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[Prolongé] Écrivez votre propre version française de “Cry me a river” et gagnez un exemplaire du Choix des Anges

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[Prolongé] Écrivez votre propre version française de “Cry me a river” et gagnez un exemplaire du Choix des Anges

Le Choix des Anges sera publié le 20 mars 2018.

Pourtant, toi, ou toi là-bas, ou encore toi, le recevrez peut-être quelques jours avant tout le monde, tout chaud, tout beau, tout neuf. Vous l’aurez mérité.

Car l’un ou l’une d’entre vous tous aura remporté le premier Tournoi du Serpent à Plume, cette joute que nous ouvrons ensemble aujourd’hui.

Il s’agira de joutes chevaleresques, bien entendu, mais nous ne nous servirons pas de destriers, de lances, de heaumes ou de boucliers. Nous nous servirons de la langue du serpent, de la plume du phœnix, du souffle enflammé de l’imagination du dragon. Nous nous servirons des mots.

C’est l’existence du Tournoi des Initiés, dans Le Choix des Anges, cette compétition qui désigne le successeur d’un Maître de la Boxe, qui m’a donné l’idée d’organiser régulièrement cet affrontement courtois, où le Prix sera décerné à celui ou celle qui aura su triompher de tous ses adversaires, mais aussi de lui-même ou d’elle-même.

Pour cette première édition du Tournoi, j’ai donc tout naturellement choisi de placer l’épreuve sur le thème de la musique et de mettre en jeu un exemplaire du Choix des Anges.

Dans le roman, l’un des personnages, Laurie, est une chanteuse de cabaret, et la scène du roman qui la met en lumière la voit interpréter une version française de la célèbre chanson Cry me a river, de Julie London. Il existait déjà une version française, intitulée Pleurer des rivières, traduite par Boris Bergman et chantée par Viktor Lazlo (je laisse volontairement de côté le Noir est ta couleur de Christophe, qui ne reprend pas l’histoire originelle de la chanson).

Elle ne me convenait pas.

Je me suis donc attelé à la tâche, et écrit ma propre version, en essayant de coller à la mélodie, mais aussi à la pureté du texte originel, tout en rendant cette ambiance noire. Dans ma tête tournait une image iconique, celle du film Dark City et de Jennifer Connely chantant une reprise de Sway, chantée en réalité par Anita Kelsey, mais aussi The Night Has a Thousand Eyes, dans une reprise elle aussi véritablement envoûtante.

Je voulais parvenir à rendre une ambiance de cet ordre. Mes lecteurs me diront si cela est réussi.

En attendant, je vous invite à proposer votre propre version française de Cry me a river.

Je vous laisse jusqu’au 3 avril 2018 minuit pour m’envoyer le texte via le formulaire de contact du site.

Je sélectionnerai ma version préférée et le gagnant ou la gagnante recevra un exemplaire papier dédicacé du Choix des Anges.

Je publierai les propositions qui m’auront été soumises dans un prochain billet.

Pour vous fournir une base, voici les paroles de la version anglaise.

Cry me a river (Arthur Hamilton, 1953 — Julie London, 1956)

Now you say you’re lonely
You cry the whole night through
Well, you can cry me a river, cry me a river
I cried a river over you

Now you say you’re sorry
For bein’ so untrue
Well, you can cry me a river, cry me a river
I cried a river over you

You drove me, nearly drove me out of my head
While you never shed a tear
Remember, I remember all that you said
Told me love was too plebeian
Told me you were through with me and

Now you say you love me
Well, just to prove you do
Come on and cry me a river, cry me a river

I cried a river over you

I cried a river over you

I cried a river over you

I cried a river over you

Si vous êtes partants, ça commence maintenant.

[formidable id=3]

Le Choix des Anges disponible en version papier et numérique

Le grand jour est arrivé ! Après de nombreuses années d’efforts souvent entrecoupés hélas par les vicissitudes de la vie, je suis arrivé au bout de l’écriture de ce deuxième roman, puis au bout de sa préparation pour une publication en autoédition. Le Choix des Anges...

Dans la mémoire du Serpent à Plumes

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Le Choix des Anges en précommande

Le Choix des Anges en précommande

Le Choix des Anges en précommande

Tout est dans le titre, ou presque.

Après de nombreuses années d’efforts souvent entrecoupés hélas par les vicissitudes de la vie, je suis arrivé au bout de l’écriture de ce deuxième roman, puis au bout de sa préparation pour une publication en autoédition.

Le Choix des Anges est donc disponible en précommande tant dans sa version papier (livre broché de 296 pages en format A5, au prix de 12,66 €) que dans sa version numérique (format ePub, au prix de lancement de 2,99 €). Il sortira officiellement le 20 mars 2018, date à laquelle vous pourrez le lire véritablement. La version Kindle est en préparation et sera disponible le 20 mars également.

Vos commentaires et vos partages sont bien entendu les bienvenus.

Quant à moi, après avoir bouclé un mémoire professionnel qui attend une relecture depuis 2 mois, je vais pouvoir lancer un nouveau projet : Fée du Logis, dont l’écriture est tout juste entamée.

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Version papier

  • Date de publication 2018 (1ère édition), 2021 (2e édition)
  • Urban fantasy
  • 292 pages
  • Format A5, couverture rigide à signet
  • ISBN 9791093734033
  • Prix : 24€
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Version numérique

  • Date de publication 2018 (1ère édition), 2021 (2e édition)
  • Urban fantasy
  • Format ePub3 compatible ePub2 et Kobo
  • 1,4 Mo sans DRM
  • ISBN 9791093734026
  • Prix : 5,99€
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Version livre audio

  • À paraître en 2021 (texte de la 2e édition)
  • Lu par l'auteur
  • Urban fantasy
  • Formats .mp3, .m4b
  • 40 Mo
  • Prix : 14€
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L’homme qui savait la langue des serpents, ou l’amertume de perdre son paradis

L’homme qui savait la langue des serpents, ou l’amertume de perdre son paradis

L’homme qui savait la langue des serpents, ou l’amertume de perdre son paradis

C’était bien avant l’été dernier. En maraude chez mon libraire habituel, alors que je furetais plus que je ne traquais les livres qui me feraient envie, je suis tombé sur une couverture sobre représentant un serpent ailé et dont le titre était aussi évocateur que long : L’homme qui savait la langue des serpents. La quatrième de couverture m’apprit que l’auteur était Andrus Kivirähk, un Estonien dont l’ouvrage, inspiré des sagas islandaises, a connu le succès depuis 2007 dans son pays.

On se fait toujours une idée d’un livre d’après ce que l’on imagine de son titre, de ce qu’il nous évoque. Et le folklore nordique est l’un de mes péchés mignons depuis l’enfance. Je me suis laissé tenter.

Grand bien m’en a pris.

Au moyen-âge, Leemet est le dernier de son peuple. Le dernier des Estoniens à parler encore la langue des serpents qui a permis à des générations de ses ancêtres de vivre en harmonie avec la nature selon des règles de bonne intelligence. La langue des serpents qui donne le pouvoir, lorsqu’on la siffle correctement, de persuader les proies de se laisser tuer par le chasseur, d’écarter les prédateurs, de domestiques les loups. Mais hélas, les chevaliers germains sont venus depuis l’occident sur leurs immenses navires, et ont imposé leur religion chrétienne, la vie dans des villages et non plus en forêt, et le progrès technique, les armes de métal, les règles de la féodalité. Bref, le progrès. En retour, oubliant la langue des serpents, ils sont obligés de travailler dur pour arracher à la terre les maigres ressources que la forêt leur dispensait auparavant facilement.

Depuis quelques générations, la forêt se vide de ses habitants, conquis par le nouveau mode de vie des envahisseurs. La mythique Salamandre, ce serpent ailé qui crachait du feu et qui aida les Estoniens à repousser les colons pendant des siècles, est endormie, et il n’y a plus suffisamment de gens qui parlent la langue des serpents pour la réveiller. Comme le peuple estonien, elle a sombré dans une indolente torpeur.

Leemet et sa famille luttent pour garder leur mode de vie ancestral, imparfait et aussi pétri d’incohérences que celui des chevaliers. Mais lorsque l’on est le dernier des siens, quel avenir peut-il encore exister ?

Tout au long des 454 pages du livre bénéficiant d’une traduction limpide, Leemet entraîne le lecteur dans son monde. Un monde excitant et intrigant, un monde où le meilleur ami d’un petit garçon peut être une vipère nommée Ints avec qui il discute de tout et de rien, où des hommes préhistoriques élèvent un pou géant plus ou moins intelligent, et où les vieillards sont soit de sages oncles transmettant leur savoir à la dernière génération, soit des prêtres rabougris et recroquevillés sur leurs traditions jusqu’à l’absurde. Un monde au crépuscule de sa vie, menacé de toutes parts, dont les derniers feux éclairent par contraste les travers du monde médiéval occidental, et par ricochet notre monde moderne, sans complaisance, mais sans angélisme. Car c’est aussi un monde où l’intolérance n’est pas moins forte que dans le nôtre, un monde violent même s’il l’est d’une façon différente.

Et pourtant, ce n’est pas le côté satire sociale et religieuse qui m’a le plus marqué.

Je retiens bien plus cette poésie désespérée et l’émotion qui étreint Leemet très jeune lorsqu’il comprend qu’il sera le dernier de son peuple. Toute sa vie sera un combat pour sauver ce monde, pour transmettre la langue des serpents, pour ne pas être le dernier, pour refuser ce destin, sans jamais y parvenir vraiment. Le drame intime d’un homme qui sait sa quête vouée à l’échec, mais qui ne peut se résoudre à baisser les bras et à laisser ses valeurs se dissoudre sans se battre.

Des valeurs que symbolise la langue des serpents et la symbiose qui existe entre les reptiles et les humains, qui partagent une place de prééminence bienveillante dans le monde de la forêt.

C’est un conte fantastique et moral qui se déploie sur toute une vie, porté par une langue qui évolue au fil des pages avec l’âge et la maturité de Leemet, épousant ses interrogations, ses doutes, ses espoirs et désespoirs.

Et j’ai trouvé avec plaisir une illustration d’un concept qui m’est cher : la langue des serpents telle que l’auteur la présente est un avatar de la langue angélique ou de l’énochéen des traditions bibliques, la langue originelle qui conférerait le pouvoir sur l’ensemble de la Création, et dont je vous parlais déjà à propos d’une autre œuvre.

Un beau voyage littéraire et imaginaire.

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Le Syndrome de Bradybloguie Créativo-induite, ou Mal de l’Œuf de Serpent à Plume

Le Syndrome de Bradybloguie Créativo-induite, ou Mal de l’Œuf de Serpent à Plume

Le Syndrome de Bradybloguie Créativo-induite, ou Mal de l’Œuf de Serpent à Plume

L’homme était étendu sur la table, inconscient. Son corps était relié à des fils qui partaient de sa poitrine, de l’un de ses doigts. Il respirait encore, si on y prenait garde et si on attendait suffisamment longtemps pour percevoir un souffle faible et régulier, à peine perceptible. Ses traits étaient sereins. On avait l’impression qu’il était endormi. Et pourtant, les deux autres personnes qui étaient dans la salle n’étaient pas de cet avis. Ils étaient inquiets.

— Il est comme cela depuis deux semaines, dit Alex, le plus jeune. C’est trop long. Enfin, c’est ce que j’ai lu dans le Harrison…

— Tu sais, répondit Alain, les bouquins, surtout ceux de médecine interne, il faut s’en méfier. Si tu les crois aveuglément, tu vas te mettre à trouver des syndromes rares à toute la population… Mais cela dit, c’est vrai que je n’ai jamais vu ça. Un coma de blog aussi long, surtout chez quelqu’un comme lui, c’est exceptionnel. Tu es sûr que tu as vérifié l’E.C.G. ?

La mention de l’examen avait fait pâlir Alex. Bien sûr, comme étudiant, son travail était surtout, dans le service, de noter les observations des patients, de les interroger et de les examiner correctement, mais il était surtout employé par Alain comme celui qui effectuait les basses besognes, celles que son « supérieur hiérarchique », pourtant étudiant lui aussi, rechignait à accomplir. Il passait souvent ses matinées à des tâches répétitives et peu gratifiantes. Il ne comprenait pas d’ailleurs pourquoi il fallait mesurer les gaz du sang artériel chez certains patients tous les jours que Dieu faisait. Ni pourquoi c’était toujours à lui que l’on ordonnait d’évacuer un fécalome. Et puis, surtout, il avait pris en horreur cette machine qu’était l’électrocardiographe. Posée sur un chariot métallique brinquebalant dont les roulettes se bloquaient systématiquement, la petite machine cubique était devenue sa némésis pluriquotidienne. Il devait, chaque matin, la traîner hors de la salle des étudiants où elle était entreposée puis la promener dans chaque chambre et accomplir un rituel compliqué sur chaque patient grâce à elle. Il devait d’abord vérifier que son stock d’électrodes en polystyrène, à usage unique, serait suffisant, puis démêler les fils qui prenaient un malin plaisir à s’emberlificoter comme une pelote de laine à chaque fois qu’on les laissait faire. Il en était venu à se demander si des mauvais génies ou des lutins facétieux n’avaient pas élu domicile dans la machine, et s’ils ne s’étaient pas donné comme occupation principale de le faire tourner en bourrique. Une fois cette épreuve surmontée, ce qui prenait déjà plusieurs longues minutes d’énervement et d’exaspération, il fallait poser les électrodes sur le thorax du patient. Cela allait assez vite chez les femmes, mais devenait un vrai cauchemar sur les poitrines poilues des hommes, surtout en cette période estivale où la climatisation ne suffisait pas à bloquer la sudation. Les petits morceaux de matière synthétique censés coller sur la peau prenaient surtout dans leur piège adhésif des poils qui empêchaient le contact entre l’électrode métallique et la paroi cutanée. Et Alex était sans cesse en train d’inventer des stratagèmes machiavéliques pour les faire tenir suffisamment. Il n’était pas question de refaire ce foutu E.C.G. parce que le tracé serait jugé « ininterprétable » par Alain… Enfin, il fallait brancher la machine et espérer que le patient ne serait pas trop agité. Quand cela arrivait, le tracé des ondes était parasité par des mouvements involontaires et devenait illisible. Il devrait recommencer à vérifier les branchements… Puis il fallait débrancher le tout en s’assurant que la machine avait bien enregistré et imprimé. Aider le patient à enlever le surplus de gel conducteur visqueux, ranger les fils qui s’emmêlaient à nouveau comme mûs par une volonté propre et malveillante. Et recommencer dans la nouvelle chambre, avec le nouveau patient…

Et ce matin-là, justement, Alex avait décidé d’exprimer sa révolte en refusant sciemment d’accomplir ce rituel quotidien.

Mais il se rendait compte que dans ce cas précis, il avait mal jugé l’opportunité de se rebeller…

— Euh… c’est que… je devais faire l’observ’ de Madame Michu, alors…

— Ah bravo ! Et tu crois qu’on peut faire du bon boulot si tu continues à faire preuve d’autant de négligence dans le tien ?

Sans mot dire, Alex se résigna à chercher l’appareil qui lui donnait tant de cauchemars et se mit à installer le tout.

Pendant ce temps-là, Alain se plongea lui aussi dans le Harrison. La bible des maladies rares ne lui avait jamais paru une référence utile. Il y a avait là-dedans tellement de signes qui pouvaient correspondre à tellement de patients et à tellement d’autres syndromes plus courants qu’il n’avait toujours eu que méfiance envers cette manie qu’avaient tous les autres étudiants de sa promotion à le compulser à tout bout de champ. Et puis il trouvait tellement prétentieux de chercher une maladie rare chez tous les patients, comme si seules les affections de ce type méritaient l’attention d’un médecin. Alors qu’une banale allergie, ou une simple sciatique étaient tout aussi invalidantes pour les gens qui venaient à être hospitalisés dans son service. Les gens en souffraient tout autant que d’avoir une maladie de Tartampion.

Il referma le grand livre, et inspira un grand coup. S’il voulait comprendre, il devait revenir à la base, à ce qu’on lui avait enseigné, à ce qu’il avait compris, aux signes cliniques du patient, bref, à la réalité. C’était le seul moyen. Et puis, quel exemple allait-il montrer à Alex ? Le jeune homme était prometteur mais questionnait tout et tout le temps. Il remettait en question les choses qui étaient établies depuis des bons dans l’organisation des soins du service. Il avait raison, bien souvent, mais il devait apprendre à réfréner ses révoltes et à devenir plus diplomate. Mais son regard acéré bousculait très souvent Alain, en lui montrant une autre façon de faire, une autre vision de la situation. Bien souvent, ces interrogations permettaient de trouver une solution plus efficace, ou plus respectueuse du patient, moins invasive.

Alors il ferma les yeux un moment, pour se concentrer, et les rouvrit en fixant directement le corps du patient étendu sur la table. Alex avait branché les électrodes, le bip-bip du moniteur cardiaque commençait à se faire entendre dans la chambre.

Et les pièces du puzzle commencèrent à s’assembler. Les signes cliniques formèrent peu à peu une image d’ensemble, un tableau cohérent.

Les mouvements cloniques des mains et des doigts, en frappe de clavier. Le nystagmus qui suivait alternativement une direction droite puis une direction gauche. Le souffle qui parfois se modulait suivant des mots murmurés, incohérents les uns à la suite des autres. L’activité électrique cérébrale hyperstimulée. Et puis la desquamation étonnante qui se produisait à certains endroits du corps. Avec deux types de lésions. Des papules asymétriques incurvées vers la distalité sur tout le côté gauche. Des lésions eczématiformes. Mais aussi de petites éruptions diffuses sur le côté droit, comme une polykystose.

Et le petit bip-bip vint compléter cet ensemble et lui donner enfin une forme compréhensible.

Le rythme cardiaque s’était ralenti. Il restait régulier, mais ne propulsait le sang que plus rarement.

— Tu entends, demanda-t-il à Alex ?

— Non, quoi ?

— Une bradybloguie…

Alex tendit l’oreille, surpris. Il mit quelques battements de cœur à comprendre, à entendre, à saisir.

— Tu veux dire que…

— Oui, probablement. Tu veux biper le radiologue, j’aimerais une IRM cérébrale.

— Tout de suite. Mais, tu crois que c’est un plumireptile ?

— Aucun doute, regarde…

Et Alain gratta l’une des papules sur l’avant-bras gauche. Comme un eczéma, la peau sèche se détacha, mais contrairement à cette maladie banale, révéla en dessous une véritable écaille de serpent. Assez fier de lui, Alain réitéra l’expérience en incisant très doucement et précautionneusement une lésion sur l’avant-bras droit, et fit sortir une petite plume, un duvet naissant. Ils avaient affaire à un cas de plumireptilie. C’était leur premier cas, à l’un comme à l’autre.

Tout excités, ils se regardèrent et une sorte de communion passa entre eux. Cela dura quelques fugaces instants, et Alex rompit le contact.

— Je vais appeler le radio de garde. Je suis sûr qu’on aura l’IRM dans l’heure !

Il laissa Alain seul dans la pièce, qui imaginait les conséquences.

Il passa les quelques heures suivantes dans le même état d’hébétude vigilante au fur et à mesure que toutes ses pensées finissaient par se réaliser.

Comme il l’avait prédit, le radiologue, aussi emballé qu’Alex et lui, avait bousculé son planning et avait bloqué l’IRM une heure entière pour que les images s’étalent ensuite sur un négatoscope éblouissant. Il désigna la masse blanche qui trônait au centre du cerveau du patient. De son premier plumireptile. L’image était choquante. Comme une énorme métastase, la masse occupait une place extraordinaire dans le cerveau, mais contrairement à un cancer, elle ne parasitait pas son hôte. Elle était l’expression de la transformation du cerveau. Une production naturelle, physiologique chez les gens qui étaient atteints de plumireptilie. Dans les livres, les rares livres qui parlaient de cette pathologie, on comparait cette masse à une sécrétion physiologique. Certains auteurs prétendaient même que le liquide contenu dans la coque fibreuse était produit par les neurones eux-mêmes. Et on savait que les rares cas qui avaient pu être observés avaient une évolution similaire.

— Il est en coma de maturation, c’est ça ?

Le radiologue avait confirmé.

— La délivrance est proche. L’Œuf est presque arrivé à son développement maximal.

— Alors le rythme cardiaque va se ralentir encore. Normalement il va atteindre un plancher à un battement par mois. Et d’ici deux mois…

— Oui, d’ici deux mois, enchaîna Alain à la place d’Alex, l’Œuf va se fissurer, et la transformation des pensées en œuvre artistique sera complète. Il sortira du coma, et entamera un nouveau cycle de création. Lentement, une nouvelle œuvre va commencer à mûrir.

— Et on sait prédire à quel rythme les créations vont s’enchaîner ?

— C’est difficile, mais vu l’avancée de métamorphose du patient, je dirai que cela va s’accélérer.

— J’espère être encore dans le service quand ça va arriver !

— T’inquiète pas, si ce n’est pas le cas, je te tiendrai au courant, que tu puisses voir ça.

— J’ai hâte, s’exclama Alex en mettant les mains dans ses poches.

— Et lui donc ! répondit Alain dans un sourire. D’après son état, ça fait des années qu’il mature, cet Œuf…

Et l’attente commença.

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FATE et la co-construction d’univers, partie 1 : personnages-Mages

FATE et la co-construction d’univers, partie 1 : personnages-Mages

FATE et la co-construction d’univers, partie 1 : personnages-Mages

Récemment, alors que nous sortions d’une première partie de Dungeon World et de sa narration particulière, Equites me faisait remarquer que Mage allait ressortir en édition 20th anniversary. Je n’ai jamais joué à Mage, mais les jeux WhiteWolf ont fait partie de mes meilleures expériences comme joueur et comme meneur dans les années 1990. Il savait donc, le bougre, que le thème de Mage me faisait de l’œil depuis très longtemps. Mais j’ai un peu changé depuis les années 1990 (non, on ne dit pas vieilli, on dit changé, voire mûri). Mes envies aussi. Les univers de WhiteWolf sont une madeleine de Proust, mais de celles qu’il vaut mieux garder intactes dans le souvenir que l’on en a, plutôt que de risquer de se confronter à une déception.

Depuis, j’ai en effet découvert FATE, et Dungeon World. Les concepts d’Aspects, de Fronts, de narration partagée. J’ai tenté de voir ce qu’on pouvait changer dans l’écriture des scénarios.

Je n’ai pas encore expérimenté la construction partagée d’univers. Enfin, plus depuis mes 15 ans et mes premières parties de jeu de rôle, finalement plus narrativistes que par la suite lorsque j’ai découvert L’Œil Noir, la Boîte Rouge, et tout le reste.

J’ai donc proposé à mon groupe de tenter l’aventure.

J’ai choisi FATE parce que je commence à bien connaître la mécanique, parce que c’est très simple et facilement adaptable pour jouer tout ce que l’on veut, parce que les concepts de narration partagée peuvent fonctionner avec ce système.

Et j’a commencé par me concevoir un petit hack, à base de mélange entre FATE ACCÉLÉRÉ et FATE CORE, pour jouer des Mages dans un univers contemporain. Pour résumer, je n’ai pas utilisé de Compétences mais des Approches, ce qui ressemble pas mal à l’Apocalypse et à Dungeon World : Astucieux, Flamboyant, Sournois, etc… L’idée est de se concentrer non pas sur ce que le personnage sait faire, mais sur comment il le fait.

Le reste est peu ou prou du FATE.

J’ai chopé des trucs sur internet histoire d’adapter la magie de Mage à FATE, notamment Mage Core de Douglas Underhill et Words of Power de Brian Engard. J’ai hybridé les deux approches et synthétisé tout cela dans une fiche de personnage maison que je vous livre ici. Celles de Dungeon World m’ont vraiment impressionné par leur côté didactique. J’ai donc décidé de m’en inspirer fortement, comme vous le verrez.

Fiche de personnage FATE vs Mage

Pour ce qui est de l’univers, l’idée est de jouer du Mage, sans jouer à Mage, en picorant des choses à droite et à gauche, et surtout en laissant mes joueurs apporter leur grain de sel, de poivre ou d’épice là où ils en auront envie.

Je suis donc parti d’une base très simple, qui tiendrait en un Aspect : Le Sanctuaire de New York.

Et nous nous attacherons à broder dessus ensemble. C’est suffisamment vague pour que nous ayons les mains libres, mais cela pose déjà une ambiance qui ressemble un peu à Mage sans être du Mage.

On peut au choix dériver sur du Doctor Strange (le film est pas si mal que ça), un truc plus poétique à la Meghan Lindolm (alias Robin Hobb) avec son Dernier Magicien (un bouquin que je vous recommande), ou autre chose encore, comme The Craft (Dangereuse Alliance) avec Neve Campbel, ou les Sœurs Halliwell, ou tout à fait autre chose (The Magicians, la série de SyFy qui est un petit bijou dans sa saison 1 et dont je vous parlais déjà ici).

Tout cela en Roll20 puisque le groupe est géographiquement éclaté.

On essaie, et je vous ferai un compte-rendu.

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