Making of a book, partie 3 : la Couverture à soi

Making of a book, partie 3 : la Couverture à soi

Making of a book, partie 3 : la Couverture à soi

Dans cette triple série d’articles, Making of a bookCréer un livre électronique au format ePub3, et Making of an (audio)book, je vous propose le résultat de mes recherches, de mes essais et de mes explorations diverses et variées sur la façon de produire un livre, respectivement en format papier, en format électronique, et en format audio. Ces articles ont vocation à évoluer dans le temps, aussi n’hésitez pas à vous inscrire à la Newsletter d’écaille & de plume qui vous avertira de toute mise à jour.

Version

2.0

}

Mise à jour

15/09/2021

Changement des versions
15/09/2021

  • Mise en avant d’Affinity Publisher et suppression de Pixelmator que je n’utilise plus.
  • Explication du processus à partir de BoD et non plus CreateSpace ou KDP parce qu’Amazon beurk !
  • Changement des images pour illustrer le processus.
  • Correction de fautes et coquilles.
Votre livre est écrit, mis en page, et le PDF est prêt à être envoyé à l’imprimeur, mais avant de pouvoir donner naissance à votre ouvrage, vous allez devoir lui créer une couverture.

Si le corps du texte est l’âme de votre livre, si les pages liminaires en sont les muscles, la couverture tient lieu de peau, d’enveloppe charnelle. Elle sera aussi le premier contact que votre lecteur ou votre lectrice auront avec lui. Ce premier contact, qui entre un humain et un livre est aussi important qu’entre deux humains, détermine souvent si votre œuvre va finir dans les mains de son public potentiel.

Tout comme nous prenons soin de notre apparence pour paraître à notre avantage en société, votre livre va devoir revêtir des atours séduisants s’il veut conquérir les yeux de vos lecteurs.

En effet, pour être lu, il faut donner envie d’être lu.

D’après ce que je viens d’écrire, on pourrait penser que la couverture se résume à son illustration, à des couleurs bien agencées, à quelque chose de publicitaire.

Il n’en est rien.

Le rôle de la couverture c’est aussi de proclamer le titre de votre livre. C’est aussi l’occasion d’inscrire le nom de l’auteur ou de l’autrice (vous, donc) même si certains se demandent si l’on peut accepter de ne pas figurer du tout comme l’auteur de son propre livre. On appose aussi le logo et le nom de l’éditeur (dans le cas de l’auto-édition, vous aussi), et l’on peut enfin trouver un résumé, une accroche, un « pitch » du livre, dans la fameuse quatrième de couverture dont nous discuterons plus tard.

La couverture est aussi l’endroit où sera visible le code ISBN à 13 chiffres qui permet de marquer chaque édition de chaque ouvrage édité dans le monde.

Comme vous pouvez le constater, une couverture n’est pas une chose si anodine ni si simple qu’il y paraît au premier regard.

Quelques exemples de couvertures de livres parmi ceux dont nous avons déjà parlé ici

Quels outils pour quelle couverture ?

Pour bien commencer, il faut d’abord savoir de quelle couverture l’on parle.

S’agit-il de la couverture de votre livre papier ? De celle de votre livre numérique ?

Car de la réponse va dépendre beaucoup. Notamment l’anatomie de votre fichier.

Couverture imprimée

Une couverture imprimée rassemble à la fois la première (page) de couverture (votre illustration et le titre du livre) et la quatrième (page) de couverture (nous en parlerons plus tard, mais en gros, le résumé de votre livre et quelques mots sur l’auteur ou l’autrice, c’est-à-dire vous), séparées par une tranche qui permettra la reliure des feuillets de papier.

Votre boulot est donc de concevoir trois maquettes en une, ce qui est loin d’être simple.

De plus il ne faut pas oublier que, puisque nos livres s’ouvrent vers la gauche, en Occident, votre quatrième de couverture se trouvera à gauche du fichier, puis vous placerez la tranche, puis la première de couverture.

Pour ce genre de réalisation, mon premier réflexe est d’abord de me servir de papier plié et de crayon pour créer une maquette que je puisse tenir dans mes mains et sur laquelle je puisse placer facilement et intuitivement ce que je désire faire figurer.

Puis vient l’étape informatique.

D’aucuns se servent de Photoshop (pourquoi pas ?), mais je n’aime pas l’idée de payer un abonnement pour utiliser un logiciel si j’ai le choix, et je préfère donc jeter mon dévolu sur d’autres outils.

Je me sers donc d’Affinity Designer, un logiciel de dessin vectoriel disponible à la fois sur Mac et PC, afin de réaliser les parties qui seront vectorielles (formes, logo), mais aussi afin de concevoir la mise en page et le placement des objets. Bien sûr il y a d’autres possibilités, cependant, comme j’utilise déjà Affinity Publisher pour la maquette intérieure de mon livre, l’intégration de Designer me semble clairement un atout dans mon flux de travail.

Couverture numérique

Elle se résume quant à elle à l’image de la première de couverture et aux informations essentielles qui pourront taper dans l’œil de votre lecteur potentiel. Ici, il n’est absolument pas besoin de quatrième de couverture incluse dans le fichier, mais plutôt d’identité graphique.

La quatrième de couverture sera plutôt placée dans les espaces prévus par la librairie en ligne ou la page web de votre site internet. Inutile donc de l’intégrer dans le fichier, même si, à titre personnel, j’aime bien mettre le pitch du livre au début de celui-ci, dans un livre électronique.

Je me sers du même logiciel que pour la couverture papier.

Et au final, je conçois d’abord la première de couverture en ayant les deux approches, papier et numérique, à l’esprit en même temps et en permanence.

Car si la caractéristique principale d’une couverture est d’installer une identité graphique, elle doit être plus marquée lorsque l’on a le numérique en tête. En effet, les ouvrages, dans une bibliothèque en ligne, sont rangés selon des icônes représentant la couverture, avec une taille assez petite. Il faut donc que votre couverture soit assez visible et surtout assez lisible pour le lecteur, même avec une taille, disons, de 256 pixels de large.

L’illustration de couverture

C’est elle qui va être votre plus grand défi, car c’est la pièce maîtresse de votre couverture.

Et soit vous êtes doué en dessin/peinture/infographie et dans ce cas vous n’avez même pas besoin de conseil.

Soit vous êtes comme moi, c’est-à-dire pas doué du tout, et vous avez deux solutions : trouver des illustrations du domaine public que vous travaillez avec votre logiciel préféré (c’est ce que j’ai fait, pas trop mal je crois, pour Le Choix des Anges dont l’illustration de couverture est de Gustave Doré, et pour Fæe du Logis qui reprend une illustration d’Arthur Rackham), ou engager un illustrateur qui réalisera un travail de commande pour vous.

La première piste n’est pas toujours facile, car il faut bien chercher pour trouver, parfois pendant très longtemps.

La deuxième vous coûtera de l’argent.

Mon conseil : si vous ne trouvez pas vite votre bonheur dans le domaine public, tournez-vous vers un illustrateur ou une illustratrice. Vous gagnerez du temps et l’argent sera bien investi.

J’ai eu de la chance, depuis le début de l’écriture du Choix des Anges, je lorgnais sur les planches de Gustave Doré, notamment celles qu’il a créées pour le Paradis Perdu de Milton. Je m’étais même servi de l’une d’elles pour le logo de mon éphémère studio de cinéma, le MacLeod Studio, il y a des années. Je n’ai donc pas eu à chercher trop loin. Mais si ça avait été le cas, j’aurai largement investi dans le travail d’illustration d’un professionnel.

Un titre de caractère

Dans le cas où vous réalisez votre illustration vous-même, veillez ensuite à positionner le titre de façon à ce qu’il soit bien visible et saute tout de suite aux yeux.

Vous aurez bien sûr pris la précaution de choisir correctement la police de caractères qui sera utilisée. Elle sera si possible différente de celle de votre corps de texte, ce qui créera une impression esthétique. Elle devra bien exprimer l’ambiance de votre livre, lui donner une couleur particulière.

Seul votre sens artistique sera le bon juge, mais rares sont les univers de space opera qui s’accommoderont d’une fonte gothique, ou les univers médiévaux qui seront bien exprimés par une fonte de style art nouveau. Encore que… là encore, les codes sont souvent là pour être brisés. Il « suffit » de le faire intelligemment…

La célèbre quatrième de couverture

Le cœur de la quatrième de couverture est le résumé ou l’accroche de votre livre, ce que les anglophones appellent le pitch. Il doit donner envie de lire votre livre, en posant les bases de l’ambiance, en présentant les personnages principaux et notamment le ou les héros/héroïnes, le début de l’intrigue.

C’est sans doute un élément à soigner particulièrement, car il est le pendant textuel de votre illustration de couverture. Il doit résonner avec cette dernière pour évoquer le sujet autant que l’ambiance de votre livre.

Vous pouvez aussi en profiter pour poser quelques mots sur votre biographie, pour vous présenter un peu. Je suis toujours très intéressé par le parcours des auteurs que je lis, et je me dis que cela doit être un peu la même chose pour beaucoup de lecteurs de par le monde. Mais je conçois parfaitement que d’autres n’aient pas ce besoin, aussi, loin d’être une obligation comme le résumé, la courte présentation que vous ferez de vous-même est-elle du ressort de votre propre feeling.

D’ailleurs, j’ai supprimé ma propre présentation de mes couvertures depuis la deuxième édition du Choix des Anges. Je trouvais que cela n’avait pas forcément sa place dans l’esthétique que je recherchais.

Encore une fois, tout est affaire de goût.

À chaque édition sa couverture

Car vos choix peuvent aussi changer en fonction de l’édition particulière d’un même texte.

Il se peut que vous ayez, comme la majorité des réalisauteurs et réalisautrices, commencé par publier votre texte chez Amazon, sous la forme d’un livre broché à couverture souple. Dans ce cas, vous avez probablement pensé la couverture comme une illustration pleine page avec des titres venant se placer par-dessus.

Imaginons que vous ayez envie de sortir une édition un peu plus luxueuse, ou une édition limitée, de ce même texte, sous la forme d’un livre à couverture rigide. Vous devrez alors de toute façon reprendre la conception de la couverture sur ses dimensions (vous devrez changer d’imprimeur car Amazon ne fabrique pas de couverture cartonnée), alors peut-être aurez-vous envie d’aller jusqu’à repenser complètement son design ?

C’est ce qui m’est arrivé pour Le Choix des Anges.

J’ai gardé pratiquement les mêmes éléments, mais je les ai remaniés, réagencés, réinterprétés.

Le gabarit de la couverture papier

Alors que nous explorerons le cas particulier du numérique dans un article à part, le moment est venu de constituer véritablement votre couverture papier.

À titre d’exemple, voici comment peut se concevoir une couverture papier pour Books on Demand (BoD), que j’ai personnellement choisi pour mes livres lorsque j’ai abandonné Amazon. Bien évidemment, les choses pourront différer si vous avez opté pour un prestataire différent. Car chaque imprimeur à ses normes, ses exigences.

BoD a une grande qualité : le site vous aide à concevoir votre couverture, soit avec leur outil de design (qui ressemble un peu à un Canva simplifié), soit avec un gabarit facile à construire.

Il suffit de se rendre sur leur outil de calcul de la couverture.

Vous leur donnez quelques informations sur le livre (type de couverture rigide ou souple, collée ou reliée, jaquette ou nom, dimension du corps de livre et nombre de pages, type et grammage de papier), et vous obtenez des mesures précises en centimètres ou en millimètres, et non pas en pouces (inches) comme chez Amazon. Vous pouvez même vous baser sur un petit schéma qui vous montre avec des couleurs où se trouve le dos (ou tranche), la première de couverture, la quatrième, le contreplat, et même les dimensions du pli de couverture.

Cette dernière information est importante car elle vous permet de bien positionner vos titres de façon à ce qu’ils ne soient pas situés dans la zone de pli, ce qui serait disgracieux.

Grâce à ces mesures, je commence par créer un document dans Affinity Designer, avec la taille totale (pour l’exemple de Fæe du Logis, la couverture totale mesure 372 mm de large sur 250 mm de haut). Je veille à créer des marges qui reproduisent le fond perdu/contreplat (dans le cas de Fæe du Logis 17 mm sur les quatre côtés).

Puis je positionne cinq repères verticaux (ou guides, en m’aidant du paramètre Affichage > Gestionnaire de guides…) :

  • Un au milieu de la couverture.
  • Deux pour marquer le dos lui-même.
  • Deux pour marquer, en latéral, les plis de la couverture.

Je place ensuite mes titres, illustrations, etc., en faisant très attention à ne pas les approcher trop des bords, à la fois interne et externe, de chaque partie. C’est ce que l’on appelle la marge de sécurité. Cela garantit que vos titres ne seront pas tronqués.

Mais il y a d’autres règles à respecter également.

Vous devrez absolument placer le code barre proclamant l’ISBN de votre ouvrage, et hélas pas question de faire des fioritures. L’outil de validation de la couverture de BoD est un peu tatillon, donc oubliez les tentatives de déployer ce code barre en blanc ou gris sur fond noir comme je l’ai essayé. Ça ne fonctionne pas. Vous devrez le positionner en noir sur un fond plus clair, afin que le contraste soit suffisant.

De même, vous devrez indiquer le prix de vente du livre, en général près de l’ISBN.

Je vous montre à quoi ressemble la couverture une fois tout cela placé.

Comme vous pouvez le constater, elle est très sobre.

Petite astuce

J’ai veillé, sur chaque livre, à positionner sur le dos (la tranche, donc) du livre, le logo toujours à la même taille et au même emplacement, et le titre toujours au même emplacement en partant du bas.

Ainsi, lorsque deux de mes livres seront placés côte à côte dans une bibliothèque, aura-t-on un effet harmonieux où les logos seront placés exactement à la même hauteur, tout comme les titres.

Armée et casquée, Athéna naquit du crâne de Zeus

C’est l’image qui me vient à chaque fois que je pense à la naissance d’un livre. Armé par les mots, portant l’armure et l’égide de sa couverture, il vient au monde paré de l’intelligence et de l’astuce de son auteur.

Mais il reste une étape cruciale, celle de l’accouchement lui-même.

Comme tout le monde n’est pas un dieu du tonnerre comme l’ami Zeus, je vous conterai dans un prochain épisode comment s’y prendre de façon concrète.

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Making of a book, partie 2 : à livre ouvert, la maquette intérieure

Making of a book, partie 2 : à livre ouvert, la maquette intérieure

Making of a book, partie 2 : à livre ouvert, la maquette intérieure

Dans cette triple série d’articles, Making of a bookCréer un livre électronique au format ePub3, et Making of an (audio)book, je vous propose le résultat de mes recherches, de mes essais et de mes explorations diverses et variées sur la façon de produire un livre, respectivement en format papier, en format électronique, et en format audio. Ces articles ont vocation à évoluer dans le temps, aussi n’hésitez pas à vous inscrire à la Newsletter d’écaille & de plume qui vous avertira de toute mise à jour.

Depuis quelques siècles, les livres prennent d’abord la forme d’un livre papier. Si les raisons de s’autoéditer n’ont jamais été aussi nombreuses dans les années 2020, il n’en reste pas moins que concevoir un livre papier implique de se poser quelques questions et d’y répondre précisément. Voyons ensemble comment résoudre chacune et réaliser ainsi une maquette de livre papier pas à pas.

Version

2.0

}

Mise à jour

24/01/2021

Changement des versions
24/01/2021
  • Mise en avant d’Affinity Publisher et suppression d’InDesign que je n’utilise plus.
  • Précisions sur l’importation des styles.
  • Détail de la création d’une table des matières avec Affinity Publisher.
  • Mise en avant de Books on Demand et suppression des détails concernant la publication vers Amazon KDP.

Les outils

Si LibreOffice, Word, ou Pages sont capables de faire une mise en page correcte, j’ai pour ma part préféré un logiciel plus spécialisé, essentiellement parce que la gestion des images dans les traitements de texte me semble très primitive et que je voulais également placer des en-têtes et des pieds de page un peu particuliers. J’avais besoin d’un logiciel capable de gérer à la fois une typographie fine et pointilleuse, et une mise en page un peu inhabituelle, avec des automatismes avancés me permettant de gagner du temps sur les opérations de mise en page répétitives.

Je ne suis pas favorable au modèle des abonnements pour utiliser un logiciel, aussi ai-je écarté InDesign alors que c’était le choix le plus logique. En effet, il est utilisé de façon professionnelle dans l’industrie du livre et une première prise en main avait montré qu’il pourrait remplir le cahier des charges. Il m’a en effet permis de réaliser la première édition du Choix des Anges.

Et puis, à force d’attendre une alternative, elle a fini par émerger.

Affinity Publisher est enfin sorti.

Je l’ai acheté (car il s’agit d’une licence classique, sans abonnement) pour une cinquantaine d’euros. Un investissement que je ne regrette pas, car il sait faire tout ce que réalise InDesign, sans avoir besoin de passer à la caisse tous les mois. J’ai pu reprendre la maquette du Choix des Anges et l’améliorer facilement pour une deuxième édition.

Les étapes de la fabrication de notre maquette seront donc réalisées avec ce logiciel, très ergonomique, et surtout très puissant. Vous pouvez d’ailleurs, si vous voulez aller plus loin que cet article de découverte, vous procurer le manuel (en anglais seulement, hélas) qui vient de sortir.

Même pour un auteur autoédité qui ne sort qu’un livre par an, l’investissement est extrêmement rentable.

Quand la taille importe vraiment : le format du livre

Si vous regardez dans votre bibliothèque, vous serez peut-être surpris de remarquer que les dimensions des livres sont très disparates entre les éditeurs, et même entre chaque collection chez un même éditeur. Ainsi vos livres sont plus ou moins hauts, plus ou moins larges, plus ou moins épais.

Théoriquement, on peut grouper les dimensions des livres suivant trois grandes catégories.

Les livres de poche, plutôt peu hauts et peu larges, mais parfois très épais, sont très populaires depuis quelques dizaines d’années. Ils sont caractérisés par une mise en page peu aérée afin de faire tenir le texte dans un espace restreint. Leur confort de lecture, parfois, s’en ressent.

Les livres plus classiques assez hauts et larges, parfois encore plus épais car possédant souvent un papier de meilleure qualité, ont la plupart du temps une mise en page plus aérée, et un confort de lecture plus grand. Mais ce dernier point n’est, hélas, pas une règle absolue.

Les « beaux livres » sont très hauts et très larges et sont souvent des éditions luxueuses où le texte est mis en valeur de manière plus soignée encore. Il arrive même que la tranche soit dorée, que la reliure soit cousue et recouverte de cuir.

Et pourtant, il n’existe aucun standard de taille et chaque éditeur a conçu ses livres de poche dans des dimensions légèrement différentes.

Chacun choisit donc le format et les proportions qu’il désire.

Vous en aurez une autre preuve lorsque vous examinerez comme moi les formats acceptés à la fabrication par deux des prestataires les plus fréquemment mandatés par les auteurs autoédités : Amazon et Lulu. Vous remarquerez avec moi qu’il y a peu de formats qui correspondent exactement entre les deux.

Vous allez donc devoir faire votre choix selon plusieurs critères.

  • Nature du livre
  • Encombrement désiré du livre
  • Épaisseur désirée du livre
  • Taille des marges du texte
  • Longueur du texte
  • Existence de plusieurs tomes
  • Identité de collection ou d’édition
  • Coût de fabrication du livre et prix final de l’ouvrage

Pour ma part, j’ai commencé par avoir envie d’un format assez haut et assez large, afin d’obtenir un confort de lecture le plus grand possible et une épaisseur modérée, mon texte étant relativement court (un peu plus de 78 300 mots), mais au prix d’un encombrement assez important. Je ne sais pas pour vous, mais si j’adore lire des livres de poche parce qu’ils sont transportables partout, je déteste cette sensation physique très rapide d’avoir les pouces qui ne savent plus où se mettre parce que le texte est collé au bord des pages et que l’épaisseur du livre rend la force déployée pour laisser le livre ouvert très désagréable. Je finis par ne plus savoir comment tenir le livre et changer régulièrement de position : main gauche ou droite en haut de la reliure, ou chaque main tenant les bords extérieurs du livre, pouce droit ou gauche sur le bas de la reliure. Bref, je suis un lecteur difficile, physiquement parlant. J’avais donc pensé qu’un livre haut et large, mais non pas carré, serait bien plus agréable. De plus, j’avais envie d’une proportion qui se rapproche un peu de l’écran d’un iPad. J’avais également dans l’idée de proposer une maquette intérieure qui soit basée sur une identité visuelle ainsi qu’un format assez haut de gamme en choisissant une mise en page dite « demi-luxe » (nous en reparlerons plus tard).

Cependant, le coût de fabrication du livre était important, ce qui bien sûr en faisait monter le prix final. Et mes conseillers (car j’en ai), m’ont fait remarquer qu’un roman qui se lit, se lit de nos jours dans le métro, dans le train, en vacances, dès que l’on a un moment, et que les formats de petite taille sont bien plus pratiques pour cela.

J’ai donc fait un compromis et opté pour un format A5 (148 mm x 210 mm) assez grand pour mettre en place une mise en page aérée et ne pas être trop épais, mais assez petit pour tenir facilement dans un sac.

C’est un format qui est proposé facilement par les prestataires européens d’impression à la demande, dont Books on Demand, que j’ai choisi, le format A5 est en effet assez naturel, puisqu’il fait partie des standards de dimension.

Pour ce qui est des prestataires américains, comme Lulu ou Amazon, je fais le choix de ne plus en parler ici, car il existe de nombreuses ressources sur la Toile, et car j’ai envie de privilégier des moyens plus locaux et éthiques de publier un livre.

Mise en page

Cependant, la question de la taille du livre ne peut s’envisager qu’en prévoyant aussi le type de mise en page que l’on souhaite, car c’est aussi un point important pour le confort de lecture comme pour l’identité visuelle que vous désirez offrir à l’ouvrage.

Un livre, c’est donc du texte mis en forme. Encore faut-il savoir comment.

D’abord, il y a les marges, encore appelées blancs, qui vont nous demander un peu de vocabulaire.

On appelle blanc de tête et blanc de pied les blancs situés respectivement en haut et en bas de la page.

On appelle grand fond le blanc situé à l’extérieur de la page, et petit fond le blanc à l’intérieur de la page près de la reliure.

La façon dont ces marges sont agencées, aussi appelée empagement, va avoir une influence sur la disposition du texte et donc sur la façon de lire. On considère en effet qu’il est plus agréable d’avoir de la place pour poser les doigts sans gêner la lecture si les marges extérieures du livre sont assez larges, voire plus larges que les marges intérieures. D’où les noms de grand fond et petit fond. Il est d’ailleurs étonnant que nombre de sites, à commencer par Amazon, continuent à recommander de faire l’inverse. Une autre raison d’abandonner définitivement le mastodonte américain.

On calcule chaque blanc suivant une proportion, qui a pu varier à travers les époques. Vous en trouverez ici plusieurs exemples.

Connaissant mon attrait pour le nombre d’or, j’aurais pu me laisser tenter, mais c’est finalement vers une proportion différente que je me suis tourné, après avoir fait quelques essais. C’est la règle des 4, 5, 6 et 7/10 e.

Pour l’obtenir, il est nécessaire de calculer l’empagement, c’est-à-dire la place qu’occupe le texte dans la largeur de la page. Classiquement, on retient trois tendances d’empagement.

  • Empagement « demi-luxe » : le texte (aussi appelé justification) occupe les ⅔ de la largeur de la page. La justification est donc de 98 mm pour une page A5 dans ce choix d’empagement.
  • Empagement courant : le texte occupe les ¾ de la largeur de la page. La justification est de 111 mm pour une page A5 dans ce choix d’empagement.
  • Empagement « luxe » : le texte occupe les ⅝ de la largeur de la page. La justification est de 92,5 mm pour une page A5 dans ce choix d’empagement.

L’empagement détermine donc ce que l’on appelle le blanc total, soit la proportion de la largeur de la page qui reste blanche.

Dans mon cas, sur une page A5 de largeur 148 mm, en choisissant un empagement demi-luxe, le blanc total est de 50 mm. Il ne reste plus qu’à calculer les blancs :

  • Blanc de tête : 5/10 e du blanc total (soit 25 mm dans mon cas)
  • Blanc de pied : 7/10 e du blanc total (soit 35 mm dans mon cas)
  • Petit fond : 4/10 e du blanc total (soit 20 mm dans mon cas)
  • Grand fond : 6/10 e du blanc total (soit 30 mm dans mon cas)

Concrètement, avec Affinity Publisher, on commence par créer un document en pages vis-à-vis, et à indiquer la taille du papier comme les dimensions des marges (Fichier > Nouveau). On active ensuite la grille (Affichage > Gestionnaire de grille et d’axe...) et son magnétisme (Affichage > Gestionnaire de magnétisme...) afin de positionner correctement tous les éléments sur la page.

Le tout donne une impression, me semble-t-il, assez harmonieuse.

Vous voilà prêts à commencer votre maquette.

En-têtes et pieds de page

Vous aurez remarqué depuis bien longtemps que les blancs d’un livre sont souvent utilisés pour y inscrire des indications qui n’ont rien à voir avec le texte lui-même, mais qui permettent au lecteur de se repérer. Le numéro de la page par exemple, est une information précieuse.

On appelle ces zones les en-têtes (donc, placées dans le blanc de tête) et les pieds de page (placés dans le blanc de pied, merci, Monsieur de La Palice).

Affinity Publisher fonctionne avec le principe des cadres. On crée des cadres que l’on remplit ensuite d’un contenu. Ce peut être une image (cadre d’image), du texte (cadre de… texte) ou autre chose encore (mais pour la mise en page d’un roman, nous ne nous en servirons pas).

Il nous suffit de sélectionner l’outil de création d’un cadre de texte et de le créer à l’endroit qui nous sied en se servant de la grille, mais aussi de quelques repères, comme par exemple les marges de notre page, qui sont bien visibles.

Ensuite, nous remplissons le cadre. Si vous désirez que le numéro de la page soit automatiquement ajouté, vous sélectionnez l’option Texte > Insérer > Champs > Numéro de page. Pour les autres informations, il est d’usage d’indiquer le nom de l’auteur (mais est-ce bien nécessaire ?), le titre du livre, le titre du chapitre en cours. À vous de voir ce que vous désirez faire.

Pour ma part, vous le verrez, ma maquette est plus atypique. J’ai eu envie de positionner mes numéros de page sur les deux grands fonds, et le titre du livre comme le titre du chapitre en cours sur le grand fond de la page de gauche seulement.

Les gabarits

Je ne vous apprendrai rien en vous faisant remarquer qu’un livre a souvent des pages de gauche différentes de ses pages de droite. C’est encore plus vrai quand les marges intérieures et extérieures sont différentes entre elles. C’est évident quand on remarque que les en-têtes et les pieds de page sont différents à droite et à gauche. Enfin, pour enfoncer le clou, la convention veut qu’en Occident les chapitres débutent toujours sur une page de droite sans en-tête ni pied de page, et souvent même sans être numérotés (sans folio, dit-on dans le jargon).

Pour ne pas avoir à créer à chaque fois les marges des pages, ou à noter les numéros des pages par exemple, on peut créer des gabarits de pages. Les gabarits (appelés maquettes et planches dans Affinity Publisher) sont des modèles qui seront utilisés par le logiciel chaque fois que vous en aurez besoin. Tous les éléments présents sur un gabarit seront automatiquement répercutés sur toutes les pages de votre livre qui utilisent ce même gabarit. C’est très utile pour inscrire le numéro des pages et pour les en-têtes et les pieds de page, mais aussi pour les pages liminaires ou les premières pages de chapitre, qui ne sont jamais numérotées si l’on suit les règles admises.

Ces gabarits seront très pratiques par la suite, car ils permettent de gagner énormément de temps dans la réalisation de la maquette, mais aussi parce qu’ils vous permettent de créer une unité visuelle d’ouvrage en ouvrage. Vous pouvez ainsi décider d’une mise en page qui sera réutilisée pour vos livres ultérieurs.

C’est pour cela qu’en plus des gabarits évidents que sont les pages droite de texte et gauche de texte, je me suis créé d’autres modèles, comme ceux des premières pages de chapitre, ceux des pages de titre de chapitre, ou même des pages avec des textes ou des images qui se répèteront toujours au même endroit. Nous verrons plus loin quelles sont les pages qui méritent de créer un gabarit.

Pour le moment, de façon pratique, comment créer un gabarit ?

Tout simplement dans le panneau de gauche d’Affinty Publisher, onglet Pages, section Maquettes. Le logiciel a déjà créé une maquette appelée Planche de type A, qui correspond aux pages de droite et de gauche standard, vides, en vis-à-vis. En double-cliquant dessus, le logiciel vous les affiche. Vous pouvez les modifier à loisir et chaque changement sera répercuté sur toutes les pages qui utilisent ce gabarit. Vous pouvez aussi cliquer sur l’icône symbolisant une page stylisée pour ajouter une nouvelle maquette, Planche de type B, que vous pouvez renommer facilement.

Pour appliquer un gabarit, vous sélectionnez une page dans votre « chemin de fer » et vous glissez-déposez le gabarit voulu dessus. Rien de plus simple.

Toujours une question de styles

Nous avons déjà longuement parlé des styles et de leur utilité dans un traitement de texte ou même dans Scrivener, que ce soit pour créer un livre papier ou un livre électronique.

Les styles sont également essentiels dans la conception de la maquette.

Ils vont sans doute vous prendre du temps pour les créer, les peaufiner, les bichonner, mais une fois définis, ils vont vous simplifier la vie d’une façon incroyable, car ils possèdent un pouvoir rare dans le monde de l’informatique : ils sont interopérables.

Mon flux

En effet, mon flux de travail est essentiellement basé sur deux piliers.

Le premier est le format de texte RTF (rich text format), qui est reconnu et lu par tous les logiciels de traitement de texte comme par Scrivener ou Affinity Publisher.

Le deuxième est l’utilisation de styles qui sont inscrits, engrammés dans le fichier RTF, et que chaque logiciel sait reconnaître.

Un texte marqué avec un nom de style particulier dans Scrivener (ou dans Word ou dans LibreOffice) gardera attaché le nom de ce style si on l’exporte en format RTF.

Ainsi, comme nous l’avons vu dans la première partie de cette série, j’ai créé un style dans Scrivener qui me permet de marquer les portions de texte qui sont vues par un autre angle, ou qui désignent une scène décalée temporellement ou spatialement, des flashbacks.

Lorsque j’aurai compilé le texte, les portions marquées de ce style seront reconnues par Affinity Publisher, ce qui me permettra d’appliquer le style définitif propre au livre papier.

Mais mieux encore (et nous le verrons dans l’épisode 3 de la série Créer un EPUB), la compilation de Scrivener peut marquer le texte stylé pour le lier à la feuille de style CSS.

Il n’est donc besoin que ne marquer une seule fois le texte original, pour y appliquer ensuite les styles propres à chaque canal de diffusion : livre papier dans Affinity Publisher, livre électronique dans Brackets ou Sigil.

Les styles nécessaires à un livre papier

Pour un livre papier, vous allez avoir besoin de créer quelques styles en plus de ceux déjà pensés pour le texte lui-même et que nous avons déjà vu dans l’épisode 1 de cette série d’articles. Il y aura donc :

  • Le style des en-têtes et des pieds de page (numéros de page, notamment).
  • Le style du titre du livre.
  • Le style de la table des matières.

Les styles de Scrivener ne servent donc que pour marquer le texte sans véritablement lui donner une identité, tandis que cette dernière est définie dans les styles conçus dans Affinity Pulisher qui permettent de créer l’habillage véritable du livre.

Il faut bien distinguer styles de paragraphes (qui s’appliquent donc à l’ensemble d’un paragraphe et en modifient toute la structure et l’apparence : est-il centré, justifié à droite, à gauche, aligné à droite ou à gauche, avec quel retrait de première ligne, quel retrait tout court, etc.) et styles de caractères qui s’appliquent seulement à certaines parties d’un paragraphe par exemple (italique, avec quelle fonte, avec des ligatures, etc.).

Par exemple, mon corps de texte est défini par un style de paragraphe justifié, sans retrait global mais avec un retrait de première ligne de 3 mm, et un style de caractère de fonte Paciencia normal de corps 10 pixels avec un interlignage de 13 pixels, des ligatures communes et discrétionnaires activées.

Je vous conseille fortement de faire table rase des styles qui sont embarqués dans Affinity Publisher, car ils risquent de faire doublon et de vous perturber ensuite. Pour cela, cliquez sur Texte > Styles de texte > Détacher et supprimer tous les styles. Il ne restera plus que les ceux nommés [Aucun style] dans les styles de caractères comme dans les styles de paragraphes.

Le texte brut : compiler depuis Scrivener

Les phases préparatoires étant terminées, il est temps d’intégrer le texte dans la maquette. Pour cela il faut tout d’abord exporter celui-ci depuis Scrivener, ou, selon le terme qui convient le mieux, le compiler. Cette opération est un paramétrage qui mérite qu’on s’y attarde un peu, et je l’ai donc détaillée dans une autre série d’articles, dont le premier vous aidera à mieux vous y retrouver.

L’objectif est d’obtenir un fichier RTF reprenant l’intégralité du texte, celui de l’œuvre comme celui des pages liminaires, en un flux continu comportant aussi les styles utilisés.

Vous pouvez utiliser le format de compilation que j’ai créé spécialement pour cette opération. Il est téléchargeable librement, et vous pouvez le modifier selon vos propres besoins. Pour l’utiliser tel quel :

Il vous suffit de cliquer sur Fichier > Compiler et une fenêtre s’ouvre par-dessus votre projet.

Trois vérifications s’imposent.

Sélectionnez bien le format de compilation nommé Publication dans la partie de gauche (1).

Vérifiez que le format de sortie du texte compilé soit bien RTF dans la barre du haut, même si pour l’importation dans Affinity Publisher, le format DOCX fonctionne tout aussi bien (2).

Et surtout, veillez à ce que toutes les portions de votre texte soient incluses dans la compilation dans la liste de droite (3). Au besoin, cochez ou décochez ce dont vous avez besoin ou pas.

Après quelques secondes, vous trouverez sur votre bureau un fichier RTF contenant tout votre texte.

Petite incursion dans le format de compilation de Scrivener

Pour ceux que ça intéresse, il est temps de se pencher sur le format de compilation que j’ai créé dans Scrivener dans l’optique de mon flux de travail. Nous nous intéresserons seulement ici à la partie RTF et nous verrons dans un autre article la partie EPUB.

L’objectif du format est de sortir un texte simple dont les styles sont préservés.

Pour entrer dans son mécanisme, faites un clic droit et sélectionnez Modifier.

Vous pourrez l’explorer en détail vous-mêmes mais en voici les principaux points.

En sélectionnant l’option RTF, vous allez voir que les sections de texte seul sont très peu formatées. Les sections des titres de chapitre sont agencées de façon à ce que la compilation écrive « Chapitre » puis un saut de ligne et le numéro du chapitre en incrémentant à chaque fois. Les styles importants sont indiqués et les noms qu’ils vont porter dans le fichier également (c’est capital pour pouvoir ensuite changer vos styles en un clic).

Le texte n’est pas mis en page.

Les autres options n’ont pas été utiles donc je ne les détaille pas.

Intégrer le texte dans Affinity Publisher

Une fois en possession de votre texte compilé par Scrivener, vous pouvez revenir dans Affinity Publisher.

La partie la plus excitante de la fabrication du livre commence.

Créez un cadre de texte sur la première page, puis allez dans Fichier > Insérer..., sélectionnez le fichier RTF que Scrivener a compilé pour vous.

Le texte est alors automatiquement ajouté dans le cadre de texte, mais comme ce dernier est trop petit, le logiciel le tronque et affiche un petit symbole en forme de triangle rouge en face d’un œil barré pour vous signaler qu’il le fait.

Créer un gabarit avec des cadres de textes liés

En double-cliquant sur la Planche de type A dans l’onglet Maquettes du volet de gauche d’Affinity Publisher, le logiciel va vous ouvrir le gabarit de vos pages de texte.

Avec un outil Cadre de texte, vous pouvez insérer sur la page de gauche une zone où prendra place votre texte. Et vous faites la même chose pour le cadre de droite. Cliquez ensuite sur l’icône en forme de triangle blanc qui se trouve en bas à droite du cadre de gauche. Votre pointeur s’accompagnera d’une icône symbolisant une chaîne et quand vous le dirigerez vers le cadre de droite, celui-ci se trouvera sélectionné. Cliquez dans le cadre de texte de droite.

Vous venez de lier les deux cadres de textes.

Ainsi, quand un texte sera inséré dans le cadre de gauche, s’il est trop long pour y être contenu tout entier, il « coulera » jusque dans le cadre de droite.

Voici les deux pages de droite et de gauche de base de votre livre toutes prêtes à recevoir votre flux de texte.

Le Chemin de fer

C’est ainsi que l’on nomme la suite des pages de votre livre, sous la forme d’une liste de pages en vis-à-vis dont la première est toujours une page de droite, et la dernière une page de gauche.

Afin que votre livre soit correctement imprimé, vous devrez toujours vérifier que le nombre total de pages soit un multiple de 4. En effet, un livre n’est rien d’autre qu’une série de feuilles pliées en deux associées entre elles, ce qui crée obligatoirement 4 faces à chaque feuille. Vous serez donc peut-être obligés de rajouter une, deux ou trois pages blanches à la fin de votre ouvrage pour obtenir ce multiple de 4.

Cliquez alors sur la Page 1 de votre Chemin de fer dans l’onglet Pages.

Rajoutez des pages en cliquant sur l’icône en forme de page vierge. Affinity Publisher vous demande combien de pages vous désirez rajouter, avant ou après votre première page (après me semble plus approprié, non ?), et quelle maquette (donc quel gabarit) utiliser. Répondez 3 pages (pour obtenir un nombre de pages total qui soit multiple de 4, bien sûr), après la page 1, et selon la Planche de type A.

Il ne vous reste plus qu’à lier le cadre de texte de la première page avec celui de la page de gauche suivante, pour que le texte se mette à « s’écouler » de page en page… votre livre prend forme devant vous.

Les styles importés

Comme vous avez auparavant pris soin de faire table rase des styles par défaut d’Affinity Publisher, vous n’allez retrouver que vos propres styles, ceux qui ont été importés depuis Scrivener, plus les styles Normal, créé par Scrivener lors de la compilation pour marquer le corps du texte, et les [Aucun style] en paragraphe et en caractère.

Pourtant, l’affichage est un peu mensonger, et je vous conseille de demander à Affinity Publisher de Réinitialiser le formatage du texte, c’est-à-dire d’enlever toutes les mises en forme qui ne sont pas prévues par les styles. Cela peut se faire assez facilement en cliquant sur l’icône en forme de T englobé dans un cercle inachevé sur la droite du volet des styles, après avoir préalablement sélectionné tout votre texte (raccourci clavier Command+A).

Vous pouvez constater la différence.

À partir de là, votre travail va être de détailler style par style la mise en forme que vous décidez de leur appliquer. Espacements, fontes, taille, tabulations, justification, typographie, etc.

Si vous avez déjà créé des styles qui vous conviennent dans un précédent fichier d’Affinity Publisher, vous pouvez les importer. Cela vous fera gagner du temps. Il suffit de cliquer sur Texte > Styles de texte > Importer des styles de texte... et de choisir un fichier dont les styles portent exactement les mêmes noms que ceux de votre fichier actuel. Le logiciel ouvre une fenêtre modale qui vous demande ce que vous voulez faire des styles qui portent le même nom. Si votre fichier précédent avait une mise en forme qui vous convenait, le tour est joué en un clic…

Affiner la mise en page

Une fois le texte intégré dans le nombre de pages nécessaire et les styles bien fixés, vous allez devoir soigner quelques détails.

Tout d’abord, par convention, un chapitre débute toujours sur une page de droite. Si par hasard vous aviez un chapitre qui commençait sur une page de gauche, il vous suffirait d’insérer une nouvelle page blanche, sans en-tête ni pied de page, avant cette page-là, sans lier le cadre de texte. Vous allez ainsi décaler automatiquement le début du chapitre sur une page de droite et retomberez sur vos pieds.

C’est le moment de vérifier si les styles choisis pour certains passages de texte sont harmonieux, si vous n’avez pas trop de veuves et d’orphelines. Je ne veux pas parler ici de votre rôle de soutien de famille, mais bien de lignes qui appartiennent à des paragraphes et qui se retrouvent isolées en bas de page (les veuves) ou en début de page suivante (les orphelines). Personnellement je préfère en laisser plutôt que de déséquilibrer la symétrie des deux pages, mais c’est un choix non académique que j’assume. Par contre, évitez à tout prix de vous retrouver avec une orpheline sur la dernière page du chapitre (voire du livre), cela serait assez disgracieux (à mon goût, bien sûr). Au besoin, jouez avec un saut de ligne ou avec la valeur de l’interligne.

Les pages liminaires

Un livre, c’est le corps du texte, mais pas seulement.

Dans un essai, il peut y avoir une préface, un index, une bibliographie.

Dans un roman, il peut même y avoir un index des protagonistes (ce serait une bonne idée pour Game of Thrones, par exemple, et certaines éditions le font pour les œuvres de Tolkien), des appendices pour expliquer certains détails propres à l’univers (là encore, le Seigneur des Anneaux en regorge).

Mais il y a aussi toute une série de pages auxquelles on ne pense pas spontanément mais qui font aussi qu’un livre est entier.

Outre les pages de garde (vierges) situées au tout début du livre imprimé, on trouve :

La page de faux-titre.

La page de titre.

À son verso le colophon, sur lequel, généralement en bas de page sera apposé votre copyright (ou la mention d’une éventuelle licence Creative Commons), l’ISBN de l’édition, et l’année de l’édition, la raison sociale de l’éditeur, parfois le nom de l’imprimeur.

La table des matières, qui recense les chapitres, leurs numéros et leurs noms éventuels, et le numéro de la page où ils débutent, mais aussi le numéro des pages des éventuelles annexes.

La bibliographie de l’auteur peut également apparaître, généralement sur la page de gauche qui fait suite à la page de titre. Y sont listés les ouvrages déjà publiés dans les différentes maisons d’édition.

Toutes ces pages peuvent facilement être composées dans Affinity Publisher à partir d’un gabarit.

Les images

Les images éventuelles que vous allez intégrer dans votre maquette intérieure doivent répondre à certains critères pour être imprimées ensuite avec une qualité satisfaisante.

Tout d’abord, veillez à ce qu’elles soient d’une résolution suffisante, d’au moins 300 dpi/ppp/ppi c’est-à-dire 300 pixels par pouce. C’est le standard professionnel qui vous garantira que l’image ne sera pas pixellisée et illisible, ou pire, dégradée, lors de l’impression. Pour cela, utilisez si besoin est Affinity Photo, le concurrent beaucoup plus abordable de Photoshop (et sans abonnement, vous m’avez compris).

Ensuite, leur format est important. Privilégiez les formats lourds mais très fidèles que sont le TIFF, le PSD, le BMP, ou le PNG, voire le PDF.

Enfin, leur intégration doit les mettre en valeur. Traditionnellement, dans un roman, elles sont placées sur la page de gauche qui précède un titre de chapitre. Dans certaines œuvres décrivant des univers fantasmés comme la fantasy ou la science-fiction, des cartes sont même intégrées pour aider le lecteur à suivre la géographie, la politique, le périple des héros, et ces cartes se placent la plupart du temps en début d’ouvrage.

La table des matières

Scrivener est capable de créer une table des matières lors de la compilation, mais elle ne servirait à rien dans mon flux de travail, puisque la pagination va complètement changer lors de la mise en page dans Affinity Publisher. C’est donc à ce dernier qu’est dévolue la charge de construire l’indispensable repère destiné au lecteur.

Et vous allez voir, la chose est assez aisée à construire.

Tout d’abord, vous devez indiquer au logiciel quelles sont les différentes sections de votre livre : parties, chapitres, sous-chapitres, bref, les grands repères que vous voulez donner au lecteur. Pour ce faire, dans l’onglet Pages du volet de droite d’Affinity Publisher, cliquez sur l’icône en forme de signet, le Gestionnaire de sections. Par défaut, il vous présente une section qui englobe la totalité de votre ouvrage. Sur votre chemin de fer, double-cliquez sur la première page que vous désirez marquer, celle du premier repère que vous voulez indiquer. Puis dans le Gestionnaire de sections, cliquez sur l’icône en bas à gauche qui représente une page planche cornée. Vous venez de créer une nouvelle section. Vous pouvez lui donner son titre, par exemple, là, elle va pour moi s’appeler Première partie. Vous ferez de même pour le premier chapitre de cette première partie, etc. Jusqu’à ce que toutes les sections de votre ouvrage soient marquées.

Veillez bien à ce que dans toutes les sections, vos titres (ici Livre premier et La tour brisée) soient dotés de styles correspondants et hiérarchiquement ordonnés. C’est-à-dire que les grandes sections (ici les parties du livre) seront dotées d’un titre de hiérarchie header1, les plus petites d’un titre header2 (ici les chapitres du livre), les suivantes d’un titre header3 (ce pourraient être les sous-chapitres). C’est très important pour la cohérence de votre table des matières et pour l’automatisation de sa stylisation ensuite.

Sur une page avant votre premier chapitre, dans un cadre de texte, cliquez pour insérer du texte.

Puis allez dans la partie Table des matières dans le volet de gauche, cliquez sur l’icône en forme de plusieurs pages intitulée Insérer. Le logiciel crée un texte qui dit « aucune entrée de TDM trouvée », mais il a créé une première table des matières, nommée TDM1, que vous pouvez maintenant paramétrer. Si vous cochez Header1 et Header2 dans les cases des noms de styles d’entrée, la table des matières se met automatiquement à jour et vous voyez apparaître les titres des sections et leurs numéros de pages.

Il ne vous reste plus qu’à modifier les styles de la table des matières, regroupés sous les dossiers TDM : Entrée et TDM : Numéro, pour que votre table des matières soit parfaite. Par exemple en donnant une taille décroissante aux diverses entrées en fonction de leur hiérarchie.

La création du PDF

Une fois tous les éléments de votre maquette positionnés, toutes les pages correctement remplies de texte, tout le corps de votre texte parfaitement placé dans les cadres adéquats, le nombre de pages vérifié, les images de bonne qualité intégrées, il ne reste que la dernière étape, celle qui va produire le document final, l’exportation dans un format stable et lisible par tous.

Ce format standard de l’industrie est le PDF.

Cependant, n’importe quel PDF ne fera pas l’affaire. Vous devez vous assurer de plusieurs critères.

Tout d’abord les fontes (ou polices de caractères) doivent être incorporées dans le PDF, de manière à ce que les caractères soient bien imprimés. Affinity Publisher fait ça très bien, automatiquement, sans même que vous ayez à le préciser.

Ensuite, il faut veiller à fournir un fichier aux normes demandées par votre service d’impression à la demande. Faut-il des traits de coupe, des repères ? Ou bien, au contraire, faut-il veiller à ce qu’il n’y en ait surtout pas ? Vous devrez vérifier cela dans Fichier > Configuration du document..., onglet Fond perdu.

Pour Books on Demand, vous devez aussi fournir un fichier PDF feuille à feuille, c’est-à-dire que la vue en double page que vous avez utilisée jusque là pour la mise en page, si elle est très pratique, n’est pas du tout adaptée. Il faut décocher dans Fichier > Configuration du document..., onglet Disposition l’option Doubles pages. Cela va prendre quelques minutes mais Affinity Publisher changera tout le fichier de manière à ce que chaque page soit présentée séparée des autres.

Vous êtes prêt à créer votre PDF grâce à Fichier > Exporter..., onglet PDF, préréglage PDF (pour impression). La résolution des images tramées sera bien de 300, comme nous en avons parlé plus tôt.

En cliquant sur Exporter, vous obtenez un très beau fichier de la maquette intérieure de votre livre, qui est prêt pour partir à l’impression…

Ah, peut-être pas, parce qu’il manque un très léger détail qui a pourtant une importance capitale : une couverture.

Et c’est ce que nous verrons dans le prochain épisode.

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Dans la mémoire du Serpent à Plumes

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Making of a book, partie 1 : outils pour écrivain

Making of a book, partie 1 : outils pour écrivain

Making of a book, partie 1 : outils pour écrivain

Dans cette triple série d’articles, Making of a bookCréer un livre électronique au format ePub3, et Making of an (audio)book, je vous propose le résultat de mes recherches, de mes essais et de mes explorations diverses et variées sur la façon de produire un livre, respectivement en format papier, en format électronique, et en format audio. Ces articles ont vocation à évoluer dans le temps, aussi n’hésitez pas à vous inscrire à la Newsletter d’écaille & de plume qui vous avertira de toute mise à jour.

Publier un livre, c’est d’abord l’écrire, bien sûr.

Je n’ai pas la prétention de donner des cours d’écriture, car j’en serais incapable. D’autres font ça bien mieux que je ne le pourrais. Par contre je peux partager avec vous dans ce premier article quelques outils que j’ai adoptés pour moi-même. Je peux aussi vous livrer ma méthode, qui reste perfectible, personnelle, mais qui peut-être pourra vous donner quelques idées pour trouver ou peaufiner la vôtre.

Pour ce qui est de trouver l’idée première, l’amorce, l’étincelle créatrice, seule votre imagination saura vous guider.

Mais à partir de là, de ce mystère qui peut partir d’une impression, d’un sentiment, d’une vague sensation, parfois même seulement d’une couleur, d’une ambiance ou d’une simple phrase, il s’agit souvent d’apprivoiser le chaos, de l’organiser sans trop le brider, de sectionner des branches et d’en privilégier d’autres.

Version

2.2

}

Mise à jour

10/01/2021

Changement des versions
10/01/2021
  • Liste des styles nécessaires à l’édition.
06/01/2021
  • Changement d’images pour illustrer Scapple.
04/01/2021
  • Mise en avant de Scapple et suppression de MindNode que je n’utilise plus.
  • Mise en avant d’Affinity Publisher et suppression de Scribus que je n’utilise plus.
  • Correction de fautes et coquilles.

Order out of chaos, here comes the Mindmap again

Je vous ai déjà parlé de ma manie de faire des cartes heuristiques, des mindmaps, dans la conception des scénarios de jeu de rôle. Cette habitude s’est naturellement étendue à l’écriture littéraire comme elle a pu le faire dans ma vie quotidienne ou dans ma vie professionnelle pour structurer, ordonner, développer. Surtout développer. Car à partir de l’idée de base, de l’amorce de mon projet, je commence d’abord par creuser en notant tout ce que cela m’évoque.

J’ai d’abord utilisé un logiciel qui comprenait une version mobile, car je voulais noter mes idées n’importe où, dès que je les avais à l’esprit, ou revenir sur un canevas même quand j’étais loin de mon ordinateur.

Mais je me suis rendu compte que le travail sur une carte heuristique me demandait une concentration qui n’était pas compatible avec un iPhone, et que je n’étais jamais vraiment loin d’un poste de travail. Car je confondais la prise de notes avec leur organisation en carte heuristique.

Pour la prise de notes et être sûr de les fixer à un endroit où je les retrouverai toujours, je n’ai pas encore trouvé mon bonheur et on en discutera certainement dans un autre article.

Mais pour organiser mes idées, puisque j’ai besoin d’un logiciel qui me laisse toute créativité dans les liens et dans leur organisation, et je n’ai pas trouvé mieux que Scapple.

Quant à la méthode, une fois que j’ai jeté toutes les idées qui dérivent de l’originelle, un peu partout sur le canevas de Scapple, tout ce que m’inspire cette amorce, je commence à organiser en les reliant entre elles, en les regroupant, et souvent ces groupes engendrent d’autres idées qui en développent le concept. Je pousse la logique de chaque concept le plus loin possible et j’essaie de les expliquer les uns par rapport aux autres.

Je structure ainsi le début d’histoire entre l’intrigue, les personnages, les lieux et les éléments fondateurs.

J’utilise une sorte de code de présentation pour m’y retrouver facilement au premier coup d’œil. Les personnages, par exemple, sont entourés d’un cartouche vert, les concepts d’un cartouche rose, les dates d’un carré. Je vous livre mon fichier de base avec les styles qui correspondent en fin d’article.

Réalisme, recherches et crédibilité

Une histoire ne peut être crédible que si elle s’appuie sur une base solide qui en constituera le réalisme, ou mieux, la vraisemblance. Il est donc nécessaire de rechercher à chaque étape une cohérence dans l’intrigue, mais aussi dans l’univers décrit par l’histoire. Que ce soit pour un space opera poétique comme dans Poker d’Étoiles ou un monde rétrofuturiste comme pour Le Choix des Anges, ou plus encore dans une histoire censée se dérouler entre la Renaissance et nos jours dans des lieux comme Toulouse, Paris, ou Sarajevo comme le sera Fæe du Logis, il faut construire ou reconstruire pour soi comme pour le lecteur un monde, un environnement dans lequel prendra place l’intrigue elle-même.

Jusque là ma méthode restait archaïque : bouts de papier, marque-page dans mon navigateur internet, fichier texte.

Et puis, j’ai fini par adopter Scrivener. Comme il est mon outil également pour la phase d’écriture elle-même, je vous en parlerai plus en détail plus loin, mais la phase préparatoire de recherche peut aussi bénéficier des outils de Scrivener.

Le plus intéressant pour moi reste la faculté du logiciel à intégrer les pages internet que l’on glisse-dépose dans son interface. Il y crée instantanément une archive web consultable à tout moment lors de la rédaction.

Je prends également des notes en cours de rédaction, sur les points qui me semblent à approfondir ou à améliorer, les recherches à faire pour en développer d’autres, ou les liens à faire avec d’autres chapitres.

Je me sers également beaucoup des fiches de personnage et de lieu dont je vous ai déjà livré les fichiers pour construire peu à peu une cohérence dans mon histoire.

De la même manière, il est impératif de ne pas se contredire soi-même dans un livre qui se veut crédible, et ce notamment sur la chronologie. Vous savez bien que le temps est une donnée fondamentale pour moi, mais dans un livre de fiction, c’est plus encore le cas.

J’utilise donc Aeon Timeline qui permet de garder à l’esprit les dates importantes et de calculer automatiquement les âges des protagonistes à un moment donné de l’intrigue, tout comme la trace des événements passés et futurs afin de ne pas créer de paradoxes temporels qui pourraient anéantir votre si beau roman avant même qu’il ne soit né.

Et si je reviens dans le passé pour m’empêcher de faire ce rêve, est-ce que Fæe du Logis disparaîtra ?

Pensée terrifiante.

Aeon Timeline est même prévu pour s’interfacer avec Scrivener, ce qui permet de tenir l’intrigue à jour en même temps que les changements de chronologie et vice-versa.

Le travail à ce moment-là est un incessant va-et-vient entre Scapple, Scrivener et Aeon Timeline. Surtout pendant la phase de rédaction.

La plume du phœnix

J’ai écrit Le Choix des Anges de façon classique, avec un traitement de texte, LibreOffice, plus tard avec Pages.

Mais je me suis rendu compte que le processus d’écriture que j’avais mis en place rendait difficile le simple fait de retrouver un moment particulier de mon histoire pour le modifier. J’étais obligé de dérouler ou d’enrouler en permanence le fichier pour trouver deux endroits à corriger l’un par rapport à l’autre, pour vérifier leur cohérence ou leur tonalité. Et l’un comme l’autre devenaient lourds et lents au fur et à mesure que la rédaction avançait.

Je me suis donc tourné vers Scrivener et sa logique totalement différente qui permet de considérer chaque partie du texte comme un fichier séparé, organisé de façon fluide dans une sorte de chronologie narrative. Chaque morceau a son résumé, ses notes, parfois même des sauvegardes autonomes. On peut organiser chaque section avec des mots-clefs avec une liberté étonnante et un peu déroutante au début.

Il y a quantité de tutoriels sur Scrivener sur la Toile, notamment sur le site officiel de Littérature & latte. Vous pourrez en découvrir l’extrême versatilité et l’adaptabilité à tous les types de projets d’écriture.

Et à ma modeste échelle, je commets parfois quelques articles d’astuces que vous pouvez retrouver sur d’écaille & de plume.

Maison de Corrections

Vous avez envie d’écrire, c’est louable. Vous avez sans doute beaucoup de talent. Mais de grâce, soignez votre orthographe ! Il n’est rien de plus irritant, pour un lecteur, de bloquer sur un mot mal orthographié, sur une coquille oubliée, sur une tournure de phrase mal pensée. Pour ma part, une telle chose me gâche mon plaisir.

La Forme est sans doute aussi importante que le Fond, surtout pour un lecteur, ou même un relecteur ou un correcteur. Pour un éditeur c’est indispensable.

Et malgré toutes les dictées que ma mère m’a infligées (pour mon bien) dans mon enfance, tous les articles du Bescherelle que j’ai pu apprendre (et croyez-moi, j’avais intérêt à les savoir par cœur !), toutes les listes de mots que je devais connaître, il m’arrive à moi aussi de me tromper. Surtout sur un clavier d’ordinateur.

Corriger votre texte est donc incontournable.

Mais il existe plusieurs niveaux de corrections, que vous allez enchaîner voire superposer les uns aux autres.

Les corrections de fond, la « bêta-lecture »

Tout d’abord, il y a la correction la plus fondamentale, celle de la vraisemblance, de la cohérence et du réalisme de l’ouvrage. Si vous avez correctement pensé votre livre, il devrait y en avoir assez peu. Mais même l’intrigue la mieux pensée, même le personnage le plus travaillé psychologiquement peut se trouver dans une situation dont la vraisemblance peut être mise en doute à une lecture plus attentive. Et qui vous assure que vous n’avez pas dit que Tartampion avait les cheveux blonds au chapitre 4 et bruns au chapitre 5 ?

Chaque acte d’un personnage doit en outre être cohérent avec d’une part l’univers que vous avez construit, avec sa psychologie propre, et avec les réactions que sa psychologie lui autorisera lorsqu’il sera confronté à la situation que vous avez créée.

Vérifier que tout cela ne cloche pas est un travail difficile, car il faut prendre du recul avec le texte, avec les personnages, avec l’histoire.

C’est pour cela que je n’y vois que deux solutions : soit prendre deux ans de recul sans toucher le texte (à ce rythme-là, je n’accoucherais personnellement que d’un roman tous les 50 ans…), soit demander à quelqu’un d’autre de lire et de critiquer votre travail. C’est bien entendu la deuxième solution qui me paraît la plus intéressante, car elle permet aussi de confronter le point de vue d’un premier lecteur, ou même de plusieurs, avec celui de l’auteur. Souvent de la discussion naît la lumière, et cette situation ne fait pas exception à la règle.

Il faut bien sûr se trouver une ou plusieurs personnes de confiance, quelqu’un qui comprendra votre univers, qui sera suffisamment proche de vous pour l’apprécier et surtout pour vous faire des retours structurés, organisés, et des critiques constructives. Il n’est pas question de se limiter à un simple « oui c’est super génial » ou à un « je n’aime pas ». Il faut argumenter, développer, discuter. Pour l’auteur, cela demande un peu d’humilité, car il n’est pas toujours facile d’entendre que l’on n’a pas tout réussi du premier coup. Pour le bêta-lecteur, cela demande du doigté et de la diplomatie.

Ces corrections sont celles où l’auteur peut aussi « défendre son bout de gras », et argumenter lui aussi face à son bêta-lecteur. S’il pense que telle action du personnage est justifiée, il peut la garder, mais peut-être mieux l’expliquer.

La forme, une question de style

Une fois le fond stabilisé, il est maintenant temps de s’occuper de la forme.

Vos phrases sont-elles trop longues, trop courtes ? Y a-t-il des répétitions qui alourdissent le style, des fautes de syntaxe, un manque de concordance des temps ?

Je me sers de deux sources dans ce moment critique.

Tout d’abord Antidote, le logiciel de correction orthographique. Il a la particularité de repérer très facilement les répétitions ou les syntaxes discutables.

Ensuite et surtout, d’autres correcteurs ou correctrices humaines.

Là encore, vous seul jugerez si les corrections suggérées doivent être appliquées ou pas. Antidote n’est pas un logiciel parfait, il lui arrive de se tromper (assez souvent) ou d’être trop strict. Vos correcteurs auront sans doute aussi cette qualité. Mais même si Antidote réclame une correction pour l’emploi d’un mot familier, vous pouvez décider de le garder tout de même, car le personnage qui l’emploie possède un registre de langage familier, ou parce que vous désirez que votre style soit familier dans cette partie-là de votre livre. Vous pouvez décider de garder une répétition pour créer de l’emphase, pour donner un rythme à votre phrase comme en poésie ou en rhétorique.

Bref, là encore vous devrez faire des choix.

L’esprit et la lettre

Par contre, vous en aurez moins dans la troisième phase des corrections, la phase orthographique et grammaticale.

Là encore j’utilise deux sources (en plus de mes propres relectures) : Antidote et mes correctrices.

Antidote fera des suggestions de corrections basées sur les paramètres que vous lui aurez indiqués auparavant : voulez-vous écrire selon l’orthographe traditionnelle, ou la réforme simplifiée des années 1990 ? En fonction de ce choix, les graphies correctes ne seront pas les mêmes. Et Antidote vous les explique.

Cela simplifie le dialogue avec mes correctrices, qui ont parfois autant de doutes que moi sur une orthographe. Mais les yeux aguerris des humains peuvent parfois trouver des coquilles que le logiciel a laissé passer, car les mots n’étaient pas incorrects, même s’ils changent complètement le sens de la phrase (mère et mer, par exemple).

Un défaut actuel d’Antidote (même si Druide, la société éditrice, m’a assuré qu’elle y travaillait) est qu’il ne sait pas gérer l’accord de proximité.

L’art délicat de la typographie

Une fois l’orthographe corrigée, il faut s’occuper de la typographie, c’est-à-dire de la façon correcte d’enchaîner les signes de l’écriture, notamment (mais pas seulement) la ponctuation, de manière à ce que le texte ait une forme agréable pour le lecteur.

La typographie est essentiellement (mais pas seulement), l’art de savoir placer les espaces.

Les espaces fines, sécables, insécables. Car oui, en typographie on dit une espace et pas un espace. Antidote vous guidera pour savoir quels espaces utiliser : après les points et jamais avant, les espaces avant et après les deux points, les espaces avant et après les points d’interrogation ou d’exclamation. Les espaces entre les chiffres.

Cependant, vous apprendrez aussi à mettre en forme les dialogues, l’importance des tirets cadratin et semi cadratin, des apostrophes et virgules courbes, des guillemets français et de leur différence avec les anglais.

C’est Antidote qui me sert de guide, là aussi, en complément avec l’excellente série d’articles de Lionel Davoust qui expliquent tout cela de façon claire et illustrée. Et franchement, là, je les écoute toujours.

Existe-t-il un autre style ?

Cependant, comme vous pouvez le lire dans le premier volet de la série Créer un livre électronique au format ePub3, il est important de structurer le manuscrit final pour obtenir une base de texte qui sera mise en forme séparément. Une seule structure qui sera utilisée pour construire la forme de votre livre papier, et celle de la version électronique du même ouvrage.

On obtient cette structure grâce à l’emploi des styles de paragraphes ou des styles de caractères (voir le chapitre plus détaillé) dans les traitements de texte classiques comme LibreOffice, Pages ou Word.

Pour Scrivener, la philosophie est légèrement différente.

Le texte qui est dans le logiciel est un texte brut, peu mis en forme. Une fois écrit, il est nécessaire de le compiler, c’est-à-dire de l’exporter comme un fichier plus classique, dans l’ordre que vous aurez décidé. Par exemple, si vous désirez mettre le contenu du chapitre 11 avant celui du chapitre 7, pour quelque raison que ce soit (une sortie papier de correction permettant de mettre les deux chapitres en parallèle ?) vous indiquez simplement au logiciel qu’il doit organiser le manuscrit de sortie dans cet ordre-là, et abracadabra !

La phase de compilation (j’ai d’ailleurs écrit un article à ce sujet) est donc celle qui permet vraiment de donner une structure au texte, mais vous devrez sans doute auparavant distinguer dans votre rédaction les zones de texte qui différeront de votre texte principal, là encore avec des styles de paragraphes et des styles de caractère. Je vous en donne un exemple avec le premier chapitre du Choix des Anges, construit comme un montage de cinéma qui entrelace différents moments dans la narration faite par Armand. Pour distinguer les phases de flashback et celles de la narration normale, j’ai utilisé un style différent, que j’ai indiqué à Scrivener dès la rédaction. Ainsi, lorsque je vais compiler mon texte, les paramètres tiendront compte de ce style particulier.

La liste des styles utiles

Voici les styles que vous aurez certainement besoin de créer ou d’utiliser dans votre projet de livre.

Des styles de caractères :

  • Un style de mise en évidence pour les mots importants. On utilise en général une mise en italique.
  • Un style d’accentuation forte pour être encore plus marquant. On utilise la plupart du temps une mise en gras.
  • Un style mixte, pour combiner la mise en évidence et la mise en gras.
  • Un style mise en évidence dans un texte en italique, qui permet de renverser la mise en italique si besoin.
  • Un style de Première phrase de chapitre si vous voulez changer la casse de vos débuts de chapitre par exemple (on peut le faire autrement dans Scrivener, mais la solution d’un style est plus interopérable avec les autres logiciels comme les traitements de texte).

Des styles de paragraphes :

  • Un style de corps de texte, la base de votre texte.
  • Un style de titre de chapitre, pouvant être ensuite décliné pour la façon dont vous allez numéroter les chapitres.
  • Un style de titre de parties, si vous en avez dans votre texte, pouvant là aussi être décliné pour la façon dont vous voudriez numéroter les parties.
  • Des styles de scènes, vous permettant de distinguer autrement qu’avec les signes typographiques de changement de scène deux moments différents dans une même séquence, comme des analepses ou des prolepses (flashbacks et flashforwards).
  • Un style de dédicace, qui marque déjà le texte sur la page adéquate.
  • Un style de mentions légales qui marque lui aussi le texte sur la page dédiée.
  • Un style de titre de scène ou de division de scène.
  • Un style ou des styles pour vos entêtes et vos pieds de page.

Un seul texte, plusieurs vies

Une fois que le long et lent processus d’écriture est terminé, et même pendant, vous aurez besoin de mettre en forme le texte suivant vos besoins.

Or, un même texte peut être envoyé à vos bêta-lecteurs pour correction, ou au logiciel de mise en page pour obtenir un PDF nécessaire à la fabrication du livre papier, ou au logiciel qui créera le fichier électronique à intégrer dans une liseuse.

C’est là que la philosophie de Scrivener est à mon avis un énorme avantage. Le texte ne change pas. Vous n’avez rien à faire dessus. Seules sa forme et le format du fichier de sortie vont changer. Et cela peut se décider en quelques clics pour peu que vous sachiez exactement ce que vous voulez.

Il faut d’abord connaître vos propres besoins.

Pour ma part, j’ai décidé de concevoir trois mises en forme seulement, en fonction de ce que le texte va devenir et aussi des étapes nécessaires. Je vous résume tout cela dans une petite carte heuristique (ça faisait longtemps).

  • Une mise en forme qui aura pour but de donner le texte à mes correctrices, selon deux modalités qui restent leur choix : un fichier PDF à imprimer ou un fichier plus classique à corriger dans un traitement de texte. J’utilise aussi ce format pour mes propres corrections et pour y porter des annotations afin d’enregistrer la version audio du livre.
  • Une mise en forme de publication destinée au livre papier, essentiellement sous un format RTF qui sera importé dans un logiciel de mise en page comme Affinity Publisher, qui est celui que j’utilise personnellement.
  • Une mise en forme de publication destinée au livre électronique, comme un format EPUB natif que je corrigerai ensuite selon mes desiderata plus précis.

Pour chacune, j’ai décidé de ce que je voulais : des en-têtes sur la page, et lesquels, jusqu’aux marges, en passant par l’incorporation des styles ou non.

Et j’ai construit deux formats de compilation pour Scrivener. Un format dit « épreuve » et un format dit « publication » qui servira pour la suite du travail de production, tant en papier qu’en numérique.

Je détaillerai avec vous les étapes qui ont mené à la conception de ces formats de compilation dans plusieurs articles.

Maîtriser la compilation dans Scrivener, partie 1

Pour aller plus loin sur la compilation dans Scrivener.

La naissance de Janus

La suite de la vie du texte sera différente suivant que l’on désire fabriquer le livre papier, sa version électronique, ou encore sa version audio. Nous verrons cela dans trois séries d’articles complémentaires.

Au début de chacun d’eux, je passerai en revue avec vous les outils complémentaires qui sont les miens, et nous progresserons ensemble vers la réalisation de chaque incarnation de votre œuvre.

Les présents d’Héphaïstos

Tout comme le dieu forgeron le fit pour de célèbres Héros de la mythologie grecque, le Serpent à Plume a fait éclore dans son nid de flammes des armes magiques qui vous permettront de vaincre vos ennemis, mais surtout de surmonter les obstacles de la compilation avec Scrivener.

Voici donc :

  • Un fichier d’exemple Scapple pour mes codes de présentation sur les cartes heuristiques.
  • Un modèle générique pour un roman (celui que j’utilise), et mes formats de compilation pour la correction, et pour la publication papier et numérique. Nous les utiliserons pour les prochaines étapes de la fabrication du livre dans sa version papier, mais également dans ses versions numérique ou audio.

Vous pouvez les télécharger en devenant membre de la Tribu des Ptérophidiens & Ptérophidiennes, à travers la lettre d’écaille & de plume.

Libre à vous des les utiliser ou de les modifier selon vos propres besoins, ils sont juste une base, certainement perfectibles.

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Star Cowboy : mise en place d’une table virtuelle sous Roll20

Star Cowboy : mise en place d’une table virtuelle sous Roll20

Star Cowboy : mise en place d’une table virtuelle sous Roll20

Comme beaucoup de rôlistes de mon âge (avancé), mes compagnons de jeu et moi-même avons peu de temps à consacrer à nos aventures partagées. Les obligations professionnelles, familiales, l’éloignement de plusieurs d’entre nous (régions toulousaine, montalbanaise, agenaise, parisienne), forment des obstacles qu’il était auparavant impossible de vaincre plus de quelques rares fois par an.

Heureusement, les technologies d’internet ont permis ces dernières années l’apparition de services de tables de jeu virtuelles, des interfaces partagées en ligne où les joueurs peuvent se connecter pour interagir avec des éléments tels que des images, des plans, des cartes, peuvent lancer des dés virtuels, écouter de la musique en même temps, et se parler les uns aux autres en conférence téléphonique, voire en vidéo.

Nous avons quant à nous choisi Roll20, pour sa simplicité de mise en œuvre et la polyvalence des styles de jeu qu’elle permet. Pour de vieux briscards du jeu de rôle comme nous, la prise en main d’un tel outil n’est pas si simple, même si nous sommes technophiles. Il existe de nombreux tutoriels, en anglais ou en français, sur la toile pour s’y acclimater. Mais mettre en place une partie de FATE n’allait pas de soi, car le style de jeu est un peu particulier (Points de Fate sous forme de jetons, Aspects à écrire et utiliser à la volée en cours de partie, jets de dés).

J’ai donc décidé de vous faire partager pas à pas la mise en place de notre table virtuelle Roll20 pour Star Cowboy et la configuration nécessaire à l’utilisation de FATE/Atomic Robo avec cette plateforme.

Création de la Campagne

Roll20 est une application internet accessible depuis un navigateur, et ce gratuitement. Il suffit de créer un compte sur la plateforme. Il existe des options uniquement réservées à un compte payant, mais très franchement elles ne sont pas indispensables pour créer une partie, même en tant que meneur de jeu. Pour ce faire, il suffit de cliquer sur Create New Game, et vous voilà propulsé dans l’interface de l’application. Je vous renvoie aux nombreux tutoriels qui peuplent la Toile pour les détails sur son utilisation.

Choix de la Feuille de Personnage

Grâce à +Sioc Fate, de la communauté Google+ de FATE Francophone, vous pouvez choisir à la création une feuille de personnage FATE Core francophone parfaitement fonctionnelle. Ce n’est pas la même que celle d’Atomic Robo (les Modes manquent), mais on peut facilement s’en servir de la même façon.

Il suffit de noter les Modes comme des compétences normales, et de lister au-dessous de chacun les Compétences à leur niveau spécialisé, maîtrisé, ou nominal. En jeu, vous n’aurait qu’à cliquer sur le dé symbolisé à côté de la compétence voulue pour que l’application vous donne le résultat d’un jet de dé.

Le fond d’écran

C’est sans doute le plus long à penser. Il faut en effet loger beaucoup de choses sur une table de jeu sous FATE : les pions des personnages, les différents Aspects mis en jeu, l’échelle de résultats pour l’avoir toujours sous les yeux, et quelques petits rappels pour que les joueurs comme le meneur de jeu aient toujours à l’esprit les mécanismes particuliers des actions de FATE.

Certains multiplient les images de fond pour placer tout cela, j’ai préféré faire une seule très grande image que j’ai placée comme fond, et où chaque zone est déjà délimitée.

Les Aspects

J’ai décidé de placer mes Aspects en haut de la table, afin qu’ils soient toujours visibles. Je me sers de l’outil de texte de Roll20 pour les créer, et les place dans la zone de l’écran délimitée à cet effet. Pour Star Cowboy, il y a des Aspects de Série, des Aspects d’Épisode, des Aspects de Scène, et les Conséquences Collatérales en plus des Aspects de Personnage qui sont gérés quant à eux directement sur la fiche de chaque personnage.

Pour me retrouver dans les différentes utilisations des Aspects (boosts, utilisations gratuites), j’ai développé un code simple à retenir :

Nom de l’Aspect + autant de * qu’il y a d’utilisations gratuites suivis de l’initiale du personnage (ou son nom complet) +/- b si c’est un boost.

Membre influent de l’équipe de protection de Samuel *Spike

Permet donc à Spike (joué par Jérôme) d’invoquer l’Aspect avec une utilisation gratuite. Il ne s’agit pas d’un boost et l’Aspect restera donc valable après sa première utilisation.

Bien évidemment, il faut mettre à jour l’Aspect une fois celui-ci joué (invoqué ou contraint), en n’oubliant pas de retirer l’éventuel astérisque, ou de le supprimer totalement s’il s’agissait d’un boost.

Cela demande une certaine discipline, mais les habitués de FATE y seront déjà rodés.

Les Personnages

La création de personnages est assez simple avec Roll20. Mon habitude est cependant, pour aller plus vite, de suivre toujours la même procédure. Tout d’abord écrire une description publique. Puis, m’atteler au remplissage de la fiche. Ayant créé Star Cowboy comme je le fais pour une partie non virtuelle, je copie/colle les Aspects de Personnage, puis j’organise les compétences en suivant un ordre précis. D’abord le Mode le plus élevé sur une ligne seule, puis en dessous les compétences spécialisées qui dépendent de ce Mode, en dessous les compétences maîtrisées, encore en dessous, éventuellement, les compétences à leur niveau nominal. Puis le Mode intermédiaire, et ainsi de suite.

Ne pas oublier de régler les paramètres pour savoir si les joueurs peuvent voir le personnage et le contrôler. C’est particulièrement important pour les personnages des joueurs afin que chacun puisse contrôler le sien.

Les Points de Fate

Roll20 intègre par défaut un système de cartes à jouer que l’on peut utiliser facilement, et que j’ai détourné pour symboliser les points de Fate. En téléchargeant sur le site une image de jeton de poker un peu modifiée via Pixelmator, j’ai créé un jeu de cartes alternatif où toutes les cartes ont la même face et le même dos. Il est donc possible de s’échanger les jetons comme on le ferait avec de véritables objets. Je trouve que cela renforce le côté ludique de FATE aussi bien que l’impression familière de manipuler des objets, puisque hélas on ne jette plus les dés physiquement.

La musique

Le système de SoundCloud intégré à Roll20 permet de s’occuper de l’ambiance, mais j’avais quant à moi préparé une playlist avec de nombreux morceaux de ma discothèque. Impossible donc de passer par SoundCloud. Je désirais par exemple que les scénarios possèdent un générique de début et de fin, comme j’en ai pris l’habitude dans le jeu type « série américaine ». Impossible de trouver le générique de Breaking Bad qui me sert d’introduction pour chaque épisode de Star Cowboy.

J’ai donc cherché comment diffuser ma musique à travers WebRTC. Heureusement, je suis sous Mac, et il existe un utilitaire gratuit vraiment génial qui se nomme SoundFlower. Il permet de rediriger le son émis par l’ordinateur vers un autre programme. En suivant ce tutoriel, j’ai donc réussi à diffuser ma musique en même temps que ma voix à mes camarades de jeu.

À l’usage, cependant, il semble que la diffusion de musique dans une partie de jeu virtuelle donne un résultat très différent par rapport à un jeu sur table. L’importance du son au cours du jeu, surtout lorsqu’on n’a pas la vidéo, est primordiale pour la compréhension des situations, et nous avons trouvé que la musique pouvait devenir très gênante dans ces moments-là, alors qu’elle pourrait être stimulante en jeu réel autour d’une même table. J’ai donc appris à faire taire ma sensibilité de mélomane et de réalisateur pour ne concerner la musique qu’à certains moments-clefs. Les génériques de début et de fin, essentiellement.

Cependant, je continue à penser mes scènes en musique, et je tiens ma playlist prête à toute éventualité, au cas où…

Les petits réglages personnels

Afin d’économiser de la bande passante, mais aussi pour accentuer l’immersion, nous avons décidé de couper la diffusion et la réception vidéo dès que la partie commence. Cela évite de se disperser, et rend la transmission audio plus fluide. Comme nous utilisons Chrome ou Firefox, nous passons directement par l’interface WebRTC. Il suffit alors dans les réglages de choisir Voice Only comme paramètre de l’option Broadcast to Others et de l’option Receive from Others.

De la même manière, j’ai demandé à mes joueurs de noter le nom de leur personnage comme pseudonyme. Ainsi, pendant le cours de la partie, on a naturellement tendance à s’interpeller par le nom des protagonistes et non par celui des joueurs.

Une fois tous ces réglages effectués, la partie peut commencer. Il suffit d’envoyer à vos joueurs le lien unique créé par Roll20 et à ne pas oublier de vous laisser une petite place sur le canevas pour entasser tous les éléments qui resteront cachés jusqu’à ce que vous les leur dévoiliez.

L’interface finale ressemble à cela. Un véritable capharnaüm, non ?

La partie proprement dite

Le jeu à distance est finalement assez proche du jeu sur table, à quelques différences près, qu’il faut s’attendre à apprivoiser avec le temps, comme le changement dans la perception de la musique dans l’ambiance.

Le fait de ne pas se voir (un choix délibéré comme je le disais plus haut) fait perdre beaucoup sur la captation des intentions des autres. Il faut donc parler beaucoup plus. Et s’écouter beaucoup plus. Il devient presque tacite de respecter quelques règles pour la prise de parole. On peut aussi se servir du chat écrit pour remplacer certaines précisions. Ce chat est d’ailleurs aussi très utilisé en parallèle de la voix pour transmettre des informations confidentielles à l’un des joueurs ou au meneur, et même, ce qui m’a surpris, entre joueurs pour commenter la partie en off, faire des digressions, voire des private jokes qui sont le pain quotidien de tous les rôlistes à travers le monde. On obtient ainsi une excellente immersion tout en permettant aux joueurs de plaisanter comme ils en ont l’habitude.

Pour le meneur, une partie de jeu virtuelle demande un travail encore plus conséquent qu’une partie réelle, car on a tendance à se reposer beaucoup plus sur les images (qu’il faut avoir cherché, parfois pendant des heures, tant sur le moteur interne de Roll20 que sur le net). Il faut avoir préparé le scénario à fond, le maîtriser sur le bout des doigts afin de rebondir facilement comme en partie réelle, tout en gérant en plus une interface informatique qui, si elle est simple et ergonomique, n’en demeure pas moins un écran inhabituel entre les joueurs et soi-même. Des actions facilement réalisables avec une main, un crayon et une feuille de papier prennent plus de temps avec une interface et un clavier, et demandent d’être encore plus en multitâche que lors d’un jeu sur table réelle. Il y a de nombreuses manipulations à faire : découvrir aux joueurs tel ou tel objet jusqu’ici caché dans la couche d’image du meneur, ouvrir telle ou telle fiche de personnage, déplacer des pions… On ressort d’une partie de 4 petites heures aussi fatigué que lors d’une grande session de 12 heures de jeu réel.

Je ne sais pas si cela influe encore sur l’écriture du scénario en lui-même, mais en tous les cas cela influe sur le rythme de la session de jeu. Pour le moment, la découverte du média, celle du jeu lui-même (mes joueurs sont peu habitués à FATE), de l’univers, ont surtout occupé le temps de parole. Nous avons peu joué en style direct. Mais le rythme des actions a été plus rapide. Nous avons moins hésité sur des ponts de règle, plus passé du temps à décrire des situations. D’une certaine manière, j’ai trouvé la partie plus vivante. Était-ce dû au jeu en virtuel ou au système FATE, c’est une question non encore résolue.

Je reviendrai faire quelques comptes-rendus régulièrement, dans d’autres articles de cette série, pour tenter d’y répondre.

Vous avez d’ailleurs peut-être votre propre avis sur la question. Je suis curieux de le connaître, alors n’hésitez pas à le partager dans les commentaires.

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Créer un livre électronique au format epub3, partie 2 : ePub Anatomy

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Dans cette triple série d’articles, Making of a bookCréer un livre électronique au format ePub3, et Making of an (audio)book, je vous propose le résultat de mes recherches, de mes essais et de mes explorations diverses et variées sur la façon de produire un livre, respectivement en format papier, en format électronique, et en format audio. Ces articles ont vocation à évoluer dans le temps, aussi n’hésitez pas à vous inscrire à la Newsletter d’écaille & de plume qui vous avertira de toute mise à jour.

Version

2.0

}

Mise à jour

17/04/2021

Changement des versions
17/04/2021
  • Simplification de la partie sur les fichiers indispensables non modifiables
  • Utilisation de Brackets ou Visual Studio Code
  • Explication de la nature des métadatas
  • Mise à jour des images d’illustration

Précédemment dans la série

Après avoir fait un tour des raisons qui peuvent pousser à mettre un livre au format EPUB et balayé rapidement les options qui s’offraient à nous pour ce faire, nous avons appris dans la première partie comment structurer son texte dans un logiciel de traitement de texte comme LibreOffice, ou dans Scrivener, puis comment exporter le document (ou le compiler) ainsi mis en forme sous un format EPUB. C’est ainsi que je vous ai laissés, haletants, sur le résultat pas vraiment laid, mais pas vraiment fantastique, de Fæe du Logis sur mon iPad dans le logiciel de lecture iBooks d’Apple.

Aujourd’hui nous allons donc aller plus loin et analyser le fichier que nous avons obtenu, afin de comprendre le fonctionnement d’un livre au format EPUB3, et commencer, si possible, à réparer ce qui nous semble aller de travers.

Attention, cet article est déconseillé aux personnes qui seraient allergiques aux codes informatiques…

L’incision initiale : sous l’enveloppe de l’EPUB

Avant toute chose, il vous faut un EPUB sous la main.

Soit vous suivez l’article précédent et créez votre propre EPUB, soit vous pouvez télécharger la maquette d’EPUB3 que je vous livre en téléchargement gratuit. Il vous suffit pour cela de renseigner votre adresse mail (que je n’utiliserai pas à d’autres fins).

Un fichier EPUB n’est pas un fichier de texte simple. C’est plutôt un dossier de plusieurs fichiers différents, codé dans une archive ZIP, mais dont l’extension de fichier a été renommée .epub. Tout cela est bien complexe, n’est-ce pas ? C’est pourquoi je préfère utiliser un programme spécifique pour ouvrir l’enveloppe du livre et mettre à nu les rouages internes.

Sur Mac, je me sers de EPUB Packager (le site officiel semble ne plus fonctionner). C’est une application payante, mais très efficace et très pratique : elle extrait pour moi le dossier enfermé dans l’archive et me dépose ce dossier sur le bureau de l’ordinateur. Je n’ai plus qu’à ouvrir le dossier et fouiller à l’intérieur. Je l’utilise également dans l’autre sens, une fois mon livre terminé, pour créer l’archive EPUB définitive.

Il suffit de glisser-déposer le fichier EPUB dans la fenêtre de l’application, et le scalpel virtuel vous ouvre le dossier.

Vous allez y trouver deux types de fichiers organisés en un squelette immuable : les fichiers obligatoires, qui sont les organes vitaux de l’EPUB (en bleu sur la capture d’écran ci-dessous), et les fichiers facultatifs, qui en sont l’âme (en vert). Ces derniers sont essentiellement les fichiers de contenu de votre livre : le texte, les styles de texte, les images, les fontes, les fichiers audio ou vidéo qui forment votre œuvre. Nous nous y intéresserons plus tard, même si ce sera le plus important pour vous.

Deux fichiers ont la même fonction, ils servent à créer la table des matières du livre (ou Table of Contents en anglais, d’où le nom qui lui est souvent attribué : toc.ncx ou contents.xhtml), respectivement dans la norme EPUB2 et la norme EPUB3. Afin de garder une rétrocompatibilité vers les appareils de lecture plus anciens, il sera bien avisé de garder ces deux fichiers. Vous remarquerez aussi qu’un fichier est à la fois vital et libre, c’est le fichier .opf, auquel vous pouvez donner le nom que vous voulez, du moment que vous en avez placé un dans le dossier OEBPS de votre livre.

Comme vous le voyez, une bonne part des dossiers est immuable d’un livre à l’autre. Ce qui m’a donné l’idée de me constituer une maquette, une sorte de template comme on dit en informatique, un « patron » à réutiliser à volonté lorsque j’ai besoin de créer un nouveau livre.

Les instruments de la dissection : l’éditeur de texte

Pour aller plus loin, vous allez devoir ouvrir les fichiers les uns après les autres pour examiner puis modifier le code. Il vous faut donc un programme que l’on appelle un éditeur de texte. Comme un traitement de texte, mais pour les codes informatiques.

J’utilise pour ma part Brackets, qui est libre et multi-plateforme, ou son remplaçant, Visual Studio Code. Comme la plupart de ses cousins, il est capable de colorer les lignes de code en fonction de leur syntaxe pour bien reconnaître les paramètres et pour ne pas (trop) se tromper. C’est lui qui va vous permettre de corriger et de modifier l’ADN de votre EPUB.

Grâce à ce logiciel, vous pouvez lire les fichiers codés et les modifier, puis en vérifier l’aperçu (quand le code est connu par le logiciel, ce qui n’est pas le cas de l’OPF, par exemple).

Vous remarquerez que les lignes de code commencent toutes par le caractère « < » et se terminent toutes par le caractère « > ». C’est ce qu’on appelle des balises, comme nous l’avons vu dans le précédent épisode. Ces balises sont des instructions, comme des verbes dans une phrase de français. Tout ce qui sera entre les balises servira à préciser l’instruction donnée dans la phrase. Il y a ainsi une syntaxe particulière à respecter, qui demande un apprentissage parfois long…

Mais pour le moment, contentons-nous d’ouvrir les fichiers de notre archive EPUB avec VS Code. Pour cela soit vous glissez le fichier sur l’icône de Visual Studio Code dans votre Dock, soit vous faites un clic droit sur le fichier que vous voulez ouvrir et vous choisissez Visual Studio Code dans le menu déroulant Ouvrir avec.

Les Organes vitaux de l’EPUB

Ce sont des fichiers dont il ne faut jamais modifier ni le nom ni la structure, au risque de rendre votre EPUB illisible.

Ces organes vitaux sont au nombre de cinq.

  • Le fichier mimetype, qui ne contient qu’une seule ligne, destinée à faire comprendre à un logiciel comment décoder le livre. C’est un fichier que vous ne devrez jamais modifier, car la ligne de code ne doit pas varier d’un seul caractère.
  • Le fichier container.xml, qui ne devra pas être touché lui non plus, sauf si vous désirez changer le nom ou l’emplacement de votre fichier OPF, qui est le véritable cerveau de votre livre. Le fichier container.xml sert en effet essentiellement à renseigner l’emplacement et le nom du fichier OPF. Il est enfermé dans un dossier dont le nom ne doit pas être modifié, le dossier META-INF.
  • Le fichier OPF (Open Publication Format), donc, qui mérite que l’on s’y attarde un peu plus loin, car il pourra, lui, être modifié selon vos besoins.
  • Le fichier nav (souvent appelé contents.xhtml ou toc.xhtml), qui est le fichier contenant la table des matières dans la norme EPUB3.
  • Le fichier .ncx, qui est le fichier contenant la table des matières dans la norme précédente EPUB2.

Les trois derniers fichiers sont les plus importants, et nous allons y jeter un coup d’œil plus attentif.

Neurochirurgie du fichier OPF, cerveau de l’EPUB

Ce fichier OPF (nommons-le livre.opf) est le principal pourvoyeur d’erreurs lors de la construction d’un EPUB, car c’est lui qui est le plus compliqué à fabriquer correctement, tant les règles qui dictent sa constitution sont drastiques.

Véritable cerveau de l’EPUB, il contient cinq parties distinctes.

  • Les déclarations de références, qui indiquent à l’application de lecture les langages informatiques à utiliser, constituent le package.
  • Les métadatas du livre, c’est-à-dire toutes les informations sur son identité, sont encodées dans la partie metadata. On y trouve la langue dans laquelle il est écrit, son auteur (ou ses auteurs), les éventuels collaborateurs (illustrateurs par exemple), sa date de fabrication, sa date d’édition, son éditeur, une courte description (un résumé par exemple, la 4e de couverture…), son image de couverture, les droits qui y sont liés (licence Creative Commons, Copyright…).
  • Le manifeste déclare toutes les ressources intégrées dans le livre, sans en oublier une seule. Les images que vous allez utiliser, y compris la couverture, chaque fichier comprenant chaque chapitre, les fontes, tout, absolument tout, doit être listé ici.
  • La spine décrit ensuite l’ordre dans lequel le livre se lit normalement. Mais vous verrez, c’est parfois un peu plus compliqué.
  • Le guide est une spécificité de la vieille norme EPUB2.

Nous allons nous intéresser à chacune de ces parties un peu plus finement.

Le package

C’est une partie très codifiée à laquelle il vaut mieux ne rien changer sauf si l’on veut utiliser certaines fonctions propres à des lecteurs EPUB, comme iBooks d’Apple par exemple.

<?xml version="1.0" encoding="UTF-8"?>
<package xmlns="http://www.idpf.org/2007/opf" version="3.0" unique-identifier="PrimaryID">
...
</package>
Les lignes de déclaration de l'opf sans metadatas

Dans ce cas-là, il faut rajouter quelques précisions (vous verrez dans quels cas dans le tableau des metadatas ci-dessous).

Au passage, j’ai rajouté également xml:lang, un paramètre qui indique que nous sommes dans un EPUB dont la langue est le français. Vous aurez aussi noté que la version de l’EPUB est obligatoirement indiquée.

<!--?xml version="1.0" encoding="UTF-8"?-->
<package xmlns="http://www.idpf.org/2007/opf" version="3.0" xml:lang="fr" unique-identifier="pub-id" prefix="rendition: http://www.idpf.org/vocab/rendition/# ibooks: http://vocabulary.itunes.apple.com/rdf/ibooks/vocabulary-extensions-1.0/" xmlns:epub="http://www.idpf.org/2007/ops" xmlns:ibooks="http://apple.com/ibooks/html-extensions">
...
</package>
Les lignes de déclaration de l'opf avec metadatas spécifiques à iBooks

Les balises metadata

Les métadatas (ou métadonnées en bon français) permettent de bien référencer votre livre, et à ce titre il est très utile de se pencher sur leur cas. Le référencement correct de votre livre aidera vos lecteurs et vos lectrices à le retrouver dans la masse titanesque des ouvrages disponibles.

Hélas, ces métadonnées sont inscrites dans une syntaxe un peu hermétique qui réjouira plus ceux d’entre vous qui ont l’habitude des codes informatiques que ceux qui aiment la littérature. C’est assez abscons, il faut bien le reconnaître. J’ai donc décrypté pour vous la norme EPUB3, et voici la substantifique moelle de ce que j’ai pu en tirer.

Encadrées par les balises metadata, se trouvent chacun des paramètres identifiant non seulement les données essentielles de votre livre, mais aussi certaines autres données spécifiques pour des lecteurs d’EPUB particuliers (dans le cas ci-dessous, pour iBooks d’Apple).

Voici comment Scrivener liste ses métadatas :

    <metadata xmlns:dc="http://purl.org/dc/elements/1.1/" xmlns:opf="http://www.idpf.org/2007/opf">
<dc:title>Fée du Logis</dc:title>
<dc:identifier id="PrimaryID">urn:uuid:E9B7CBB8-1D23-40C5-8053-E84F87026351</dc:identifier>
<dc:language>en</dc:language>
<meta property="dcterms:modified">2018-03-20T20:00:18Z</meta>
<dc:creator id="author">Germain HUC</dc:creator>
<meta refines="#author" property="role">aut</meta>
<meta refines="#author" property="file-as">HUC, Germain</meta>
</metadata>
les metadatas de Scrivener

Pour comprendre la syntaxe des métadonnées, en voici le schéma général.

D’abord, comme ce sont des balises, elles sont forcément enchâssées entre des signes <>.

Puis vient le sigle dc, pour Dublin Core, et l’élément de la norme Dublin Core. Ensuite, la valeur de la métadonnée, puis on referme la balise comme dans le langage HTML.

Vous trouverez plus de détails sur ce site, ou celui-ci, ou encore sur celui de la BnF.

Chaque balise peut être précisée par des métadonnées de « raffinement », indiquées dans des balises <meta>.

La liste des metadatas

Dans ce tableau (que vous pouvez manipuler à loisir et dans lequel vous pouvez même faire des recherches…), j’ai récapitulé toutes les métadonnées de ma connaissance, pour vous indiquer comment les utiliser. Vous pouvez vous référer à l’exemple de code ci-dessus pour vous ce que cela donne en situation. Vous trouverez la syntaxe correcte et les quelques subtilités.

N’hésitez pas à m’indiquer dans les commentaires si vous trouvez des erreurs, des approximations ou des ajouts à faire. Je ferai bien volontiers les corrections et ajouts qui s’imposent.

TypeMetadataSignificationObligatoire ou OptionnelleValeurs possiblesNote
Identification du livre : Dublin Core (dc)dc:titleLe titre de l'ouvrageObligatoireVotre imaginaire...
Identification du livre : Dublin Core (dc)dc:creatorLe ou les noms des créateurs (auteur, illustrateur)OptionnelVotre imaginaire...
Identification du livre : Dublin Core (dc)dc:identifierUn identifiant pour l'ouvrage, comme l'ISBN par exempleObligatoireVotre imaginaire...
Identification du livre : Dublin Core (dc)dc:publisherL'éditeur de l'ouvrageOptionnelVotre imaginaire...
Identification du livre : Dublin Core (dc)dc:languageLa langue principale de l'ouvrageObligatoireToutes les langues...
Identification du livre : Dublin Core (dc)dc:contributorLe ou les noms des contributeurs de l'ouvrageOptionnelVotre imaginaire...
Identification du livre : Dublin Core (dc)dc:dateLa date de publication de l'ePubOptionnelUne date quelconque au format AAAA-MM-JJ
Identification du livre : Dublin Core (dc)dc:sourceLa ou les sources de l'ouvrage (si c'est un recueil de nouvelles déjà publiées par exemple)OptionnelVotre imaginaire...
Précisions sur une baliserefinesDonne des indications sur une metadata précédenteOptionnelaut = auteur
bkd = book designer
bkp = book producer
edt = editor
cov = cover creator
ill = illustrateur
pbl = publisher
trl = translator
Rendu dans iBooks d'Appleibooks:bindingIndique si dans un livre à mise en page fixe la "pliure" du livre entre deux pages est visibleOptionneltrue, falsedans la balise package doit apparaître une ligne de définition.
Rendu dans iBooks d'Appleibooks:ipad-orientation-lockIndique si le livre est bloqué dans une orientation sur un iPadOptionnelportrait-only, landscape-onlydans la balise package doit apparaître une ligne de définition.
Rendu dans iBooks d'Appleibooks:specified-fontsIndique à iBooks qu'il doit utiliser les fontes intégrées dans l'ePubObligatoire si fontes intégrées dans l'ePub pour iBookstrue, falsedans la balise package doit apparaître une ligne de définition.
Rendu dans iBooks d'Appleibooks:versionIndique la version d'iBooks nécessaire pour lire l'ePubOptionnelUne version d'iBooksdans la balise package doit apparaître une ligne de définition.
Rendu général de l'ePubrendition:flowIndique si le rendu en flux doit être de type "site internet" ou de type "page de livre"Optionnelpaginated, scrolled-continuous, scrolled-doc, auto
Rendu général de l'ePubrendition:layoutIndique si le livre est de type mise en page fixe ou de fluxOptionnelpre-paginated, reflowable
Rendu général de l'ePubrendition:orientationIndique si le livre peut être lu en paysage, portrait, ou les deuxOptionnellandscape, portrait, auto (dans ce cas le texte sera adapté en fonction de l'orientation du système de lecture)
Rendu général de l'ePubrendition:spreadIndique si en mode paysage deux pages sont montrées ou une seule.Optionnelauto, both (dans ces cas-là, deux pages)
none (dans ce cas, une seule page même en paysage)

Le « manifeste »

C’est la partie du fichier qui recense toutes les ressources utilisées dans le livre. De la plus petite image jusqu’aux fontes de caractères spécifiques, en passant par chaque chapitre du livre, les éventuelles vidéos ou les bandes-son, les scripts d’interactivité qui permettront aux lecteurs de contrôler des animations, les scripts CSS des feuilles de style qui vont vous permettre de définir la mise en page… tout, tout, absolument tout le contenu du livre doit être déclaré dans ce manifeste, et selon une syntaxe là encore très précise.

On commence par des balises <manifest> qui encadrent une liste de balises <item>. Chaque item est une ressource présente dans le livre (un fichier si vous préférez) dont on indique une identité (id), le chemin dans l’arborescence (href), et surtout le type mime, un code qui explicite sa nature (et non pas à cause du Mime Marceau).

Les types mime et leur syntaxe sont d’ailleurs les plus compliqués à trouver. Je vous en liste les principaux dans un tableau un peu plus bas.

Voici comment Scrivener vous aura organisé cette partie.

    <manifest>
<item id="ncx" href="toc.ncx" media-type="application/x-dtbncx+xml" fallback="contents"></item>
<item id="contents" properties="nav" href="contents.xhtml" media-type="application/xhtml+xml"></item>
<item id="body" href="body.xhtml" media-type="application/xhtml+xml"></item>
<item id="style" href="css/stylesheet.css" media-type="text/css"></item>
</manifest>
Le manifeste créé par Scrivener

Et quant à moi, voici comment j’ai l’habitude d’organiser les choses : en regroupant les types de fichiers.

	<manifest>

<!-- contenu -->
<item id="ncx" href="toc.ncx" media-type="application/x-dtbncx+xml" fallback="contents"></item>
<item id="contents" properties="nav" href="contents.xhtml" media-type="application/xhtml+xml"></item>
<item id="body" href="body.xhtml" media-type="application/xhtml+xml"></item>

<!-- styles -->
<item id="style" href="css/stylesheet.css" media-type="text/css"></item>

<!-- fontes -->

<!-- images -->

</manifest>
Mon organisation du manifeste

Vous voyez que j’ai enrichi mon livre avec des fontes de caractères précises, des feuilles de style, des images, le tout regroupé dans des dossiers spécifiques marqués par des balises de commentaire (qui ne sont donc pas codées). Il est ainsi plus facile de s’y retrouver par la suite, car si vous oubliez de déclarer ici un seul élément présent dans le livre, celui-ci deviendra illisible par les lecteurs EPUB

Mon conseil : à chaque fois que vous ajoutez un fichier dans votre EPUB, insérez immédiatement la référence dans le manifeste du fichier OPF.

Vous êtes libre de donner le nom de votre choix aux items (sachant que le meilleur nom est celui qui vous permettra de savoir très rapidement à quel fichier précisément vous avez à faire), mais le chemin doit suivre les mêmes règles qu’un chemin de fichier classique sur votre ordinateur ou sur un site internet.

Par exemple mon fichier de fonte « Trajan Pro » se situe dans le dossier styles et son chemin sera donc : styles/TrajanPro-Regular.otf.

Enfin, petite subtilité qui m’a posé de nombreux problèmes, les « properties » ou propriétés de chaque élément. Il est impératif d’indiquer certaines particularités de vos fichiers. Si l’un de vos chapitres comporte une partie interactive (disons par exemple des boutons permettant de masquer ou d’afficher du texte caché), vous devrez ajouter sur la ligne de déclaration du manifeste la propriété « scripted ». Si un fichier de contenu contient la table des matières, vous devez indiquer la propriété « nav », s’il contient une image au format SVG, vous devrez indiquer « svg ». Si le fichier fait référence à plusieurs propriétés à la fois, vous devrez les séparer par un simple espace, suivant cette syntaxe :

Il est à noter que votre livre doit contenir au moins un élément nav. Nous en verrons l’utilité dans le troisième article de cette série.

Quant au fichier toc.ncx, qui ne sert à rien en EPUB3, mieux vaut le garder pour la rétrocompatibilité avec l’EPUB2

L’épine dorsale : le « spine »

La partie suivante du fichier OPF est appelée le « spine ». C’est l’épine dorsale de votre livre. L’endroit où vous spécifiez quels sont les chapitres qui constituent votre ouvrage, et dans quel ordre ils doivent être lus. Inutile, dîtes-vous ? Pas tant que cela.

Car la subtilité vient du fait que vous pouvez avoir des fichiers qui constituent des annexes de votre livre et qui ne soient pas directement accessibles dans un ordre déterminé. Par exemple, une liste de définitions que votre lecteur pourrait aussi bien consulter au début de l’ouvrage qu’au milieu d’un chapitre. C’est ce qu’on appelle des fichiers « non linéaires » (ou non linear content en anglais). Vous ne savez pas dans quel ordre le disposer, mais vous voulez qu’il soit accessible. Vous devez donc le déclarer dans le spine, mais avec la mention « contenu non linéaire » (ou en code : linear= “no”). Ce fichier ne sera donc pas affiché comme un chapitre normal à la suite de son prédécesseur, mais appelé lorsque le lecteur fera une action (par exemple lorsqu’il cliquera sur la miniature d’un tableau).

     <spine toc="ncx">
<itemref idref="contents" linear="yes"></itemref>
<itemref idref="body" linear="yes"></itemref>
</spine>
Le spine créé par Scrivener

Le « guide », obsolète en EPUB3

Comme je vous l’ai déjà dit, le format EPUB3 est assez récent et n’est donc pas pris en charge par toutes les tablettes et toutes les liseuses existantes. Cependant il serait dommage de priver certains lecteurs de votre œuvre donc, même au prix d’un alourdissement de votre code, donc du poids de votre fichier, donc de sa réactivité, je pense que toutes les options permettant une rétrocompatibilité de votre livre vers l’EPUB2 sont intéressantes.

Le guide fait partie de ces options.

<guide>
<reference type="toc" title="Contenu" href="contents.xhtml"></reference>
</guide>
Le guide créé par Scrivener

Au final, la planche anatomique d’un fichier livre.opf

Voici ce que donne le fichier dans sa totalité :

<?xml version="1.0" encoding="UTF-8"?>
<package xmlns="http://www.idpf.org/2007/opf" version="3.0" unique-identifier="PrimaryID">
<metadata xmlns:dc="http://purl.org/dc/elements/1.1/" xmlns:opf="http://www.idpf.org/2007/opf">
<dc:title>Fée du Logis</dc:title>
<dc:identifier id="PrimaryID">urn:uuid:E9B7CBB8-1D23-40C5-8053-E84F87026351</dc:identifier>
<dc:language>en</dc:language>
<meta property="dcterms:modified">2018-03-20T20:00:18Z</meta>
<dc:creator id="author">Germain HUC</dc:creator>
<meta refines="#author" property="role">aut</meta>
<meta refines="#author" property="file-as">HUC, Germain</meta>
</metadata>
<manifest>

<!-- contenu -->
<item id="ncx" href="toc.ncx" media-type="application/x-dtbncx+xml" fallback="contents"></item>
<item id="contents" properties="nav" href="contents.xhtml" media-type="application/xhtml+xml"></item>
<item id="body" href="body.xhtml" media-type="application/xhtml+xml"></item>

<!-- styles -->
<item id="style" href="css/stylesheet.css" media-type="text/css"></item>

<!-- fontes -->

<!-- images -->

</manifest>
<spine toc="ncx">
<itemref idref="contents" linear="yes"></itemref>
<itemref idref="body" linear="yes"></itemref>
</spine>
<guide>
<reference type="toc" title="Contenu" href="contents.xhtml"></reference>
</guide>
</package>
le fichier livre.opf modifié par mes soins
Classe de fichierExtension du fichiermedia-typeproperties
Chapitre ou partie du livre.html
.xhtml
application/xhtml+xmlnav si contient la table des matières
svg si contient des images svg
scripted si contient du javascript ou une référence javascript
Fonte de caractères.otfapplication/x-font-otf
Fonte de caractères.ttfapplication/x-font-ttf
Fonte de caractères.wofapplication/font-woff
Image.jpgimage/jpeg
Image.pngimage/png
Audio.m4aaudio/mp4
Audio (ne fonctionne pas sur iPad).mp3audio/mpeg
Vidéo.m4vvideo/mp4
Vidéo (ne fonctionne pas sur iPad).webmvideo/webm
Script d'interactivité.jstext/javascript
Feuille de style.csstext/css

<item id="page_couverture" href="page_couverture.html" media-type="application/xhtml+xml" properties="svg nav scripted"></item>
Syntaxe des propriétés

Comment bien se tenir à la table… des matières

Un livre ne serait pas un livre sans son sommaire, ou sa table des matières. Et le livre électronique ne fait pas exception. Mais dans un EPUB3, cette table des matières est à plusieurs endroits à la fois.

Tout d’abord, comme nous l’avons vu, dans la partie spine du fichier .opf.

Puis, pour le format EPUB3, dans un fichier HTML particulier souvent appelé toc ou nav, et listé dans le manifeste avec la propriété nav.

Enfin, pour la rétrocompatibilité avec l’EPUB2, dans un fichier au format spécial dont l’extension est .ncx.

Nous allons nous intéresser à ces deux fichiers en particulier.

Le fichier nav

Scrivener crée un fichier qui se nomme en l’occurrence toc.xhtml mais sa caractéristique principale est de contenir essentiellement une liste (codée en HTML par les balises <ol> et <li> imbriquées) des chapitres et sous-chapitres de votre livre. Ce fichier sera le canevas sur lequel s’appuiera le logiciel de lecture pour construire des liens vers vos différents chapitres. Et vous pouvez même remarquer que la balise <a> présente à chaque ligne, renvoie au fichier correspond au chapitre indiqué.

Si l’on simplifie, ce fichier n’est rien d’autre qu’un menu permettant d’accéder à chaque fichier, donc à chaque chapitre, de votre livre.

Il doit cependant suivre une règle immuable : la présence en début de liste de la balise <nav>, suivie de la précision ou propriété epub:type correspondante.

<!DOCTYPE html>
<html xml:lang="en" lang="en" xmlns="http://www.w3.org/1999/xhtml" xmlns:epub="http://www.idpf.org/2007/ops">
<head>
<meta charset="utf-8"/>
<title>Contenu</title>
<link type="text/css" rel="stylesheet" href="css/stylesheet.css"/>
</head>
<body>

<p>Contenu</p>
<nav epub:type="toc" id="toc">
<ol>
<li><a href="body.xhtml">Chapitre I</a>
</ol>
</nav>

</body>
</html>
Le fichier contents.xhtml généré par Scrivener

Le fichier ncx

Scrivener a aussi généré un fichier appelé toc.ncx où se trouve la même fonctionnalité que le fichier nav, mais pour les logiciels ne lisant que le format EPUB2.

Le principe structurant le fichier est le même, mais au lieu de faire appel aux balises HTML classiques de liste ordonnée (<ol>) et de ligne (<li>), le fichier utilise une syntaxe originale.

Il y aura donc une balise <navMap> qui indiquera le début du plan de votre table des matières.

Une balise <navPoint> qui marquera chaque chapitre, avec une propriété playOrder pour montrer au logiciel de lecture l’ordre dans lequel les chapitres doivent s’enchaîner logiquement.

Une balise <navLabel> indiquant le texte à afficher comme titre du chapitre dans le plan.

Et enfin un lien sous la forme non pas du classique hyperlien HTML (balise <a>) mais d’une nouvelle balise <content> suivie de la propriété src qui permet de déclarer le chemin du fichier correspondant au chapitre ou sous-chapitre.

On comprend combien l’EPUB3 est plus simple…

<?xml version="1.0" encoding="UTF-8"?>
<ncx xmlns="http://www.daisy.org/z3986/2005/ncx/" version="2005-1">
<head>
<meta name="dtb:uid" content="urn:uuid:E9B7CBB8-1D23-40C5-8053-E84F87026351"></meta>
<meta name="dtb:depth" content="1"></meta>
<meta name="dtb:totalPageCount" content="0"></meta>
<meta name="dtb:maxPageNumber" content="0"></meta>
</head>
<docTitle>
<text>Fée du Logis</text>
</docTitle>
<navMap>
<navPoint id="navPoint-1" playOrder="1">
<navLabel>
<text>Contenu</text>
</navLabel>
<content src="contents.xhtml"></content>
</navPoint>
<navPoint id="navPoint-2" playOrder="2">
<navLabel>
<text>Chapitre I</text>
</navLabel>
<content src="body.xhtml"></content>
</navPoint>
</navMap>
</ncx>
Le fichier toc.ncx généré par Scrivener

L’âme de l’EPUB

C’est là le plus intéressant, puisque c’est ici que vous allez mettre en forme l’œuvre déjà écrite.

Cependant, en ouvrant le fichier avec Visual Studio Code, voici ce que vous allez trouver :

<!DOCTYPE html>
<html xml:lang="en" lang="en" xmlns="http://www.w3.org/1999/xhtml" xmlns:epub="http://www.idpf.org/2007/ops">
<head>
<meta charset="utf-8"/>
<link type="text/css" rel="stylesheet" href="css/stylesheet.css"/>
</head>
<body>

<p class="titre-de-chapitre-page-padding"><br /></p>
<p style="text-align: center; text-indent: 0em" id="doc1">Chapitre</p>
<p style="text-align: center; text-indent: 0em">I</p>

</body>
</html>
Le premier chapitre de Fée du Logis codé en HTML

Que veulent dire ces codes ?

Ce sont là encore des balises, mais dans un langage différent de celui du fichier livre.opf. Ces lignes sont les mêmes que si votre livre avait été écrit dans un site internet, dans le langage de programmation HTML.

Quant au fichier qui commande la mise en forme de votre texte, c’est le fichier stylesheet.css. En l’ouvrant, voici ce que vous allez lire :

/* Base text formatting */
p { margin: 0rem 0% 0rem 0rem; text-indent: 0rem; }

/* Styles */
blockquote { margin: 1rem 0rem 1rem 0rem; }
blockquote p { margin: 1rem 0% 1rem 4.49rem; text-indent: 1.42rem; line-height: 1.1em; }
.mise-en-évidence { font-weight: normal; font-style: italic; text-decoration: none; }

/* Separators */
.separator { }

/* Page padding */
.titre-de-livre-page-padding { margin: 0rem 0rem 0rem 0rem; font-size: 1rem; line-height: 3rem; }
.titre-de-chapitre-page-padding { margin: 0rem 0rem 0rem 0rem; font-size: 1rem; line-height: 3rem; }

/* Tables */
/* Reset all potential built-in rendering assumptions so we have full control. */
table, table * {
border: none;
padding: 0em 0em 0em 0em;
margin: 0em 0em 0em 0em;
}
table {
/* Will centre tables on iBooks and others, but annoying, not ADE-based devices, which ignore auto margins. */
margin: 1em auto 1em auto;
border-spacing: 0em;
border: solid #000;
border-width: 0pt 0pt 1pt 1pt;
}

table caption {
margin-top: 0.25em;
caption-side: bottom;
text-align: center;
}
...
Le fichier stylesheet.css créé par Scrivener

Déroutant, n’est-ce pas ?

C’est tout à fait normal. Vous avez devant les yeux la traduction informatique des styles que vous aviez patiemment ciselés dans votre traitement de texte. Il faut seulement vous habituer à cette traduction un peu barbare, afin de maîtriser plus rapidement cette façon de parler, et au bout du compte, corriger les quelques erreurs qui se seront glissées dans la mise en forme (puisque, vous vous souvenez ? mon texte n’avait pas la même apparence affiché par LibreOffice et par iBooks sur mon iPad).

Cet apprentissage déborde largement le cadre de cette série, puisqu’il s’agit d’apprendre deux langages informatiques (assez simples) complémentaires et imbriqués que sont le HTML5 et le CSS3.

Avant de poursuivre, il sera donc nécessaire pour vous d’aller traîner vos guêtres à cet endroit là, où vous pourrez très facilement et gratuitement (ce qui ne gâche rien) apprendre les rudiments qui vous manquent peut-être.

Lorsque cela sera fait, nous reprendrons le cours de cette série passionnante de dissection d’un livre au format EPUB3 pour aller encore plus loin, dans l’épisode intitulé : Dessine-moi un EPUB.

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Créer un livre électronique au format epub3, partie 1 : structurer son texte

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Dans cette triple série d’articles, Making of a bookCréer un livre électronique au format ePub3, et Making of an (audio)book, je vous propose le résultat de mes recherches, de mes essais et de mes explorations diverses et variées sur la façon de produire un livre, respectivement en format papier, en format électronique, et en format audio. Ces articles ont vocation à évoluer dans le temps, aussi n’hésitez pas à vous inscrire à la Newsletter d’écaille & de plume qui vous avertira de toute mise à jour.

Version

2.0

}

Mise à jour

10/01/2021

Changement des versions
10/01/2021
  • Refonte complète de la partie sur les styles, la traduction en EPUB, le CSS, les corrections sur les espaces insécables et fines.

Pourquoi le format EPUB ?

Lorsque l’on parle de livre électronique, la plupart des gens mélangent facilement tout un tas de réalités différentes, en confondant le PDF avec le format Kindle ou l’EPUB. Si d’ailleurs on simplifie au maximum, même un simple fichier au format TXT pourrait être un livre électronique.

Cependant, il me semble que le véritable livre électronique doit répondre à certaines caractéristiques et tout d’abord le confort de lecture. Lire un PDF à la mise en page fixe n’est pas vraiment toujours du plus grand confort, car la taille des caractères ne s’adapte pas à la taille de l’écran sur lequel vous lisez. Ainsi, si sur un ordinateur certains textes en PDF peuvent facilement se lire, sur tablette cela devient beaucoup plus compliqué et quasiment impossible sans zoomer 4 fois sur un smartphone. Et je ne parle même pas d’une liseuse…

On considère donc que seuls quelques rares formats répondent aux contraintes qui définissent un livre électronique. Les deux plus importants sont l’EPUB, format libre développé par un consortium regroupant différents acteurs majeurs du secteur de l’informatique (car le standard de codage est basé sur le langage informatique des pages web), et les formats Kindle développés par Amazon dans son coin, plus ou moins avec les mêmes bases mais en rajoutant des barrières. Apple a fait de même avec son format iBooks, dans le même dessein de contrôler de bout en bout la chaîne de vente et d’enfermer ses clients dans une architecture maîtrisée. Il faut néanmoins reconnaître que l’iBookstore accepte les fichiers au format EPUB, ce qui n’est pas le cas pour Amazon.

L’EPUB3

La norme EPUB en est à sa troisième itération majeure. Elle est basée sur un principe simple : le livre sera codé comme un site web, avec les mêmes langages, et selon les mêmes principes. Il n’y aura que quelques particularités rajoutées au code pour faire comprendre au logiciel de la liseuse ou de la tablette (un navigateur internet un peu modifié) qu’il s’agit bien d’un livre.

Cela a pour conséquence que le fond (le texte que vous avez mis tant de temps à peaufiner dans le secret de votre atelier d’écriture) sera dans un fichier séparé de la forme (la police de caractère, sa taille et les couleurs utilisées pour les gros titres, les titres intermédiaires, le corps du texte, les citations, etc.). C’est le principe même de codage des sites internet. Ainsi, vous pourrez quand bon vous semble (ou le lecteur), changer tout ou partie de la forme pour améliorer le confort de lecture.

C’était déjà le cas pour les deux itérations précédentes de la norme, mais cette dernière version permet une véritable avancée dans la mise en page et dans les possibilités d’ajouter des images, des vidéos, de l’audio et de l’interactivité, car elle est basée sur les standards modernes du codage internet que sont les langages HTML5 et CSS3.

Ne vous inquiétez pas, derrière ces noms barbares se cachent en fait de grands cœurs qui vous donneront beaucoup de satisfaction si vous savez leur parler gentiment…

Livre de flux ou livre à mise en page fixe, telle est la question

En parlant de mise en page, cette séparation entre le fond et la forme prend tout son sens quand on sait que les liseuses et les tablettes ne donnent jamais véritablement le même rendu, et que le principe du livre électronique est celui que je vous énonçais plus haut, à savoir :

La mise en page doit pouvoir s’adapter pour rendre le confort de lecture le plus grand au lecteur.

Cette mise en page va dépendre donc de contraintes techniques telles que la taille de votre écran (7 pouces, 9 pouces, 12 pouces, au-delà), sa technologie (couleur, pas couleur, retina, pas retina), mais aussi de contraintes humaines : les difficultés de vision éventuelles de votre lecteur (il lui faudra augmenter la taille de la police de caractères pour bien voir), ses envies (tient-il sa tablette en mode portrait ou paysage pour lire ?), ses habitudes.

C’est là qu’il faut faire un choix métaphysique.

Allez-vous créer un livre dont la mise en page s’adaptera au support en prévoyant des règles dans votre mise en forme (c’est ce que l’on appelle le « flux » de données), ou bien allez-vous fabriquer un livre dont la mise en page sera fixée à l’avance, avec le moins de latitude possible pour le lecteur ?

Généralement, on choisit un livre de flux pour un ouvrage composé essentiellement de texte et où la mise en page n’est pas absolument nécessaire à la bonne compréhension du fond. Un roman, une nouvelle, seront construits selon cette philosophie.

Par contre, un livre dont la mise en page est essentielle à la compréhension (une bande dessinée, un reportage photo, un livre pour enfants avec des images à manipuler) sera conçu de manière à ce que sa forme soit la plus fixée possible, comme un PDF. Mais avec en tête le postulat que la lisibilité doit être maximum.

La différence essentielle entre les deux approches est que l’ouvrage qui en sortira sera soit lisible par à peu près toutes les liseuses et toutes les tablettes dans le premier cas (le flux étant disposé différemment selon les règles que vous aurez spécifiées pour chaque appareil dans votre codage, et laissant au lecteur la possibilité d’agrandir le texte, de se passer des images, de changer les couleurs, etc.), soit codé spécifiquement pour une marque, un type, un modèle, voire un seul logiciel dans le deuxième cas (car les règles de mise en page seront tellement draconiennes que cela vous demandera un travail énorme pour les rendre parfaites, et le lecteur ne pourra modifier ni couleurs ni taille, au risque de ruiner le but même du livre).

Le choix est donc dans le degré de maîtrise que l’on accepte de perdre sur sa mise en page. C’est assez frustrant, je dois l’avouer, lorsque l’on a envie que la forme soit aussi impeccable que le fond. Et je n’ose imaginer ce que doivent ressentir les maquettistes de formation devant cet état de fait…

Il est possible, cela dit, de mélanger un peu les deux approches et de garder la possibilité de maintenir une mise en page fixe sur certaines pages tout en conservant sur d’autre une structure de type « flux », via une astuce particulière de codage du fichier de mise en forme (le fameux fichier de CSS) dont je vous parlerai dans quelque temps.

Existe-t-il un autre Style ? Pourquoi et comment structurer un texte

Une fois ce choix cornélien effectué, il est temps de s’occuper du texte.

Il faut écrire. Écrire. Encore écrire. Beaucoup.

Vous pouvez écumer l’internet en quête de nombreux conseils d’écriture. Vous allez travailler votre propre style, trouver votre propre méthode de travail, et parvenir à un manuscrit définitif.

Et c’est une fois votre texte achevé, relu et encore relu des dizaines de fois, que vous allez pouvoir le préparer à devenir un vrai livre, et un livre numérique dans le cas qui nous intéresse ici.

Pour cela, vous allez devoir le mettre en forme, puisque c’est cela éditer un livre. Créer à partir d’un texte brut une mise en page harmonieuse. Déterminer si vous voulez que vos titres de chapitre soient en « fonte Times New Roman de taille 20, centrés avec un espace de 20 points au-dessus du paragraphe, et un espace de 60 points en dessous du paragraphe » ou bien en « fonte Helvetica de taille 30, alignés à gauche avec un espace de 24 points au-dessus du paragraphe, et un espace de 36 points en dessous du paragraphe », ou d’une autre façon, et ceci pour chaque chapitre, mais également comment vous voulez que votre corps de texte apparaisse, comment les mises en exergue dans votre texte vont apparaître, etc.

Là est le point crucial : votre texte est composé de différentes parties qui ont une fonction bien particulière, un sens. Les titres servent au lecteur à savoir où il se trouve dans le récit, les mises en exergue servent à ce que le lecteur comprenne qu’il est face à un mot ou une expression particulièrement importante, etc. Et dans tout ouvrage, c’est parce qu’on aura repéré ces motifs que l’on pourra les mettre en forme.

Dans les logiciels de traitement de texte, comme la suite Office de Microsoft, LibreOffice Writer, Pages de chez Apple, mais aussi avec Scrivener, dont je me sers, on peut donc procéder de deux manières : avec une mise en forme « directe », ou avec des Styles.

La mise en forme directe consiste à mettre un mot en italique ou en gras, en sélectionnant simplement le mot et en cliquant sur l’icône « italique » ou l’icône « gras ». Son inconvénient pratique est qu’il faut sélectionner chaque mot ou groupe de mots ayant une fonction particulière et lui appliquer la mise en forme que l’on désire à chaque fois, d’où une répétition d’actions rapidement insurmontable sur un texte long.

L’idée des Styles est au contraire de se baser sur la fonction de chaque partie de votre texte, et de vous laisser ensuite déterminer comment vous voulez présenter chacune d’elles une bonne fois pour toutes, sans avoir à mettre en forme un à un chaque titre par exemple. Vous aurez toujours à sélectionner les parties de texte qui auront une fonction, mais vous devrez simplement indiquer laquelle. S’agit-il d’un titre de chapitre, d’une mise en exergue, d’une citation, ou d’autre chose ? La mise en forme est automatiquement appliquée suivant un style prédéterminé par le logiciel, mais que vous pourrez ensuite changer à volonté.

Car les Styles ne sont en fait que des formatages particuliers de la typographie, qui pourront être réutilisés facilement ensuite. Ils correspondent parfaitement à nos besoins de mise en forme puisqu’ils permettent de dire que, par exemple, « les titres de chapitre seront en Police Helvetica de taille 14 points, en gras, soulignés », et que « le corps de texte sera en Police Times New Roman de taille 11 points, normal », tandis que « les citations seront en Police Times New Roman de taille 12 et en italique ».

Les Styles pourront même s’appliquer aux paragraphes. Ainsi les paragraphes de Titre peuvent-ils être « centrés avec un espace de 20 points au-dessus du paragraphe, et un espace de 60 points en dessous du paragraphe », tandis que « le corps de texte sera constitué de paragraphes justifiés avec un espace de 5 points avant et après le paragraphe, et une indentation de la première ligne de 60 points », et « les citations seront des paragraphes justifiés avec une marge droite et une marge gauche de 70 points ». Par exemple.

Une fois les styles créés ou modifiés, vous n’aurez qu’à sélectionner un morceau de votre texte et décider de lui appliquer le format « Titre » ou le format « corps de texte ». Et s’il vous prend l’envie de changer l’aspect de votre texte, il vous suffit de changer les paramètres du Style « Titre » pour que, automatiquement, votre logiciel change tous les bouts de texte qui seront indiqués comme étant des titres.

L’avantage majeur de cette façon de faire reste que vous obtenez un texte structuré suivant ses différentes fonctions, sa signification. On appelle ça un balisage sémantique.

Et outre qu’il va vous faire gagner un temps fou et vous éviter d’oublier de mettre en forme un titre accidentellement, le balisage possède trois autres qualités.

La première est d’éliminer les sauts de ligne intempestifs (les lignes vides avec des retours chariot manuels). À la place, vous pouvez déterminer que le style de paragraphe utilisé laisse quelques points/pixels/millimètres de distance en haut et en bas. Cela rend le texte plus facilement adaptable aux différentes résolutions d’écran, et vous aurez aussi moins de lignes veuves et orphelines dans votre texte (ça, c’est valable à la fois pour le papier et le numérique).

La deuxième : la hiérarchie de titres.

Le titre de votre roman n’aura pas la même forme que le titre d’un chapitre, et ils seront tous deux différents du titre d’une partie, ou de celui d’un sous-chapitre. Vous allez donc les hiérarchiser, en donnant la forme d’un « Titre1 » au grand titre de votre roman, celle d’un « Titre2 » au titre des parties de ce dernier regroupant plusieurs chapitres, celle d’un « Titre3 » aux titres des chapitres, et éventuellement une « Titre4 » aux titres des sous-chapitres si vous en avez.

Enfin, la plus importante pour ce qui est des livres numériques : c’est cette structure qui permet au logiciel de lecture de comprendre où sont les titres, où est le corps du texte, où est la marge éventuelle et de les afficher correctement à l’écran, car votre texte sera codé dans un fichier HTML5 avec ces fameuses balises.

Il est donc, vous en serez, je pense, maintenant convaincus, fondamental, de structurer votre texte.

Nous pouvons alors voir un peu plus en détail comment.

Les styles à utiliser

Vous allez pouvoir vous aider des styles que vous avez déjà déterminés dans Scrivener pour le format papier de votre livre. Nous l’avons déjà vu dans l’article qui y est consacré, et vous pouvez vous y reporter.

Néanmoins, il faut garder deux choses à l’esprit : d’une part, vous n’aurez pas besoin de certains styles pour une sortie numérique de votre œuvre, puisque par définition ce sera le support de lecture (tablette, smartphone, liseuse) qui gérera complètement les entêtes et les pieds de page ainsi que les numéros de page qui pourront varier en fonction de la taille de police sélectionnée par votre lecteur ou votre lectrice pour son confort ; d’autre part, tous les autres styles ne seront que des propositions que vous ferez à votre lectorat, qui sera libre de les refuser pour appliquer son propre réglage.

Au final, les styles dont vous aurez vraiment besoin de vous préoccuper seront ceux qui suivent.

Des styles de caractères :

  • Un style de mise en évidence pour les mots importants. On utilise en général une mise en italique.
  • Un style d’accentuation forte pour être encore plus marquant. On utilise la plupart du temps une mise en gras.
  • Un style mixte, pour combiner la mise en évidence et la mise en gras.
  • Un style mise en évidence dans un texte en italique, qui permet de renverser la mise en italique si besoin.
  • Un style de Première phrase de chapitre si vous voulez changer la casse de vos débuts de chapitre par exemple (on peut le faire autrement dans Scrivener, mais la solution d’un style est plus interopérable avec les autres logiciels comme les traitements de texte).

Des styles de paragraphes :

  • Un style de corps de texte, la base de votre texte.
  • Un style de titre de chapitre, pouvant être ensuite décliné pour la façon dont vous allez numéroter les chapitres.
  • Un style de titre de parties, si vous en avez dans votre texte, pouvant là aussi être décliné pour la façon dont vous voudriez numéroter les parties.
  • Des styles de scènes, vous permettant de distinguer autrement qu’avec les signes typographiques de changement de scène deux moments différents dans une même séquence, comme des analepses ou des prolepses (flashbacks et flashforwards).
  • Un style de dédicace, qui marque déjà le texte sur la page adéquate.
  • Un style de mentions légales qui marque lui aussi le texte sur la page dédiée.
  • Un style de titre de scène ou de division de scène.

La traduction des styles en EPUB

Si vous êtes familier des usages d’écriture technique du web, tout cela va vous sembler basique.

Si ce n’est pas le cas, je vous conseille de vous pencher un peu sur les fondamentaux du langage HTML5. Vous pouvez vous référer à ce cours, que je trouve particulièrement didactique. Une autre façon de voir les choses est d’approcher la syntaxe d’écriture en markdown, une façon de coder des balises de manière très simple et presque naturelle.

Une balise est en effet simplement une marque qui entoure un mot ou un groupe de mots pour indiquer sa signification, sa fonction.

Si le titre de votre chapitre est « Introduction », par exemple.

Il sera indiqué en HTML5 par le code suivant :

<h1>Introduction</h1>

h1 est l’abréviation de header 1, c’est-à-dire entête 1 en bon français, pour désigner un titre très important, le premier en importance hiérarchique. Car un titre de chapitre sera plus important dans la hiérarchie qu’un titre de sous-chapitre. Mais on pourrait aussi imaginer que votre livre soit divisé en parties comprenant chacune plusieurs chapitres. Dans ce cas c’est le titre de partie qui sera le plus haut placé dans la hiérarchie (un header 1) alors que les titres de chapitre seront plus bas (des headers 2).

Cette hiérarchie des titres est essentielle, car elle correspond au codage du fichier HTML5 que vous obtiendrez dans votre livre au format EPUB. Le Titre1 deviendra une balise h1 (ou header 1), et votre Titre4 une balise h4 (ou header 4).

Chaque style sera transformé en une balise. Si vous utilisez Scrivener, ce sera automatique ou presque, lors de la compilation de votre texte en EPUB (on y vient plus bas).

Pour les styles les plus classiques, il suffira d’utiliser les balises simples du langage HTML5.

Par exemple : h1 à h6 pour les titres (titre du livre, sous-titre, titres de parties, titres de chapitres, titres de sous-chapitres…), blockquote pour les citations, em pour les mises en exergue, strong pour les accentuations fortes, p pour les paragraphes de corps de texte.

Mais lorsqu’aucune balise standard du HTML5 ne correspond à votre style, alors vous devrez choisir d’attribuer une classe à l’une de ces balises pour créer une sorte de nouvelle « sous-balise ».

Si l’on veut créer un style pour les analepses (flashbacks), on se rend vite compte qu’il n’existe pas de balise toute faite en HTML5. On peut donc choisir de créer une classe analepse pour certains paragraphes (balises p). Et ainsi chaque paragraphe de votre texte qui sera un flashback sera encadré par une balise notée <p class=”analepse”>.

Une fois que tout votre texte sera codé en HTML5, il sera complètement balisé pour l’application de lecture.

Si vous voulez savoir à quoi il ressemble, vous avez le choix entre deux possibilités.

Soit vous voulez voir le code, et vous devrez ouvrir le fichier correspondant avec un logiciel spécial baptisé « éditeur de code », sorte de traitement de texte spécialisé dans la gestion des balises. Je me sers de Brackets qui a l’avantage d’être libre et multiplateforme. Cela donnera ce genre de chose.

Soit vous voulez voir le résultat « lisible par un humain et pas par un cyborg », et sous devrez l’ouvrir dans un navigateur internet. Cela donnera ceci.

Vous trouvez ça moche ?

C’est normal, car vous n’avez fait que la moitié du travail jusqu’ici.

Vous n’avez fait que déclarer au navigateur (qui est le moteur de toutes les applications de lecture) quelles parties du texte correspondaient à quels styles.

Mais vous n’avez pas encore défini comment vous vouliez que soient ces styles.

Ça, c’est le boulot d’un autre fichier…

Here comes the CSS

Souvent nommé style.css, c’est un fichier qui n’est autre que la déclaration de l’apparence que vous voulez donner à chacun de vos styles.

Le langage CSS3 peut facilement s’apprendre, ici par exemple.

Pourtant, c’est lui qui sera le plus compliqué à paramétrer pour votre livre numérique, car les applications de lecture le gèrent de façon très personnelle. Et c’est un euphémisme.

Nous nous y pencherons plus en détail dans le troisième article de cette série, le temps pour vous de vous familiariser suffisamment avec lui. Sachez simplement que les logiciels qui permettent de créer un fichier EPUB à partir d’un texte classique créent un fichier CSS basique dont vous pouvez vous contenter si vous êtes peu exigeants.

Comme ce n’est pas mon cas, je vous montrerai donc comment obtenir ce que vous souhaitez précisément.

Et pour vous donner un exemple de son utilité, voici le rendu final du texte avec un code CSS fonctionnel basique, et le rendu final avec un code CSS mitonné aux petits oignons par mes soins. C’est mieux, non ?

Métamorphose du texte vers l’EPUB

Au contraire d’un fichier de texte (que son format soit DOC ou DOCX pour Word, RTF ou ODT pour LibreOffice), un livre électronique n’est pas un seul fichier constitué d’un seul tenant. C’est une sorte de dossier contenu dans une archive comme le format ZIP (si je vous parle chinois, allez voir quelques définitions de formats de fichiers ici). Nous explorerons d’ailleurs en détail les entrailles d’un livre EPUB dans le prochain article de cette série.

Il faut donc transformer notre fichier texte en une archive EPUB.

Nous pourrions le faire nous-mêmes, « à la main ». Mais ce serait pénible, tant la transition est complexe.

Alors, pour gagner du temps, il est utile de laisser un logiciel faire le plus gros du travail pour nous, car vous verrez, vous vous embêterez déjà assez comme ça lorsqu’il s’agira de peaufiner votre livre pour en faire quelque chose qui vous plaise vraiment tout en satisfaisant aux règles strictes et parfois capricieuses des logiciels de lecture électronique (vous vous souvenez, le CSS, c’est bien, mais le CSS qui marche bien partout comme on veut, c’est rare).

Bien sûr, cette étape ne donnera pas naissance au produit fini, mais plutôt à une ébauche, à une pierre brute que vous allez devoir patiemment polir en vous attaquant au code. Mais au moins, le gros du travail aura été fait d’un simple clic…

Il existe de soi-disant « éditeurs de livres électroniques », des logiciels dérivés d’applications pour créer des sites internet, comme Blue Griffon EPUB Edition, mais ils sont tous vendus très très chers pour ce qu’ils font… Personnellement, je préfère comme toujours la liberté, ce qui veut dire souvent mettre les mains dans le cambouis… le code…

Pourtant, les logiciels de traitement de texte habituels sont capables de produire un fichier EPUB à partir de votre texte.

Dans LibreOffice, cliquer sur Fichier > Exporter vers... > Exporter au format EPUB crée un fichier fonctionnel.

Pour ma part, comme nous l’avons vu dans l’épisode 1 de la série d’articles Making of a book, j’utilise Scrivener pour composer mes écrits, et je me sers donc de la fonction de compilation vers l’EPUB3 intégrée dans le logiciel.

Nous détaillerons dans l’épisode 3 de cette série les étapes de cette compilation, et je vais plus en profondeur dans les arcanes de cette opération dans une autre série d’articles. Mais il suffit pour l’instant de savoir qu’en cliquant sur Fichier > Compiler, et en choisissant le format de publication que j’ai partagé avec vous avec l’option EPUB3, Scrivener crée pour vous le fichier adéquat.

Ne reste plus qu’à tester son rendu sur votre tablette.

Vous remarquerez que le résultat est là encore perfectible. Même si c’est un excellent début, ce n’est pas encore un livre au rendu parfait car l’automatisation n’a pas préservé tous les réglages de styles. Pour cela, il faudra faire soi-même le travail en découvrant les entrailles du fichier.

Ce sera l’objet de notre deuxième épisode : EPUB Anatomy

Mais en attendant, il reste des choses à faire sur le texte lui-même, c’est-à-dire sa version HTML.

Maison de Corrections

Comme vous avez déjà lu le premier épisode de la série d’articles Making of a book, vous savez déjà qu’il est indispensable de corriger votre manuscrit une fois terminé. Et vous l’avez déjà effectué, parce que vous êtes formidable.

Mais dans le cas de la production d’un livre électronique, une étape de correction supplémentaire va devoir vérifier que le format EPUB garde toutes les modifications typographiques que vous aviez décidé de faire.

Ces espaces qu’il vaut mieux entendre crier

Car lorsque vous avez corrigé votre texte avec Antidote, ce dernier vous a obligeamment fait remarquer que vous deviez à certains endroits précis insérer des espaces insécables, des espaces fines ou des espaces fines insécables. La typographie est en effet régie par des lois strictes.

Si vous n’avez pas besoin de les connaître par cœur pour un format papier — Antidote faisant bien son travail — vous allez par contre devoir vous y familiariser pour le format électronique. En effet, l’exportation en EPUB, que ce soit avec LibreOffice ou avec la compilation de Scrivener, n’est pour le moment pas capable de gérer les espaces. Le fichier EPUB généré par ces logiciels va systématiquement comporter un seul type d’espace : les espaces normales sécables.

C’est ainsi qu’on se retrouve régulièrement, et même avec des livres numériques achetés dans le commerce, avec des horreurs du genre : un point d’exclamation tout seul en début de ligne et plus rien ensuite.

Je vous accorde que c’est un détail, mais au début, je vous ai bien dit que j’étais exigeant…

Si je mets autant d’énergie et de soin à écrire un texte qui me paraisse assez bon pour intéresser d’autres que moi, je refuse de le voir gâché par des bêtises de présentation.

Il est donc nécessaire d’entendre à nouveau parler vos espaces insécables, et vos espaces fines insécables.

L’idée est donc de corriger chaque chapitre ou chaque section de texte du fichier EPUB pour remplacer les espaces sécables par les codes indiquant au navigateur web qui sert de lecteur qu’il est nécessaire d’insérer des espaces particulières.

Vous allez me dire « c’est fastidieux ! » et vous auriez raison.

Voilà pourquoi je vous conseille deux méthodes.

La première consiste à vous servir de la fonction de rechercher/remplacer de votre éditeur de code (pour ma part, comme je vous l’ai dit plus haut, je me sers de Brackets) et de lui demander de faire les substitutions pour chaque règle automatiquement. Vous allez voir que c’est plus rapide, mais tout autant fastidieux. Car il faut faire une recherche pour les espaces derrière les guillemets ouvrants, puis une autre pour les espaces devant les guillemets fermants, puis une autre pour les espaces devant les points d’exclamation, puis une autre pour les points d’interrogation, etc.

Deuxième façon de faire, plus maligne, créer un petit programme qui fera ça tout seul suivant vos instructions. Vous n’aurez alors plus qu’à lui dire quel fichier inspecter, et le tour sera joué.

« Programmer ? Mais mon bon Monsieur, je suis un écrivain, moi, mais un programmeur ! Et même si je suis un geek parce que j’écris dans le domaine de l’imaginaire, je n’ai aucune envie d’apprendre un langage informatique ! Veuillez donc passer votre chemin avec vos balivernes et laissez-moi tranquille avec vos espaces insécables démoniaques ! »

Voilà en substance ce que vous pourriez me dire. Et là encore je ne pourrais vous donner tort.

Sauf que d’autres ont déjà bossé pour vous.

D’abord, Lizzie Crowdagger a créé un petit programme qui fait exactement le travail dont nous parlons. Il suffit d’apprendre à l’installer. Et je crois qu’il doit bien marcher… mais ce ne fut pas le cas pour moi. Je ne sais pas pourquoi, allez donc deviner… Peut-être parce que je suis sur Mac… Ou pas…

Essayez-le, car peut-être que pour vous ce sera un succès.

Mais si comme moi vous ne parvenez pas à le faire fonctionner correctement, alors, je vous livre ma solution personnelle.

BBEdit et Applescript à la rescousse des espaces

L’idée étant d’automatiser des tâches répétitives, il était tentant de se servir des outils déjà disponibles sur un Mac au départ. En effet, la petite application Automator est là pour ça. Mais si elle est extrêmement facile à prendre en main, elle n’est pas assez puissante pour faire ce travail seule.

Alors on peut se servir du langage de programmation maison d’Apple, l’Applescript.

Relativement simple, il est capable de commander une application à condition que les concepteurs d’icelle aient pensé à en donner la possibilité.

Or, Brackets n’est pas une application dite « scriptable ».

Qu’à cela ne tienne, il existe un éditeur de code qui est à la fois gratuit et scriptable : BBEdit.

Il ne me convient pas pour travailler en détail sur le code HTML ou CSS, mais il est entièrement scriptable et fera donc l’affaire pour automatiquement trouver toutes les espaces à changer dans mon texte.

Je vous propose donc, après avoir téléchargé le logiciel BBEdit, d’ouvrir l’application Éditeur de script qui se trouve dans les Utilitaires de votre Mac, et d’y coller le code suivant (en prenant soin d’enlever les \ situés avant les #) :

tell application "BBEdit"
activate
replace " !" using "<span style=\"espace-fine-insecable\">&\#8239;</span>!" searching in text 1 of text window 1 options {search mode:literal, starting at top:true, wrap around:false, reverse:false, case sensitive:false, match words:false, extend selection:false}
replace " ?" using "<span style=\"espace-fine-insecable\">&\#8239;</span>?" searching in text 1 of text window 1 options {search mode:literal, starting at top:true, wrap around:false, reverse:false, case sensitive:false, match words:false, extend selection:false}
replace "« " using "«<span style=\"espace-fine-insecable\">&\#8239;</span>" searching in text 1 of text window 1 options {search mode:literal, starting at top:true, wrap around:false, reverse:false, case sensitive:false, match words:false, extend selection:false}
replace " »" using "<span style=\"espace-fine-insecable\">&\#8239;</span>»" searching in text 1 of text window 1 options {search mode:literal, starting at top:true, wrap around:false, reverse:false, case sensitive:false, match words:false, extend selection:false}
replace "— " using "—<span style=\"espace-insecable\">&\#160;</span>" searching in text 1 of text window 1 options {search mode:literal, starting at top:true, wrap around:false, reverse:false, case sensitive:false, match words:false, extend selection:false}
replace "—  " using "—<span style=\"espace-insecable\">&\#160;</span>" searching in text 1 of text window 1 options {search mode:literal, starting at top:true, wrap around:false, reverse:false, case sensitive:false, match words:false, extend selection:false}
replace " :" using "<span style=\"espace-insecable\">&\#160;</span>:" searching in text 1 of text window 1 options {search mode:literal, starting at top:true, wrap around:false, reverse:false, case sensitive:false, match words:false, extend selection:false}
end tell
Mon Applescript de correction des espaces dans un fichier HTML

Puis enregistrez-le.

Lorsque vous aurez trouvé le fichier qui contient le code HTML de votre texte, qui devrait avoir un nom ressemblant à chapter.xhtml, vous l’ouvrez avec BBEdit. Puis vous cliquez sur l’icône play de l’Éditeur de script.

Presque de façon magique, tout devrait se corriger.

Et maintenant ?

Et bien maintenant que vous avez structuré votre texte, que vous l’avez exporté en EPUB et que vous avez corrigé les quelques erreurs de typographies laissées par cette métamorphose, il est temps de se préoccuper réellement de ce qui se cache dans ce fichier.

Pour être honnête, mieux vaut d’ailleurs que vous le sachiez avant, parce que sinon, vous allez vous retrouver avec un fichier EPUB et vous n’arriverez pas même à en ouvrir les entrailles pour trouver votre texte à corriger…

C’est le moment de faire une dissection.

Prenez vos scalpels, et rendez-vous dans le deuxième article de cette série : EPUB Anatomy.

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