ensuivit entre les Humains et les Turiens. Le conflit ravagea les deux civilisations et ce ne fut que grâce à la diplomatie et à l’intervention d’autres races extraterrestres (notamment des Asari) que la paix fut restaurée. Pour sceller cette paix, la Citadelle fut choisie comme le siège d’un Conseil Galactique où siègent les Asari, les Turiens et les Humains.

Mais chaque monde a ses propres règles, ses propres systèmes de gouvernement. Et l’expansion spatiale a attiré nombre de bandits, de criminels, d’exclus, de marginaux en rupture de ban. Les nouveaux mondes sont autant d’opportunités d’échapper à la justice ou à l’injustice, de refaire sa vie, de repartir à zéro, voire de faire fortune. Nouvelle frontière, l’espace est ainsi devenu un Far West moderne, où la seule véritable loi est celle du plus fort.

Les Chasseurs de Prime, des individus pas toujours très recommandables, mais toujours au passé trouble, servent donc d’auxiliaires aux forces de l’ordre, pour le meilleur ou pour le pire, parfois les deux en même temps.

Les Personnages des Joueurs sont des chasseurs de prime, voyageant de monde en monde pour traquer des criminels et les livrer à la justice contre une récompense. Leurs motivations ? Parfois, elles ne sont pas si différentes de celles de leurs proies. Échapper à leur passé, reconstruire leur existence, fuir, faire fortune.

Mais la Galaxie est vaste et ses mystères sont infinis, qui pourraient bien changer la vie des Personnages, mais aussi de l’Humanité comme des races extraterrestres.

Je me suis mis également à écrire une série de scénarios que nous allons tester sur Roll20, mes compagnons et moi-même, en suivant les règles que je vous présentais ici pour construire une ambiance de série télé, et là pour écrire des scénarios plus ouverts.

Je vous présenterai donc tout au long de cette année les textes des scénarios eux-mêmes, accompagnés de mes commentaires.

Cette série servira aussi à illustrer de petits tutoriaux pour vous aider à prendre en main Roll20, si comme moi vous êtes technophile, certes, mais un peu déboussolé au premier abord par une partie de jeu de rôle à distance.

En ce qui concerne le système de jeu, mon choix s’est porté sur l’adaptation d’Atomic Robo, le comic book américain, par Evil Hat, sur la base de Fate Core.

D’abord parce que Fate m’a vraiment tapé dans l’œil comme vous avez pu vous en rendre compte, pour sa capacité à aider la construction d’une histoire, pendant l’écriture comme pendant le jeu. Mais aussi parce que les choix faits dans Atomic Robo correspondaient pile aux miens pour Star Cowboy : une ambiance pulp décomplexée, des personnages assez puissants, un mécanisme pour créer des « inventions technologiques » en jeu sans se prendre la tête et en faisant rebondir l’histoire.

J’avais même pensé changer deux ou trois compétences, et finalement j’ai gardé le système intact, sans aucune modification autre que la francisation de ses termes (un grand merci en passant à la communauté Fate francophone de G+ qui a si bien traduit Fate Core).

Si vous lisez l’anglais, je vous conseille donc de vous procurer Atomic Robo. Hélas pour le moment, aucun francophone ne s’est attelé à une traduction, ce qui est bien dommage, car je suis sûr que cela élargirait beaucoup le public de cet univers.

Pour bien appréhender l’univers, vous pouvez déjà partir sur la base de ce que le site Mass Effect Universe en français a compilé.

Je ferai de temps à autre des points pour présenter les différences de l’univers de Star Cowboy avec celui de Mass Effect.

Pour commencer cette série d’articles, je vous présente aujourd’hui les cinq personnages prétirés que j’ai décrits pour mes joueurs, ainsi que leur vaisseau refuge, le Jazzman.

Vous allez donc rencontrer en téléchargeant ce PDF :

  • Ed, l’Intelligence Accidentellement Artificielle du Jazzman, en quête de ses souvenirs perdus.
  • Thane Kryos, un ancien flic drell possédant le redoutable rayon delta greffé sur son bras gauche.
  • Faye Valentine, une joueuse professionnelle de poker au passé aussi trouble que lointain.
  • Spike Spiegel, qui tente d’échapper à ses anciens compagnons de la secte mafieuse des Dragons Rouges.
  • Liara T’sioni, la chasseuse asari qui recherche sa sœur jumelle.

Les fiches de personnages sont celles du début de la série, mais seront certainement amenées à évoluer au cours de l’histoire. Nous ferons ainsi un point sur les changements de chacun des personnages à chaque épisode.

En attendant, je vous souhaite bonne lecture !

Créer un livre électronique au format epub3, partie 1 : structurer son texte

Créer un livre électronique au format epub3, partie 1 : structurer son texte

Créer un livre électronique au format epub3, partie 1 : structurer son texte

Dans cette triple série d’articles, Making of a bookCréer un livre électronique au format ePub3, et Making of an (audio)book, je vous propose le résultat de mes recherches, de mes essais et de mes explorations diverses et variées sur la façon de produire un livre, respectivement en format papier, en format électronique, et en format audio. Ces articles ont vocation à évoluer dans le temps, aussi n’hésitez pas à vous inscrire à la Newsletter d’écaille & de plume qui vous avertira de toute mise à jour.

Version

2.0

}

Mise à jour

10/01/2021

Changement des versions
10/01/2021
  • Refonte complète de la partie sur les styles, la traduction en EPUB, le CSS, les corrections sur les espaces insécables et fines.

Pourquoi le format EPUB ?

Lorsque l’on parle de livre électronique, la plupart des gens mélangent facilement tout un tas de réalités différentes, en confondant le PDF avec le format Kindle ou l’EPUB. Si d’ailleurs on simplifie au maximum, même un simple fichier au format TXT pourrait être un livre électronique.

Cependant, il me semble que le véritable livre électronique doit répondre à certaines caractéristiques et tout d’abord le confort de lecture. Lire un PDF à la mise en page fixe n’est pas vraiment toujours du plus grand confort, car la taille des caractères ne s’adapte pas à la taille de l’écran sur lequel vous lisez. Ainsi, si sur un ordinateur certains textes en PDF peuvent facilement se lire, sur tablette cela devient beaucoup plus compliqué et quasiment impossible sans zoomer 4 fois sur un smartphone. Et je ne parle même pas d’une liseuse…

On considère donc que seuls quelques rares formats répondent aux contraintes qui définissent un livre électronique. Les deux plus importants sont l’EPUB, format libre développé par un consortium regroupant différents acteurs majeurs du secteur de l’informatique (car le standard de codage est basé sur le langage informatique des pages web), et les formats Kindle développés par Amazon dans son coin, plus ou moins avec les mêmes bases mais en rajoutant des barrières. Apple a fait de même avec son format iBooks, dans le même dessein de contrôler de bout en bout la chaîne de vente et d’enfermer ses clients dans une architecture maîtrisée. Il faut néanmoins reconnaître que l’iBookstore accepte les fichiers au format EPUB, ce qui n’est pas le cas pour Amazon.

L’EPUB3

La norme EPUB en est à sa troisième itération majeure. Elle est basée sur un principe simple : le livre sera codé comme un site web, avec les mêmes langages, et selon les mêmes principes. Il n’y aura que quelques particularités rajoutées au code pour faire comprendre au logiciel de la liseuse ou de la tablette (un navigateur internet un peu modifié) qu’il s’agit bien d’un livre.

Cela a pour conséquence que le fond (le texte que vous avez mis tant de temps à peaufiner dans le secret de votre atelier d’écriture) sera dans un fichier séparé de la forme (la police de caractère, sa taille et les couleurs utilisées pour les gros titres, les titres intermédiaires, le corps du texte, les citations, etc.). C’est le principe même de codage des sites internet. Ainsi, vous pourrez quand bon vous semble (ou le lecteur), changer tout ou partie de la forme pour améliorer le confort de lecture.

C’était déjà le cas pour les deux itérations précédentes de la norme, mais cette dernière version permet une véritable avancée dans la mise en page et dans les possibilités d’ajouter des images, des vidéos, de l’audio et de l’interactivité, car elle est basée sur les standards modernes du codage internet que sont les langages HTML5 et CSS3.

Ne vous inquiétez pas, derrière ces noms barbares se cachent en fait de grands cœurs qui vous donneront beaucoup de satisfaction si vous savez leur parler gentiment…

Livre de flux ou livre à mise en page fixe, telle est la question

En parlant de mise en page, cette séparation entre le fond et la forme prend tout son sens quand on sait que les liseuses et les tablettes ne donnent jamais véritablement le même rendu, et que le principe du livre électronique est celui que je vous énonçais plus haut, à savoir :

La mise en page doit pouvoir s’adapter pour rendre le confort de lecture le plus grand au lecteur.

Cette mise en page va dépendre donc de contraintes techniques telles que la taille de votre écran (7 pouces, 9 pouces, 12 pouces, au-delà), sa technologie (couleur, pas couleur, retina, pas retina), mais aussi de contraintes humaines : les difficultés de vision éventuelles de votre lecteur (il lui faudra augmenter la taille de la police de caractères pour bien voir), ses envies (tient-il sa tablette en mode portrait ou paysage pour lire ?), ses habitudes.

C’est là qu’il faut faire un choix métaphysique.

Allez-vous créer un livre dont la mise en page s’adaptera au support en prévoyant des règles dans votre mise en forme (c’est ce que l’on appelle le « flux » de données), ou bien allez-vous fabriquer un livre dont la mise en page sera fixée à l’avance, avec le moins de latitude possible pour le lecteur ?

Généralement, on choisit un livre de flux pour un ouvrage composé essentiellement de texte et où la mise en page n’est pas absolument nécessaire à la bonne compréhension du fond. Un roman, une nouvelle, seront construits selon cette philosophie.

Par contre, un livre dont la mise en page est essentielle à la compréhension (une bande dessinée, un reportage photo, un livre pour enfants avec des images à manipuler) sera conçu de manière à ce que sa forme soit la plus fixée possible, comme un PDF. Mais avec en tête le postulat que la lisibilité doit être maximum.

La différence essentielle entre les deux approches est que l’ouvrage qui en sortira sera soit lisible par à peu près toutes les liseuses et toutes les tablettes dans le premier cas (le flux étant disposé différemment selon les règles que vous aurez spécifiées pour chaque appareil dans votre codage, et laissant au lecteur la possibilité d’agrandir le texte, de se passer des images, de changer les couleurs, etc.), soit codé spécifiquement pour une marque, un type, un modèle, voire un seul logiciel dans le deuxième cas (car les règles de mise en page seront tellement draconiennes que cela vous demandera un travail énorme pour les rendre parfaites, et le lecteur ne pourra modifier ni couleurs ni taille, au risque de ruiner le but même du livre).

Le choix est donc dans le degré de maîtrise que l’on accepte de perdre sur sa mise en page. C’est assez frustrant, je dois l’avouer, lorsque l’on a envie que la forme soit aussi impeccable que le fond. Et je n’ose imaginer ce que doivent ressentir les maquettistes de formation devant cet état de fait…

Il est possible, cela dit, de mélanger un peu les deux approches et de garder la possibilité de maintenir une mise en page fixe sur certaines pages tout en conservant sur d’autre une structure de type « flux », via une astuce particulière de codage du fichier de mise en forme (le fameux fichier de CSS) dont je vous parlerai dans quelque temps.

Existe-t-il un autre Style ? Pourquoi et comment structurer un texte

Une fois ce choix cornélien effectué, il est temps de s’occuper du texte.

Il faut écrire. Écrire. Encore écrire. Beaucoup.

Vous pouvez écumer l’internet en quête de nombreux conseils d’écriture. Vous allez travailler votre propre style, trouver votre propre méthode de travail, et parvenir à un manuscrit définitif.

Et c’est une fois votre texte achevé, relu et encore relu des dizaines de fois, que vous allez pouvoir le préparer à devenir un vrai livre, et un livre numérique dans le cas qui nous intéresse ici.

Pour cela, vous allez devoir le mettre en forme, puisque c’est cela éditer un livre. Créer à partir d’un texte brut une mise en page harmonieuse. Déterminer si vous voulez que vos titres de chapitre soient en « fonte Times New Roman de taille 20, centrés avec un espace de 20 points au-dessus du paragraphe, et un espace de 60 points en dessous du paragraphe » ou bien en « fonte Helvetica de taille 30, alignés à gauche avec un espace de 24 points au-dessus du paragraphe, et un espace de 36 points en dessous du paragraphe », ou d’une autre façon, et ceci pour chaque chapitre, mais également comment vous voulez que votre corps de texte apparaisse, comment les mises en exergue dans votre texte vont apparaître, etc.

Là est le point crucial : votre texte est composé de différentes parties qui ont une fonction bien particulière, un sens. Les titres servent au lecteur à savoir où il se trouve dans le récit, les mises en exergue servent à ce que le lecteur comprenne qu’il est face à un mot ou une expression particulièrement importante, etc. Et dans tout ouvrage, c’est parce qu’on aura repéré ces motifs que l’on pourra les mettre en forme.

Dans les logiciels de traitement de texte, comme la suite Office de Microsoft, LibreOffice Writer, Pages de chez Apple, mais aussi avec Scrivener, dont je me sers, on peut donc procéder de deux manières : avec une mise en forme « directe », ou avec des Styles.

La mise en forme directe consiste à mettre un mot en italique ou en gras, en sélectionnant simplement le mot et en cliquant sur l’icône « italique » ou l’icône « gras ». Son inconvénient pratique est qu’il faut sélectionner chaque mot ou groupe de mots ayant une fonction particulière et lui appliquer la mise en forme que l’on désire à chaque fois, d’où une répétition d’actions rapidement insurmontable sur un texte long.

L’idée des Styles est au contraire de se baser sur la fonction de chaque partie de votre texte, et de vous laisser ensuite déterminer comment vous voulez présenter chacune d’elles une bonne fois pour toutes, sans avoir à mettre en forme un à un chaque titre par exemple. Vous aurez toujours à sélectionner les parties de texte qui auront une fonction, mais vous devrez simplement indiquer laquelle. S’agit-il d’un titre de chapitre, d’une mise en exergue, d’une citation, ou d’autre chose ? La mise en forme est automatiquement appliquée suivant un style prédéterminé par le logiciel, mais que vous pourrez ensuite changer à volonté.

Car les Styles ne sont en fait que des formatages particuliers de la typographie, qui pourront être réutilisés facilement ensuite. Ils correspondent parfaitement à nos besoins de mise en forme puisqu’ils permettent de dire que, par exemple, « les titres de chapitre seront en Police Helvetica de taille 14 points, en gras, soulignés », et que « le corps de texte sera en Police Times New Roman de taille 11 points, normal », tandis que « les citations seront en Police Times New Roman de taille 12 et en italique ».

Les Styles pourront même s’appliquer aux paragraphes. Ainsi les paragraphes de Titre peuvent-ils être « centrés avec un espace de 20 points au-dessus du paragraphe, et un espace de 60 points en dessous du paragraphe », tandis que « le corps de texte sera constitué de paragraphes justifiés avec un espace de 5 points avant et après le paragraphe, et une indentation de la première ligne de 60 points », et « les citations seront des paragraphes justifiés avec une marge droite et une marge gauche de 70 points ». Par exemple.

Une fois les styles créés ou modifiés, vous n’aurez qu’à sélectionner un morceau de votre texte et décider de lui appliquer le format « Titre » ou le format « corps de texte ». Et s’il vous prend l’envie de changer l’aspect de votre texte, il vous suffit de changer les paramètres du Style « Titre » pour que, automatiquement, votre logiciel change tous les bouts de texte qui seront indiqués comme étant des titres.

L’avantage majeur de cette façon de faire reste que vous obtenez un texte structuré suivant ses différentes fonctions, sa signification. On appelle ça un balisage sémantique.

Et outre qu’il va vous faire gagner un temps fou et vous éviter d’oublier de mettre en forme un titre accidentellement, le balisage possède trois autres qualités.

La première est d’éliminer les sauts de ligne intempestifs (les lignes vides avec des retours chariot manuels). À la place, vous pouvez déterminer que le style de paragraphe utilisé laisse quelques points/pixels/millimètres de distance en haut et en bas. Cela rend le texte plus facilement adaptable aux différentes résolutions d’écran, et vous aurez aussi moins de lignes veuves et orphelines dans votre texte (ça, c’est valable à la fois pour le papier et le numérique).

La deuxième : la hiérarchie de titres.

Le titre de votre roman n’aura pas la même forme que le titre d’un chapitre, et ils seront tous deux différents du titre d’une partie, ou de celui d’un sous-chapitre. Vous allez donc les hiérarchiser, en donnant la forme d’un « Titre1 » au grand titre de votre roman, celle d’un « Titre2 » au titre des parties de ce dernier regroupant plusieurs chapitres, celle d’un « Titre3 » aux titres des chapitres, et éventuellement une « Titre4 » aux titres des sous-chapitres si vous en avez.

Enfin, la plus importante pour ce qui est des livres numériques : c’est cette structure qui permet au logiciel de lecture de comprendre où sont les titres, où est le corps du texte, où est la marge éventuelle et de les afficher correctement à l’écran, car votre texte sera codé dans un fichier HTML5 avec ces fameuses balises.

Il est donc, vous en serez, je pense, maintenant convaincus, fondamental, de structurer votre texte.

Nous pouvons alors voir un peu plus en détail comment.

Les styles à utiliser

Vous allez pouvoir vous aider des styles que vous avez déjà déterminés dans Scrivener pour le format papier de votre livre. Nous l’avons déjà vu dans l’article qui y est consacré, et vous pouvez vous y reporter.

Néanmoins, il faut garder deux choses à l’esprit : d’une part, vous n’aurez pas besoin de certains styles pour une sortie numérique de votre œuvre, puisque par définition ce sera le support de lecture (tablette, smartphone, liseuse) qui gérera complètement les entêtes et les pieds de page ainsi que les numéros de page qui pourront varier en fonction de la taille de police sélectionnée par votre lecteur ou votre lectrice pour son confort ; d’autre part, tous les autres styles ne seront que des propositions que vous ferez à votre lectorat, qui sera libre de les refuser pour appliquer son propre réglage.

Au final, les styles dont vous aurez vraiment besoin de vous préoccuper seront ceux qui suivent.

Des styles de caractères :

  • Un style de mise en évidence pour les mots importants. On utilise en général une mise en italique.
  • Un style d’accentuation forte pour être encore plus marquant. On utilise la plupart du temps une mise en gras.
  • Un style mixte, pour combiner la mise en évidence et la mise en gras.
  • Un style mise en évidence dans un texte en italique, qui permet de renverser la mise en italique si besoin.
  • Un style de Première phrase de chapitre si vous voulez changer la casse de vos débuts de chapitre par exemple (on peut le faire autrement dans Scrivener, mais la solution d’un style est plus interopérable avec les autres logiciels comme les traitements de texte).

Des styles de paragraphes :

  • Un style de corps de texte, la base de votre texte.
  • Un style de titre de chapitre, pouvant être ensuite décliné pour la façon dont vous allez numéroter les chapitres.
  • Un style de titre de parties, si vous en avez dans votre texte, pouvant là aussi être décliné pour la façon dont vous voudriez numéroter les parties.
  • Des styles de scènes, vous permettant de distinguer autrement qu’avec les signes typographiques de changement de scène deux moments différents dans une même séquence, comme des analepses ou des prolepses (flashbacks et flashforwards).
  • Un style de dédicace, qui marque déjà le texte sur la page adéquate.
  • Un style de mentions légales qui marque lui aussi le texte sur la page dédiée.
  • Un style de titre de scène ou de division de scène.

La traduction des styles en EPUB

Si vous êtes familier des usages d’écriture technique du web, tout cela va vous sembler basique.

Si ce n’est pas le cas, je vous conseille de vous pencher un peu sur les fondamentaux du langage HTML5. Vous pouvez vous référer à ce cours, que je trouve particulièrement didactique. Une autre façon de voir les choses est d’approcher la syntaxe d’écriture en markdown, une façon de coder des balises de manière très simple et presque naturelle.

Une balise est en effet simplement une marque qui entoure un mot ou un groupe de mots pour indiquer sa signification, sa fonction.

Si le titre de votre chapitre est « Introduction », par exemple.

Il sera indiqué en HTML5 par le code suivant :

<h1>Introduction</h1>

h1 est l’abréviation de header 1, c’est-à-dire entête 1 en bon français, pour désigner un titre très important, le premier en importance hiérarchique. Car un titre de chapitre sera plus important dans la hiérarchie qu’un titre de sous-chapitre. Mais on pourrait aussi imaginer que votre livre soit divisé en parties comprenant chacune plusieurs chapitres. Dans ce cas c’est le titre de partie qui sera le plus haut placé dans la hiérarchie (un header 1) alors que les titres de chapitre seront plus bas (des headers 2).

Cette hiérarchie des titres est essentielle, car elle correspond au codage du fichier HTML5 que vous obtiendrez dans votre livre au format EPUB. Le Titre1 deviendra une balise h1 (ou header 1), et votre Titre4 une balise h4 (ou header 4).

Chaque style sera transformé en une balise. Si vous utilisez Scrivener, ce sera automatique ou presque, lors de la compilation de votre texte en EPUB (on y vient plus bas).

Pour les styles les plus classiques, il suffira d’utiliser les balises simples du langage HTML5.

Par exemple : h1 à h6 pour les titres (titre du livre, sous-titre, titres de parties, titres de chapitres, titres de sous-chapitres…), blockquote pour les citations, em pour les mises en exergue, strong pour les accentuations fortes, p pour les paragraphes de corps de texte.

Mais lorsqu’aucune balise standard du HTML5 ne correspond à votre style, alors vous devrez choisir d’attribuer une classe à l’une de ces balises pour créer une sorte de nouvelle « sous-balise ».

Si l’on veut créer un style pour les analepses (flashbacks), on se rend vite compte qu’il n’existe pas de balise toute faite en HTML5. On peut donc choisir de créer une classe analepse pour certains paragraphes (balises p). Et ainsi chaque paragraphe de votre texte qui sera un flashback sera encadré par une balise notée <p class=”analepse”>.

Une fois que tout votre texte sera codé en HTML5, il sera complètement balisé pour l’application de lecture.

Si vous voulez savoir à quoi il ressemble, vous avez le choix entre deux possibilités.

Soit vous voulez voir le code, et vous devrez ouvrir le fichier correspondant avec un logiciel spécial baptisé « éditeur de code », sorte de traitement de texte spécialisé dans la gestion des balises. Je me sers de Brackets qui a l’avantage d’être libre et multiplateforme. Cela donnera ce genre de chose.

Soit vous voulez voir le résultat « lisible par un humain et pas par un cyborg », et sous devrez l’ouvrir dans un navigateur internet. Cela donnera ceci.

Vous trouvez ça moche ?

C’est normal, car vous n’avez fait que la moitié du travail jusqu’ici.

Vous n’avez fait que déclarer au navigateur (qui est le moteur de toutes les applications de lecture) quelles parties du texte correspondaient à quels styles.

Mais vous n’avez pas encore défini comment vous vouliez que soient ces styles.

Ça, c’est le boulot d’un autre fichier…

Here comes the CSS

Souvent nommé style.css, c’est un fichier qui n’est autre que la déclaration de l’apparence que vous voulez donner à chacun de vos styles.

Le langage CSS3 peut facilement s’apprendre, ici par exemple.

Pourtant, c’est lui qui sera le plus compliqué à paramétrer pour votre livre numérique, car les applications de lecture le gèrent de façon très personnelle. Et c’est un euphémisme.

Nous nous y pencherons plus en détail dans le troisième article de cette série, le temps pour vous de vous familiariser suffisamment avec lui. Sachez simplement que les logiciels qui permettent de créer un fichier EPUB à partir d’un texte classique créent un fichier CSS basique dont vous pouvez vous contenter si vous êtes peu exigeants.

Comme ce n’est pas mon cas, je vous montrerai donc comment obtenir ce que vous souhaitez précisément.

Et pour vous donner un exemple de son utilité, voici le rendu final du texte avec un code CSS fonctionnel basique, et le rendu final avec un code CSS mitonné aux petits oignons par mes soins. C’est mieux, non ?

Métamorphose du texte vers l’EPUB

Au contraire d’un fichier de texte (que son format soit DOC ou DOCX pour Word, RTF ou ODT pour LibreOffice), un livre électronique n’est pas un seul fichier constitué d’un seul tenant. C’est une sorte de dossier contenu dans une archive comme le format ZIP (si je vous parle chinois, allez voir quelques définitions de formats de fichiers ici). Nous explorerons d’ailleurs en détail les entrailles d’un livre EPUB dans le prochain article de cette série.

Il faut donc transformer notre fichier texte en une archive EPUB.

Nous pourrions le faire nous-mêmes, « à la main ». Mais ce serait pénible, tant la transition est complexe.

Alors, pour gagner du temps, il est utile de laisser un logiciel faire le plus gros du travail pour nous, car vous verrez, vous vous embêterez déjà assez comme ça lorsqu’il s’agira de peaufiner votre livre pour en faire quelque chose qui vous plaise vraiment tout en satisfaisant aux règles strictes et parfois capricieuses des logiciels de lecture électronique (vous vous souvenez, le CSS, c’est bien, mais le CSS qui marche bien partout comme on veut, c’est rare).

Bien sûr, cette étape ne donnera pas naissance au produit fini, mais plutôt à une ébauche, à une pierre brute que vous allez devoir patiemment polir en vous attaquant au code. Mais au moins, le gros du travail aura été fait d’un simple clic…

Il existe de soi-disant « éditeurs de livres électroniques », des logiciels dérivés d’applications pour créer des sites internet, comme Blue Griffon EPUB Edition, mais ils sont tous vendus très très chers pour ce qu’ils font… Personnellement, je préfère comme toujours la liberté, ce qui veut dire souvent mettre les mains dans le cambouis… le code…

Pourtant, les logiciels de traitement de texte habituels sont capables de produire un fichier EPUB à partir de votre texte.

Dans LibreOffice, cliquer sur Fichier > Exporter vers... > Exporter au format EPUB crée un fichier fonctionnel.

Pour ma part, comme nous l’avons vu dans l’épisode 1 de la série d’articles Making of a book, j’utilise Scrivener pour composer mes écrits, et je me sers donc de la fonction de compilation vers l’EPUB3 intégrée dans le logiciel.

Nous détaillerons dans l’épisode 3 de cette série les étapes de cette compilation, et je vais plus en profondeur dans les arcanes de cette opération dans une autre série d’articles. Mais il suffit pour l’instant de savoir qu’en cliquant sur Fichier > Compiler, et en choisissant le format de publication que j’ai partagé avec vous avec l’option EPUB3, Scrivener crée pour vous le fichier adéquat.

Ne reste plus qu’à tester son rendu sur votre tablette.

Vous remarquerez que le résultat est là encore perfectible. Même si c’est un excellent début, ce n’est pas encore un livre au rendu parfait car l’automatisation n’a pas préservé tous les réglages de styles. Pour cela, il faudra faire soi-même le travail en découvrant les entrailles du fichier.

Ce sera l’objet de notre deuxième épisode : EPUB Anatomy

Mais en attendant, il reste des choses à faire sur le texte lui-même, c’est-à-dire sa version HTML.

Maison de Corrections

Comme vous avez déjà lu le premier épisode de la série d’articles Making of a book, vous savez déjà qu’il est indispensable de corriger votre manuscrit une fois terminé. Et vous l’avez déjà effectué, parce que vous êtes formidable.

Mais dans le cas de la production d’un livre électronique, une étape de correction supplémentaire va devoir vérifier que le format EPUB garde toutes les modifications typographiques que vous aviez décidé de faire.

Ces espaces qu’il vaut mieux entendre crier

Car lorsque vous avez corrigé votre texte avec Antidote, ce dernier vous a obligeamment fait remarquer que vous deviez à certains endroits précis insérer des espaces insécables, des espaces fines ou des espaces fines insécables. La typographie est en effet régie par des lois strictes.

Si vous n’avez pas besoin de les connaître par cœur pour un format papier — Antidote faisant bien son travail — vous allez par contre devoir vous y familiariser pour le format électronique. En effet, l’exportation en EPUB, que ce soit avec LibreOffice ou avec la compilation de Scrivener, n’est pour le moment pas capable de gérer les espaces. Le fichier EPUB généré par ces logiciels va systématiquement comporter un seul type d’espace : les espaces normales sécables.

C’est ainsi qu’on se retrouve régulièrement, et même avec des livres numériques achetés dans le commerce, avec des horreurs du genre : un point d’exclamation tout seul en début de ligne et plus rien ensuite.

Je vous accorde que c’est un détail, mais au début, je vous ai bien dit que j’étais exigeant…

Si je mets autant d’énergie et de soin à écrire un texte qui me paraisse assez bon pour intéresser d’autres que moi, je refuse de le voir gâché par des bêtises de présentation.

Il est donc nécessaire d’entendre à nouveau parler vos espaces insécables, et vos espaces fines insécables.

L’idée est donc de corriger chaque chapitre ou chaque section de texte du fichier EPUB pour remplacer les espaces sécables par les codes indiquant au navigateur web qui sert de lecteur qu’il est nécessaire d’insérer des espaces particulières.

Vous allez me dire « c’est fastidieux ! » et vous auriez raison.

Voilà pourquoi je vous conseille deux méthodes.

La première consiste à vous servir de la fonction de rechercher/remplacer de votre éditeur de code (pour ma part, comme je vous l’ai dit plus haut, je me sers de Brackets) et de lui demander de faire les substitutions pour chaque règle automatiquement. Vous allez voir que c’est plus rapide, mais tout autant fastidieux. Car il faut faire une recherche pour les espaces derrière les guillemets ouvrants, puis une autre pour les espaces devant les guillemets fermants, puis une autre pour les espaces devant les points d’exclamation, puis une autre pour les points d’interrogation, etc.

Deuxième façon de faire, plus maligne, créer un petit programme qui fera ça tout seul suivant vos instructions. Vous n’aurez alors plus qu’à lui dire quel fichier inspecter, et le tour sera joué.

« Programmer ? Mais mon bon Monsieur, je suis un écrivain, moi, mais un programmeur ! Et même si je suis un geek parce que j’écris dans le domaine de l’imaginaire, je n’ai aucune envie d’apprendre un langage informatique ! Veuillez donc passer votre chemin avec vos balivernes et laissez-moi tranquille avec vos espaces insécables démoniaques ! »

Voilà en substance ce que vous pourriez me dire. Et là encore je ne pourrais vous donner tort.

Sauf que d’autres ont déjà bossé pour vous.

D’abord, Lizzie Crowdagger a créé un petit programme qui fait exactement le travail dont nous parlons. Il suffit d’apprendre à l’installer. Et je crois qu’il doit bien marcher… mais ce ne fut pas le cas pour moi. Je ne sais pas pourquoi, allez donc deviner… Peut-être parce que je suis sur Mac… Ou pas…

Essayez-le, car peut-être que pour vous ce sera un succès.

Mais si comme moi vous ne parvenez pas à le faire fonctionner correctement, alors, je vous livre ma solution personnelle.

BBEdit et Applescript à la rescousse des espaces

L’idée étant d’automatiser des tâches répétitives, il était tentant de se servir des outils déjà disponibles sur un Mac au départ. En effet, la petite application Automator est là pour ça. Mais si elle est extrêmement facile à prendre en main, elle n’est pas assez puissante pour faire ce travail seule.

Alors on peut se servir du langage de programmation maison d’Apple, l’Applescript.

Relativement simple, il est capable de commander une application à condition que les concepteurs d’icelle aient pensé à en donner la possibilité.

Or, Brackets n’est pas une application dite « scriptable ».

Qu’à cela ne tienne, il existe un éditeur de code qui est à la fois gratuit et scriptable : BBEdit.

Il ne me convient pas pour travailler en détail sur le code HTML ou CSS, mais il est entièrement scriptable et fera donc l’affaire pour automatiquement trouver toutes les espaces à changer dans mon texte.

Je vous propose donc, après avoir téléchargé le logiciel BBEdit, d’ouvrir l’application Éditeur de script qui se trouve dans les Utilitaires de votre Mac, et d’y coller le code suivant (en prenant soin d’enlever les \ situés avant les #) :

tell application "BBEdit"
activate
replace " !" using "<span style=\"espace-fine-insecable\">&\#8239;</span>!" searching in text 1 of text window 1 options {search mode:literal, starting at top:true, wrap around:false, reverse:false, case sensitive:false, match words:false, extend selection:false}
replace " ?" using "<span style=\"espace-fine-insecable\">&\#8239;</span>?" searching in text 1 of text window 1 options {search mode:literal, starting at top:true, wrap around:false, reverse:false, case sensitive:false, match words:false, extend selection:false}
replace "« " using "«<span style=\"espace-fine-insecable\">&\#8239;</span>" searching in text 1 of text window 1 options {search mode:literal, starting at top:true, wrap around:false, reverse:false, case sensitive:false, match words:false, extend selection:false}
replace " »" using "<span style=\"espace-fine-insecable\">&\#8239;</span>»" searching in text 1 of text window 1 options {search mode:literal, starting at top:true, wrap around:false, reverse:false, case sensitive:false, match words:false, extend selection:false}
replace "— " using "—<span style=\"espace-insecable\">&\#160;</span>" searching in text 1 of text window 1 options {search mode:literal, starting at top:true, wrap around:false, reverse:false, case sensitive:false, match words:false, extend selection:false}
replace "—  " using "—<span style=\"espace-insecable\">&\#160;</span>" searching in text 1 of text window 1 options {search mode:literal, starting at top:true, wrap around:false, reverse:false, case sensitive:false, match words:false, extend selection:false}
replace " :" using "<span style=\"espace-insecable\">&\#160;</span>:" searching in text 1 of text window 1 options {search mode:literal, starting at top:true, wrap around:false, reverse:false, case sensitive:false, match words:false, extend selection:false}
end tell
Mon Applescript de correction des espaces dans un fichier HTML

Puis enregistrez-le.

Lorsque vous aurez trouvé le fichier qui contient le code HTML de votre texte, qui devrait avoir un nom ressemblant à chapter.xhtml, vous l’ouvrez avec BBEdit. Puis vous cliquez sur l’icône play de l’Éditeur de script.

Presque de façon magique, tout devrait se corriger.

Et maintenant ?

Et bien maintenant que vous avez structuré votre texte, que vous l’avez exporté en EPUB et que vous avez corrigé les quelques erreurs de typographies laissées par cette métamorphose, il est temps de se préoccuper réellement de ce qui se cache dans ce fichier.

Pour être honnête, mieux vaut d’ailleurs que vous le sachiez avant, parce que sinon, vous allez vous retrouver avec un fichier EPUB et vous n’arriverez pas même à en ouvrir les entrailles pour trouver votre texte à corriger…

C’est le moment de faire une dissection.

Prenez vos scalpels, et rendez-vous dans le deuxième article de cette série : EPUB Anatomy.

Faire le choix de l’autoédition en 2014

Faire le choix de l’autoédition en 2014

Faire le choix de l’autoédition en 2014

Lorsque l’on a en soi le démon de l’écriture, vient fatalement un moment où l’on se pose la question du devenir de ces milliers de lignes que l’on accumule au fil du temps, des idées qu’on a fait surgir de son imagination, des images que l’on a fait naître, des personnages et des intrigues que l’on a patiemment construits. Tout cela restera-t-il à tout jamais enfoui dans un tiroir ou caché dans un fichier texte perdu dans les entrailles de l’ordinateur ? Ou bien ambitionnera-t-on de devenir quelqu’un que faute de mieux ou pourrait appeler un écrivain ?

Si l’on a assez confiance en son écriture, il est probable que le deuxième chemin se fasse si insistant qu’on songe à l’emprunter un jour.

C’est à ce moment-là que tout se complique.

Au Commencement… l’hubris de l’écrivain

Avoir l’audace de penser que ce que l’on produit est non seulement lisible, mais plus encore, mérite d’être lu, impose alors d’accomplir un véritable parcours initiatique semé d’embûches. Parce qu’il ne suffit pas de se proclamer écrivain pour le devenir. Comme pour toutes les activités humaines, l’écriture s’apprend. Patiemment. Pas à pas.

D’abord il faut se laisser du temps.

Du temps pour se relire soi-même et tenter de juger autant que faire se peut son propre travail à l’aune de ce que l’on imaginait avant de commencer à écrire. Pour ma part, je laisse souvent un texte « reposer » des semaines ou des mois, afin de m’éclaircir peu à peu les idées, de me sortir l’histoire et les mots de la tête. Lorsqu’enfin je reviens dessus et que suffisamment de temps est passé, je le relis entièrement et je prends des notes dans la marge. J’essaie de découvrir l’histoire comme si je ne l’avais pas écrite. Est-ce qu’elle me plaît ? Est-ce qu’elle est bien contée ? Est-ce que j’ai envie d’aller plus loin ? Et je corrige.

Tous les auteurs, tous les artistes même, connaissent cette discipline de l’aller et retour entre leur œuvre et leur exigence.

Mais être publié c’est se confronter à l’autre. Subir son regard sur l’œuvre. Et donc un peu sur nous-mêmes, qui y avons tant investi de temps et de passion.

La solution la plus simple est donc de trouver des relecteurs, ceux que l’on appelle les bêta-testeurs dans le monde de l’informatique. Souvent choisis dans le cercle familial, ils sont alors plus ou moins partiaux. Mais c’est déjà un premier regard extérieur, même s’il est forcément plus indulgent que le lecteur lambda.

J’ai la chance d’avoir des parents dont la sensibilité artistique est très forte et une épouse dont l’univers imaginaire est extrêmement proche du mien tout en ayant un esprit critique et logique très fort. Ils forment mes premiers relecteurs.

Il faut cependant aller plus loin si l’on veut vraiment savoir ce que l’œuvre a dans le ventre et trouver un relecteur attentif non seulement aux fautes élémentaires (orthographe, grammaire), mais aussi à l’intrigue, aux personnages, à l’ambiance. Quelqu’un dont l’expertise de la narration saura guider l’auteur ou au moins lui apporter un regard neuf et critique, subjectif mais étayé, argumenté.

Ça peut être le rôle des ateliers d’écriture, des appels à texte, mais aussi des autres artistes, d’un « agent littéraire » (quoique ce terme ne m’a jamais vraiment paru clair…) ou bien… d’un éditeur. Ce dernier prendra également en charge, une fois que le manuscrit semblera arrivé à maturité, la fabrication matérielle du livre, comme le producteur le fait pour un album de musique.

L’ère de l’édition « classique »

Dans les Temps Préhistoriques d’avant l’internet, publier un livre était une entreprise extrêmement coûteuse en matériel et en savoir-faire. Il fallait du papier, matière première chère et difficile à produire, des petits caractères de plomb, de l’encre, de la main d’œuvre qualifiée, obtenir l’imprimatur de la censure…

Le rôle des éditeurs, qui étaient parfois eux-mêmes des imprimeurs, était immense. Les risques qu’ils assumaient l’étaient tout autant. Véritables armateurs de l’aventure littéraire, leur investissement était comparable à ceux qui envoyaient des navires à l’autre bout du monde connu.

Puis les technologies ont évolué, et le rôle de l’éditeur est devenu celui de conseiller artistique tout autant que celui de producteur (au sens de bailleur financier) comme je l’évoquais plus haut.

Suivant la ligne éditoriale qu’il voulait imprimer à sa maison, à sa « marque », et suivant ce qu’il pensait du potentiel d’un écrivain, l’éditeur entrait dans le cycle de naissance de l’œuvre en faisant une critique plus ou moins fouillée, mais toujours sans concessions.

Du moins c’est ce que l’on attendait de lui.

Puis il prenait en charge la fabrication du livre, sa matérialisation en un ouvrage de papier relié, sa distribution jusque dans les plus petites librairies des plus petits villages de France, sa « promotion », sa commercialisation.

Il avait un rôle essentiel dans la naissance du livre fini. C’était lui qui le publiait, pas l’auteur, qui d’ailleurs lui cédait les droits sur son œuvre. Les droits commerciaux. En échange du support financier par l’éditeur du coût écrasant de la production physique d’un livre, de son stockage, de sa distribution, de sa publicité et de la gestion afférente, l’auteur n’était plus maître du destin de son œuvre une fois publiée. Sans compter que le contrat qui liait les deux parties était souvent assez avantageux pour l’éditeur en termes financiers. Il fallait bien compenser les risques pris.

Encore une fois les parallèles avec l’armateur de navires ou le producteur de musique ou de film me semblent les plus parlant.

L’éditeur, Faiseur de Rois

Comme je le disais plus haut, l’éditeur peut être un maillon essentiel de la maturation d’un livre, de sa « croissance » si on le compare à la gestation d’un être vivant. Il peut guider l’auteur, lui suggérer des pistes auxquelles il n’avait pas pensé, ou lui indiquer celles qui ne mènent pas forcément là où il le pensait…

C’est en ce sens que le travail d’un éditeur sert vraiment au livre qu’il produit.

Cependant ce rôle peut très bien être tenu par quelqu’un d’autre. Quelqu’un qui est impliqué dans la relecture, qui en a les compétences de par son habitude, son métier parfois. Les scénaristes américains nomment cet être étrange un « script-doctor ». C’est souvent un scénariste lui-même qui fait une relecture en profondeur, et parfois aide à remanier drastiquement certains scripts.

Ce système n’est pas encore une habitude sur le Vieux Continent, que ce soit au cinéma ou en littérature.

Publier un livre et être reconnu pour cela c’est encore en France suivre le parcours traditionnel remontant en gros au XIXe siècle.

Ceux qui voudraient de nos jours comme à cette époque s’affranchir de ce système n’ont pas vraiment le choix : soit ils renoncent à publier, soit ils publient « à compte d’auteur », c’est-à-dire qu’ils prennent en charge financièrement les coûts exorbitants de fabrication, sans pour autant avoir plus d’avantages qu’un auteur publié « à compte d’éditeur ».

De tels auteurs sont toujours regardés avec méfiance et condescendance. Ils sont considérés comme des auteurs ratés (vous comprenez, personne n’a voulu les publier…) ou comme des mégalomanes persuadés d’un talent imaginaire, à qui seule la force de l’argent permet de flatter un ego démesuré. Mais personne ne croit vraiment qu’on puisse vouloir trouver un autre système…

L’éditeur devient donc non seulement un passage obligé, mais également un Faiseur de Rois, puisque les prix littéraires, des plus modestes aux plus prestigieux, sont décernés à des auteurs publiés par le cénacle.

Mais est-ce que ce parcours est encore vrai en 2014 ?

L’ère de l’édition numérique

Fabriquer un livre aujourd’hui n’a plus vraiment grand-chose à voir avec la même activité au XVIe siècle, ni même au XIXe.

Pensez : l’écriture elle-même se fait sur un ordinateur qui ne consomme que de l’électricité, pas de papier et pas d’encre, on peut corriger à l’infini sans raturer. La mise en page se fait encore sur ordinateur, avec un risque moindre de fautes et de coquilles, pour peu qu’on utilise un bon correcteur informatique. L’impression elle-même est gérée par des ordinateurs préréglés, qui commandent des rotatives parfaitement calibrées. Le papier ne sert donc qu’une seule fois, et nos sociétés savent le fabriquer et même le recycler de façon acceptable. L’encre n’est pas plus un problème.

Et jusqu’à récemment il restait juste le frein de l’accès à ces savoir-faire. Jusqu’à récemment.

Il y a quelques années déjà que sont apparues des sociétés, d’abord américaines, puis européennes, permettant ce que l’on appelle l’impression à la demande. Le principe est assez simple. Le coût d’une impression est devenu tellement bas qu’il est devenu rentable d’imprimer exemplaire par exemplaire, et ce quel que soit le nombre de pages. Un livre imprimé à la demande ne coûtera pas beaucoup plus cher qu’un livre tiré à dix mille exemplaires (même s’il existe bien sûr une différence).

Dans le monde du jeu de rôle, une niche un peu particulière de l’édition, cela commence à faire quelques années que lulu.com et d’autres sont utilisés par les éditeurs comme par les auteurs eux-mêmes.

Ce premier verrou libéré, il ne restait plus que celui de la distribution.

Là encore l’internet a bouleversé les choses.

Les plateformes en ligne comme Amazon n’ont été que les précurseurs. De nombreuses librairies indépendantes commencent à s’y mettre. Soumettre la commande d’un livre peut donc être très simple. Même dans un petit village loin des centres de distribution, votre libraire peut vous commander votre ouvrage, voire déclencher l’impression à la demande. Le lecteur peut même le faire seul, depuis son propre accès internet.

Les circuits de distribution physique, qui sont toujours indispensables, peuvent alors se mettre en marche.

Mieux encore, le livre devient maintenant numérique, et sa fabrication ne réclame donc aucune ressource physique. Plus besoin d’impression. Plus de coût de fabrication.

Plus besoin de quelqu’un pour supporter le coût financier de la fabrication d’un livre.

Plus besoin d’éditeur…

En fait, dans ce modèle émergent il reste tout de même un acteur absolument indispensable : les plateformes internet de téléchargement ou de commande. Amazon, l’iBookstore, Kobo, Barnes & Noble en sont les meilleurs exemples car ils préfigurent ce que tout cela peut devenir. D’autres librairies en ligne existent bien sûr, dont certaines hexagonales, mais elles n’ont pas encore la taille critique pour accéder au nouveau pouvoir : la visibilité.

Comme dans l’édition traditionnelle, un livre n’est lu que s’il est connu, s’il rencontre son public.

Comme dans une librairie, il faut fureter sur les plateformes pour dénicher la perle rare, le bouquin qui vous fera rêver ou rire ou pleurer ou réfléchir, ou les quatre à la fois. Mais hélas, contrairement à un véritable libraire, la plateforme ne vous conseille pas vraiment… Il faut donc être malin lorsque l’on veut se faire connaître, tout autant qu’avoir une bonne écriture.

Pour la promotion non plus, il n’y a plus besoin d’éditeur, puisque les canaux de communication ne sont plus centralisés : Twitter, Facebook, Goodreads surtout, peuvent très bien faire connaître votre ouvrage. Et nul besoin d’être éditeur pour y avoir accès et très bien savoir en jouer.

La Liberté guidant l’auteur ?

Fort de ces réflexions, peut-on avoir une vraie démarche littéraire et publier en autoédition en 2014 ?

Ma réponse est trois fois oui.

Oui, parce que si les premières étapes de l’écriture ne nécessitent personne d’autre que soi, les étapes suivantes de relecture et de correction peuvent désormais entrer dans l’ère de l’écriture collaborative, à travers un site internet par exemple, mais aussi au gré de collaborations entre auteurs, comme j’ai la chance d’en vivre, notamment avec Mlle N. malgré et sans doute grâce à la différence de nos univers. L’exigence de qualité restera la même. En tous les cas je ne la ressens pas moins grande que lorsque Manuscrit.com a accepté de publier Poker d’Étoiles.

Oui, parce qu’à condition de s’intéresser un peu à des choses très simples comme la mise en page basique, ou plus complexe comme certains langages informatiques (HTML, CSS et JavaScript essentiellement), il est extrêmement facile de concevoir une maquette papier, un simple PDF ou un ebook, puis de les matérialiser (ou dématérialiser dans le dernier cas).

Oui, enfin, parce que diffuser et vendre son livre, même si cela demande du travail, beaucoup de travail, est parfaitement possible. D’autres l’ont fait. Je pense à Jean-Claude Dunyach, mais aussi à Agnès Martin-Lugand.

Reste à discuter de la motivation profonde de tout cela.

Pourquoi s’ennuyer (pour rester poli) à accomplir tout ce travail de mise en forme, de technicité, de promotion, quand on n’a déjà pas assez de temps à son goût pour écrire et qu’on peut laisser un éditeur s’en charger ?

Chacun aura sa réponse, mais la mienne tient en un mot : liberté.

En signant pour Poker d’Étoiles, j’ai cédé les droits de mon œuvre à l’éditeur. Je ne suis plus maître de la façon dont mes écrits sont diffusés. Poker d’Étoiles n’est disponible qu’en papier et en PDF, pas en véritable ebook. Pas sur la boutique Kindle d’Amazon ni l’iBookstore d’Apple. La couverture du livre papier est sobre, mais je ne l’aurais pas imaginée comme cela. Et je n’ai aucun pouvoir là-dessus. Je ne suis plus maître d’une adaptation cinématographique, ayant aussi signé un contrat sur ce point-là. Non qu’Hollywood m’ait fait une offre, bien sûr (encore que j’avais élaboré un casting imaginaire sympathique que je vous livrerai peut-être un jour…), ou qu’on m’ait forcé la main pour signer…

Mais je ne suis plus maître du jeu.

Et je me suis rendu compte au fil des années que si j’avais tant aimé la réalisation au cinéma, si j’ai eu autant envie de m’essayer à la mise en scène et à la production technique d’un film, c’était aussi parce que j’attache énormément d’importance à la forme que va prendre une œuvre. Les mots d’un livre sont son essence, son âme, mais la façon dont l’ouvrage est présenté devient son enveloppe corporelle, son sang, ses os, sa chair.

J’ai envie d’avoir mon mot à dire aussi sur tout cela dans mes écrits.

C’est pour cela bientôt, cette année je l’espère, certains de mes projets vont naître sous mon entière responsabilité, constitués d’imaginaire pur, mais habillés d’écaille & de plume

Le livre électronique et moi

Le livre électronique et moi

Le livre électronique et moi

J’ai découvert la lecture très tôt, et très tôt la lecture m’a captivé. Depuis l’âge de 7-8 ans, et jusqu’à maintenant, j’ai dévoré des livres et des livres, sur presque tous les sujets possibles.

Comme beaucoup d’amoureux des livres, ce ne sont pas seulement les mots qui m’ont attiré, ni même les idées, les concepts ou les histoires, la langue ou les sonorités, mais aussi un plaisir presque charnel à tenir entre mes mains la couverture, à passer mon doigt sur le papier, à sentir les odeurs de l’encre. La lecture est également une expérience tactile, au premier sens du terme, sensuelle.

J’ai donc tout naturellement rempli ma demeure de dizaines de bouquins qui ont commencé à être à l’étroit entre leurs étagères de bois, puis qui, à force de se presser pour faire de la place aux nouveaux, se sont entassés par centaines dans des bibliothèques surchargées mais ô combien précieuses. Le trésor ainsi amassé ressemble parfois au butin d’Alexandre le Grand après la prise de Babylone… Il m’arrive d’ailleurs encore de rêver posséder chez moi (dans un hypothétique château, hein, entendons-nous bien) une bibliothèque absolue comme celle que Jean-Jacques Annaud a portée à l’écran dans Le Nom de la Rose, où seraient entreposés, non seulement tous les livres déjà écrits comme dans une Grande Bibliothèque d’Alexandrie moderne, mais également tous les livres qui seront écrits un jour. Un lieu à la fois grandiose, labyrinthique et mythique, et dont je serais le gardien bien évidemment…

En parallèle, je rêvais dans mes jeunes années de ces scènes de science-fiction où les hologrammes présentent des ouvrages projetés dans le vide en caractères futuristes dans une lumière bleutée ou verdâtre et où le lecteur peut jouer avec les caractères, les mots, les paragraphes pour les agencer d’une façon différente. Comme s’il pouvait jouer avec le texte et en découvrir des significations cachées. Une sorte de kabbale numérique qui pourrait même convoquer les esprits qui dorment dans les flots d’information et invoquer des entités virtuelles… Ghost in the Shell quand tu nous tiens…

Jusqu’à l’apparition des liseuses et autres tablettes, personne n’imaginait que ce fantasme se réaliserait. Mais depuis l’arrivée des Kindle, Kobo et autres iPad, le paradigme de la lecture se transforme peu à peu. Aux États-Unis, 20% des ventes de livre sont des ventes électroniques. En France seulement 3% (chiffres du Syndicat National de l’Édition pour 2012) mais avec une progression constante.

Tout à la fois donc attiré par et réticent envers ce bouleversement comme le Dragon et le Phœnix se disputant leur proie, je me suis essayé très tardivement à la lecture électronique, il y a un peu plus d’un an. Comparée à la lecture de pdf sur ordinateur (une horreur difficilement supportable même devant un écran de 24 pouces affichant le texte sur la totalité de l’espace), le même pdf sur une tablette m’est apparu comme le jour après la nuit. Mais il me manquait encore quelque chose, et c’est le format epub qui s’est imposé à moi. Si le plaisir sensuel du papier manque vraiment (et ce n’est pas le contact du métal ou du verre qui peut le remplacer), le confort de lecture est similaire. Plus encore, la flexibilité du support numérique permet de bénéficier de notes de bas de page immédiatement accessibles, des définitions des mots, d’une prise de note (oui, une prise de note, ce que le respect du papier m’a toujours interdit de faire sur un véritable livre), du choix de la taille des caractères. Grâce au mode “nuit” les insomnies n’ont plus la même couleur…

Avec la nouvelle norme (l’epub3), on peut même découvrir des livres mêlant des vidéos, de la musique, des sons. Il est vrai que pour l’instant ces dernières nouveautés tiennent un peu du gadget, il reste encore à attendre des livres qui feront le pari d’une mise en page vraiment adaptée aux écrans. Pas une sorte de magazine calqué sur le papier, et que l’on trouvera de toutes façons moins beau que sur le support réel. Pas non plus un étalage de technologie inutile ou vaine. Mais bien des œuvres cohérentes, où les différents “bonus” seront des apports intelligents au texte lui-même.

Et puis transporter dans une simple tablette sa propre Bibliothèque d’Alexandrie n’est plus une utopie, pour peu qu’on ait une capacité de stockage suffisante à disposition. Et comme je ne lis pas que des romans, je peux avoir une quantité incroyable de textes de référence toujours à portée. Effet secondaire bénéfique : la possibilité de référencer des entrées précises dans certains textes, de faire des recherches sur un mot, facilitent la vie. J’ai donc adopté la tablette le plus systématiquement possible pour les documents de travail, mais aussi pour les documents servant en cours ou pendant la préparation d’une partie de jeu de rôle.

Enfin, le livre numérique permet sans doute aux auteurs de s’affranchir en grande partie de la barrière de l’éditeur, en lui redonnant la possibilité de publier lui-même son texte. Si bien sûr il possède quelques connaissances dans la fabrication du support numérique.

Bien évidemment je lis et je lirai encore des livres papier (je ne me suis pour l’instant pas résolu à acheter autre chose que la version papier du dernier Jaworski, je ne sais pas bien pourquoi, le support électronique ne m’attirait pas vraiment), mais j’ai l’impression d’avoir été “harponné” par le livre électronique.

Dans la mémoire du Serpent à Plumes

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